Chapitre 4 :

Au pied d'un immense arbre, Lumi ouvre les yeux, l'esprit embrumé. Elle reconnait le paysage onirique rien que par la présence du ciel noir. La jeune fille se lève, tapote inutilement sa robe et se rend compte qu'elle se situe au sommet d'une petite colline. En bas, le paysage se dessine de manière approximative, elle peut apercevoir deux ou trois buissons de barbe à papa et quelques fleurs blanches décorer la vaste prairie en grisaille. Il ne lui faut pas longtemps pour comprendre qu'il s'agit d'un rêve libre, encore, comme les précédents depuis plusieurs jours. L'adolescente émet un soupir ennuyé, même si elle déteste être soumise à de quelconques règles, ça ne lui déplairait pas d'avoir un petit scénario pour une montée d'adrénaline ; avoir constamment des rêves où l'on peut faire ce qu'on veut devient de moins en moins satisfaisant avec le temps.

À cette pensée, Lumi esquive in extremis quelque chose qui tombe juste à côté d'elle. Elle n'a pas le temps de voir ce que c'était et lève les yeux au ciel pour voir d'où ça provient. Cette dernière surprend son ami Nouki, à plusieurs mètres du sol, perché au bout d'une branche, en train de tendre sa patte pour essayer de saisir une pomme rouge en forme de cœur. L'adolescente fronce les sourcils, perplexe, puisqu'il y a d'autres sources de nourriture juste en bas de la colline, elle pose ses mains à sa taille et interpelle le raton laveur plus que concentré :

— Hé Nouki, tu sais qu'il y a des buissons de barbe à papa en bas ?

— Tais-toi, rétorque-t-il sèchement, tu vois pas que je suis occupé ?

— Ouais, je vois bien, je vois surtout que tu fais des trucs pour rien.

La créature n'écoute pas son amie, très concentrée sur son objectif. Lorsque sa griffe effleure la chair du fruit, la branche craque sous son poids et Nouki se sent choir dans le vide. Lumi fait un pas de côté pour l'éviter, attrapant plutôt le fruit, et regarde le raton laveur la tête coincée dans le sol, en train de se débattre pour s'extirper de là. L'adolescente croque la pomme pour se rendre compte qu'elle n'a aucun goût et la lâche aussitôt pour le faire disparaître au contact du sol. La seule chose qui lui vient à l'esprit est juste d'émettre un soupir avant de regarder le panorama de ce monde à la fois vide et désordonné, avec Nouki qui essaye toujours d'enlever sa tête du sol en arrière-plan.

— Ça devient ennuyant. Je trouvais les rêves libres cool, car je pouvais faire ce que je voulais, mais qu'est-ce que c'est barbant, j'aimerais bien un rêve plus complexe, lui fait part Lumi.

— C'est super ce que tu dis, mais tu penses pas que tu devrais m'aider à sortir de là pour qu'on en discute bien comme il faut ? rétorque son ami avec une voix étouffée.

— Pourquoi ? T'es pas confortable comme ça ?

— Franchement ? Non, je sais pas qui serait content d'avoir la tête coincée dans le sol.

— Moi j'aime bien... Te voir la tête dans le sol je veux dire, rectifie-t-elle. Je trouve ça adorable quand tu bouges ton derrière et tout, ça me fait penser aux vidéos de chinchilla qui se nettoie dans un bol de sable avec un derche tout fluffy.

— Je te jure que c'est moi qui vais te faire manger le sable si tu m'aides pas, grogne l'animal.

— Roh, t'es nul. Tu me laisses pas faire mon introspection tranquillement.

Dépitée, la jeune fille attrape les deux pattes arrière de son ami et tire aussi fort que possible. Vue de l'extérieur, on pourrait croire qu'elle utilise une ventouse. Il faudra quelques minutes pour que la tête de l'animal sorte enfin du sol et pour qu'il reprenne son souffle bruyamment. Nouki se remet sur ses pattes, se débarrasse des poussières sur son visage et n'attend pas pour aller humer les environs pour retrouver sa précieuse pomme, sans un bonjour ou merci pour sa créatrice. Cette dernière le regarde avec un sourcil arqué et répond avec beaucoup de sarcasmes :

— De rien, c'est un plaisir de t'aider.

