Chapitre 22 :

Côte à côte, Lumi et Ambre patientent sur le quai de la gare vide. La blondinette joue nerveusement avec ses mains, tentant de ne pas se laisser envahir par le stress, tandis que son amie se contente de faire les cent pas sans raison apparente, avant de bâiller à s'en décrocher la mâchoire. Ce n'est pas habituel pour la recluse de se réveiller aussi tôt, elle ressent très bien le poids de la fatigue, mais elle a décidé de sacrifier sa grasse matinée pour accompagner son amie ; elle doit vivre cette journée à fond. Ce silence se brise par l'arrivée du train qui siffle avant de 

s'arrêter. Lumi se cache les oreilles avant de battre des bras, satisfaite que le train soit enfin là.

— Enfin ! C'est le moment d'aller vers le boss final, Byby' !

— Oui, répond Ambre sans vraiment écouter.

— J'aurai dormi si le trajet était un peu plus long, mais on va juste se préparer mentalement avant le ring, explique la noiraude avant de marmonner. J'espère tenir pour toute la journée, ceci dit.

De nouveau, la blondinette acquiesce sans lui prêter plus d'attention. Les portes s'ouvrent, et les deux jeunes filles entrent dans un compartiment vide. Assises sur leur siège respectif, Lumi se contente de regarder le paysage défiler par la baie vitrée tout en prenant de grandes respirations, pendant qu'Ambre cogite à de multiples reprises sur ce qu'elle devra dire. Dans son sac se trouve le fameux porte-clé en bois emballé dans un joli sachet cadeau. Quoiqu'il en advienne, elle sera allée jusqu'au bout, et elle espère réussir à vaincre ses démons, à surmonter le fantôme de son passé. La recluse jette un coup d'œil à son amie, visiblement anxieuse, et décide d'ouvrir une conversation pour tuer le temps.

— T'as bien dormi, Bybyche ?

— Hein ?

Ambre se réveille de ses profondes réflexions, regardant son interlocutrice qui lui sourit.

— T'as bien dormi cette nuit ? répète Lumi.

— Étonnamment bien, j'ai pris une tisane avant de me coucher et j'ai pu assez vite dormir.

— Oh bah, toi t'as mieux dormi que moi, J.P.P. J'ai pu dormir qu'à quatre heures du matin, je crois que j'ai eu que quatre heures de sommeil du coup.

— Tu n'arrivais pas à dormir ? demande Ambre en fronçant des sourcils, perplexe.

— J'ai refait une partie d'Aspromauro et j'ai dormi trop tard, rit-elle gênée. Je ne l'ai pas fini, mais devine quoi ? Je crois que je suis en train d'avoir une nouvelle fin, car j'ai débloqué un nouveau chemin.

— Pourquoi ne pas l'avoir fait dans la journée ?

— Oh j'sais pas. Je stressais un peu avant de dormir, du coup, c'était le meilleur moment de me refaire mon jeu préféré, explique-t-elle avec un pouce en l'air.

— Pourquoi tu stresses ? C'est moi qui vais m'excuser, pas toi, à ce que je sache, plaisante Ambre pour se déstresser.

— Ouais, mais tu comprends, je dois tenir toute une journée, c'est compliqué pour une ermite comme moi.

À ces mots, Lumi lève les yeux au ciel pour feindre la nonchalance avant d'en rire. Son interlocutrice sourit, amusé, même si elle part déjà dans ses pensées, tout comme son amie. Les deux jeunes filles observent le paysage montagneux défiler à travers la fenêtre, en silence, avant que la voix du train annonce leur arrivée. Le trajet n'a pas duré bien longtemps. Le train finit par s'arrêter et les deux amies prennent leur affaire avant de quitter leur compartiment pour mettre un pied dans cette ville où tout sera décisif.

— Bon, on va y aller, à la guerre comme à la guerre Byby'.

— Oui... réplique son amie peu rassurée. Ce n'est pas loin cette école ?

— Nope, en vrai ça va, c'est vingt-trente minutes à pied.

— Je vois, ça ira alors.

Bien qu'Ambre essaye de garder son sang-froid, le chemin s'avère fastidieux, malgré Lumi qui essaye de parler pour combler le vide. Le chemin devient un peu plus pentu et les pensées de la blondinette se brouillent de plus en plus, bien qu'elle acquiesce pour donner l'impression d'être là. Au fur et à mesure que la distance vers leur destination se réduit, la boule au ventre s'agrandit. Au loin, elle aperçoit l'école, celle que fréquente Miki. Ses mains se crispent et elle doit contrôler sa respiration.

