Chapitre 1 :

Tout commence ainsi, avec un ciel noir dénué d'étoile, au milieu d'un sentier entouré de verdure décolorée. Une jeune fille s'avance vers une destination inconnue. Habillée d'une unique robe blanche, en contraste avec ses cheveux reflétant la couleur du ciel. Derrière elle, un raton laveur aux couleurs grisâtres lui emboîte le pas, en marchant à quatre pattes. Rien ne semble pouvoir perturber ce tableau paisible, pourtant, la jeune fille perd patience, rechigne et s'assoit en tailleur au milieu de la route. À la surprise de l'animal qui s'arrête à son tour.

— Il y a un problème Lumi ? demande le raton laveur.

— Non, répond-t-elle en grognant.

— Ok. Bah continue à marcher alors.

Le raton laveur s'avance de quelques mètres, mais s'immobilise de nouveau en sentant le regard perçant de l'adolescente dans son dos. L'animal émet un soupir, "ça risque d'être long" songe-t-il avant de se retourner pour être face à Lumi. Sans surprise, cette dernière le fixe avec une aura noire qui se dégage de tout son corps. La créature comprend le message sous-jacent, son interlocutrice ne continuera pas la route tant qu'il n'insiste pas pour savoir ce qui se passe. L'animal montre un sourire faux, entre la fatigue et l'agacement, il fait demi-tour pour se trouver devant elle.

— Haha, je plaisantais bien sûr, dis-moi ce qui se passe, tu m'as l'air bien chagrinée.

— Je préfère, rétorque-t-elle avec un regard noir.

— Un peu d'humour de temps en temps, allez.

— Prends pas trop la confiance Nouki, n'oublie pas que j'peux te mettre à la corbeille en deux secondes, continue Lumi sur le même ton.

Le dénommé Nouki émet un rire nerveux. Quand bien même Lumi est sa "mère", il a parfois très envie de lui enfoncer une fourchette rouillée dans le mollet lors de ses moments de caprices comme celui-ci. À se demander pour quelle raison ils se différencient autant. Le raton laveur s'assoit comme il peut, malgré sa silhouette rondouillarde, il patiente le temps que sa créatrice lui parle de ses déboires. Cette dernière soupire bruyamment avant de se recroqueviller, agacée.

— Je suis hyper énervée, commence-t-elle avant de gonfler ses joues comme un hamster.

— Laisse moi deviner, ta mère t'a dit quelque chose ?

— Non- Attends, comment tu sais ?

— C'était soit ça, soit que t'as perdu une sauvegarde, soit que y a eu un truc avec tes coréens là, soit que tu sais plus quoi faire.

Les deux interlocuteurs se fixent du regard. Lumi ouvre la bouche pour énoncer ses autres tracas, mais aucun son ne sort. Elle regarde de gauche à droite, cherchant des potentiels soucis avant de revenir sur le sujet initial, comme si de rien n'était.

— Ouais, on parlait de ma mère en fait, répond-t-elle.

— Humpf... À force, on commence vraiment à tourner en rond, se marmonne-t-il à lui-même.

— Pardon ?

— Rien, rien, marmonne-t-il en raclant sa gorge. Du coup, elle a dit quoi ta mère ?

— Elle m'a dit de sortir un peu plus.

— Ah ouais, chaud, c'est terrible ces propos, on est proche de la maltraitance, t'as pensé à appeler SOS enfant battu ou pas ?

Avant que Nouki puisse continuer à déblatérer son sarcasme, Lumi l'attrape pour lui faire un clef de bras, agacée à l'idée de ne pas être prise au sérieuse. L'animal tapote sur le sol pour immédiatement déclarer forfait, consolidant, sans le vouloir, les alentours.

— Lâche-moi Lumi, je respire plus !

— Oh t'inquiète, t'as pas besoin de respirer ici.

— Je suis désolé. Lâche-moi s'il te plaît, réplique-t-il sur un ton étranglé.