— T'allais pas du tout m'aider, je vois pas en quoi je devrais te remercier, réplique Nouki en lui jetant un regard agacé.

— Ah bah si, j'allais t'aider quand même, un peu plus tard quoi. Je voulais juste voir ton derrière bouger dans tous les sens. Je suis sûre que si je filmais ça et que je postais sur youtube, ça ferait beaucoup beaucoup de vues, surtout si ça dure moins de dix secondes.

— Tu peux garder cette info pour toi, franchement.

Contrariée, Lumi regarde son ami en train de fouiller les moindres recoins pour trouver ce qui devait être son goûter. Par politesse, elle devrait lui dire que c'est peine perdu et que le fruit a déjà disparu, mais elle va le laisser encore chercher longtemps, en sifflotant innocemment. "Ça lui apprendra à être méchant comme ça" songe-t-elle. Il faudra quelques minutes pour que le raton laveur se rende compte de cette évidence.

— Ah mince, je suis débile.

— Tu t'es rendu compte que maintenant ? commente-t-elle discrètement derrière.

— La pomme a dû tomber par terre, du coup je cherche pour rien depuis tout à l'heure.

— Ouais, on dirait bien.

— Pourquoi tu m'as rien dit toi ? Tu le savais et tu m'as regardé chercher comme un abruti jusqu'à maintenant ? grogne Nouki.

— Puisque t'aimes bien quand y a du défi, je pensais que t'apprécierais autant chercher pour rien, je sais pas moi, répond son interlocutrice sur un ton désinvolte.

— T'es vraiment une peste toi, pas étonnant que t'aies pas d'ami avec un sale caractère comme le tien, feule l'animal en la pointant du doigt.

— J'en n'ai pas besoin, c'est tout. En plus, je comprends pas pourquoi tu fais autant d'efforts pour une seule pomme qui t'aurait alimenté rien du tout.

— Roh ça va, je suis sûre qu'elle aurait pu alimenter une toute petite transformation, peut-être ma forme humaine ?

— Ta forme humaine n'a besoin d'aucune énergie.

— Alors n'importe quoi pendant cinq minutes ?

— Peut-être cinq secondes plutôt, mais certainement pas cinq minutes.

— T'abuses un peu.

— T'as raison, cinq millisecondes pardon.

— Au lieu de me juger, essaye de mettre un peu d'effort dans ta vie hein. C'est pas moi qui vais la rater.

— Tu l'as déjà raté à partir du moment où tu cherches ta nourriture dans les poubelles.

Après cette joute verbale routinière, les deux amis retournent à leur occupation, chacun de leur côté. À partir du moment où la mémoire onirique ne se met pas à jour, il est inutile de faire quoique ce soit, surtout dans un monde où il n'y a pas grand-chose à faire de base.

L'adolescente se couche sur le côté et regarde le paysage peu intéressant qui s'offre à elle, pendant que Nouki tripote son ventre et se demande combien de carburant il peut bien avoir actuellement. Si ce dernier semble d'humeur neutre, Lumi s'ennuie comme un rat mort, elle ressent de la fatigue alors qu'elle est censée dormir, d'ailleurs pourquoi l'être humain doit dormir ? C'est un grand mystère qui échappe à la jeune fille, cela aurait été mieux de ne pas avoir besoin de sommeil pour jouer à son jeu du moment et le finir plus vite que prévu. La jeune fille bâille à s'en décrocher la mâchoire avant de s'adonner à son hobby préféré : se lamenter.

— Y a rien à faire, c'est nul, nul, nul. Divertis moi Nouki !

— Encore le même discours, tu sais que te plaindre n'est pas un métier ?

— Pourtant, Twitter sait très bien faire ça.

— De toute façon, tu te plains, mais t'essayes même pas de faire des efforts pour rendre tes rêves intéressants.

À ces mots, Lumi s'agace et se met à gigoter par terre comme une enfant à qui on aurait pris une sucette. Elle s'énerve fort, mais pas suffisamment pour se faire éjecter du rêve.