— T'inquiète Ambre, l'interpelle Lumi en fermant ses poings. Si jamais tu fais une syncope, y a l'hôpital juste à côté de l'école pour te réanimer.

— On va éviter ça...

Son interlocutrice lui lance un regard plein de jugement, même si en réalité, ça l'a fait un peu rire intérieurement. Après un trajet fastidieux à cause de la montée, les deux jeunes filles marquent une pause dans la cour de l'hôpital, la blondinette essaye de se concentrer et de se préparer avant d'aller chercher son ancienne camarade. C'est dans quelques minutes, c'est enfin le moment, après tous ces jours à le redouter, après toutes ces nuits à en être hantée, Ambre va enfin aller affronter son passé. Elle prend une grande inspiration avant d'expirer, comme à chaque fois qu'elle doit monter sur scène.

— Reste ici, il vaut mieux que j'y aille seule, sinon Miki risque de se sentir stressée si elle nous voit arriver ensemble.

— T'inquiète, je reste ici et de toute façon, je suis pas sûre que je lui aurai fait peur. Une meuf qui arrive avec un T-shirt de racoon et des cheveux éclatés, la Miki m'aurait juste donné une pièce avec un "ça va aller, madame."

Cette analogie suffit pour faire rire Ambre, et lui permet de décompresser un peu avant d'y aller. Lumi agite ses poings et sautille sur place, partageant son enthousiasme et son énergie :

— Vas-y Byby ! Sache que c'est toujours plus horrible avant que pendant ! Je t'attends ici. Enfin, si tu mets juste deux secondes, je risque surtout d'être aux toilettes de l'hôpital. Et si tu mets une heure, je pense que je vais appeler l'hôpital, le SAMU et le président de la république.

— Non, je crois pas que tu auras besoin d'appeler tous ces gens là, réplique Ambre en secouant de la tête. Tu peux aller aux toilettes, je vais y aller maintenant.

— Merci, moi aussi je dois aller me battre avec les toilettes, réplique Lumi avant de courir à l'intérieur de l'hôpital, mais pas sans faire un geste d'encouragement à son amie sur le chemin.

Ambre se met à sourire avant de marcher lentement vers l'école. Elle observe des élèves se diriger vers l'enceinte du bâtiment, des jeunes de son âge qui discutent de tout et de rien. Au fur et à mesure, la jeune fille baisse la tête, certainement sous le poids de la honte ou de la peur. Son ancienne camarade pourrait être là, à côté d'elle, sur le chemin ou pile à sa destination. Et si Miki n'est pas là ? Et si elle s'était trompée ? Et si elle était malade le jour de sa rentrée ? Ambre espère un peu, égoïstement, que ce soit le cas, mais elle s'efforce d'aller la trouver. Elle veut vraiment mettre un point final à cette histoire.

https://youtu.be/ADM4FIxCEvs

Arrivée dans la cour, la jeune fille balaye nerveusement l'endroit du regard, de droite à gauche. Certains élèves doivent croire qu'il s'agit d'une simple camarade comme eux, donc elle se fond facilement dans la masse. Le bruit des discussions et des rires ambiants finit par grésiller à ses oreilles, comme si elle écoutait ce monde à travers une radio. La blondinette se force à respirer en s'avançant pour chercher Miki. Plusieurs questions se bousculent dans sa tête pendant qu'elle regarde dans tous les sens, mais le brouhaha s'évanouit dès l'instant où elle voit une fille assise sur un banc avec des cheveux roux.

Comme si le temps passait au ralenti, Ambre reste immobile. Même de dos, elle ne pourrait pas expliquer comment, mais une voix lui chuchote que c'est bien elle, la fille qu'elle a harcelée il y a trois ans maintenant. Les cheveux roux de l'autre brillent sous la lumière du soleil, une aura sereine semble presque s'en dégager. Presque paisiblement, Ambre s'avance vers son ancienne camarade qui se retourne, voyant qu'une ombre s'est créée là où elle se trouve. Lorsque leurs deux regards se croisent, la blondinette reste muette, comme si la parole lui avait été prise d'un coup, alors que son interlocutrice semble presque surprise, ne la reconnaissant pas tout de suite.

— Oui, bonjour ? dit-elle.

