Chapitre III
Je le regardai sans comprendre. Un autre monde ? Mais ce n'est pas possible ! J'étais sûrement en train de rêver, et j'allais me réveiller d'un instant à l'autre. Mais non. Je fus soudainement prise de nausées. Tout comme la fleur dorée, c'était bien réel.
Un mouvement à peine perceptible de sourcil du jeune homme m'apprit qu'il commençait à s'impatienter :
- Vous ne portez pas la marque que nous avons tous, fit il en relevant la manche de son élégante chemise, dévoilant un triangle sombre tatoué sur son avant-bras. Tous les nouveaux-nés sont systématiquement marqués depuis plus de cent ans. C'est une pratique internationale. De plus, la langue que vous utilisez n'a pas été répertoriée par le Traducteur.
- Mais pourquoi parlez-vous ma langue, dans ce cas ? Et comment la comprenez-vous ?
- Grâce à cet objet.
Il sortit la bille de métal de tout à l'heure.
- Elle répend des ondes dans un rayon de 500 mètres qui adaptent le cerveau des personnes présentes à la langue qu'elles entendent, même si celle-ci est inconnue du Traducteur, car ces ondes sondent les esprits et devinent donc ce que les gens s'apprêtent à dire.
- C'est... ingénieux.
Je me trouvais donc dans un monde où la technologie était bien plus évoluée que dans le mien. Il y avait peut être un espoir...
- Et... avez-vous un moyen pour me permettre de rentrer chez moi ? , questionnai-je sur un ton plein d'espoir.
- Je crains que non, répondit il d'une voix dépourvue de toutes traces de sympathie.
Sa réponse et son manque de sensibilité me firent l'effet d'un coup de poignard en plein coeur. Je fus d'abord pétrifiée mais très vite, la panique commença à me submerger. Mon interlocuteur dût s'en apercevoir car il tenta de m'apaiser :
- Calmez vous, la panique ne vous aidera pas à réfléchir.
Je sentis en plus de cette panique la moutarde me monter au nez. C'était facile de dire ça alors que ce n'était pas lui qui se retrouvait prisonnier d'un monde dont il ne connaissait rien ! Je soufflai et réussis à me calmer, car il avait raison bien sûr. Me laisser entraîner par mes sentiments n'arrangerait pas les choses.
Sentant que le désespoir ne tarderait pas à prendre possession de mon esprit, j'éprouvai le besoin immédiat de changer de sujet.
- Qui êtes-vous ?, demandai-je après quelques secondes.
- Je me nomme Cirsius. Je suis un scientifique spécialisé dans les recherches de mondes parallèles, et j'ai été nommé responsable de vous.
- Responsable de moi ?
- Vous êtes complètement seule et perdue, ici. Il vous faut quelqu'un pour vous accompagner. En étant ma "protégée", si je puis dire, je vous instruirai sur notre société mais vous devez en échange de ma protection accepter de répondre aux questions et d'être soumise à diverses études dont vous ferez l'objet.
Des études dont je suis l'objet ? Ça ne me disait rien qui vaille. Je n'aimais pas l'idée d'être traitée comme une expérience scientifique. Mais comme l'avait dit Cirsius, ce monde m'était totalement étranger, et sans rien savoir sur les pratiques de cette société, je ne survivrai sans doutes pas longtemps.
Je mis mes craintes de côté et acquiesçai en silence, priant pour être de retour chez moi au plus vite.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top