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Les semaines passent et rien ne change, ou presque.

La semaine dernière, Louna en a eu marre pendant une journée entière. Elle a baissé les bras subitement, alors qu'elle n'arrivait pas à résoudre une équation bête du second degré. Tout l'insupportait autour d'elle. Surtout cette affiche d'un groupe qu'elle aimait bien et dont les chansons lui rappelaient Noé.

Ça la gave l'amour. Pourquoi est-ce qu'à chaque fois qu'elle ne pense à rien, revient toujours la même piqûre de rappel qui lui fait beaucoup de mal et de bien. Elle a envie de gratter ses émotions, jusqu'aux plaies de son cœur.

Et puis, ça l'énerve de vivre au rythme de ses pensées illusoires, de son fantasme lunaire de la vie.

Elle s'est dit qu'elle allait arrêter pour de bon. Mais deux jours plus tard, elle le revoit et la boucle recommence. Elle sourit encore bêtement à chaque fois.

Louna n'arrive même pas à penser à Raphaël alors qu'elle sent qu'il peut lui plaire peut-être. Par ailleurs, leurs interactions lorsqu'ils sont en groupe n'ont pas changé de d'habitude. Ça la conforte dans l'idée que c'est mieux ainsi et que ça va vite passer. Puis... sa tête est remplie de Noé par ci, Noé par là. Noé, Noé, Noé. À la longue c'est fatigant. Mais que faire quand un cœur épris ne veut pas lâcher prise ? Que faire quand le naturel l'emporte sur tous les efforts entrepris ?

« Meuf, tu pars pendant ces vacs ? » reçoit Louna par message.

Léon est sidéré. Dans la bande, beaucoup partent au ski la première semaine alors qu'il a sa maison de campagne de libre. Comme un bon gros parisien aisé, il adore son petit pavillon normand. Mais les plans trop à l'arrache ne réussissent pas à cette grande bande. Personne n'avait l'air très chaud à son annonce sur la conversation de groupe.

Elle, de son côté, n'a pas trop insisté pour des vacances en famille dans la neige. Sa mère déteste l'hiver et le froid. Quand ça l'arrange, elle passe ses congés chez elle à ranger la maison, fumer en lisant ou dormir. Avec le temps, Lou' a pris l'habitude d'hiberner avec elle pendant les vacances de février.

« Nope », répond-elle à son meilleur ami.

« Viens on se fait quelques jours en Normandie, frais tout compris, sauf alcool et repas, et le car mais j'ai check c'est pas cher du tout »

« Y a pas tes parents ? »

« PERSONNE »

« Les autres peuvent ??? »

« J'ai pas relancé »

Louna est de nouveau confortée dans son ego comme à chaque fois qu'elle sent qu'on la met en priorité. Elle a limite envie de dire « oui » juste parce que Léon insiste.

« Y a moyen que Raphounet, Alice notre chieuse pro puissent venir. Les traîtres sont au ski. Et pour Ilyes bof... ses parents détestent quand il dort chez quelqu'un d'autre, mais je vais forcer »

Elle sourit. Ça va, ça fait quand même quatre personnes sur sept.

Quelques minutes plus tard, la brune se demande honnêtement s'il est préférable d'hiberner, penser à Noé et ses sentiments mitigés deux semaines d'affilée... ou supporter ses amis. Le choix est vite fait.

« Je demande à ma mère. mais sinon, chui chaude finalement :) »

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