Chapitre 34 : Tu es dans mon coeur


Le chemin pour rentrer à sa salle commune était plutôt long, surtout étant donné la sensation froide et sombre que rejetaient les murs du château et les fantômes qu'elle croisait de temps en temps dans les couloirs, mais Hermione se sentait si heureuse, si légère, qu'elle cru le faire en moins de quelques minutes.

Dumbledore avait peut-être trouvé un moyen de la faire rentrer chez elle.

D'ici quelques mois, peut-être même quelques semaines, elle retrouverait les siens. Elle retrouverait ses meilleurs amis. Elle retrouverait son monde. Là où tout le monde savait qui elle était vraiment.

Quand elle passa le portrait de la grosse dame, la stupeur la fit se figer quelques secondes. La salle, d'habitude éclairée avec une lumière tamisée et un feu de bois crépitant, était plongée dans une atmosphère sombre... Mis à part une scène improvisée avec des planches de bois lévitant par magie, qui était éclairée et où une fille, qui était probablement en première année, était en train de chanter une chanson moldue dont les paroles d'affichaient sur le mur d'en face.

Mais qui a eut l'idée d'organiser un karaoké si proche des examens de fin d'année ? Se demanda Hermione en fronçant les sourcils.

Tandis la chanson de la fille se terminait, elle eut sa réponse.

Les maraudeurs. Qui d'autres ?

James et Sirius montèrent sur la scène, récupérèrent le micro, et applaudirent :

C'était Hortense Fray, pour le plaisir de vos oreille ! S'exclama Sirius. Qui veut être le prochain à chanter sur...

Il piocha un papier dans un chapeau que lui tendait James, le lu, et pour le suspens probablement - il dit enfin à voix haute avec le timbre de voix d'un présentateur télé le nom de la chanson :

Sur Imagine, de John Lennon ?!

Plusieurs mains se levèrent, et tandis que Sirius et James jetaient un sort pour en choisir un au hasard, Hermione s'approcha de Lily, qui était assise à côté de Remus. Il y avait une place sur le canapé à côté d'elle, mais Hermione ne s'y assit pas, la soupçonnant d'être celle de James.

Remus la regarda arriver, les yeux ronds, n'en revenant pas de la voir approcher. Lily lui sourit, et ça donna à Hermione le courage qu'il lui fallut pour rester.

Lily, c'est quoi, ça ? Interrogea-t-elle en désignant d'un mouvement circulaire la scène qui se déroulait dans la salle.

Oh, un petit karaoké improvisé, dit Lily en mettant dans sa bouche un bonbon à la fraise.

Elle lui tendit le paquet :

Tu en veux ?

Non, merci.

Une cinquième année fut choisie pour interpréter la chanson de John Lennon, et Sirius et James les rejoignirent. Ils paraissaient étonnés de la voir là. Elle comprit pourquoi : cela faisait à présent quelques semaines qu'elle les évitait.

Granger, enfin revenue de ton hibernation dans ton bureau ? Lança Sirius.

Elle haussa les épaules avec un petit sourire. Elle essaya d'ignorer son coeur battant à tout rompre, juste par le fait qu'il lui ait adressé la parole.

En effet, dit-elle.

Parfait ! S'exclama James. Au moins, tu pourras profiter de notre karaoké ! Les gens étaient trop tendus, ces derniers temps, on avait bien besoin de faire la fête.

Hermione s'esclaffa.

Ils faisaient comme si de rien était. Comme si elle ne les avait pas ignorés des jours durant. Elle était là, devant eux, et ils avaient l'air de l'accueillir à nouveau les bras ouverts.

Et, comme Hermione venait d'apprendre une excellente nouvelle - Dumbledore trouverait peut-être bientôt le moyen de la faire revenir de là où elle venait - et qu'elle n'avait donc qu'à patienter, elle s'accorda ce moment de faiblesse : profiter du moment présent.

Car elle était là, dans les années soixante-dix, et que pour le moment elle ne pouvait pas changer ce fait. Car Sirius était jeune, à cette époque-ci, qu'il lui plaisait et qu'elle lui plaisait également, et qu'elle avait envie de ne pas se sentir seule le temps qu'il lui restait à vivre en ce temps là.

Lily tapota le canapé vide, à côté d'elle.

Aller, Hermione. Restes un peu avec nous.

