Chapitre 5
Les chiffres, je savais les manier. J'avais l'habitude de les utiliser, de les citer et de les interpréter pour mes articles. Bien que je n'eusse pas fait une grande carrière dans les mathématiques, il me semblait que je n'aurai que peu de difficultés à résoudre cette énigme. Je réfléchis pendant quelques secondes : le deux ne pouvait être bien placé dans les premières lignes, le neuf était juste mais mal placé donc le 6 et le 5 de la dernière ligne étaient forcément faux, etc... Au bout de deux minutes, j'avais la solution.
Je me précipitai alors vers le mur que je commençai à gravir en prenant appui sur les quelques aspérités présentes sur la surface. Arrivée au pied de la porte, je pris appui sur le bord de celle-ci et je commençai à tourner les roues du cadenas pour taper le code : d'abord le 3, puis le 9 et enfin le 4. Le cadenas se déverrouilla alors dans un clic aigu. Je le détachai de la chaîne, retirai la chaine de la porte et poussait le battant avant de me hisser à l'intérieur. Mes quelques heures de sport hebdomadaires ne m'avaient pas été inutile vu l'effort nécessaire pour se hisser entièrement dans l'embrassure et entrer.
J'arrivai dans une pièce pour le moins étrange. J'étais incapable de décrire son style... La pièce était plutôt basse de plafond si bien que, bien que je ne mesure qu'un mètre soixante-dix, je pouvais presque toucher le plafond avec ma tête si je me mettais sur la pointe des pieds. Une grande cheminée en pierre éclairait la pièce et la réchauffait. Je sentis à ce moment le vent qui entrait et je décidai donc de refermer la porte avant de continuer mon inspection de la pièce. Un lit recouvert de couvertures douillettes occupait le coin droit de la pièce. Une table en bois qui semblait avoir été faite main occupait le coin opposé et était recouverte d'un amas de livres, plumes et parchemins. Les nombreuses étagères recouvertes de livres, fioles, bougies et autres objets farfelus associée aux objets d'antan donnaient à la pièce une atmosphère originale qui semblait sortir tout droit d'une histoire fantastique. Le lavabo et le petit meuble qui occupaient le coin de la cheminée donnait l'impression que l'occupant n'étais pas parti depuis longtemps : brosse à dent, savon, biscuits, fruits et légumes étaient parfaitement rangés et semblaient avoir été utilisés il y a fort peu de temps.
Après cette brève inspection qui ne me donnait aucune réelle indication sur l'occupant de lieux, une chose me frappa : aucune porte autre que celle par où j'étais entrée ne desservait cette pièce. Je cherchais une trappe le long des murs ou sous le plancher mais rien... Je décidai d'arrêter là mon investigation et de profiter de ce qu'il y avait à manger dans le petit meuble. Il était deux heures du matin et je n'avais rien mangé depuis plus de douze heures. Je pris des biscuits et des feuilles de thé que je mis à infuser après avoir fait chauffer de l'eau dans la grande cheminée. Une fois mon maigre repas avalé, je jetai un coup d'œil sur la table, a la recherche d'un message m'indiquant quand l'occupant reviendrait, mais je ne trouvai toujours rien.
Je décidai alors de me mettre au lit et de dormir jusqu'au lendemain matin. Je me glissai sous les couvertures après m'être déshabillée et je m'endormis en quelques secondes.
Lorsque je me réveillai, je vis le jour filtrer à travers la porte. Il semblait faire beau mais je n'avais aucune idée de l'heure qu'il était. Je m'apprêtais à me lever lorsque je vis un drôle de personnage, haut comme trois pommes, qui remuait une cuillère dans la marmite de la cheminée. Je restai interdite pendant quelques secondes, me disant que je ne devais pas être bien réveillée. L'atmosphère de la pièce rendait l'apparition fort plausible mais je me frottais les yeux pour tenter de savoir s'il s'agissait d'un rêve. Au bout de quelques instants, je rouvris les yeux. L'étrange personnage semblait être bien réel.
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