Chapitre 30 : le manoir des Lestranges


Alors qu'ils étaient dans les toilettes des trois balais, Sirius lança un regard inquiet à Lily, James et Hermione, avant de baisser les yeux vers la fiole qui contenait le poly nectar et le cil de Regulus ( du moins, Hermione espérait-elle qu'il s'agisse bien d'un de ses cils ).

J'y vais au bout de trois, dit le garçon d'un air déterminé.

Les trois paires d'yeux de ses amis étaient rivés sur le flacon, et le coeur d'Hermione palpitait étrangement.

Ils étaient enfin arrivés à ce fameux jour, où ils allaient, elle et Sirius, voler le venin de Basilic en possession des Lestranges.

Et elle n'avait qu'une peur : que tout foire.

Mentalement, Sirius sembla compter trois secondes qui parurent pour Hermione une éternité, puis enfin, il avala le contenu de la fiole en fermant les yeux très fort.

Et puis, il eut une mine dégoûtée.

Ce truc est franchement pas savoureux du tout, se plaint-il en lançant un regard de travers à Hermione.

Son visage semble peut à peut se déformer étrangement, il sembla perdre quelques centimètres... Ses cheveux prirent quelques millimètres...

Et au bout de quelques secondes, Hermione souffla de soulagement. Il avait bien prit l'apparence de Regulus.

Au moins, ils partaient du bon pied, c'était déjà ça de prit.

On a plus une seconde à perdre, annonça-t-elle. L'effet ne durera pas très longtemps, avec cette petite quantité de potion. Et le charme que j'ai appliqué sur mes cheveux et mes yeux est instable, c'est normal puisque c'est la première fois que je l'expérimente.

En effet, Hermione avait décidé de se teindre par magie les cheveux en blond et de se colorer les yeux en bleu. Ainsi, aucun risque de se faire reconnaitre.

Lily approuva, tandis que les yeux de James étaient rivés en direction d'un Sirius ayant prit l'apparence de son frère et qui avait une mine affreuse.

Ne fais pas cette tête de déterré, enfin, tu vas rendre visite à tata Bella et à tonton Rodolphus, fit joyeusement James.

Tais-toi, grommela Sirius. Par tous les Dieux, par Merlin ou je ne sais quoi, ferme-là.

Il se leva avant de faire signe à Hermione de prendre son bras. Elle le fit sans perdre plus de temps, et après un signe de tête à Lily et James ( qui à présent ne semblait plus joyeux du tout et arborait une mine totalement inquiète ), Sirius les fit transplaner.

Hermione se sentit nauséeuse à leur arrivée, mais les effets du transplanage commençaient à ne plus se faire ressentir dans son corps, à présent. Elle était habituée, il fallait croire.

Elle jeta un coup d'oeil au paysage qui les entourait, et pinça les lèvres.

Le manoir des Lestrange était visible, une centaine de mètres plus loin, et il était exactement comme Hermione se l'imaginait : gris, foncé, effrayant...

Bon sang, rien que l'idée de revoir Bellatrix Lestrange lui donnait envie de vomir.

ça va aller, glissa Sirius, semblant s'apercevoir que quelque chose tourmentait la jeune-fille.

Elle leva les yeux vers lui. Elle ne se sentait plus du tout décontenancé quand elle était à ses côtés, maintenant qu'il avait l'allure de Regulus.

Elle tenta de lui faire ne serait-ce que l'ébauche d'un sourire, mais elle n'y parvint évidemment pas : il y avait beaucoup trop d'enjeux pour qu'elle soit rassurée par les paroles de Sirius.

On répète le plan tout en y allant, d'accord ? Murmura-t-elle, le coeur battant à mille à l'heure.