Hermione sourit, et se laissa porter par son coeur. Elle s'assit à côté de Lily, et cette dernière partagea avec son amie le plaid qui lui tenait chaud.

Hermione risqua un coup d'oeil en direction de Sirius. Ce dernier ne semblait pas en revenir de la voir là. Elle lui sourit, et demanda :

Vous avez déjà chanté ?

La première chanson, affirma Sirius. Personne n'osait passer en premier.

Hermione rigola de bon coeur.

— En même temps, il faut du courage pour chanter devant autant de monde.

Et toi, tu chanterais ? Intervint Remus.

Moi ?! Non, jamais de la vie.

Lily s'accrocha à l'épaule de son amie.

Oh, si Hermione ! Chantes, tu as une voix ravissante !

Hermione secoua la tête avec vigueur.

Oh, non, vraiment pas je t'assures ! Loin de là.

Lily claqua sa langue contre son palais, et s'adressa aux garçons :

Elle ment. Je l'ai déjà entendue chanter, et elle chante très bien !

Hermione pinça les lèvres, agacée.

Quand est-ce que tu m'as entendue chanter ?

Quelques fois, dans le dortoir. Tu ne t'en rends pas compte.

Sirius toussota, et prit un des coussins du canapé pour le mettre au sol et s'y assoir dessus.

Si elle ne veut pas chanter, ne l'y oblige pas, Lily.

Hermione lui lança un regard reconnaissant. Elle ne savait pas si il disait cela pour ne pas qu'elle risque de se contrarié et qu'elle ne disparaisse pas à nouveau durant plusieurs jours ou pas, mais dans tous les cas un allié était le bienvenue.

Si le courage me vient je chanterais peut être tout à l'heure, trancha Hermione. Mais pas pour le moment.

Cette réponse parut satisfaire Lily, qui se pelotonna sous le plaid en avalant un nouveau bonbon.

James s'assit à côté de son meilleur ami - Hermione ayant prit sa place -, et logea son regard dans celui de la jeune-fille.

Comment tu vas, Hermione ? Lily nous donne de tes nouvelles, mais on se demandait.

Hermione leva un pouce en l'air.

Je vais super bien.

Et c'était vrai, grâce à l'espoir que lui avait donné Dumbledore quelques instants auparavant.

Dans quelques mois - peut-être même quelques semaines, elle serait de retour chez elle. Et même si ça voulait dire tirer un trait sur Sirius, elle savait que ce serait pour le mieux.

Remus, James et Sirius se lancèrent des regards mutuels, et elle pu encore une fois avoir la preuve de leur solide amitié : ils semblaient se comprendre à travers un coup d'oeil.

Et concernant... Tu sais quoi ? Osa demander Sirius.

Le miroir. Ils veulent savoir si j'ai réussit à le détruire, songea la jeune-fille.

C'est... Compliqué. Je devrais être débarrassée de ce fardeau d'ici quelques semaines.

Le regard de Sirius tenta d'accrocher le sien, mais elle détourna la tête pour ne pas avoir à lui faire face. Elle ne voulait pas le regarder. Pas quand il était encore la seule personne qui pourrait la retenir ici.

La chanson de John Lennon toucha à sa fin, et Sirius et James montèrent une nouvelle fois sur la scène pour annoncer la prochaine chanson. Hermione n'écouta même pas, bien trop préoccupée par ses ennuis.

Elle resta silencieuse tout le reste de la soirée, écoutant seulement ses amis discuter. Et les autres eurent l'air de comprendre ce besoin de rester en retrait car aucun ne lui posa de question, aucun ne s'adressa tout particulièrement à elle.

Son regard se posa souvent sur le visage de Sirius, sans qu'elle ne s'en rendre forcément compte. Evidemment, dès lors qu'elle comprenait qu'elle le fixait, elle s'empressait de détourner le regard, mais il était souvent trop tard : le garçon la démasquait très vite, si bien qu'au bout d'un moment, il lui souriait l'air de dire « Je t'ai vu ». Elle se sentait alors rougir, et faisait comme si de rien était.

Elle s'était souvent fait la réflexion, depuis son arrivée, mais c'était fou comme il était différent du Sirius qu'elle avait connu lors de son adolescence. Il paraissait plus jeune - ce qui était logique vu qu'il avait quelques années en moins, mais ce n'était pas que ça.

