chapitre 2

Elle était la dernière à être entrée dans le bus. Sans même y avoir réellement réfléchi elle s'était dirigée vers le fond, poussée par la curiosité qui l'animait depuis la veille. Il était là, fidèle à lui-même. Son sac n'était pas sur le siège cette fois-ci, elle s'y était assise tout en se demandant si il avait espéré qu'elle vienne.

-Salut.

Il avait enlevé son gros casque.

-Salut.

Le silence s'était ensuite installé entre les deux adolescents. Autour d'eux, les vieilles chansons des hauts-parleurs étaient entrecoupées par des grésillements. Les joies de la campagne.

-Hier, comment as-tu su que c'était mon arrêt ?

-Comment aurais-je pu ne pas le remarquer alors que ça va faire quatre mois que tu m'observes tous les soirs ?

Le rouge était monté aux joues de Sarah.

- Tu n'est donc pas aussi déconnecté que tu en l'air.

Il avait haussé les épaules.

Ce jour-là, le temps était gris, le ciel avait pleuré quelques gouttes de pluie. Vous combiniez cela à la neige toujours plus abondante et vous obteniez un paysage plus désolant que jamais. Les vacances de noël approchaient à pas de géant et le bus était de plus en plus vide. Claire n'était pas venue.

Déserteurs avait pensé Sarah.

- Et toi tu habites où?

Le garçon avait réfléchi une demi seconde avant d'hausser les épaules.

-Plus loin sur la route.

- Tu n'aides pas beaucoup la conversation...

-Elle est dénuée d'intérêt.

La jeune fille avait froncé les sourcils. Il s'était alors expliqué en employant ce ton morne qui le caractérisait.

- Tu veux discuter avec moi mais tu ne sais pas comment. Alors tu me sors ces phrases bateaux. On s'en fout de là où j'habite ou de la musique que j'écoute, tu auras tout oublié dans une semaine. Je n'aime pas les conversations inutiles.

Elle avait répondu sèchement, blessée.

- Ah.

Et le silence était revenu, encore. Les minutes défilaient et elle hésitait à changer de place.

-Jean Rostand à dit, "L'homme est un miracle sans intérêt".

Elle l'avait dévisagé, les yeux pleins d'incompréhension.

-Quoi?

-Médite dessus, on aura un sujet de conversation intéressant demain.

Suite à ça il avait pointé la porte du doigt.

- C'est la fin du voyage.

-Tu es perché.

- Et depuis ma branche je ne peux que mieux vous observer.

Sarah avait roulé des yeux et elle était descendue.

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