Chapitre 3 : rencontre avec les maraudeurs
Hermione ouvrit la bouche, sonnée. Elle s'était évidemment préparée psychologiquement à rencontrer les fantômes du passé, mais si tôt ?
— Ferme la bouche, tu vas me donner des idées, fit Sirius d'une voix moqueuse.
Elle la ferma dans un claquement sec, piquant un far, en entendant le sosie presque parfait de Harry rigoler comme s'il s'agissait d'une très bonne blague.
Ne perdant pas le nord, Hermione attrapa en quelques millième de seconde le livre de magie noire grâce auquel elle avait pu arriver là, et elle le colla contre son corps, de sorte qu'aucun des maraudeurs ne puisse voir le titre. C'est alors qu'elle leur lançait un nouveau regard ébahit que l'un des quatre qu'elle identifia comme Remus s'approcha et lui tendit la main.
— Excuse les, ils n'ont pas encore finit leur adolescence, et les hormones font des trucs pas très nets à leur cerveaux.
Hermione esquissa un léger sourire en acceptant la main de Remus pour se relever. Elle n'arrivait toujours pas à y croire. Ils étaient là, devant elle. Ces quatre personnes, bien vivantes, à quelques pas.
« Si ils sont là, c'est que j'ai réussit, pensa-t-elle. Je suis venu à la bonne époque. »
— Je suis Remus Lupin, dit le garçon avec un charmant sourire dévoilant ses dents. Celui qui t'a fait des remarques assez douteuses, c'est Sirius Black, et voici James Potter et Peter Pettigrow.
Hermione les observa tour à tour. Ils étaient bel et bien à Poudlard, car ils portaient tous les quatre un uniforme à l'effigie de l'école.
— Her... Hermione Granger, bafouilla-t-elle, toujours sans trop réaliser qu'elle parlait aux maraudeurs.
Elle se pinça les lèvres. Aurait-elle dû utiliser un autre nom ? Peut-être, mais ce qui était fait était fait. Et puis, de toute manière, elle était née-moldu. Aucun parent sorcier, donc son nom de famille leur était totalement inconnu.
— Tu n'es pas élève à Poudlard, je me trompe ? Demanda James après un vague regard en direction de Sirius. Je ne t'ai jamais vu.
Elle secoua la tête.
— Et donc, qu'est-ce que tu viens faire ici ? Demanda Peter en fronçant les sourcils. Tu participe à un programme d'échange ?
— Euh... Non, je...
Elle se coupa, se maudissant de ne pas avoir préparé ce qu'elle allait dire. Elle savait qu'elle devait la vérité à Dumbledore, mais que dire aux autres ? Elle ne pouvait décidément pas dire qu'elle venait détruire un horcruxe...
Elle se maudit encore plus de ne pas avoir accepté la perche que lui tendait Peter. Un programme d'échange aurait été une couverture parfaite. Mais les quatre maraudeurs la fixaient, attendant visiblement une réponse.
— En fait, je viens à la demande de Dumbledore, dit Hermione d'un ton décidé. Mais... Je me suis perdu dans le château, il est si grand, et...
Remus fronça les sourcils, l'air peu convaincu, et il demanda :
— ça a un rapport avec la petite Emilia ?
Hermione ouvrit et ferma la bouche sans sortir un seul bruit, prise au dépourvu. Elle ignorait totalement qui était cette Emilia.
— je... Je ne sais pas. Dumbledore m'a demandé de venir, et me voici. Voilà tout. Je... Je dois y aller.
Elle prit sa valise d'une main, gardant son autre bras serré autour du livre pour qu'ils ne puissent pas lire les grosses lettres argentée du titre. Après leur avoir lancé un regard qu'elle pensa ahurit, elle déglutit et s'en alla.
— Je pensais que tu ne connaissais pas le château ? Dit Sirius alors qu'elle était quelques mètres plus loin. On peut t'accompagner, au moins tu ne te perdras plus.
Il lança un regard complice à James, qui prit la parole à son tour.
— On connait le château comme si c'était notre maison. Et surtout le chemin pour aller voir le directeur. On a déjà été convoqué trois fois, depuis le début de l'année !
Hermione leva un sourcil. Il avait l'air particulièrement fier de ce fait. Elle le jaugea du regard. La ressemblance avec son meilleur ami était frappante, presque dérangeante. Il avait l'air néanmoins un peu plus grand qu'Harry, ses cheveux étaient coupés un peu moins courts, et ses yeux étaient marrons, pas verts.
Hermione ouvrit la bouche, d'abord pour refuser l'offre, parce qu'elle voulait être un peu seule, digérer ce qu'elle venait de voir... Mais ça aurait paru suspect, alors qu'elle venait d'affirmer s'être perdu. Déjà que sa présence était suspecte, elle ne voulait pas aggraver la situation. Elle changea sa réponse.
— C'est d'accord, dit-elle simplement. Laissez moi juste ranger mon livre.
Elle ouvrit rapidement sa petite valise pour y fourrer son livre, sous les regards attentif des quatre garçons. Puis elle se tourna vers eux, avec un sourire forcé.
— C'est quand vous voulez.
Remus et les autres s'avancèrent, et elle se retrouva aux côtés de Sirius. Elle essaya tant bien que mal de ne pas le regarder. Elle l'avait connu bien plus vieux, mais même si il était adolescent, ses traits restaient semblables. C'était bien trop déroutant pour Hermione.
— Tu as quel âge ? Demanda-t-il en la regardant de haut en bas.
— Dix-huit ans, répondit Hermione. Bientôt dix-neuf.