Quand elle avait fait sa rencontre, quelques années auparavant, il n'avait que trentre-trois ans, et pourtant il en paraissait vingt de plus. La guerre, les pertes, la prison. Tout ça avait eut raison de sa jeunesse.

Là, alors qu'il n'avait que dix-sept ans, c'était le jour et la nuit. certes, Hermione le soupçonnait de déjà avoir passé des mauvais moments - tel que son enfance au manoir des Black, la séparation avec son frère, mais ce n'était rien comparé à ce qui l'attendait.

Il paraissait vivant.

°

Peu à peu, la salle commune se vida. Personne ne voulait veiller trop tard, à cause des révisions, si bien que de leur groupe d'amis, il ne resta bientôt plus que Sirius et Remus debout.

Hermione serait bien montée, rejoindre son lit douillet et chaud, mais elle ne savait pas pourquoi, elle sentait que ce n'était pas le moment pour elle de se coucher.

« Peut-être car lui n'est pas couché non plus », susurra une petite voix dans sa tête.

Elle ne prit même pas la peine de la chasser.

Elle savait très bien que c'était précisément pour cette raison.

Alors que Marlène McKinnon chantait ce qui serait probablement la dernière chanson de la soirée, Sirius donna un petit coup de coude à Remus.

Elle te plait, hein ?

Remus rougit, et secoua la tête.

Je vais me coucher, moi aussi.

Il se leva précipitamment, et Hermione fronça les sourcils. Elle n'avait jamais imaginé Remus avec quelqu'un d'autre que Tonks.

Mais, à présent que la vérité était juste sous ses yeux, elle ne put que se rendre à l'évidence : évidemment qu'avant son présent à elle, Remus avait vécu d'autres histoires. Ou avait souhaité en vivre d'autres, peut-être.

Remus est très timide, quand on parle d'une fille qui lui plait, dit Sirius avec lenteur.

Depuis le début, ils ne s'étaient jamais retrouvés assis côte à côte. C'était un peu un jeu entre eux, Hermione avait l'impression. Le premier qui craquerait. Leur groupe d'amis avait bougé, tantôt quelqu'un s'asseyant sur le coussin, puis lorsqu'une place se libérait du canapé pour une raison quelconque cette personne se déplaçait du coussin au canapé, et ainsi de suite. Ainsi, quasiment toutes les configurations entre eux avaient été effectuées. Sauf celles où Hermione se retrouvait à côté de Sirius.

Le garçon craqua alors, et s'assit avec entrain sur le canapé, à côté d'Hermione.

Tu me passes un bout de couverture ? Je suis frigorifié.

Elle partagea alors son plaid avec lui, retenant un frisson quand leurs mains se frôlèrent. Sirius s'en aperçut forcément, car il sourit légèrement.

On a jamais parlé de ce qu'il s'est passé la dernière fois, dit-il alors.

Hermione fit semblant de ne pas comprendre, alors qu'elle savait très bien de quoi il parlait. De ce matin là, où ils avaient été à deux doigts de s'embrasser. Ce matin qui avait tout remué dans le cerveau de la jeune-fille.

Mais si, tu sais, dit Sirius l'air de rien, quand on a faillit...

— Je chanterais bien une chanson, finalement, coupa Hermione.

Elle se maudit de ne pas avoir trouvé quoi que ce soit d'autre à dire pour le faire taire.

Aaargh, est-ce qu'elle allait devoir chanter, à présent ?

Sirius parut étonné, mais finalement, il haussa les épaules.

Si tu veux.

Alors que Marlene terminait tout juste sa chanson, il se leva, prêt à aller annoncer que c'était au tour d'Hermione, mais paniquant, cette dernière le rattrapa par le poignet.

Non, attends ! S'exclama-t-elle.

Certes, il n'y avait plus grand monde dans la salle commune, et le peu d'élèves restants semblaient plus somnoler que prêter attention aux chanteurs. Mais, elle n'avait pas envie de se donner en spectacle.

Sirius lui adressa un clin d'œil qui lui remua l'estomac, et lui dit :

Je sais, ne t'en fais pas.

« Ne t'en fais pas » ? Pourquoi la jeune-fille s'inquiétait justement d'autant plus qu'il avait prononcé cette phrase ?

