Chapitre V

J'avançai dans les couloirs du bâtiment correspondant à la section de recherches d'univers parallèles du Centre de Recherches Scientifiques de Delosis, l'esprit dans le vague. J'avais ma matinée de libre, et j'en avais profité pour quitter ma chambre d'hôpital et trouver Cirsius. Il avait travaillé toute la nuit et devrait bientôt terminer, à l'inverse de Panéris, qui lui avait commencé tôt ce matin. Je ne voulais pas le déranger dans son travail.


Je me dirigeai un peu au hasard, mais je commençais à me repérer, à force d'emprunter le même chemin de l'hôpital jusqu'aux bureaux. J'arrivai face au téléporteur, ce tube de verre qui permettait de transporter instantanément une personne dans un autre téléporteur, et entrai dedans. Je laissai vagabonder mes pensées quand les légères secousses firent trembler la machine et me retrouvait en un clin d'oeil dans le téléporteur situé près des bureaux. Je sortis et me remis en route.

Au bout de plusieurs dizaines de minutes, je n'arrivais toujours pas à bon port, et pire, je ne reconnaissai plus les couloirs que je parcourais. Plus le temps passait, et moins ce qui m'entourait m'était familier. Je dûs me rendre à l'évidence : je m'étais perdue. Il n'y avait aucun plan du bâtiment sur les murs, rien qui puisse m'offrir la moindre chance de me repérer. Je continuai donc d'avancer dans l'espoir de croiser quelqu'un à qui demander de l'aide, mais tout était désert. J'aperçus alors un couloir réservé aux salles d'expériences scientifiques. Des portes d'accès transparentes à l'allure moderne et sécurisée menaient chacune sur une salle d'expérimentation tout le long du corridor. Je m'apprêtai à signaler ma présence devant une des portes dans l'espoir qu'un chercheur vienne m'ouvrir, quand mon regard fut attiré par des mouvements sur ma gauche.

Je m'approchai de la vitrine d'où j'avais perçu l'agitation et vis une demi-douzaine de scientifiques entourer un grand homme noir. Son corps athlétique était seulement habillé d'un pagne et les chercheurs semblaient vouloir le faire rentrer dans une sorte de capsule de verre, mais l'homme se débattait de toutes ses forces. Les personnes qui l'entouraient peinaient à le maîtriser, et l'homme projetta deux de ses assaillants d'un seul coup de poing à travers la pièce. Je restai ahurie face à un tel spectacle, n'arrivant pas à décrocher mon regard de la scène qui se jouait devant moi.

Le colosse échappait peu à peu au contrôle des scientifiques, jusqu'à ce qu'une femme vêtue d'une blouse blanche se faufile derrière lui et lui plante une aiguille dans le cou. L'homme tituba et les chercheurs durent s'y mettre à plusieurs pour le transporter jusqu'à la capsule et l'attacher solidement avec des courroies de métal. Ils fermèrent la capsule quand j'entendis des pas et des voix dans mon dos. Je me retournai et vis Cirsius et d'autres personnes se diriger vers moi.

   - Que faisiez-vous ici ?, me questionna mon protecteur. Ça fait deux heures que vous êtes sortie de votre chambre d'hôpital.

   - Je-je me suis perdue.

   - Vous n'êtes pas dans le bon bâtiment, fit il avec un haussement de sourcil. Venez.

Je saisis le bras qu'il me tendait et eus à peine le temps de regarder en arrière pour voir cet homme à la force surhumaine se tordre de douleur et hurler silencieusement avant que des silhouettes ne me bouchent le vue.

Le trajet jusqu'au bureau de Cirsius se passa sans encombres, du moins je crois, car je n'en eus pas conscience. Je me souvenais seulement avoir entendu Cirsius et d'autres personnes déblatérer sur la manière dont j'avais attérit ici, je crois avoir vaguement compris qu'ils pensaient que j'avais mal visualisé mon objectif dans le transporteur.

La scène à laquelle j'avais assisté dans le laboratoire me revenait sans cesse à la mémoire, le désespoir avec lequel se débattait le prisonnier, la douleur sur les traits de son visage lorsqu'il hurlait....

J'ignorais ce qui se tramait ici, mais une chose était sûre, Cirsius me devait des explications.



Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top