Chapitre 11 : Dormir à la belle étoile

Hermione, je suis désolé... Pardonne nous, je me rend compte qu'on a vraiment été des cons, c'était stupide...

Hermione toisa Sirius d'un air qui ne donnait pas l'impression qu'elle lui pardonnait.

Pour être stupide, c'était stupide, dit-elle d'un ton froid.

Ils l'avaient accusée d'être une mangemort, et une semaine plus tard, elle ne leur avait toujours pas pardonné. Elle parlait toujours à Lily, mais avec une certaine retenue, mais Hermione n'avait jamais ré-abordé avec elle le fait qu'elle avait besoin d'elle. Lily n'insistait pas, et semblait comprendre qu'Hermione avait besoin de temps, elle aussi, pour lui faire une confiance aveugle.

Hermione, tu peux comprendre que nos doutes pouvaient être fondés... Fit James sur un ton de regret. On ne sait rien de toi, et d'un coup tu apparais dans nos vies, pile au moment où Voldemort sème la pagaille à l'école en s'y infiltrant !

Hermione pinça les lèvres. Elle ne leur en voulait pas d'avoir douté de sa sincérité, c'était impossible. Là où elle leur en voulait, c'est qu'ils n'avaient pas hésité une seule seconde à l'accuser des pires choses sans rien savoir d'elle.

Je suis en retard à mon cours d'Arithmancie, dit-elle alors. Excusez moi, je dois y aller.

Sirius, Peter et James rendirent les armes, un peu dépités, mais Remus se leva en même temps que la jeune-fille.

Moi aussi, j'ai arithmancie. On a qu'à faire le chemin ensemble.

Hermione lâcha un grognement hautain.

D'accord. Mais je te préviens, je n'ai aucune envie de te parler.

Elle prit ses livres entre les bras, et s'éloigna la tête haute. Le garçon était sur ses talons, et elle avança à travers les interminables couloirs et escaliers sans un mot. Remus resta un moment silencieux, puis n'y tenant plus, il prit la parole :

J'aurais juste une question.

Le silence lui répondit, mais il semblait s'y être préparé.

Pourquoi tu as insisté sur le fait que c'était moi qui t'avais déçu le plus ?

Hermione garda le silence un moment. Elle ne pouvait pas décemment lui avouer qu'elle connaissait sa condition de loup-garou, et que donc elle comptait sur lui plus que sur tous les autres pour comprendre qu'il ne fallait pas juger une personne sur le peu de choses qu'on lui connaissait.

Parce que tu m'avais l'air le plus intègre de tes amis, dit-elle finalement.

Il n'eut pas l'air très satisfait de cette réponse, et Hermione rajouta :

Tu es préfet, en plus.

James est préfet en chef, contra-t-il. Un insigne ne fait pas la personne.

Et des secrets ne font pas d'une personne un mangemort.

Elle sentit Remus se raidir, et elle s'en voulut un peu. Les maraudeurs semblaient regretter sincèrement de l'avoir blessée ainsi.

On t'a déjà dit mille fois qu'on était navrés, qu'est-ce que tu veux de plus ? Qu'on se mette à genoux ? Parce que je suis sure qu'au moins Sirius le ferait. C'est le plus chamboulé, dans cette histoire, parce que c'est lui qui nous as dit que tu avais refusé de montrer ton... Bras.

Machinalement, Hermione posa sa main sur son avant-bras. James, Sirius, Remus Peter et Lily n'avaient plus jamais parlé de son avant-bras, depuis qu'elle leur avait montré mal raison de sa pudeur.

Vous n'êtes pas obligé d'avoir mon pardon pour continuer à vivre, vous savez.

— Je sais. Mais savoir qu'on a fait du mal à quelqu'un me peine. Je n'aurais pas la conscience tranquille jusqu'à ce que tu nous dises sincèrement que tu ne nous en veux plus.

Hermione fut un peu attendrie face à ses paroles. Remus Lupin avait toujours fait un formidable orateur.

Je ne vous en veux pas, fit Hermione d'une voix plate.

C'est ça, et je suis le petit-fils de Merlin.

Hermione esquissa un sourire, et ils arrivèrent devant la porte d'arithmancie, qui était ouverte pour les deux retardataires.

°

Hermione tourna la tête d'un côté puis de l'autre avant d'enfoncer sa tête dans son oreiller pour s'empêcher de crier. Non, mais que faisait un moustique à cette période de l'année, sérieusement ? Et pourquoi avait-il dut établir son domicile juste à côté d'elle ? Cela faisait plus d'une heure qu'il tournait autour d'elle en faisant ce bruit constant et agaçant sans qu'elle ne réussisse à l'écraser.

Elle se leva dans le noir complet, de mauvaise humeur. Elle avait besoin de prendre l'air.