Sirius monta sur la scène de fortune, et prit le micro des mains de Marlène.

Merci, merci, Marlène, c'était super ! C'était une soirée organisée par les maraudeurs, je vous demande un tonnerre d'applaudissement !

Les applaudissements se firent maussades - faute aux seules dix personnes encore présente dans la salle.

Oui, enfin je suis le seul de nous quatre encore debout, donc c'est la fin de cette soirée.

Les gens se levèrent pour aller dormir, et Hermione fut rassurée de voir qu'elle n'aurait pas à chanter.

Sirius fit une petite pause, avant de dire :

Cette soirée était probablement la dernière organisée par vos chers maraudeurs. Et oui, on vous a régalé tout au long de ces sept dernières années, mais je suis certain que d'autres personnes prendront le flambeau pour continuer ces nuits endiablées dans la salle commune des Gryffondor !

Hermione rigola face au peu d'enthousiasme qui lui répondait. Sirius haussa les épaules, déçu de voir que son discours faisait un bide, alors il souhaita simplement bonne nuit aux courageux qui étaient restés jusqu'au bout, et il ne resta alors plus qu'eux deux dans la salle.

Sirius lui tendit la main, et elle ne sut pourquoi elle se leva, quittant la chaleur que lui procurait sa couverture, et lui donna la sienne.

Granger, c'est à toi de briller, souffla Sirius.

Il lui donna le micro, puis lança quelques enchantements pour insonoriser la pièce.

Qu'est-ce que tu souhaites chanter ?

Ils se fixèrent quelques secondes sans rien dire, mais ce silence voulait dire beaucoup.

Elle avait envie de chanter.

Elle avait envie qu'il la regarde.

Elle avait envie que cette soirée ne s'arrête jamais.

Il était la seule chose qui lui permettait de tenir dans cette époque qui n'était pas la sienne.

Une chanson qui n'existe pas encore, dit-elle en sachant très bien qu'il ne comprendrait pas le sens de cette phrase.

Il plissa les yeux, essayant effectivement de voir où elle voulait en venir, puis il sourit.

Tu es incroyable, Hermione Granger. Ne l'oublie jamais.

Il écarta ses mains, signe que la scène était tout à elle, et il alla s'assoir sous la couverture, alors que le coeur de la jeune-fille battait la chamade.

Elle savait que si elle chantait la chanson qu'elle avait en tête, aucun retour en arrière ne serait possible. Aucun.

Mais elle en avait envie.

Pour voir ce qu'il se passerait par la suite.

Elle s'éclaircit la voix, et dit d'une petite voix :

Ne te moques pas.

Jamais.

Il était sincère, elle le voyait. Le moment qu'ils vivaient en cet instant était magique. Comme suspendu dans le temps.

Ils n'étaient que tous les deux. C'était la première fois qu'ils se reparlaient depuis plusieurs semaines. Et les sentiments qu'elle éprouvait - et qu'il semblait éprouver - s'étaient visiblement intensifiés.

Hermione commença à chanter :

— « Every night in my dreams,

I see you,

I feel you

That is how I know you go on »

Sirius sembla déglutir, mais il ne bougea pas d'un pouce, se contentant de la fixer d'un air captivé et profond.

— « Far across the distance,

And spaces between us,

You have come to show you go on »

Ses yeux étaient ancrés dans les siens, après avoir tant de fois fuit le regard du jeune-homme au cours des dernières heures.

— « Near, far, wherever you are,

I believe that the heart does go on »

La voix d'Hermione dérapa, probablement sous le coup de l'émotion qu'elle ressentait, signe qu'elle n'était pas une chanteuse professionelle, mais elle continua comme si de rien était.

— « once more, you open the door,

And you're here in my heart,

And my heart will go on and on »

Et tu es là dans mon coeur.

Cette phrase signa la fin de la chanson car même si elle s'était rendu compte depuis pas mal de temps qu'elle était amoureuse de Sirius Black, le Sirius qu'elle avait apprit à connaitre depuis cinq mois maintenant, elle l'avouait enfin à voix haute.

Elle l'avouait à travers une chanson déjà existante, certes. Mais elle l'avouait.

Car cette chanson, elle le savait tout comme Sirius le savait, c'était pour lui qu'elle la chantait ce soir là.

