Chapitre 8 : panique
Pendant les vacances de noël, Hermione avait acquis un rythme et n'y dérogeait pas : le matin, elle se réveillait à huit heures. Elle allait prendre son petit déjeuné, avant même que Lily ou les maraudeurs ne soient debout. Ensuite, elle passait le plus clair de sa matinée à lire des bouquins prit de la réserves pour en prendre des notes, sur les objets les plus susceptibles d'avoir été transformé en Horcruxe par Voldemort. Elle allait ensuite aux cuisines de Poudlard chercher à manger, pour se remettre au plus vite à ses recherches. Et c'est seulement lorsque la nuit tombait qu'elle rejoignait sa salle commune pour étudier l'arithmancie, les sortilèges et autre. Bien sur, Lily et les autres se posaient des questions, ne comprenant pas pourquoi elle passait la majeure partie de la journée toute seule, mais jusqu'ici, elle été parvenu à les esquiver avec brio.
Mais le temps s'écoulait, et les cours reprirent, obligeant Hermione à casser son rythme bien régulé.
Elle était adossée à un mur, en face de Lily qui trépignait d'impatience à l'idée de revoir son professeur préféré : Slughorn. Lily racontait à Hermione que c'était le meilleur professeur, qu'il était très gentil et aimable.
Hermione, qui le connaissait aussi - bien qu'elle ne puisse le dire à la rouquine - trouvait cette présentation assez peu réaliste. De son temps, le professeur Slughorn paraissait plutôt comme un vieux gâteux prêt à tout pour côtoyer le pouvoir et les personnes influentes.
— Et tu verras, dit Lily. En potion, il est très doué ! Il a un jour réalisé une...
Elle se coupa, visiblement occupée à regarder autre chose, sur la gauche. Hermione tourna la tête dans cette direction, et vit un jeune-homme de leur âge, aux cheveux noirs, longs et sales, et au corps noueux. Le coeur de la jeune-fille s'arrêta avant de reprendre à toute allure. Si on lui avait demandé de faire un portrait de Severus Rogue à cet âge là, elle l'aurait dessiné exactement comme ça.
— Et ses cours sont bien ? Demanda Hermione avec précipitation, voyant que l'attention de Lily ne lui était plus réservée.
— Humm... Oui, oui, ses cours sont très bien.
Hermione n'insista pas, et une minute plus tard, le professeur de potion était là.
Dumbledore avait dû prévenir les professeurs qui étaient sous sa direction de ne pas trop poser de questions, parce que même si il posait très souvent ses yeux sur Hermione, il ne lui adressa presque pas la parole du cours.
Finalement, sa première journée de cours s'acheva, et Hermione se rendit compte qu'elle n'aimait plus ça autant qu'avant. Ce constat la rendit malheureuse, parce qu'elle ne savait pas du tout à quoi c'était dû. Peut-être au fait qu'après avoir cherché pendant un an à détruire les Horcruxes de Voldemort, rester assise sur une chaise à écouter un professeur parlait lui semblait futile ? Peut-être aussi parce que ce n'était pas la même chose sans Ron et Harry...
Juste après le dernier cours du jour, celui de métamorphose, Hermione s'était directement rendu dans sa salle abandonnée, et s'était replongé dans ses notes. Elle avait à présent quatre parchemins entiers noircis d'encre où se trouvaient les objets les plus susceptibles de constituer un horcruxe. Pour la plupart, elle était certaine qu'ils se trouvaient à Poudlard, ayant connu leur existence par l'histoire de Poudlard. Pour le reste... C'étaient des objets de magie noire, qui avaient appartenus à certaines des plus grandes familles de sorcier, et Hermione ne savait pas vraiment si elle les avait noté dans un moment de fatigue ou si elle devait vraiment gratter de ce côté là.
Elle devait se l'avouer, elle était un peu paumée. Et sa tête lui faisait mal, bouillonnait d'informations sans savoir quelle piste suivre. Ses oreilles bourdonnaient, et Hermione pensa qu'elle devrait se prendre un ou deux jours de repos, parce qu'elle était en train de craquer.
°
Lorsqu'elle rejoint la salle commune, elle fronça les sourcils en voyant les maraudeurs au coin du feu, en train de la regarder d'un air conspirateur. Normalement, dès qu'elle entrait dans la salle, ils se ruaient vers elle pour lui sortir les vers du nez et lui faire avouer ce qu'elle faisait.
Elle ne s'en formalisa pas, et monta se préparer pour aller dîner. Elle prit un temps fou sous la douche, sentant l'eau dégouliner sur ses cheveux, sur son visage, sur son corps... cela faisait depuis plus d'un an qu'elle ne s'était pas vraiment délassée sous la douche. Ça lui avait manqué.