Sirius hocha la tête, et fit le premier pas. Elle le suivit, et commença à voix basse :

Très bien. Elle sait que tu dois venir ici aujourdhui. Alors, elle ouvre la porte, et tu me présentes comme une amie. On discute quelques minutes, et puis je m'excuse en disant avoir envie d'aller au toilettes. Pendant un temps, je cherche la fameuse pièce à objets de valeur dont t'a parlé ta cousine. Lorsque je reviens, si j'ai les cheveux détachés, alors c'est que j'ai trouvé le venin. Si j'ai les cheveux attachés, alors tu dois trouver un moyen de t'éclipser à ton tour pour chercher. D'accord ?

Sirius hocha à nouveau la tête, et prit Hermione par la main, comme pour se donner mutuellement le courage dont ils allaient avoir besoin, l'un comme l'autre.

Sans trop réfléchir, Hermione pressa sa main contre celle que lui tendait le faux Regulus, et en un rien de temps, ils arrivèrent sur le pas de la porte.

Hermione lança un regard angoissé à son nouveau compagnon de crimes, et il essaya à son tour de lui faire un sourire apaisant. Il échoua lamentablement à la tâche, mais enfin, l'intention y était, et c'était l'essentiel : cela donna un peu de courage à Hermione.

Et du courage il lui en fallait bien, car il toqua à la porte, et Hermione eut toutes les peines du monde à ne pas s'enfuir en courant en voyant Bellatrix Lestrange ouvrir la porte.

Bellatrix Lestrange.

La personne responsable de son bras mutilé.

La personne qu'elle haïssait le plus au monde, après peut-être Voldemort.

La personne à cause de qui... à cause de qui Sirius allait mourir...

Elle était là, devant eux, et fixait celui qui avait prit l'apparence de son neveu préféré, un large sourire sur le visage.

Hermione prit une grande inspiration, et avec tout le jeu d'actrice dont elle était capable, elle afficha à son tour un sourire resplendissant.

Bonjour, Reg, fit calmement Bellatrix d'une voix qu'elle voulait certainement chaleureuse mais qui ne réussit qu'à faire frissonner Hermione. Je suis ravie de te voir, toi et... Ta charmante amie ?

Sirius monta la marche du perron, avant de faire la bise à sa cousine et de faire un signe à Hermione pour qu'elle les rejoigne.

Voici Alice Duprès, une jeune-fille issue d'un échange avec Beaubâton.

Bellatrix les fit entrer, et Hermione l'entendit souffler à Sirius :

Elle est ravissante. Sang pur, j'imagine ?

Hermione dû faire preuve de tout le sang froid qu'elle avait en elle pour s'empêcher de l'attaquer et même s'empêcher de grimacer.

Mais quel genre de famille était-ce... C'était désolant de se dire qu'il existait des gens avec ce genre de réflexions.

Sirius se débrouilla comme un chef, et hocha la tête.

Alice vient d'une famille très influente au ministère de la magie française, et il s'agit de l'une des familles de sorciers les plus anciennes, en France. Tu n'as jamais entendu parler des Duprès, chère cousine ?

Bellatrix les mena dans un petit salon qu'Hermione aurait pu trouver charmant si elle n'était pas trop occupée à chercher si par le plus grand des hasard il n'y avait pas une trace de sang ou un cadavre.

Non, ou alors leur nom m'est sorti de ma mémoire, avoua Bellatrix. Mais, je suis enchantée de faire ta connaissance, Alice.

Ils s'assirent d'un même geste sur des fauteuils, et un elfe de maison à l'air terrifié arriva avec un plateau avec trois tasses de thé.

Rodolphus n'est pas là ? Questionna Sirius en acceptant la tasse que lui tendait l'elfe.

Sa cousine secoua la tête.

Le seigneur des ténèbres avait une mission à lui confier.

Ce fut au tour d'Hermione d'accepter une tasse de thé, et elle la porta à ses lèvres en silence, ne sachant comment se comporter.

Vous avez un magnifique manoir, dit-elle pour combler le blanc.

C'est gentil, chère Alice, répondit Bellatrix en inclinant sa tête pour recevoir le compliment. Il appartient à la famille de mon mari, et je me le suis approprié en le décorant un peu à ma manière.

Hermione hocha la tête et fit mine d'inspecter du regard chaque recoin du salon, laissant Sirius s'imprégner du rôle de son frère en posant des questions à sa tante.