Elle arrêta alors de chanter, et Sirius se leva pour prendre le micro et le poser sur une table, un peu plus loin. Quand il revint, elle tremblait.

De peur, de joie, de peine.

Sirius, je...

Elle se coupa, n'arrivant pas à savoir exactement ce qu'elle souhaitait lui dire.

Il lui prit la main.

Une balade, ça te dirait ?

De l'air. Très bien.

C'était ce qu'il lui fallait.

°

Ils descendirent les centaines de marches en silence, mais toujours en se tenant la main, essayant tous les deux de s'adapter à la vitesse de l'autre.

Quand ils arrivèrent dans la cour extérieur, ils se promenèrent en silence au bord du lac noir, avant qu'elle ne prenne enfin la parole :

Je suis désolé de t'avoir complètement ignoré après ce matin-là. Je ne savais plus où j'en étais.

Ils étaient arrivés à côté du tronc d'un saule pleureur quand il la fit s'arrêter et posa une de ses mains à plat contre sa joue, d'un geste dont la délicatesse l'étonna.

Hermione, je vois bien que tu as des problèmes beaucoup plus importants que moi à gérer. Je ne t'en veux pas du tout, et je veux que tu prennes ton temps pour décider de ce que tu veux vraiment.

Toi. C'est toi ce que je veux vraiment.

Seulement, elle ne pourrait vraiment l'avoir que si elle décidait de renoncer Harry et Ron. Et ça elle ne pouvait s'y résoudre.

Saches en tout cas que je suis amoureux de toi, Hermione Granger, avoua enfin Sirius.

Le coeur de la jeune-fille sembla s'arrêter le temps d'un instant, avant de repartir à plus vive allure.

Il l'avait dit.

Il l'avait dit.

Et tout ce qu'elle fit, c'est se mettre à pleurer, avant de se jeter dans ses bras.

Hey, je ne voulais pas te faire pleurer, dit Sirius, décontenancé. Je... je voulais juste te faire part de mes sentiments, pour que tu puisse être certaine que je ne joue pas avec toi...

Elle renifla, avant de dire d'un air piteux :

Mais qui te dit que je ne joue pas avec toi ?

Il s'écarta d'elle, le temps de la regarder dans les yeux d'un air grave.

Parce que j'ai appris à te connaitre. Je sais que tu fais au mieux. Je sais que si tu me blesses de par tes actes, de par les distances que tu mets entre nous, ce n'est pas volontaire. Parce que tu n'es pas le genre de personne à jouer avec les sentiments des autres, Hermione.

Il sécha les larmes de la jeune-fille d'un mouvement de pouce, avant de dire :

Je sais que tu me caches un bon nombre de trucs. Je sais que tu ne veux rien me dire. Mais je te fais confiance. Et je suis patient. Je peux attendre pour en savoir plus sur toi. Je ne te mettrais aucune pression pour te sortir les vers du nez. D'accord ?

Elle s'esclaffa, et hocha la tête.

Tu me plais beaucoup, Sirius.

Ah oui ? Fit-il d'un air innocent.

Elle le tapa gentiment dans l'épaule.

Comme si tu n'avais pas remarqué.

Il rigola à son tour, et approcha son visage de celui de la jeune-fille.

Leurs lèvres se frôlèrent, pour la deuxième fois de leur vie.

Moi aussi je crois que je suis amoureuse de toi, souffla-t-elle.

Sur ces mots, il scella leur baiser, et Hermione sut alors que ce qu'elle ressentait était bien de l'amour.

Et elle voulait le vivre, cet amour. Elle voulait en savourer chaque parcelle avant de devoir partir.

Elle le méritait.

Elle se le devait bien.

Elle avait combattu ses sentiments. Vraiment. Mais à présent, elle ne pouvait plus lutter. C'était trop dur, sinon.

Quand ils se séparèrent de leur étreinte, Sirius déposa ses lèvres sur la joue d'Hermione, et elle se sentit rougir instantanément. Elle prit le visage de Sirius entre ses mains, et chuchota :

Si tu me laisse tomber, je n'aurais plus rien, ici... Alors je t'en supplie, ne me laisse pas tomber.

Il l'embrassa à nouveau.

Je ne te laisserai pas tomber, Hermione, quoi qu'il se passe ensuite. 

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