Elle redescendit, et trouva Lily en train de s'affairer sur un devoir de potion. Hermione eut un sourire ironique en pensant à cette période où, elle aussi, elle se serait jeté sur l'encre et les parchemins pour terminer cette dissertation avant le dîner. Loin était cette Hermione là...
Elle rejoignit la rouquine, qui lui sourit en détachant ses yeux de son devoir.
— Tu es prêtes à descendre ?
Hermione hocha la tête, et Lily rangea ses affaires dans son sac avant de le lancer sur son épaule.
— Alors on y va ! Dit-elle joyeusement.
Elles rejoignirent Marlene dans la grande salle, et mangèrent comme à leur habitude toutes les trois. Hermione s'effaçait face aux deux autres, toujours enfermé dans un mutisme semi-permanent, mais elle devait avouer qu'avoir de la compagnie pour manger lui changeait les idées. Lily et Marlene avaient des conversations extrêmement diversifiées, qui faisaient passer le temps à Hermione. Des fois, même, les deux filles arrivaient à lui arracher un petit rire en racontant telle ou telle blague.
°
Quand Lily et Hermione montèrent dans leur dortoir, près d'une heure plus tard, Hermione se mit directement dans son pyjama bleu et chaud, et s'engouffra sous ses couvertures en songeant à la journée du lendemain. Elle n'avait cours que le matin, ce qui lui laissait l'après-midi pour peaufiner la liste des objets qu'elle avait commencé.
Quand Lily se coucha à son tour, elles éteignirent la lumière. Les trois autres filles qui partageaient leur dortoir n'étaient pas encore là, mais elles étaient discrète, et Hermione savait qu'elles ne les réveilleraient pas.
Quelque chose d'autre le fit néanmoins. Une sorte de crépitement fit ouvrir les yeux à Hermione, qui, en se relevant, se cogna la tête contre un objet. Ce n'était vraiment pas lourd, ça n'avait même pas fait de bruit, mais c'était suspect. Les bruits de crépitement s'intensifièrent, et elle chercha à l'aveuglette ce qui l'avait heurté sur le front. En balayant l'air de sa main, elle rencontre une sorte de rouleau de papier, et elle fronça les sourcils.
« Qu'est-ce que c'est encore que cette affaire ? S'étonna-t-elle. »
D'un geste maladroit, elle déroula le rouleau, et un mini feu d'artifice éclata, de sorte qu'Hermione puisse lire ce qu'il était écrit sur le rouleau de parchemin.
« Granger, nous te convoquons officiellement et solennellement dans la salle commune des gryffondor pour discuter de deux trois petites choses,
Les maraudeurs. »
— C'est pas vrai... Marmonna Hermione, encore un peu endormie.
— Hermione ? Chuchota une voix qu'elle reconnu immédiatement comme étant celle de Lily. Qu'est-ce que c'est, j'ai entendu du bruit ?
— Les maraudeurs me convoquent solennellement à les rejoindre dans la salle commune, grogna Hermione.
— Ceux là, un jour je les ferais expulser, tu verras, gémit Lily. Ils sont intenables. Tu vas y aller ?
Hermione haussa les épaules dans le noir. Il faisait très sombre, mais à présent que ses yeux étaient habitués, elle arrivait à percevoir la rouquine se redresser dans son lit.
— J'imagine, oui. Sinon, ils sont fichu de faire un feu d'artifice taille réelle pour que je ne puisse pas les ignorer plus longtemps.
— Attends moi, je viens avec toi.
Hermione entendit du mouvement dans le lit voisin du sien, et elles descendirent toutes les deux encore sous le poids du sommeil.
En arrivant en bas, elles trouvèrent les quatre maraudeurs, parfaitement éveillés, en train de parler de vive voix.
— Ah ! Evans ! S'écria James. Tu es venu aussi ?
— Quelle heure il est, Potter ? Gronda Lily qui semblait hors d'elle. Vous n'avez donc aucun respect pour ceux qui veulent dormir en paix ?
Peter haussa les épaules.
— On voulait juste parler à Hermione. Tu peux retourner te coucher, Lily, si tu veux. Et il est trois heures du matin.
Hermione leva les yeux au ciel.
— Dîtes moi vite ce que vous avez à me dire, une longue journée m'attend demain.
Sirius et Remus sortirent de leur poche deux morceaux de parchemins, qu'Hermione reconnu aussitôt. James, pour sa part, sortit de derrière son dos un livre épais portant pour nom : « Noirs secrets de Poudlard, tout ce que les fondateurs vous ont caché ».
— Ah, ta journée sera longue parce que tu vas épluché des bouquins de magie noire et établir des listes sans queue ni tête toute seule enfermée dans une salle de classe abandonnée et humide ? Fit Sirius en toisant la jeune-fille d'un air qui voulait sans doute dire : « tu vois, je t'avais bien dit qu'on trouverait».
Hermione paniqua.
Comment se sortir de là ?
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top