Chapitre 26 : attitude exécrable
— Ton plan est complètement stupide, fit platement Sirius.
Hermione leva les yeux au ciel. Pour voler un cheveux de Regulus, elle avait proposé que Sirius aille à sa rencontre pour lui donner un cadeau de Noël en retard. Certes, ce n'était pas le meilleur plan qu'elle n'ai jamais élaboré, mais enfin...
— Tu vois une autre solution ?
Sirius lui lança un regard de travers, puis il eut un rictus mauvais.
— Ce que je propose, c'est que c'est toi qui y aille.
— Moi ? S'étonna Hermione.
— Oui, toi. Et ne me fais pas ta tête effarouchée, je pense que tu sais mieux que moi pourquoi je suggère ça.
Hermione déglutit en se retenant à grande peine de lever à nouveau les yeux en l'air.
— Combien de fois je vais donc devoir te répéter que je ne voulais absolument pas danser avec lui à ce fichu bal ! Oh bon sang, Sirius, désolé de te dire ça, mais tu es long à la détente !
Sirius la fusilla du regard avant de mettre un doigt sur ses lèvres, pour lui intimer de se taire.
— Si tu ne baisse pas le ton d'un niveau, tu vas attirer Slughorn comme un excrément d'hippogriffe attire les mouches.
Face à la stupidité de cette comparaison, Hermione se retrouva sans voix, avant de s'esclaffer.
— Je ressortirais cette expression plus souvent, si elle doit t'arracher un sourire, constata Sirius.
— Idiot, fit Simplement Hermione en se concentrant de nouveau sagement sur sa potion.
Finalement, une semaine plus tard, Hermione accepta d'aller chercher un des cheveux de Regulus. Sirius avait accepté de prendre l'apparence de son frère, mais il refusait catégoriquement d'avoir à lui parler, ce qui compliquait un peu la chose.
— Et donc, comment tu vas te débrouiller, pour lui parler seul à seul ? Interrogea Lily après qu'Hermione eut fait part à ses camarades de son intention.
Hermione afficha un demi-sourire avant de dire d'un ton innocent :
— Ce qu'il faudrait avoir, c'est un moyen de savoir où il se trouve en temps et en heure, histoire que je puisse le croiser comme par hasard lorsqu'il ne se trouve pas avec ses copains serpentards.
Elle glissa un coup d'oeil discret en direction de Remus et Sirius qui échangèrent un regard entendu.
Hermione ne pouvait pas leur avouer qu'elle connaissait l'existence de la carte du maraudeur, alors elle avait longtemps cherché un moyen subtil de leur suggérer de l'utiliser. Visiblement, ça avait marché.
Elle se recula contre le dossier de son siège, satisfaite, quand James, après un hochement de tête approbateur de Sirius, dit :
— Laisse-nous faire pour ça. On a plusieurs moyens pour épier les gens. On te le dira quand la voie sera libre.
Sirius approuva en levant un pouce en l'air.
— Parfait ! S'écria Hermione, ravie.
Elle se leva, radieuse, leur souhaita bonne-nuit, et monta se coucher tandis que Lily questionnait James sur leurs fameux moyens d'espionnages.
En entendant les tentatives d'esquives de James, Hermione ne pu retenir un petit rire.
Si elle réussissait à rentrer à son époque, elle aurait tellement de choses à raconter à Harry... mais, elle ne se faisait pas vraiment d'illusion. Elle savait qu'il y avait de très grandes chances pour que ce voyage dans le temps soit un aller sans retour.
Le lendemain, comme ils n'avaient pas cours, Hermione s'autorisa le luxe de dormir une ou deux heures de plus. Ce n'était pas dans son habitude, mais elle était si épuisée et si surmenée que ça devenait essentiel.
En descendant dans la salle commune, son regard accrocha directement les maraudeurs, et d'un pas décidé, elle les rejoignit.
Remus adait visiblement Peter à faire des exercices de métamorphose, Lily et James semblaient dans leur bulle, et seul Sirius était assit, les bras ballants, sans rien faire.
— Comment ça va ? Demanda-t-il quand Hermione s'assit à côté de lui ( en laissant évidemment un bon écart, histoire d'éviter tout contact gênant ).
— Super, répondit la jeune-fille d'une voix dynamique. Je vais rester dans la salle commune toute la journée, alors dès que vous saurez quand Regulus est seul, venez me le dire.
Elle vit Sirius froncer les sourcils, et elle l'interrogea du regard.
— ça m'étonne que tu ne nous demande pas comment on peut espionner les gens à notre guise, dit Sirius à voix basse. J'aurais cru que tu aurais des milliers de questions.
Hermione haussa les épaules en essayant de prendre un air détaché.
— Peu m'importe vos moyens tant qu'ils marchent, dit-elle.