Miki s'est embellie avec les années, une beauté étonnante que Ambre ne lui reconnaissait pas par le passé. La rousse finit par écarquiller les yeux, signe qu'elle vient peut-être de comprendre qui était cette drôle de fille postée derrière elle. Mais Ambre n'arrive plus à parler, seul un bégaiement sort de sa bouche. Elle avait pourtant appris son discours par cœur dans le train. Mais lors de la confrontation, la jeune fille plonge dans une grosse amnésie. Malgré tous les rôles compliqués qu'elle ait eus, ceux avec beaucoup de textes, ceux avec beaucoup d'action, aucun n'égale le plus difficile qu'elle ait à faire à ce jour : elle-même. Les mains tremblantes, elle se met à regretter et à ne plus regretter, serrant le cadeau dans son sac. Impossible de réciter son discours, au final, elle aurait voulu que Lumi soit là, elle n'y arrive pas.

Mais en pensant à elle, Ambre ne veut pas renoncer, pas après tout ce temps, pas après les yeux illuminés de Lumi et tous les compliments qu'elle lui a faits. S'il y a une personne qui souffre ici, c'est bien Miki en face d'elle. Alors, elle se fait violence pour aller jusqu'au bout de son action. Ce qu'elle ressent n'est rien à côté de toutes les horreurs qu'elle a fait ressentir à sa camarade. En se saisissant de toute sa force et de toute sa détermination pour se repentir, Ambre fait la seule chose qui lui reste à l'esprit : elle s'incline dans un parfait nonante degrés, sort le cadeau, et le tend pour dire les mots les plus importants de son discours :

— Désolée pour ce que je t'ai fait subir par le passé. J'ai été bête de t'avoir fait souffrir. Je te demande pardon, Miki.

Ambre ferme les yeux, les bras tendus. C'est bon, elle l'a dit, enfin. Elle s'attend à tout, à se faire crier dessus, à se faire moquer, à entendre des pleurs, mais elle s'est enfin excusée après tout ce temps. Un sourire nerveux se dessine sur ses lèvres, cachant un soulagement, malgré ses mains qui font trembler le cadeau d'excuse. L'air devient dur à respirer, mais le silence continue à planer. Hésitante, la blondinette se permet de lever le regard un petit peu et aperçoit son interlocutrice émue, les larmes aux yeux. Un grand sourire se dessine sur ses lèvres, un sourire qui semble la remercier pour son action, comme si Ambre venait de lui dire les plus belles choses de sa vie. Miki laisse les larmes couler sur ses joues et rétorque :

— Merci beaucoup... Je te pardonne.

La rouquine saisit le cadeau et s'essuie les yeux. À cet instant, Ambre se relève, se tenant les mains pour les empêcher de trembler, surprise. Des mots si sereins qu'elle ne pensait pas les entendre de cette façon. En voyant son ancienne camarade en face d'elle, des images se succèdent dans sa tête, des images d'une réalité alternative, celle où Ambre et cette Miki s'entendent et discutent autour de leur passion commune comme la mode. La parisienne revient sur terre, elle secoue la tête, maintenant que doit-elle faire ? Elle n'a pas trop pensé au "ensuite", persuadée que ça se finirait mal.

— Je... bégaye-t-elle le regard fuyant. Je te laisse alors. Bonne rentrée Miki.

— Merci, bonne continuation à toi aussi, Ambre, sourit son interlocutrice.

Ambre quitte la cour de l'école. Sur le chemin, ses membres cessent de trembler, remplacés par un grand soulagement qui pourrait presque la faire flotter. Elle vient de s'excuser, elle a été pardonnée, alors il s'agit du point final de cette histoire stressante. Pourtant, il y a quelque chose qui ne va pas, elle n'a pas le temps d'y penser, car en descendant des escaliers, Ambre trouve son amie accroupie dans la cour de l'hôpital. Inquiète, elle se dépêche d'aller la voir, craignant que son amie n'ait fait un malaise pendant son absence.

— Lumi ? Tu vas bien ?

Son interlocutrice se tourne vers elle avec un visage rempli de désarroi et finit par tenir son visage écarlate.

— Je crois que je vais pas m'en remettre Ambriche...

— Qu'est-ce qui se passe ?

— J'suis sortie des toilettes. J'avais vu un blondie assis sur un banc de dos, je croyais que c'était toi, alors je lui ai fait un câlin et... C'était pas toi en fait. C'était juste un gars blond.

Ambre plisse les lèvres pour masquer son sourire. Après un moment d'anxiété, elle aurait bien envie de rire, même si à cet instant, tout lui aurait fait rire. Même les images incompréhensibles que lui envoie sa meilleure amie. Cependant, elle ne voudrait pas aggraver la gêne que ressent Lumi actuellement.

— Ah merde, ça va, il l'a pas mal pris ?