— Tiens, tu l'as plus ton cynisme à deux balles là, non ?

— Je suis désolé, je suis désolé !

Après quelques suppliques supplémentaires, Lumi lâche son ami qui respire bruyamment pour reprendre son souffle. L'adolescente croise ses bras.

— Ouais, du coup, tu respires bien même si t'as pas besoin de respirer ?

— Non mais, je suis censé dire quoi moi ? C'est la énième fois que tu fais la gueule, car ta mère te dit de faire un truc, tu veux pas que je me mette à chialer juste parce qu'elle te dit de sortir ou de te laver ?

Lumi ne rétorque rien. Nouki ne raconte pas n'importe quoi, c'est vrai que ses problèmes tendent à être répétitifs, mais la jeune fille se sent tout de même énervée par ces petites choses. Elle aurait souhaité que sa création continue à se sentir empathique. Elle secoue la tête.

— Ouais bah, ce qui m'énerve c'est qu'elle me dit que je peux faire ce que je veux pendant mes vacances, mais elle me demande de sortir quoi.

— Ça va, elle te demande pas de ranger ta chambre quoi, et franchement, elle devrait.

— Eh oh ! Ma chambre n'est pas si mal rangée hein.

Nouki la dévisage en arquant un sourcil.

— Ok, peut-être un peu en vrai, reprend-t-elle. Mais j'ai pas envie de sortir, j'ai pas d'ami, c'est nul.

— Bah va te faire des amis, je sais pas.

— Non, j'ai pas envie de me faire des amis, je veux juste terminer mes jeux en cours là.

Nouki hausse les épaules, émet un gros soupir et se demande s'il ne devrait pas continuer la route sans elle, bien que ce soit impossible.

— Je comprends pourquoi ta mère s'inquiète pour toi. Ça doit pas être facile avec une gosse qui veut devenir une hikkikomori¹.

— En quoi ? J'ai dit que je cherchais une apprentissage pour le mois d'août, c'est pas comme si j'allais rester coincer chez moi toute ma vie, boude-t-elle en se défendant.

— Je comprendrais jamais pourquoi t'as pas cherché cet apprentissage avant la fin de l'année.

— Ouais, mais tu sais, y avait les examens de fin d'année et tout. Je devais beaucoup étudier.

— T'as rien foutu toute l'année, tu le sais ça ?

— Ah bah non, quand même le strict minimum, genre là, j'ai mon diplôme.

— Mais t'as pas une place d'apprentissage. Ou n'importe, au moins quelque chose pour commencer une nouvelle année au lieu de rien faire.

— J'ai dit que je chercherai une place d'apprentissage. Roh, vous me saoulez !

Irritée, Lumi se lève et s'avance vers le sentier pour éviter la conversation avec le raton laveur. Ce dernier court après elle, tant bien que mal à cause de son gabarit rondouillard, essayant de garder le fil de la conversation. Nouki s'est habitué à la mauvaise foi de sa créatrice, elle apprécie peu d'être confrontée à certaines choses et préfère fuir la conversation une fois trop acculée. Dans ces moments, Lumi ne fait plus les bons choix et c'est ce que le raton laveur essaye de lui faire comprendre à travers son filtre de frustration.

— Lumi ! Attends, c'est pas par là que tu dois aller, tu dois aller de l'autre côté.

— Oh bah qu'est-ce qu'on s'en fiche, répond-t-elle, que ce soit dans ce sens ou dans l'autre, le paysage est toujours pareil.

— Ouais, mais c'est ta mémoire onirique qui t'a dit d'aller de l'autre côté. Donc faut aller de l'autre côté.

— Roh, pourquoi on me dicte ce que je dois faire !

— Non mais, la seule chose qu'on te demande, c'est d'aller dans le bon sens.

— Et puis bon, est-ce qu'il faut vraiment que je cherche un apprentissage en vrai ? Le but de tout ça, c'est de chercher un truc qui me rapporte de l'argent pour bien vivre non ?

