Chapitre 54 ✔




Média: Shawn Mendes-Treat You Better

Chapitre réécrit de 700 mots à 2150

PDV Camille




Une première larme roule le long de ma joue. Cette fois je ne me retiens plus. Je n'y arrive plus. Une première larme est suivie d'une autre puis d'une centaine d'autres. Toutes les mêmes, mais pourtant la première et la dernière sont si différentes de ses semblable. La première est la cause de toutes les autres, et la dernière marquant la fin d'un combat, mais pas la fin de la guerre. La mort d'un proche, c'est pareil, on croit que la tristesse de la disparition d'une personne qui nous est chère finira bien par passer, mais c'est totalement faux. La douleur est là, et elle le sera pour toujours. Peut-être pas aussi vive qu'au départ, mais elle reste. Il est impossible de s'en débarrasser. Au départ, ce sera difficile et impossible à vivre puis au fur et à mesure tout ira mieux et la douleur disparaitra, c'est qu'ils me répètent, mais pour le moment je n'y crois pas. Comment une douleur aussi vive et violente peut-être un jour disparaitre ? C'est tout bonnement impossible.

Je respire difficilement, le regard plongée dans le vide, comme paralysée, assise par terre. Je finis par me calmer, à peu près. Il ne reste que des larmes solitaires qui roulent sur mes pommettes rougies. Mathieu est inquiet, les traits de son visage son crispés, il fronce les sourcils et ses yeux brillent d'inquiétude et de tristesse. Il me parle et essaie de me faire réagir, mais je ne fais rien. La douleur dans ma poitrine ne cesse d'augmenter, au fur et à mesure que je prends conscience de la dure réalité. Je n'arrive pas à penser à autre chose qu'au fait qu'ils soient partis. Je n'arrive pas vraiment à accepter le fait que je ne les verrais plus jamais. Je ne verrai plus leurs sourires, la joie illuminer leur visage, ou entendre leurs rires. Plus jamais... C'est injuste. Ils vont tellement me manquer. J'ai perdu ma mère. Même après tous les problèmes que nous avons eus, après tous ses mensonges, les mots blessants que nous avons échangés, cette rage que je ressentais vis-à-vis d'elle, jamais elle n'a mérité de vivre ça et de mourir de cette façon. Ni même mon petit frère. Ils sont morts par ma faute. Ils ont été enlevés et séquestrés à cause de moi. Je n'ai même pas pu exploiter mes pouvoirs de fée. Je n'ai même pas pu essayer de les sauver.

_ C'est de ma faute, soufflais-je les larmes aux yeux.

_ Camille s'il te plait, ne dis pas ça. Tu n'y es pour rien, me répond Mathieu en cherchant mon regard.

Je finis enfin par réagir. Je me jette dans ses bras en explosant de nouveau en sanglots. Il perd l'équilibre et tombe sur le dos, m'emportant avec lui. Je le serre fort contre moi, et il m'enveloppe de ses bras protecteur. Je cache ma tête dans le creux de son cou pour ressentir un semblant de sécurité. Même avec nos récentes disputes, j'ai toujours autant besoin de lui. Mathieu embrasse plusieurs fois ma tempe en me murmurant des mots doux, dans l'espoir de me calmer. Il frotte l'une de ses mains dans mon dos, me faisant frissonner. Je laisse parfois échapper quelques hoquets mais me calmer petit à petit, de nouveau. Je déplace ma tête pour pouvoir regarder un peu autour de nous. J'ai un haut-le-cœur rien qu'en voyant cette scène. La pièce qui m'est si familière, est complètement dévastée. Tout n'est plus qu'un désordre ensanglanté. Il y a du sang, partout, je suis même sur et certaine que nous sommes allongés dans une mare de sang. Des membres de la meute retirent les cadavres de leur proche, le visage plein de larmes. D'autres retire les corps des ennemis avec dégout. Un petit groupe cours dans tous les sens pour soigner les blessés. Une chance que la pièce soit grande.

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_ Que s'est-il passé pour Alec, Maxence, Anaïs et Ma-Maroussia, demandais-je la voix cassée.

_ Alec ne nous fera plus de mal, s'en ai fini pour lui, nous n'avons plus rien à craindre, répond-t-il soulagé.

-Et...

_ Maxence à encore pris la fuite, Anaïs est morte et Maroussia est partie, blessée, je ne pense pas qu'elle survive longtemps.