Lumi se lève, avec un air tellement abattu que des champignons pourraient lui pousser sur la tête.

— Non... Mais il était sacrément beau gosse. Je me disais bien que ça pouvait pas être toi, il faisait le double de ta taille.

— Ça a l'air d'aller puisque tu fais des blagues, rétorque Ambre d'une traite avant de faire demi-tour.

— Non Byby', reviens ! Je plaisantais ! Enfin, techniquement c'est vrai, mais reviens, un peu d'humour, non ? dit Lumi avant de la poursuivre.

— Ne me parle plus, répète-t-elle.

Lumi finit par rejoindre son amie avec un rire.

— Ça s'est bien passé puisque tu es partie bouder ?

Ambre rétorque, hésitante :

— Étrangement oui, ça s'est bien passé. Elle a accepté mon cadeau et m'a pardonné.

— Wah, mais c'est la giga good-ending ça, non ? Tu as enfin pu te repentir Ambriche !

— Oui, j'ai enfin pu me repentir.

— Héhé, faut fêter ça, non ? s'exclame Lumi extrêmement excitée. Allons faire notre stock de nourriture et de feux d'artifice pour notre petit camping ce soir !

— Ah oui... Allons-y.

Ambre sourit en suivant Lumi, cette dernière lui montre le chemin vers le magasin le plus près pour faire le "ravitaillement" comme elle lui dit sur le chemin. Même si la parisienne avait du mal à la comprendre au début, c'est étrange de se dire que sa présence la rassure dès à présent ; Lumi a vraiment une aura particulière, une aura même mystique. Elles discutent de tout et de rien sur le chemin, même si les discussions ont une saveur différente aujourd'hui. En tout cas, la descente s'avère plus agréable et les deux amies se retrouvent enfin au centre-ville.

Arrivées devant le magasin, Lumi ne peut pas s'empêcher de montrer son enthousiasme quant à cette soirée qui va s'avérer inoubliable, mais Ambre se montre beaucoup plus évasive. C'est étrange, pourquoi est-elle aussi préoccupée ? Le problème est réglé, alors pourquoi elle ressent toujours cette sensation inconfortable en elle ? La blondinette secoue la tête, ce n'est pas l'heure d'y penser, il faut profiter de cette dernière journée en Suisse. Il lui faudra peut-être quelques heures pour assimiler la situation.

À cette heure, il n'y a pas grand monde, les adultes travaillent et la majorité des ados ont leur rentrée, ce qui est un paradis pour la recluse, l'idée d'avoir un magasin libre pour elle toute seule, à l'exception de deux-trois vieux qui ne vont pas tarder à finir en maison de retraite. Entraînée par Lumi, elles se dirigent toutes deux vers l'étalage en promotion avec tous les matériaux pour le 1er août. Des lanternes, des pétards, des petits feux d'artifices, des baguettes fluorescentes, tous aux couleurs de la Suisse. Lumi, ravie, montre un petit bâtonnet avec un poussin dessus.

— Oh, une baguette Ambre ! Tu penses que je trouverai des baguettes racoons ?

— Je suis pas sûre, il n'y a pas de rapport entre le raton laveur et la Suisse.

— Dommage, il faut que l'animal phare de la Suisse soit le racoon ! Tu trouves pas ?

— Pourquoi pas, répond son interlocutrice en haussant les épaules.

Pendant que Lumi inspecte les différents bâtons à la recherche de son animal favori même si c'est peine perdu, Ambre trouve un paquet particulier, il s'agit de feux de Bengale avec un petit jeu intégré avec un nombre limité de couleur à l'intérieur. Il est écrit en notice que les utilisateurs peuvent essayer de débusquer la cierge à la couleur rare. Ça semble tirée par les cheveux, mais Ambre montre le paquet à son amie, ça pourrait toujours être marrant et moins bruyant que des pétards.

— T'en penses quoi de ça ?

— Oh, c'est quoi, des pétards ?

— Non, on dirait des cierges magiques plutôt, il y a des couleurs dedans et le but c'est d'avoir une couleur rare, je crois.

— Oh mais c'est génial, c'est comme le casino, mais version légal ! On prend ça alors, sautille Lumi. On va même prendre deux paquets pour faire un battle de couleur là.

— En fait, on a le droit de faire brûler des pétards ou des trucs du genre ? questionne Ambre.
Lumi se fige, avec son sourire innocent, celui qu'elle affiche quand elle a fait une bêtise ou quand elle essaye de cacher une vérité. Après un moment de silence suspect, elle rétorque sur un ton qui se veut rassurant :

— T'inquiète, si on se fait pas choper, on n'aura pas à se justifier devant un poste de police, répond Lumi en mettant deux paquets dans son panier.