— Lumi, je t'ai juste demandé d'aller dans le bon sens, pourquoi tu commences à parler d'apprentissage ?

— Si je gagne beaucoup d'argent, je n'aurais plus besoin de travailler et du coup, je peux continuer à jouer à mes jeux.

— Est-ce que t'es sérieusement en train de réfléchir à comment pas bosser alors que mon propos de base était juste d'aller dans le bon sens ?

Interloqué, Nouki observe avec stupéfaction son amie, plongée dans son monologue, à la recherche d'un moyen d'obtenir un maximum de profit en travaillant le moins. L'animal se frappe au visage, comment peut-il être la création d'une personne qui se complique autant la vie au lieu de faire les choses simplement ? Il préfère soupirer, attendant que son interlocutrice finisse d'élaborer sa mauvaise idée.

— ...Ouais, en plus, avec Internet, c'est facile de se faire beaucoup d'argents, t'en pense quoi Nouki ?

— Idée pourrie, va chercher du travail comme tout le monde, répond-t-il sèchement.

— Eh oh ! S'il te plaît, demande moi au moins c'est quoi mes plans avant de dire que c'est nul !

— Ouais bah ok, c'est quoi tes plans ?

— Tu sais, les stars de la télé-réalité font du dropshipping et-

— Oh non, mais aidez-moi par pitié, réplique Nouki en se tenant le visage honteux.

— Mais j'ai pas fini !

— Lumi, si tu commences à parler des trucs que font les stars de la télé-réalité, c'est qu'il y a déjà un gros problème.

Lumi tape des pieds sur le sol pour exprimer son agacement, le décor se solidifie davantage à cet acte. Pourtant, au lieu de faire son caprice habituel, la jeune fille s'arrête et réfléchit longuement. Ses yeux s'écarquillent comme si elle s'est rendue compte de quelque chose et claque des doigts.

— Ah non, t'as raison, je sais pas programmer les trucs des pages pour faire mon business de dropshipping, du coup, c'est pas une bonne idée.

— C'est pas le problème en soi, mais c'est bien que t'ais compris qu'il fallait pas faire ça, au moins.

Ignorant les remarques pertinentes de son ami, la jeune fille cogite sur une autre solution. Son temps de réflexion semble durer une éternité dans ce décor figé dans le temps. Nouki oublie l'idée de la raisonner et préfère brouter l'herbe pour restaurer un petit peu d'énergie perdue. Il regarde les environs, en mâchouillant, pour contempler le paysage aussi vide que froid. À l'exception d'une pelouse blanche s'étendant jusqu'à l'horizon, quelques rares fleurs rompent la monotonie du décor. De drôles de fleurs, pense-t-il en passant. Il n'est pas sûr de les avoir déjà vu. Tandis qu'il s'en approche pour voir les formes qu'elles arborent, sa créatrice se réveille de sa longue réflexion.

— Je sais Nouki ! J'ai trouvé une idée extraordinaire.

— Hein ? Oui, quoi ? rétorque-t-il en se nettoyant la bouche.

— Tu vois les youtubeurs ?

— Non, pas de podcast sur les casquettes par pitié. Je sais que t'as pas d'honneur, mais respecte toi un peu.

— Non, c'est pas ça, je veux pas devenir youtubeuse, rassure-t-elle aussitôt.

— Ah bah merci.

— Mais tu vois, ils sont ultra connus et ils ont plein de fans ? Du coup, j'ai l'idée de faire pareil, mais en devenant célèbre avec mes livres écrits là.

Nouki s'arrête de mâcher son herbe, fixe son interlocutrice droit dans les yeux et espère entendre de sa part qu'elle n'était pas sérieuse. Pourtant, le regard de Lumi laisse penser qu'elle semble très sérieuse dans sa démarche. Le raton laveur ne sait plus s'il doit rire ou pleurer.

— Bah, dis un truc au moins. Tu trouves que c'est bien comme idée ou pas ? demande Lumi au bout d'un long moment de silence.