Elle se cala sur un banc, et s'allongea sur le dos de sorte à contempler les étoiles. Elle laissa ses pensées dériver en regardant ces petits points briller dans une obscurité incomplète, et ces très fins nuages se déplacer à une vitesse impressionnante. Puis, ses pensées dérivèrent sur sa mission. Elle avait l'impression que les trois quarts de sa journée, elle pensait à cet horcruxe. Elle avait tellement hâte d'en finir...

En passant en revue tous les objets qui étaient susceptibles de faire l'objet d'un horcruxe de Voldemort, ses paupières devinrent lourdes, et ses yeux papillonnèrent de plus en plus, sans qu'elle ne puisse le contrôler. Bien vite elle les ferma, épuisée, et elle tomba dans les bras de Morphée sous un air froid mais doux.

Des murmures pas vraiment discrets lui firent ouvrir les yeux.

Tu crois qu'on devrait la ramener dans la salle commune ?

Je sais pas... Si elle se réveille en chemin, elle va crier, et puis elle nous aime pas trop, alors...

Cette dernière voix était clairement celle de James Potter. Elle se redressa, pour avoir dans son visuel les quatre maraudeurs. Elle leva les yeux au ciel. Mais pourquoi diable devait-elle toujours les croiser dans les endroits et les moments les plus incongrus ?

Oh ! Fit James comme si il avait vu un fantôme. Elle est debout !

Elle leva les yeux au ciel.

Qu'est-ce que vous faites là ?

On te retourne la question, ma chère, fit Sirius.

Moustique.

Elle était encore à moitié endormie, et n'avait pas envie de faire des phrases compréhensibles.

En hiver ? S'étonna Remus.

Apparemment. Peut-être que le réchauffement climatique arrive bien plus vite que prévu.

Le quoi ? Fit Sirius en fronçant les sourcils.

Hermione avait oublié qu'elle se trouvait à une époque vingt ans plus jeune que la sienne, et que les gens devaient seulement commencer à parler du réchauffement climatique... Chez les moldus, en plus.

Laisse tomber, fit Hermione, pas d'humeur à s'expliquer. Quelle heure il est ?

Cinq heures du matin.

Hermione bailla.

Et vous êtes déjà debout ?

On était d'humeur très matinale. Alors on s'est levé tôt et on t'a vu ici depuis la fenêtre.

Hermione fronça les sourcils. C'était impossible qu'ils l'aient vu depuis la fenêtre, ce n'était pas du bon côté. Ce devait surement être grâce à la carte du maraudeur.

Elle frissonna en constatant qu'elle n'était couverte que d'un pyjama. Elle regretta de ne pas avoir prit sa robe de chambre.

Elle a froid, constata Peter.

Tu as trouvé ça tout seul, petit génie ? Fit Hermione en le fusillant du regard.

Elle n'arrivait pas à prendre un ton normal en lui parlant. Elle essayait de faire des efforts, mais mission impossible. Alors qu'elle allait se lever pour rentrer, elle sentit quelque chose l'envelopper. Sirius avait enlevé sa veste pour la passer sur les épaules de la jeune-fille.

Tes lèvres sont bleus, dit ce dernier d'un air gêné quand Hermione le remercia du regard. Faudrait pas que tu nous fasses une hypothermie.

merci, fit Hermione. Mais je vais rentrer, je pense. Si Lily me trouve pas à son réveil, elle va paniquer.

Elle vit James passer sa main dans ses cheveux et rougir à la seule mention de Lily. Hermione trouva ça très mignon, mais elle se garda de le dire.

En parlant de Lily, fit Remus d'un ton gêné. On aurait deux trois choses à te dire...

Hermione les interrogea du regard, et Remus continua :

Ne la snobe pas à cause de nous... Elle ne t'as rien fait, c'est nous les fautifs dans toute cette histoire. Elle t'apprécie vraiment.

Je continue à parler à Lily, fit Hermione, sur l'offensive. Je sais très bien qu'elle n'a rien à voir avec ces accusations ridicules que vous m'avez fait tous les quatre.

Bien, fit Remus. J'avais juste l'impression que ton ton était un peu plus sec que d'habitude, avec elle aussi.

Hermione se mordit la lèvre. Il n'avait pas vraiment tort, au fond.

Je ferais un effort, dit-elle. Je l'apprécie aussi beaucoup.

Elle marqua une pause, avant de dire :

Et au fond, vous avez beau être de vrais idiots, je vous apprécie un peu aussi. Juste un peu. Laissez moi un peu de temps, et je pense que j'arriverais à vous pardonner complètement.

Elle rendit sa veste à Sirius, qui semblait être à cet instant précis le plus heureux des Hommes.

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