— Les efforts, les efforts, les efforts ! Vous me sortez toujours le même discours, je fais de mon mieux, mais quand y a rien d'intéressant, y a rien d'intéressant ! répond-t-elle. J'ai juste pas envie de mettre un effort monstre là-dedans pour pas grand-chose.

— Mais bien sûr, c'est quand la dernière fois que t'as mis un effort monstrueux dans quelque chose déjà ? questionne Nouki en arquant un sourcil.

Dans son caprice, l'adolescente s'arrête d'un coup. Elle se met à réfléchir, à quand remonte la dernière fois où elle a effectué un réel effort sur un projet quelconque ? Rien ne lui vient à l'esprit pour les précédents jours, mais Lumi refuse de donner raison, ne serait-ce qu'un peu, à ce sale rat obèse. Alors à ce moment de spéculation un peu trop long, qui suffit à Nouki pour comprendre ce qu'il y a à comprendre, la jeune fille rétorque sur le ton le moins sûr au monde :

— Dans mes livres.

— Ah ouais. Le livre google image et l'histoire qui n'a aucune trame narrative, demande l'animal en jouant le jeu, les bras croisés.

— Ton avis n'a aucune valeur à mes oreilles. De toute façon, quoique je fasse, t'es jamais content, t'es juste un rageux et je devrais pas t'écouter, rétorque la jeune fille en gonflant ses joues.

— J'essaye surtout de t'aider, mais vu comme tu m'écoutes jamais...

— Revois ta manière de m'aider alors, car je crois que toi aussi tu dois remettre en question tes trucs.

— Non mais oh, tu vas pas me dire que ton livre avec Ludivine est un truc que tu as beaucoup poncé, réfléchi, élaboré et organisé en avance ?

— Laisse-moi essayer et tester espèce de débile ! Je peux pas devenir le futur Jean-Baptiste Molière si je dois tout faire parfaitement dès mon premier jet, se défend Lumi.

— Ah bah, ton pauvre Jean-Baptiste Molière doit être en train de se retourner dans sa tombe s'il entendait ça.

L'adolescente boude pendant que le raton laveur s'abstient de continuer cette discussion sans intérêt, depuis le temps qu'il est conscient que sa créatrice se montre souvent de mauvaise foi quand ça ne l'arrange pas. Pourtant, quelque chose le dérange dans cette dispute habituelle, l'animal ne peut pas s'empêcher de cogiter sur ce qui s'est dit. Est-ce qu'il doit vraiment revoir sa manière de faire les choses ?

Si ça ne devait être que son point de vue, Nouki est persuadé qu'il n'abuse pas autant que veut faire croire Lumi qui a un sens de la dramatisation extrême par moment, mais il ne peut s'empêcher d'y penser, puisque ça fait plusieurs mois que les deux amis ne communiquent qu'en se taclant, le raton laveur mettait ça sur l'immaturité de sa créatrice, mais serait-ce possible qu'il y ait plus que ça ? L'animal ne peut pas y réfléchir davantage puisque Lumi se redresse subitement, les yeux rivés vers le sommet de l'arbre entouré d'un épais nuage opaque. Nouki comprend assez vite que l'objectif est tombé et s'approche de la jeune fille pour voir ce qu'il y a à faire.

— La mémoire ? questionne-t-il brièvement.

— Ouais... L'objectif c'est d'atteindre le sommet de cet arbre.

— Ah ? Rien de très compliqué alors, il suffit juste d'aller manger des barbe à papa et me transformer en montgolfière, ça sera beaucoup plus simple comme ça.

— A-Attends !

À ces mots, la créature s'arrête surprise, attendant un meilleur plan de son interlocutrice. Mais cette dernière ne se sent pas sereine, les rêves renferment la faculté de rendre tangible la grandeur et le néant en même temps. La jeune fille l'a entrevu quelque fois et cet immensité la terrorise, donnant une des raisons pour laquelle elle tend moins à essayer de la rencontrer ou la provoquer. Une des raisons pour laquelle Lumi n'entreprendra jamais le risque d'aller au-delà de ce qu'elle ne voit pas. Nul doute qu'au-delà de ce nuage peut se trouver le vide en lui-même. Pourtant, sa création ne semble pas toucher par cette même peur, elle suit l'objectif à la lettre sans craindre ce qu'elle pourrait croiser. La jeune fille regarde son ami attendant sa réponse. Elle secoue la tête, il est hors de question qu'elle monte là haut, il y a certainement une autre solution.

