Cette scène est un peu rapide, mais je n'arrive vraiment pas  à la refaire... ^^'

C'était en automne que tout avait commencé. Éléonore venait à peine de fêter ses 8 ans. Elle avait eu ce qu'elle voulait : des rollers, des bandes-dessinés et une figurine de poney.

Elle était heureuse avec son père, sa belle-mère et son petit frère. Elle ne connaissait pas sa véritable mère, et alors ? Sa vie était déjà parfaite.

Elle aimait ses courts cheveux bruns et frisés qui lui caressait la nuque, l'odeur de sa chambre après un grand nettoyage, le dernier accord du morceau préféré de son père ; et elle avait des amis, même si elle préférait son frère Lucien, qui avait pourtant cinq ans de moins.

Elle adorait se cacher dans le cagibi sous l'escalier avec lui et écouter les conversations des adultes ; on pouvait apprendre des tas de choses, jusqu'aux cadeaux de Noël.

Quand la sonnette retentit, Éléonore était déjà blottit contre Lucien à écouter les pas de sa belle-mère allant ouvrir.

Elle tendit l'oreille. Qui était-ce ?

La porte d'entrée grinça, et un jeune homme se présenta. Il était accompagné d'un autre garçon qui resta silencieux.

Il ajouta qu'ils venaient du camp ( et là Éléonore ne comprit pas le mot) et sa belle-mère laissa échapper un "déjà ?!" horrifié.

Elle appela d'une voix rauque le père d'Éléonore et Lucien, qui descendit l'escalier et prit part à la conversation.

Mais presque aussitôt, ils s'éloignèrent et Éléonore ne perçut plus que des murmures. Ils semblaient marcher en parlant, car bientôt la petite fille entendit :

- Mais elle n'a que 8 ans !

- Nous le savons bien, répondit le garçon d'une voix apaisante. Mais tout enfant déjà reconnu doit commencer son apprentissage à cet âge. On prendra soin d'elle.

Éléonore fronça des sourcils. Ils parlaient d'elle ?

Elle tendit son doigt à Lucien pour qu'il continu à se taire, et celui-ci le fourra dans sa bouche.

- Je refuse ! s'écriait sa belle-mère quand elle se reconcentra sur la discussion. C'est notre enfant, elle doit apprendre de nous ! Vivre avec nous, grandir avec nous !

-Vous la verrez un week-end sur deux.

Sa belle-mère semblait retenir un sanglot.

Qui était ces gens, qui se permettaient de faire souffrir sa maman ? se demanda Éléonore en serrant les dents.

- Nous l'avons tous vécu, dit le garçon de sa voix douce. Et elle passera aussi par là, sinon les dieux seront en colère.

- C'est notre enfant, répéta-t-elle d'une voix encore plus rauque. Notre petite fille.

- Je sais, murmura-t-il.

Il eu ensuite un drôle de bruit, et Éléonore comprit que sa belle-mère se mouchait.

Ni pouvant plus, Éléonore surgit de sa cachette, Lucien accroché à une de ses jambes.

- Qu'est-ce que vous me voulez ? s'écria-t-elle.

Quatre têtes se retournèrent brusquement vers elle. Son père et ses cheveux bruns ; sa belle-mère et ses beaux yeux brillants ; l'inconnu qui avait parlé ; et le second, à peine plus âgé qu'elle.

- Qu'est-ce que vous me voulez ? répéta-t-elle. M'emmener ?

Le grand garçon jeta un coup d'œil incertains vers son père, et celui-ci ferma les yeux, l'air soudain très fatigué.

- Oui. Ils doivent t'emmener. Ta mère est une déesse Inca, et tu dois apprendre à l'honorer, à contrôler tes pouvoirs.

Éléonore n'en croyait pas ses oreilles. C'était surement plus amusant que l'école ! Et avoir des pouvoirs magiques...

Bien sur, elle s'était rendu compte que ce n'était pas normal de faire briller le bout de ses doigts. Mais avoir de véritables pouvoirs, comme les super-héros !

Elle en avait toujours rêvé.

Ne doutant plus une seconde que sa mère était une déesse, elle s'écria joyeusement :

- Ça commence quand ?

Le garçon lui sourit.

-Maintenant, si tu veux.

Elle saisit la main de l'inconnu et le tira vers la porte sans se soucier du regard attristé de son père et des sanglots de sa mère.