Chapitre 3

J'essayais de retourner la feuille dans tous les sens, de comprendre la signification des petits bouts de métal mais rien n'y faisait. Il était évident que je ne m'y connaissais pas suffisamment en codes secrets pour réussir cette épreuve. Pourtant, lorsque l'image du pauvre homme me traversai l'esprit, je compris que je ne pouvais m'avouer vaincue. Je me levai de ma chaise et pris la direction des étalages en frissonnant. La tempête ne faiblissait pas au dehors et la pièce n'étais chauffée que par un faible poêle à bois, presque vide. Mes vêtements, trempés par la course que j'avais menée dehors, ne me réchauffaient plus.

J'observai attentivement les étalages à la recherche d'un livre qui pourrait m'aider. Je parcourais des yeux les rangées de livres parfaitement rangés et alignés. Mon cœur se mis à battre un peu plus fort lorsque mon regard s'arrêta sur un livre intitulé "Les clés des énigmes". Je m'en emparai après être montée sur l'échelle et retournai le déposer sur le bureau. Sa couverture de cuir rouge et sa tranche finement ciselée lui donnait un aspect luxueux. Je commençai à le feuilleter, à la recherche d'un quelconque indice... Les minutes passaient mais aucun des codes ou des énigmes expliqués dans l'ouvrage ne me donnait la clé de mon problème. J'entrepris de continuer mes recherches parmi les étagères. Soudain un bruit me fit sursauter. Prise de panique, je cherchais autours de moi d'où cette étrange sonnerie métallique pouvait venir. J'aperçus alors une vieille horloge de grand-mère, de celles qui sonnent pour marquer les heures. Je m'approchai et me rendis compte que l'horloge marquait sept heures et demie. Je commençais à avoir faim et l'heure tardive me rappela que je ne pourrai plus chercher bien longtemps avant de m'écrouler de fatigue.

Je parcourais sans relâche les étagères à la recherche du livre qui pourrait m'aider à accéder à la solution que je cherchais avec tant d'ardeur. J'en trouvai quatre dont le titre semblait correspondre à ce que j'attendais. Je déposai les livres sur la table et entrepris de les étudier un a un. Le silence de la nuit m'aidait à me concentrer malgré une situation et un cadre peu rassurant. Au fil des pages, je trouvais des dizaines de codes secrets, plus ingénieux les uns que les autres : morse, avocat, templier, sémaphore, etc... mais aucun ne semblait correspondre à une signification logique de mon énigme. Je commençais à sérieusement désespérer, il ne me restait que deux livres pour trouver la solution. Lorsque j'ouvrais le dernier, je me sentais abattue. Aucun des livres ne m'avait donné la solution et le dernier expliquait le braille, ce n'était donc pas un livre sur les codes secrets.

Je regardai l'heure et vis qu'il était 20h40. J'avais perdu ma soirée à chercher à décoder un soi-disant code secret, simplement trouvé dans la neige. Je me sentais bête et abattue. J'enfilai rageusement mon manteau, encore tout humide de neige et j'éteignis le poêle avant de quitter le boutique en prenant soin de fermer à clé. Lorsque je mis un pied en dehors du porche qui protégeait la devanture de la boutique, je manquai de tomber tant le vent était violent. Une fois stable, je me hâtai alors pour rentrer chez moi. Mes bottes s'enfonçaient dans la neige et mon manteau se couvrait de neige au fur et à mesure de mes pas. Je marchais depuis un peu plus de cinq minutes mais le froid et mes pensées, toutes tournées vers l'énigme qui me restait hermétiquement incompréhensible, me ralentissaient et je n'avais guère fais plus de 300 mètres. Pourtant, je m'arrêtai avec une idée qui venait de me passer en tête. Je me mis alors à courir dans l'autre sens, en direction de la boutique, bien décidée à résoudre l'énigme dont je venais de trouver la clé !

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