— Tu veux la vérité ou le mensonge ?

— Le mensonge ?

— Ton idée est incroyable, t'as jamais sorti un truc aussi révolutionnaire que ça. Je t'encourage à lâcher tout et te lancer là-dedans sans une once de crainte.

— Mais t'es sérieux là ? réplique Lumi les sourcils froncés.

— Pourquoi tu veux juste pas chercher un apprentissage ? Écrire un livre c'est plus compliqué que de juste ranger des boîtes de conserve.

— J'en écris deux de livres là, donc ça va.

Nouki expire fortement. Lumi lui a déjà parlé de ses deux livres, mais la créature n'a jamais pu les prendre au sérieux à cause de leur nature bien trop particulière et par ce biais, il n'a jamais pu être honnête tant bien ils sont anecdotiques.

— Écoute, tu veux mon avis honnête sur tes deux... livres ?

— Non, je veux juste que tu m'encourages dans la vie, c'est tout.

— Je t'encouragerais jamais à sauter du haut d'un immeuble sous prétexte que c'est ce que tu veux, alors écoute moi bien.

— Non.

— Tes livres sont... Comment dire poliment ? Nuls.

— C'était censé être poli ça ?

— Écoute, je veux bien faire l'hypocrite en te disant des trucs ultra vague comme tous les faux-culs que tu fréquentes sur Internet. Mais quand le concept d'un roman c'est d'écrire et que t'as fait tout sauf écrire, tu veux que je te dise quoi ? Car je suis désolé, mais mettre des images prises sur Google Image avec des musiques libres de droit, j'appelle pas ça un livre.

— Non, mais ce livre est expérimental. Chaque lecteur est libre d'imaginer sa propre histoire avec les suites d'images, je trouve ça original, réplique Lumi.

— C'est pour ça qu'il n'y a pas de lecteur.

— Ah bah, ça va pas tarder, j'ai publié mon dernier chapitre et tout.

— Depuis quand ?

— Deux semaines ?

Nouki fixe son interlocutrice, essayant de lui inculquer une pseudo capacité à reconnaître les mauvaises idées, une chose que Lumi n'a pas du tout. Elle-même peine à comprendre en quoi ses idées peuvent être mauvaises, s'obstine à croire qu'il s'agit d'une bonne piste et, pire encore, une idée incomprise qui sera applaudit quelques décennies plus tard. L'animal se tient le visage, au grand dam de Lumi qui se vexe, et remercie le XXIème siècle d'exister, car la sélection naturelle n'aurait fait qu'une bouchée de sa créatrice. Cette dernière secoue ses poings et n'attend pas pour défendre son œuvre.

— Ok, ok, attends, laisse-moi au moins défendre mon livre expérimental. D'accord, c'est peut-être pas un roman, mais c'est une expérience artistique où les gens peuvent vivre une expérience unique en s'y projetant. Tu ne l'as même pas vu alors arrête d'immédiatement penser que c'est mauvais.

— Ça fait un truc comme un an que tu l'as écrit ce livre non ? demande-t-il.

— Je crois, depuis l'été dernier, donc oui, un an.

— T'as combien de lecteurs là-dessus ?

Lumi plisse les lèvres, muette quant à cette question. Ses yeux balayent le paysage de gauche à droite, avant d'y répondre.

— Ouais, aucun, mais tu sais, Van Gogh, lui au début, tout le monde disait que ce qu'il faisait été mauvais.

— Est-ce que tu viens sérieusement de te comparer à Van Gogh ? Sachant que tu écris même pas de vrai roman en plus ?

— C'est bon là, j'ai un deuxième livre et c'est un vrai roman écrit lui, pourquoi t'en parles pas au lieu de t'acharner sur mon art expérimental ? s'agace Lumi.