— Je suis sûre que y a un autre moyen d'aller au sommet, pas vrai ?

— Tu veux grimper cet arbre ? demande Nouki perplexe.

— Non, c'est trop long ça. Mais tu sais, on peut atteindre le sommet de l'arbre en l'abattant, explique-t-elle avec l'index levé.

— Attends quoi ?

— La mémoire onirique m'a dit qu'il fallait que j'atteigne le sommet, mais il a jamais dit qu'il fallait l'atteindre en volant.

— Je... Oui, mais tu veux abattre cet arbre qui est immense, comment ? Tu penses pas que c'est plus simple de voler dans ma forme montgolfière ?

— C'est pas toi qui a parlé des goûts des efforts ? C'est trop simple d'y aller en montgolfière, il faut y mettre plein d'efforts pour aller au sommet.

— Ok, je te laisse chercher une solution alors...

Nouki courbe l'échine pour cette fois, habituellement il se serait battu contre son interlocutrice sur la manière d'atteindre le sommet de l'arbre, mais puisqu'il doit changer sa manière de faire les choses, il va accepter d'être plus souple et se couche de côté pour voir ce que son amie va trouver comme solution, en espérant qu'il soit plus simple que de juste voler comme il avait proposé. Au fond de lui, il sait qu'elle proposera un plan foireux, mais en même temps, se dit-il que si sa créatrice enchaîne les échecs, elle comprendra que c'est inutile de se compliquer la vie et acceptera de l'écouter un peu plus au lieu d'entrer en confrontation avec lui. Du côté de Lumi, quand bien même elle souhaite donner l'impression qu'elle gère la situation, cette dernière n'a aucune idée de comment elle devrait atteindre le sommet sans passer par le plan du raton laveur.

— Si tu te transformes en tronçonneuse ou en lance-flamme, tu crois que ça fera l'affaire ?

— T'as bien vu l'arbre, là ? Tu crois qu'une tronçonneuse fera une petite brèche à ça ?

Lumi est forcée de constater que son raton de compagnie n'a pas tort, avec le peu de carburant qu'il y a ici, Nouki ne peut pas se transformer en une arme suffisamment puissante pour écorcher ne serait-ce qu'un peu le tronc. Devant l'absence de solution, la jeune fille se doit de sortir l'arme ultime, elle regarde son ami avec un air grave.

— Nouki, je dois le faire.

— Faire quoi- Non pas ça, s'il te plaît, soit plus sérieuse.

— Je suis plus que sérieuse.

La jeune fille se relève brusquement, la main en "V" au-dessus de la tête, elle fait comprendre, en avance, à son interlocuteur ce qui se passera. Interlocuteur qui essaye d'empêcher immédiatement sa créatrice de s'humilier.

— Non Lumi, pas le truc de magical girl, ça sert à rien, tu les maîtrises même pas !

— Oui, mais la transformation de sorcière a la pyromancie, je peux tenter un bail.

— Le rêve ne t'accorde aucune puissance à ces transformations, tu ne feras que mettre un coup d'épée dans l'eau alors évite moi juste ce cinéma humiliant.

— T'es vraiment désagréable, comment je suis censée essayer des choses si tu m'en empêches ?

— Si je te vois avec une fourchette et une prise, tu crois que je dois me dire "allons Lumi doit essayer, c'est important." ?

— T'es hors-sujet, là y a rien de dangereux.

— Je le suis pas, je te dis juste que je te laisserai pas tout tester sous prétexte que tu dois essayer, soupire son interlocuteur. Mais là, tu connais tes capacités dans tes transformations, t'en as aucune, tu perdras juste ton temps.