Je baisse la tête lorsque Mathieu m'annonce le sort de mes deux amies. Je crois que ce qui me blesse et m'atteint le plus entre les trois, c'est la perte de Maroussia. C'est avec elle et Théo pour qui je me suis le plus attaché. La voir me trahir comme ça et me laisser tomber me blesse énormément. Je ne m'y attendais pas du tout. Je me demande maintenant si les autres sont eux aussi sincère ?

_ Si j'avais su que Maroussia nous avait menti, je ne l'aurais jamais laissée avec toi. Je la connais depuis longtemps, je lui ai fait confiance pour ta protection, murmure Mathieu la voix cassée.

-Les gens changent.

_ J'aurais dû me méfier dès l'instant où nous avons appris que Maxence était un traitre. Maroussia a toujours été très influençable.

_ Tu ne pouvais pas savoir.

Je suis, d'un côté soulagée de la mort d'Alec, mais aussi peinée par la perte de mes amies et terrifiée du fait que Maxence soit toujours en cavale. Même si je pense que s'en ai terminé pour lui. Il n'a plus personne.

J'entends soudain quelqu'un m'appeler, je relève la tête, toujours allongée sur Mathieu. Je suis à la fois heureuse, soulagé et surprise de voir ma sœur arrivé en boitant légèrement. Je me relève difficilement me décalant de mon âme-sœur. Mathieu me prévient que je suis encore trop faible pour marcher mais je ne l'écoute pas. J'essaie de me lever en m'appuyant sur le sol, je grimace en remarquant que je me suis appuyée dans une flaque de sang. Je fini enfin par me lever, les jambes tremblantes. Mathieu, une fois à son tour levé, et passe un bras autour de ma taille pour me soutenir. Maeva arrive rapidement à moi, suivi de près par sa moitié qui est tout aussi inquiète que Mathieu vis-à-vis de moi. Ma sœur me prend dans ses bras en sanglotant dans le creux de mon épaule. Je la serre difficilement contre moi, en luttant contre moi-même pour réussir à tenir sur mes jambes.

_ Je suis désolée de n'avoir pas essayé de les aider, sanglote ma sœur.
_ Je suis moi aussi désolée de n'avoir rien fait. Maman est morte par ma faute. _ Elle l'a fait pour te sauver.
_ Je n'ai même pas pu sauver Léo en retour.
_ Si tu l'avais sauvé cela voudrait dire qu'elle se serait sacrifiée pour rien.
_ Je sais...
_ Il y a de la place pour un câlin familiale collectif, demande tristement Michael. Nous nous écartons et nous ouvrons nos bras pour accueillir notre frère.

_ Léo nous a demandé de te dire qu'il ne t'en veut pas, qu'il aurait aimé te revoir et qu'il t'aime, murmure mon frère à sa jumelle.

Maeva ne répond rien, trop secouée par ses sanglots. Michael s'excuse pour ses paroles de la dernière fois et lui dis que si elle avait perdu la vie dans cette bataille il aurait été extrêmement peiné et non indifférent comme il avait pu le dire lors de leur retrouvaille. Je ferme les yeux pour profiter de notre étreinte mais aussi pour chasser mes vertiges. Nos réconciliations auraient dû se passer autrement. Léo aurait dû être parmi nous. Ce n'est pas juste pour lui. Même si je suis sûre que nous voir réunis comme ça lui fait plaisir. Après tout il était le premier à vouloir que notre famille redevienne comme avant.

Je me sépare d'eux au bout de plusieurs dizaines de minutes. La fatigue engourdie mon corps, et mes jambes ne peuvent définitivement plus supporter mon poids. Alors que mes jambes allaient me lâcher, deux puissants bras viennent à ma rescousse et me tire contre un torse. Un bras passe en dessous de mon dos et l'autre sous mes genoux, afin de me porter comme une princesse. Je souris à mon âme-sœur en luttant contre le sommeil. L'odeur désagréable du sang me chatouille les narines, et j'ai soudain une nouvelle envie de vomir.

_ Sors moi d'ici je t'en prie, suppliais-je doucement Mathieu. Je n'en peux plus de voir tout ça et de cette odeur.

_ Nous rentrons, ne t'en fait pas, me rassure l'Alpha. Tout ira bien. Je vais veiller sur toi, tu peux dormir en toute sécurité.

Je souris tristement et ferme les yeux, la tête callée dans le creux de son épaule. Je soupire d'aise et me laisse petit à petit sombrer dans un lourd sommeil.