— Sérieux ?

— Roh t'inquiète, il va rien se passer. On va faire brûler des cierges magiques, on fait même pas de feux d'artifice.

Ambre lève les yeux au ciel, espérant que son amie ne fera pas de bêtise. Elles ne risquent pas de faire brûler la maison avec des cierges de ce genre. Les deux jeunes filles bougent de rayon en rayon, regardant certains objets juste par curiosité avant d'arriver au rayon des biscuits et des casse-croûtes. La recluse attrape un gros paquet de marshmallow pour l'inspecter, avec un visage satisfait.

— Regarde, des petits nuages en boîte, des nuages moelleux. Ce sera la première fois que j'en grillerai comme dans les films, explique-t-elle avec un rire benêt.

— On mangera quoi d'autre, ce soir ? questionne Ambre, curieuse.

— Ah ?

— Tu... Tu n'as pas pensé à ce qu'on mangerait le soir.

— Ah oui... C'est vrai, faut manger, s'aperçoit Lumi les bras croisés, la tête penchée sur le côté.

Ambre soupire. Heureusement qu'elle a pensé à poser la question, ça aurait été bête de se retrouver qu'avec des marshmallows à manger le soir, même si ça n'aurait pas dérangé Lumi de ne grignoter que ça. Cette dernière s'agite, après avoir mis le paquet dans son panier, pour réfléchir au repas du soir.

— Awawa... Qu'est-ce qu'on pourrait bien manger ?

— Tu voudrais manger quoi ce soir ? demande Ambre.

— Une fondue chinoise.

— En plein été ? questionne Ambre perplexe.

— Ouais mais, y a pas de mauvais moment pour manger une bonne fondue chinoise, chouine Lumi. Ok, alors le classico sandwich. Simple, délicieux, sur-mesure, ça te va ?

— Les sandwichs me vont, il faudra prendre les ingrédients et faire les sandwichs chez toi.

Lumi affiche un grand sourire, illuminée par le projet du soir.

— Et des boissons sucrées !

— Aussi.

— Et de la viande séchée !

— Si tu veux.

— Beaucoup, beaucoup de viande séchée !

— Lumi, éloigne-toi un peu de moi, on va en acheter.

— Hihi, on fera comme dans les séries américaines et se raconter des histoires qui font peur ?

— On va voir ça ce soir, acquiesce Ambre, il faudrait déjà prendre les ingrédients des sandwichs.

— Ok, ok ! Allons prendre les ingrédients des dwidwich !

La noiraude s'active à choisir les ingrédients qu'elle voudrait, pendant qu'Ambre met moins de temps à sélectionner les siens. Après un tour dans différents rayons, le panier des deux filles se remplit à vue d'œil. Quelques fois, la blondinette doit freiner son amie dans ses achats compulsifs et elles arrivent à réunir les ingrédients importants. Une fois qu'elles ont payé les produits à la caisse, les deux amies sortent du magasin avec un sac chacune.

— J'suis contente, j'espère qu'on va bien s'éclater cette nuit.

— Oui, mais on devra pas dormir trop tard, non plus, je dois me réveiller tôt demain.

— Oh... T'inquiète, je pense que je vais dormir comme un sac lorsque je fermerai les yeux dans la tente, sourit simplement Lumi.

— J'imagine bien. On va manger quelque part ?

— Oh oui ! On va manger dans un délicieux restaurant, puis on va préparer les stuffs chez moi.

— Parfait alors, allons-y, on aura le temps de tout préparer, en rentrant, pour cette nuit.

— Quand on rentrera, après avoir préparé la tente et les sandwichs, on ira là où je t'avais dit que je t'emmènerai, prévient la noiraude.

— Ah oui... C'est où ?

— C'est un secret, rétorque-t-elle avec un index devant ses lèvres, mais crois-moi, tu vivras pas 

une meilleure expérience que ça.

— D'accord, alors je suis curieuse de voir ça.

Ambre ne cherche pas à en savoir plus, elle espère juste que ce ne soit pas quelque chose de dangereux où Lumi grimpera un autre arbre pour une quelconque raison. Sur le chemin d'un restaurant pour ce midi, les deux amies discutent de tout et de rien, surtout Lumi qui parle de son jeu vidéo préféré et d'autres détails sur sa partie actuelle. L'une comme l'autre ressentent un malaise, mais l'une et l'autre le garde pour elle pour cette journée.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top