— Je retiens, si tu me reproches de rien n'essayer, je dirais que c'est surtout, car tu m'en empêches ouvertement, réplique Lumi agacée, les bras croisés.

Nouki se tient le visage, sa créatrice continue d'agir comme une gamine puérile, il secoue la tête et fait signe à son amie de tenter son plan. Cette dernière émet un sourire de satisfaction et fait apparaître une babiole rose entre ses mains. Son aspect change, mais pas sa fonction. Lumi la brise entre ses mains et exécute une chorégraphie pour changer de vêtement. Nouki, attendant que ça se finisse, réfléchit juste au sens de son existence, se demandant pourquoi les antagonistes des magical girls ne les attaquent pas durant ce moment. À la fin de cette transformation arborant un grand chapeau de sorcière, Lumi bombe son torse fièrement face à l'arbre, il est l'heure de montrer qui est le patron.

— À nous deux, je vais te montrer tout mon pouvoir !

Lumi fait apparaître une boule de feu qui s'écrase mollement contre le tronc d'arbre. Rien qu'à cet instant, la jeune fille se rend compte que son pouvoir s'avérera très risible contre cet immense arbre et qu'elle a mis autant de temps à se transformer qu'à comprendre que ça ne servait à rien.

— En fait, je devrai utiliser le pouvoir de l'amitié là, mais comme j'ai pas de pote, je crois que c'est peine perdu.

— Ah bah, c'est sympa pour moi, dis donc, répond Nouki en arquant un sourcil.

— Ouais mais toi t'es pas mon ami, t'es mon bourreau, lui tire-t-elle la langue.

À ce constat, l'adolescente reprend sa tenue habituelle et plisse des lèvres. De son côté, Nouki finit par se rappeler pour quelle raison il devait tout prendre en charge avec Lumi vu à quel point cette dernière galère avec un problème qui n'est pas censé en être un. Pourtant l'animal est loin d'être au bout de ses surprises lorsque sa créatrice finit par se laisser tomber contre le tronc d'arbre, les bras croisés derrière sa tête d'un air nonchalant.

— On abandonne, l'arbre est trop fort, oublions les objectifs de ce rêve-là.

— T'es sérieuse ? rétorque Nouki tellement choqué qu'il n'arrive pas à se mettre en colère. Et mon idée de voler jusqu'en haut ?

— Hors de question, jamais on le fait.

Le raton laveur, dans un sourire crispé tressautant, sert les poings pour ne pas péter un câble. Il retire ce qu'il a pu penser avant, pour quelle raison devrait-il se remettre en question quand sa créatrice s'avère être une incapable pareille ? L'animal souffle du nez assez fort pour essayer de faire sortir sa colère, mais finit par soupirer las et s'asseoit au côté de son amie. Inutile de se pourrir le moral pour ça, ce n'est pas la première fois que Lumi lui fait ce coup et ça ne vaut pas la peine de se disputer pour un rêve assez bancal. Le regard perdu, l'adolescente ne regarde pas vraiment le paysage ennuyant devant elle, ses pensées voguent ailleurs. Toujours le même ciel, toujours le même décor illogique, pourtant, la jeune fille ressent un certain malaise.

— T'as pas l'impression que quelque chose à changer Nouki ?

— Tu m'as déjà dit ça non ?

— Ui, il y a quelque jours, je crois qu'il y a quelque chose qui a changé.

— À part la fin de la scolarité obligatoire, je vois pas trop, je crois que cette histoire d'apprentissage t'angoisse, non ?

— Non, c'est pas ça, c'est pas que ça, j'ai l'impression que quelque chose a changé.

La jeune fille sent une grande fatigue envahir tout son corps et perd l'usage de la parole. Lumi cligne des yeux une première fois, aperçoit le ciel noir sans les nuages opaques, elle cligne des yeux une deuxième fois et se retrouve dans la chambre. Il lui faudra quelques instants pour revenir à la réalité. Machinalement, elle saisit son téléphone pour voir ses notifications avant de l'éteindre et regarder par la fenêtre. Un étrange mal-être lui irrite la peau, la jeune fille préfère se lever pour continuer sa partie qui s'approche bientôt de sa fin.

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