— Parce qu'il est mauvais celui-là aussi. Mon dieu, tu vas dire que c'est une expérience artistique de l'avoir écrit sans rien connaître à l'écriture ? Y a pas de structure, c'est bourré de fautes de syntaxes j'en suis persuadé et tu réussis l'exploit d'accumuler les incohérences-

— C'est un premier jet, je suis pas aussi inculturée que ça et juge sur le fond au lieu de la forme, j'ai pas encore corrigé !

— J'y viens justement. Dis-moi comment ça se fait que t'as réussi à accumuler des incohérences dans une histoire où la meuf ne fait quasi rien de sa vie ? réplique-t-il entre le choc et l'incompréhension. Tu vas pas me dire que ce livre est excellent et que tu l'as bossé, car je veux connaître le public cible que t'essayes de toucher, car à part les dépressifs, je vois pas qui voudrait s'identifier à ta protagoniste et tu vas pas me faire croire qu'il y a un message. En plus, ça fait, genre, trois-quatre mois que t'as plus posté de chapitres, t'as dû certainement te rendre compte que tu savais plus comment continuer l'histoire, ni comment la terminer.

L'adolescente serre des poings, pourtant, il lui faut se canaliser, surtout dans un rêve où le moindre débordement la fera vite expulser. Lumi est tiraillée, tous les points qu'énoncent son interlocuteur sont valides, mais elle ne veut pas l'admettre pour ne pas accepter que ses deux ouvrages et sa démarche sont à jeter. Elle tourne sa tête et s'avance de nouveau dans la mauvaise direction consciemment. Son ami la course aussi vite qu'il peut, malgré sa faible endurance, surtout avec de moins en moins de carburant, essayant de remettre sa créatrice sur le bon chemin.

— Lumi, c'est à gauche le chemin ! Arrête de partir par là.

— Et bah non, je t'écoute pas. Tu sais quoi, je vais te prouver que je peux devenir célèbre mondialement avec mes livres que tu trouves nul. Tu pourras plus me redire quoique ce soit si je décroche le césar des meilleurs livres et que je rentre dans l'histoire, rétorque-t-elle pleine d'acidité.

— Bon sang Lumi, on te demande juste de chercher un apprentissage où tu ranges des foutus boîtes de conserves, pourquoi tu te compliques la vie avec ces histoires de célébrités et de livres là ?

— Car je vais vous prouver à tous que je suis pas une ratée et que j'aurai un avenir beaucoup plus radieux que vous croyez. Mes livres sont pas mauvais, vous êtes juste trop bêtes pour pas comprendre mon univers.

— Lumi, reviens ! Tu t'éloignes trop !

La voix de Nouki se déforme au fur et à mesure que la jeune fille s'éloigne de son chemin initial. À tel point que le raton laveur disparaît comme le décor de ce monde, plongeant la jeune fille dans un environnement inondé d'obscurité. Surprise, Lumi tente de revenir vers ses pas, mais le chemin a disparu. Paniquée, elle appelle plusieurs fois son meilleur ami, s'excuse d'avoir été si têtue et court pour espérer le retrouver. Ses jambes s'alourdissent à chacun de ses pas, la jeune fille se pétrifie à l'idée d'avoir basculé dans le cauchemar et trébuche par terre, sans ressentir de douleur. À terre, au milieu de la pénombre, la jeune fille remarque un petit bourgeon lumineux près de son visage. En voulant le saisir, elle attrape son téléphone et se retrouve dans son lit. Cette dernière met un moment à revenir à la réalité, avant de distinguer son vieil écran cathodique et son bureau empli de babioles et de vêtements empilés. Machinalement, Lumi déverrouille son téléphone, aveuglée par la lumière de l'accueil et fronce les sourcils en lisant ses nouvelles notifications.

"Shadowhite_ vous suit."

-----------------------------------------------------------

Hikkikomori : Mot japonais désignant un état psychosocial et familial, concernant en majorité des hommes, qui vivent coupés du monde et des autres, cloîtrés le plus souvent dans leur chambre pendant plusieurs mois, voire plusieurs années et ne sortant que pour satisfaire aux impératifs des besoins corporels.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top