_ Je te protègerais, rien ni personne ne te ferais plus jamais souffrir, pas même moi. **

J'ouvre doucement les yeux réveillés par des caresses dans mes cheveux. Je baille et me tourne pour me coller à une source de chaleur. J'entends quelqu'un rire doucement ce qui me fait froncer les sourcils. J'ouvre cette fois correctement les yeux pour voir apparaitre le visage de mon âme-sœur.

_ Tu ressembles à un chaton, ricane-t-il. Ce qui est complexe pour une louve.

Je lui tire puérilement la langue, en enfonçant ma tête dans l'oreiller à côté de sa tête. Je perds ma bonne humeur en me rappelant des évènements de la veille. Je ne pleure pas. Je ne pleurerais plus. Mais une grande tristesse ravage tout sur son passage. Mathieu à du ressentir ma peine car il me tire vers lui de façon à ce que je sois affalée sur lui. Il caresse ma joue de son pousse et retire une mèche de mes cheveux qui gênait ma vision.

_ Il va falloir qu'on parle de tout ça, murmure Mathieu en me fixant, même si je n'en ai pas vraiment envie.

_ Alors pourquoi veux-tu en parler ?

_ On ne peut pas passer à côté de tout ça et faire comme si rien ne s'était passé.

Je grogne, ne voulant surtout pas discuter sérieusement maintenant. Je prends la main gauche de ma moitié et entrelace nos doigts serrant fort sa main dans la mienne. Comme si j'avais peur qu'il ne m'échappe. Je mentirais si je disais que sentir ma peau contre la sienne ne m'avais pas manqué. J'ai l'impression que cela fait des années que je ne l'ai pas embrassé, que nous n'avons pas parlé calmement. Nous ne nous somme plus touchés depuis un bout de temps, seulement frôlés et encore. Alors rien que de sentir nos mains liées me rend

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heureuse et je ne peux m'empêcher de penser que notre relation qui était devenue tendue, pourra surement s'améliorer. Mathieu tourne ma tête pour que nous puissions nous fixer les yeux dans les yeux. Le vert contre le bleu.

_ Je voudrais surtout parler de mon comportement inacceptable envers toi, m'avoue Mathieu gêné. Je suis vraiment désolé. Je m'en veux tellement si tu savais. C'est surement égoïste de te demander de me pardonner de nouveau, mais j'ai besoin de toi.

Je garde le silence, ne voulais pas lui répondre tout de suite. Je ne lui pardonnerais pas, ou pas tout de suite. Ce serait trop facile comme à chaque fois.

_ J'ai été injuste et méchant envers toi. Je regrette tellement, je ne sais même pas pourquoi j'ai réagi de cette façon. Dire que j'étais sur les nerfs n'est pas vraiment une excuse. Je n'aurais pas dû te traiter comme une moins que rien, j'aurais dû te croire, car tu avais raison. J'ai eu tellement peur lorsque j'ai vu ta note lorsque tu es partie. J'ai cru t'avoir perdu pour toujours, et j'étais tellement en colère contre moi même car je savais que si je te perdais, cela aurais été de ma faute. D'ailleurs toute cette histoire est entièrement de ma faute. Lorsque je suis arrivé à la maison de tes parents, et que j'ai vu le carnage qu'avait créé Alec, je t'ai tout de suite cherché. Puis, lorsque je t'ai enfin trouvé tu étais inconsciente, ou plutôt entre la vie et la mort, j'ai presque perdu le contrôle sur moi-même. Je-J'ai cru t'avoir vraiment perdu pour toujours. Mais ta mère est arrivée, elle était très faible et elle a décidé de te sauver en sachant très bien qu'elle en mourrait.

_ J'aurais très bien pu faire pareille pour Léo, dis-je d'une petite voix.

_ Non. Tu n'aurais pas pu, car tu ne sais pas comment te servir de se pouvoir et tu étais bien trop faible. Le sacrifice qu'aurais fait ta mère n'aurait donc servi à rien.

_ O-Oui, mais...

_ Camille, me coupe-t-il. Tu sais très bien que tu n'aurais jamais pu le sauver.

_ Tu as raison, mais ça fait tellement mal. J'ai l'impression que tout est de ma faute.

_ Tu n'as pas à te sentir coupable, rien n'est de ta faute. Je te promets que ça vas aller mon cœur. Je serais là pour toi. On sera tous là pour toi et ta famille.

Non. Non ça ne va pas aller. Mais je sais très bien que ce que je ressens là n'est qu'un passage, un passage horrible et difficile à passer, mais après, tout sera presque comme avant, à quelques exception prés. Je veux que tout revienne dans l'ordre. Que la douleur s'estompe.

_ Je serais toujours là pour toi Camille.



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