Chapitre II
Dès que je rouvris les yeux, des sifflements stridents me vrillèrent les tympans. J'étais allongée dans un lit se trouvant dans ce qui ressemblait à une chambre d'hôpital ultra-moderne, et du personnel soignant - du moins je suppose que c'en était, s'affairait aux étranges machines qui entouraient le lit tandis que d'autres personnes vêtues de blouses blanches m'examinaient sous toutes les coutures.
Complètement désarçonnée et l'esprit embrumé, je demandai en un murmure hésitant :
- Où suis-je ? Que m'est-il arrivé ?
Personne ne daigna me répondre, alors j'observai plus en détail mon entourage et remarquai au fond de la pièce un panneau vitré dans le mur où deux hommes vêtus avec élégance discutaient avec animation derrière la paroi de verre. Vu les gestes et mimiques qu'ils faisaient dans ma direction, je déduisis que j'étais le sujet de leur conversation. Le plus jeune des deux disparut pour réapparaître à l'entrée de ma chambre, et échangea quelques mots dans une langue que je n'identifiai pas avec les médecins qui partirent, me laissant seule avec le nouveau venu. Je le dévisageai, de plus en plus désemparée, et son regard perçant se braqua sur le mien.
Il devait avoir environ mon âge, peut être un peu plus, était grand et plutôt mince avec des yeux bleus foncés à l'éclat perspicace et intelligent. La légère ondulation de ses cheveux sombres ajoutait de l'élégance à sa coupe de cheveux courte, et mettait en valeur son visage fin et pâle aux pommettes saillantes.
Il avait dans sa main un objet que je n'avais jamais vu, une sorte de bille de métal de trois centimètres de diamètre avec un petit bouton. Le jeune homme appuya dessus, et je haussai les sourcils, sceptique, car rien ne se produisait. Ça ne sembla pas alerter le nouveaux venu, qui me dit alors d'une voix neutre dans ma langue :
- Vous me rejoindrez dans le couloir une fois levée et habillée.
Je le suivis du regard quand il quitta la pièce, toujours aussi déstabilisée, mais je me forçai à reprendre mes esprits. J'ignorais tout de cet endroit et de ce que faisais là, mais c'était peut être en suivant ce mystérieux inconnu que j'allais enfin le savoir.
Une fois prête je sortis et le rejoignis au bout du couloir. Il me fit signe de le suivre et nous marchâmes sans dire un mot pendant ce qui parut durer une éternité, les corridors blancs et fades que nous traversions semblaient infinis, et les minutes étaient aussi longues que des heures.
Nous arrivâmes enfin jusqu'à un épais cylindre de verre, aux dimensions assez larges pour contenir cinq personnes. Il s'ouvrit et mon guide, en bon gentleman, s'arrêta devant afin que j'y entre la première et y pénétrer à son tour. La porte se referma quand nous fûmes à l'intérieur et des vibrations secouèrent le tube. Je cherchai d'intinct un point d'appuis sur les parois transparentes et jettai un regard interrogateur à celui qui m'accompagnait, qui lui se tenait bien droit. Soudain le decor changea et le cylindre s'ouvrit à nouveau. Nous sortîmes et nous traversâmes de nouveaux couloirs, dans le même silence pesant, malgré toutes les questions qui fourmillaient dans ma tête et me brûlaient les lèvres. Nous arrivâmes pour mon plus grand soulagement dans un cabinet, qui devait probablement appartenir au jeune homme. Il était sobre et bien ordonné, un grand bureau bien rangé trônait au milieu de la pièce , de longues étagères sur lesquelles reposaient un grand nombre d'instruments scientifiques de formes diverses et de livres remplissaient les murs, mais sans rendre l'atmosphère étouffante, d'autant plus qu'une fenêtre éclairait le tout. Mon accompagnateur me désigna un fauteuil de cuir noir, tandis qu'il s'asseyait à son bureau.
- Des présentations s'imposent. À vous l'honneur.
- Mon nom est Ayana, mais je veux tout d'abord savoir comment et pourquoi je suis arrivée ici, et quel est cet endroit.
- Vous avez été retrouvée évanouie par un groupe de personnes en pleine ville, qui vous a conduite à l'hôpital.
Il marqua une pause puis continua :
- Les autres pensent qu'il est trop tôt pour vous le dire, que vous êtes encore trop fragile, mais ce n'est pas mon avis : Ayana, vous m'avez demandé quel est l'endroit où nous sommes en ce moment ? Et bien vous êtes dans un monde parallèle.
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