Sirius parut un peu déçu, comme s'il aurait voulu qu'elle le questionne, mais bien vite, il cacha toute déception de son visage.
— Il faudrait qu'on parle de quelque chose d'autre, dit soudainement Sirius.
Le temps se figea l'espace d'une milliseconde, le temps qu'il fallut à Hermione pour tourner vivement la tête vers lui.
— De quoi ? Demanda-t-elle.
Oui, de quoi ?
Sirius inspira une bouffée d'air, regarda dans la direction de ses amis, avant de dire :
— Pas ici. Viens.
Il se leva et sortit de la salle commune à grands pas. Hermione hésita longuement, avant de se décider à le suivre. Elle le maudissait pour ce qu'il était en train de lui faire ressentir.
Elle n'était pas stupide... Elle comprenait parfaitement ce qui était en train d'arriver : elle tombait sous le charme de Sirius...
Elle savait que dans sa jeunesse Sirius avait eut beaucoup de succès, mais jamais elle n'aurait cru qu'elle ferait partit de ces groupies...
« Quoi, groupies ? »
N'importe quoi, Hermione était tout sauf une groupie.
Elle ne se le cachait pas, elle avait un coup de coeur pour Sirius. Mais c'était un coup de coeur, rien de plus. Elle n'était pas amoureuse de lui. Pas comme elle l'avait été un temps avec Ron, en tout cas.
À cette pensée, juste après avoir traversé le portrait de la grosse Dame, Hermione s'arrêta net. Que venait-elle de se dire ?
Elle n'était plus amoureuse de Ron...
Elle sentit son coeur battre la chamade à cette pensée. Ron... Depuis quand avait-elle cessé de l'aimé ? Elle n'en savait rien... Elle était arrivée en 1977 depuis plus de trois mois, maintenant... En ce laps de temps, peut-être avait-elle arrêté de penser à lui comme un potentiel petit-ami...
— Tout va bien ? Demanda Sirius en s'approchant de la jeune-fille, toujours chamboulée.
Elle hocha difficilement la tête.
— Je... Je viens juste de me rendre compte de quelque chose... Balbutia Hermione. Ce... C'est rien... Je pense.
Sirius leva un sourcil, l'air inquiet.
— Tu es aussi blanche qu'un cachet d'aspirine, constata-t-il. Tu veux qu'on aille voir Miss Pomfresh ? Elle a peut-être un remontant ou un truc du genre..
Hermione secoua la tête.
— Non, non, refusa-t-elle. Bon, alors, qu'est-ce que tu voulais me dire, au juste ?
Elle attendit la réponse de Sirius en retenant son souffle, et...
— Peter se doute qu'on lui cache quelque chose.
Ah.
C'était donc cela. Pas de quoi en faire tout un plat, finalement.
Mais pourquoi diable était-elle déçue ?
— Eh bien, inventez un truc, s'exaspéra Hermione, soudainement de mauvaise humeur. Ce n'est pas à moi de gérer tous vos problèmes, bon sang.
Elle tourna les talons, et longea le couloir pour prendre l'air. Elle en avait grandement besoin.
— Hey, on fait tout pour toi, alors tu pourrais tâcher d'être un peu plus sympathique, pour essayer ! Lança Sirius derrière elle, d'un air outré.
Elle fit volte-face.
— Pardon ?
— On se met en danger, pour toi ! Lança Sirius d'une voix féroce. J'ai faillit me faire chopper par les Aurors la nuit où on est allé chez Barlow et Beurk, on s'apprête à faire quelque chose d'interdit pour t'aider, je vais prendre l'apparence de mon frère que je déteste plus que tout... Et Par merlin, on cache quelque chose de très important à notre meilleur ami juste parce que tu nous l'as demandé ! Et toi, tu es incapable de faire preuve de la moindre once de gratitude !
Il la fusilla du regard, et rentra dans la salle commune, laissant Hermione bouche-bée.
Maintenant qu'il le lui avait dit, elle s'en rendait compte. Elle avait été bien ingrate avec eux. Elle ne leur avait jamais dit merci, elle était froide avec eux comme elle ne l'avait jamais été avec personne ( en dehors peut-être de Malefoy ). Oui, elle avait vraiment une attitude exécrable.
Et elle se sentit encore plus mal.
Le coeur lourd, elle se dirigea vers les escaliers pour sortir de ce château où elle commençait sérieusement à étouffer.
Elle devrait des excuses à Sirius, elle le savait.
Et elle se jura qu'elle les lui présenterait dès que possible, une fois qu'il serait un peu moins remonté contre elle.
•
Désolé, je crois que je viens de me rendre compte que j'ai totalement oublié de poster ce chapitre la semaine dernière, parce que de base aujourd'hui je devais poster le 27...
Oups, désolé encore !
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