Et comment se passent tes études ? La sixième année ce n'est pas la plus simple, d'après mes souvenirs.

Sirius haussa les épaules.

Je m'en sors, disons. J'essaye d'avoir des notes acceptables pour papa et maman, mais on sait tous les deux que ce n'est pas ce qui importe vraiment aux yeux du seigneur des ténèbres.

Il est vrai, acquiesça Bellatrix. Mais il ne sous-estime pas non plus les résultats scolaires. Il déteste plus que tout la médiocrité.

Au grand déplaisir d'Hermione, Bellatrix se tourne vers elle.

Et toi, Alice, que penses-tu du seigneur des ténèbres ?

Hermione avala avec difficulté sa dernière gorgée de thé, et elle toussota lorsque le liquide chaud traversa sa gorge.

Je ne suis au Royaume Uni que depuis peu, mais évidemment, on parle de la guerre dans les journaux français aussi. Ma famille et moi en discutons de temps en temps, et il est vrai que le seigneur des ténèbres a des idées très... Intéressantes. Sa vision du monde des sorciers est extrêmement juste.

Bellatrix sembla se satisfaire de cette réponse, car elle dit :

Il faudra que je lui parle de ta famille. Avoir des alliés de l'autre côté de la Manche pourrait peut-être s'avérer utile.

Je suis certaine que mon père serait ravi de rencontrer un homme d'une telle envergure, dit simplement Hermione en priant pour rapidement changer de sujet.

À son grand soulagement, la conversation dévia, et les épaules de la jeune-fille s'affaissèrent légèrement : bien que toujours alerte, elle se détendit un peu.

Elle attendit deux minutes de plus avant d'interrompre la conversation de Sirius et sa tante en demandant :

Excusez moi, où sont les toilettes ?

Bellatrix lui expliqua, et Hermione s'éclipsa avec un sourire poli.

Puis, elle se rendit directement dans la salle que leur avait indiqué Andromeda, et elle commença à fouiller, ravie de constater qu'il n'y avait aucune alarme de déclenchée à son entrée dans la pièce.

Il ne lui fallut pas bien longtemps avant de voir un tiroir avec écrit dessus : « Objets rares ». Elle l'ouvrit, et elle faillit pleurer de joie en voyant un minuscule flacon transparent, remplit d'un liquide noirâtre. Pour avoir déjà vu une telle substance, ni liquide ni visqueuse mais quelque chose entre les deux, Hermione ne pouvait avoir aucun doute : il s'agissait bien de venin de Basilic.

Enfin la chance tournait en sa faveur.

Elle s'empara du flacon, soulagée que tout se passe aussi bien.

Bientôt, tout serait finit.

Ils détruiraient le miroir, et ce serait finit.

Tout ce qu'elle aurait à faire, c'était de retrouver un moyen de revenir chez elle. À son époque. À sa vie d'avant. Auprès de Harry. Auprès de Ron. Auprès de tous ceux qu'elle aimait.

Mais, ses pensées l'avaient devancées, car à peine e-elle mit un pied au dehors, qu'un bruit strident retentit.

Fuck, jura Hermione. Mais on est où, là ? Dans un supermarché ?

Elle cacha le flacon sous son T-shirt, et elle essaya de trouver un moyen de sortir de ce fichu manoir, quand elle entendit des bruits de personnes courant dans sa direction.

En quelques secondes, Bellatrix apparut, l'air furieuse.

Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?

Je me suis perdue, marmonna Hermione, sachant pourtant pertinemment que son mensonge était vain.

C'est cela, oui. Petite voleuse !

Elle s'approcha dangereusement d'Hermione.

Qu'est-ce que tu a volé ? J'ai enchanté cette pièce moi-même, et l'alarme ne sonne que si un objet en sort sans mon autorisation.

Elle tendit sa main d'un air menaçant.

Qu'as-tu volé, petite peste ?

Mais où était donc Sirius ?

Rien ! Cria presque Hermione.

