Quand Louna sort de son lit, il est déjà treize heures passés. Face au miroir de la salle de bain, elle remarque que ses cernes se sont assombris. Tout son visage est marqué par une profonde fatigue. Elle s'observe un instant, inspire, expire, le temps de réaliser qu'elle a fait quelque chose d'audacieux dans sa vie.

La brune rallume son portable. Son cœur palpite lorsqu'elle voit que des notifications l'attendent.

Elle vient de se réveiller. Est-ce qu'elle est vraiment capable de vérifier si Noé lui a envoyé une sorte de réponse ? Et puis, qu'est-ce qui garantit le fait qu'il l'ait bien entendu durant ce coup de fil ? Louna se dégonfle.

— T'as une sale tête, remarque Léon en la voyant débarquer dans la cuisine.

Il lui tend gracieusement le paquet de miel pops qu'il avait entre les mains.

— Tu peux checker mes messages ?

Son meilleur ami fronce les sourcils.

— OK, why not.

Elle lui file le portable. Il appuie quelque part sur son écran.

— T'as le droit de lire.

Toutes ses actions sont irrationnelles et elle se rend compte qu'elle a été quelque peu égoïste au fond d'elle-même. Louna a l'impression de s'être crée ses propres problèmes, d'avoir appuyé là où il ne fallait pas, de s'être inventé un drame qui n'existait pas.

Mais ce sentiment, il est bien réel.

Elle le sent encore, au creux de sa poitrine.

Louna aurait pu ne rien dire, ne rien faire, laisser couler. Mais son cœur criait de vouloir s'exprimer, le dire, le révéler. Tout avouer.

Léon lui rend son portable, avec un air terrifié.

— J'ai lu que le début... Mais Lou' qu'est-ce t'as foutu avec Noé ?

Elle hausse soudainement les épaules, le cœur écrabouillé. Elle s'y attendait. Noé l'a bien entendue et lui a répondu. Mais elle n'est pas prête. La brune lira le message plus tard, quand elle pourra encaisser toutes les conséquences de son geste téméraire. Pas tout de suite, pas au moment où elle se sent libérée d'un poids immense.

Lou' éteint son portable et quitte la pièce. Elle rit nerveusement.

Pas maintenant.

Mais Lou', quand bon sang ?