Cette histoire de temps était vraiment compliquée. Bientôt, il serait très difficile de répondre à cette question pour elle. Elle avait quitté Harry et Ron en Juin, et si tout avait réussit comme elle le voulait, elle se retrouvait à présent en Janvier, plusieurs années plus tôt.
— Et tu as finit tes études, du coup ? Je veux dire, j'ai dix-huit ans aussi, mais je suis coincée à Poudlard jusqu'à la fin de l'année.
C'était une colle. Elle n'avait aucune idée de la façon dont elle devait répondre.
— Tout dépendra de Dumbledore, je pense, dit-elle au bout de quelques secondes.
Sirius lui lança un regard emplit d'incompréhension, mais elle l'ignora.
— Et tu viens d'où ? Demanda Remus. Enfin, tu es anglaise, je le sais grâce à ton accent, mais pourquoi tu n'es pas venu à poudlard ?
— Mes parents se sont chargé de m'apprendre la magie, mentit Hermione sans s'expliquer d'avantage.
— Je vois...
— C'est dommage, fit James. Enfin, je dis pas, hein ! L'école et les cours, c'est pourri, mais on se fait des bons amis, ici. On rigole bien.
Hermione sourit tristement. Oui, elle aussi s'y était fait des bons amis. Harry et Ron étaient les deux meilleurs amis qu'elle n'aurait jamais espérer avoir. Mais ils n'avaient pas pu passer leur scolarité à rire et à faire des tas de plaisanteries, eux... Enfin, ils avaient eu de très bons moments, tous les trois, mais la menace que représentait Voldemort ne les avait jamais quitté...
— J'ai tout de même eut une enfance et une adolescence très bien, assura-t-elle. J'avais des amis que j'aimais vraiment beaucoup, moi aussi.
— Ils sont à poudlard ? On les connait ?
Elle secoua la tête, et James parut presque déçu.
°
Finalement, ils arrivèrent devant le bureau de Dumbledore en quelques minutes supplémentaires, durant lesquelles les maraudeurs ne se lassèrent pas de poser des questions à la nouvelle venue. Elle ne répondait que par monosyllabes, essayant au possible de rester évasive.
— C'est là, indiqua James. C'est bizarre, l'accès est fermé. Tu es sure que tu étais censée arriver aujourd'hui ?
Hermione déglutit, sans trop savoir comment se sortir de là.
— Je... Je crois bien, oui...
James haussa les épaules.
— Bah, qu'est-ce que je disais ? Dumby commence à se faire vieux, les amis. Le mot de passe c'est « caramel mou ».
La gargouille qui gardait l'accès aux escaliers en colimaçon tourna, laissant apparaitre les marches blanches.
— James, tu es malade ? S'exclama alors Remus. Ça pourrait très bien être une mangemort ou je ne sais quoi ! On ne sait rien d'elle, et tu lui donne directement accès au bureau du directeur !
James le regarda comme si il venait de dire quelque chose de particulièrement stupide.
— Ne dit pas n'importe quoi, Lunard. Elle a l'air digne de confiance.
Il se tourna alors vers la jeune-fille.
— Dis moi, Hermione, est-ce que tu es au service de tu-sais-qui ?
— Bien sur que non, nia-t-elle en levant un sourcil.
James se tourna à nouveau vers Remus, un grand sourire sur le visage.
— Tu vois ?! Je te l'avais bien dit.
Remus secoua la tête, l'air exaspéré.
— Tu crois qu'elle te le dirais vraiment, si elle était aux bottes de tu-sais-qui ? Enfin, James, utilise ton cerveau, quelques fois...
Hermione entendit Sirius s'esclaffer.
— Quel cerveau ? Demanda ce dernier.
James lui donna une tape sur l'épaule, outré.
— Non, mais Lunard, fit James d'une voix posée, comme si il s'adressait à un bébé de trois ans qui aurait fait une bêtise sans comprendre pourquoi. Si c'était une mangemort, je pense qu'elle nous aurait déjà torturé ou tué. Tu vois, je réfléchis à tout.
Remus secoua à nouveau la tête, puis il s'en alla. Peter le suivit après avoir sourit légèrement à Hermione, qui se garda bien de lui sourire en retour. Elle ne pouvait pas faire semblant de l'apprécier. C'était tout bonnement impossible, pas en sachant ce qu'il allait devenir, ce qu'il allait faire.
— On peut t'accompagner ? Demanda alors James, les yeux brillants.
Elle secoua la tête.
— Je dois lui parler de choses importantes, dit-elle. Désolé.
James eut l'air très déçu, mais il haussa les épaules, décrétant surement que ce n'était pas bien grave. Il rejoignit Remus et Peter en courant, laissant Sirius seul avec la jeune-fille.
— Bon, ben... Je pense que je vais y aller, dit Hermione toujours sans regarder Sirius. Il... Doit m'attendre.
— J'en suis sure, dit Sirius d'une voix qui laissait sous-entendre le contraire. Bon, ben à plus, Granger. On se recroisera peut-être.
Il s'en alla à son tour. On se recroisera peut-être... Hermione espérait, au fond d'elle que ce soit faux. Les côtoyer quelques minutes avaient été suffisamment éprouvant. Voir leurs visages, leur années d'insouciance, avant... Avant tout ça... C'était affreux. Elle savait ce qui allait arriver, mais elle ne pouvait rien faire.
Elle chassa ces idées de sa tête. Elle avait beaucoup plus important à faire et à penser. Ce n'était pas le moment de démordre de son objectif initial. Et avant tout, il fallait en discuter avec le directeur.
Elle souffla, et d'un pas décidé, elle monta les escaliers.
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