Bellatrix tendit sa baguette dans sa direction, et Hermione eut un frisson de terreur.

La dernière fois que Bellatrix avait fait ce geste en sa direction, dans ce manoir même, elle n'en était pas ressortie indemne.

Je te laisse une dernière chance, murmura Bellatrix très lentement, ce qui ne rendait son ton que plus terrifiant. Qu'as-tu volé, et qui es-tu ?

Alice Duprès.

Tu mens. J'ai eu hier un échange de lettre avec mon neveu Regulus. Il n'avait pas l'air de savoir qu'il était sensé venir ici aujourd'hui.

Merde, merde, merde.

Elle avait besoin de Sirius. Maintenant.

Hermione sortit sa baguette de sa poche, mais elle fut trop lente, et Bellatrix avait déjà prononcé la formule qui lui avait fait tant de mal auparavant :

Endoloris !

Hermione s'écroula en hurlant.

Résiste, se dit-elle intérieurement. Tu l'as déjà vécu, résiste.

Elle attendit que la douleur d'estompe, et elle regarda Bellatrix qui la lorgnait avec une tête qui semblait prendre un malin plaisir à voir quelqu'un souffrir de la sorte par sa faute.

Une tarée. Voilà ce qu'elle était.

Qu'as-tu volé, et qui es-tu ? Répéta Bellatrix. C'est la dernière fois que je te pose cette question. La dernière fois.

Hermione n'avait pas lâché sa baguette, et peut-être que Bellatrix la prenait pour une débutante car elle ne prit pas le soin de la désarmée. En tout cas, Hermione attendit le moment opportun, et elle lança un sortilège informulé, désarmant en premier son adversaire, avant de la Stupéfixer avec succès.

Hermione tenta de ne pas penser à sa douleur, et elle se releva tant bien que mal avant de courir vers le salon pour voir ce que faisait Sirius.

Elle le trouva stupéfixé, certainement pas Bellatrix.

Elle pointa sa baguette sur lui, et hurla :

Enervatum !

Il s'éveilla, et accourut vers Hermione.

Hermione, ça va ?! J'ai... Bellatrix m'a...

Elle balaya l'air de sa main, faisant signe que ce n'était pas le moment.

Foutons le camps d'ici, dit-elle en prenant Sirius par la main et en sortant du manoir avec empressement.

Quand ils furent assez loin, Sirius les fit transplaner, et ils arrivèrent à quelques pas de la cabane hurlante, où les attendaient une trentaine de mètres plus loin Remus, James et Lily.

Sirius ne lâcha pas la main d'Hermione et il la força à le regarder droit dans les yeux.

— Dis moi comment tu vas ?

Hermione sentit son coeur battre la chamade.

La première chose qu'il veut savoir, ce n'est pas si j'ai réussit à avoir le venin. Ce n'est pas si j'ai réussit ou non la mission.

Il veut savoir si je vais bien.

ça va, Sirius. Je te promet. J'ai vécu bien pire.

Elle sortit le flacon de sa cachette.

Et puis, ça n'a pas été en vain.

Sirius regarda le flacon comme si c'était la plus belle chose au monde. Puis, dans un élan de joie intense, il s'élança vers la jeune-fille, la porta dans ses bras en la faisant tourner et en hurlant ;

Tu es la meilleure Hermione Granger, la meilleure du monde entier et bien plus que ça !!

Hermione éclata de rire, et quand il la reposa à terre, elle le poussa légèrement pour rire.

Il faut me prévenir avant de faire exploser ta joie comme ça ! Imagines que j'ai fais tomber ce flacon, quand même !

Sirius prit une nouvelle fois la main d'Hermione, et il y déposa ses lèvres.

Il fallait que je te montre à quel point tu es une héroïne, Hermione.

La sensation des lèvres du garçon sur sa peau la fit frissonner, et il s'en rendit surement compte car un sourire en coin se dessina sur ses lèvres.

— Allons terminer notre mission, dit-il en désignant d'un mouvement de tête ses amis, assis à même le sol. 

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