Chapitre 14.2 : Le garçon au bord du lac

– En garde ! cria le dieu à son adresse, qui es-tu et comment oses-tu t'adresser à la divine fille d'Athéna, étranger !

– Par pitié, Rat ! soupira la jeune femme en levant les yeux au ciel, vas jouer ailleurs !

– Mais quel est cet étrange animal ? interrogea Héraclès en tournant sa tête vers Aïsha, on dirait un furet mal formé

– Un quoi ?! s'insurgea Ratatoskr dont les poils s'hérissèrent, je suis un écureuil et je suis le dieu le plus puissant de tout Ygdrasil !

– Oh sacrebleu! lança pompeusement Héraclès en s'inclinant, je ne savais pas que j'avais à faire à une divinité aussi honorable. Je vous prie de m'excusez.

– Ma foi, c'est qu'il est poli ce jeune homme, en fait ! s'étonna Ratatoskr en penchant sa tête sur le côté.

– Oui, maintenant fiche nous la paix, allez ouste !

      Le rongeur se retourna, il fit quelque pas puis arrivé à quelques mètres, il remua vulgairement sa queue avant de détaler. L'athénienne soupira bruyamment, qu'est-ce qu'il pouvait être insupportable par moment.

      Mais apparemment, Héraclès semblait amusé par cette scène.

– Excuses-le, finit-elle par lâcher après avoir tous les deux bien rigolé, je me demande souvent si c'est vraiment un dieu. Aïsha regarda son camarade, celui-ci semblait concentré sur autre chose.

      L'athénienne suivit son regard, elle vit alors, au bord d'un lac, une silhouette qui s'y trouvait assise en tailleur.

– Encore lui, murmura doucement Héraclès, il est là chaque matin. Je me demande ce qui ne va pas avec type, il s'appelle comment déjà ? Savon ? Sabot ?

– Saban, répondit Aïsha qui continuait à s'approcher du lac. Mais Héraclès saisit son bras, l'empêchant d'aller plus loin.

– Fais attention, prévint le demi-dieu sans détacher son regard de Saban, ce type ne m'inspire rien de bon.

– Ne t'en fais pas pour moi, répondit Aïsha en se séparant doucement. Elle avança avec précaution du jeune homme, celui-ci lui tournait le dos et ne bougeait pas d'un pouce. Soudainement, quelque chose toucha l'épaule de l'athénienne, elle prit peur et poussa un cri de frayeur.

– Par le cul de cupidon, qu'est-ce qui te prend de hurler ainsi ? Demanda le dieu en se bouchant les oreilles, c'est qui ce petit gars ?

      Celui-ci s'était jeté sur son épaule, avant de monter sur sa petite tête Brune. Mais apparemment, le jeune homme nommé Saban ne sembla pas les avoir remarqués. Il demeurait assis, les yeux fermés, comme s'il était en pleine méditation.

      Aïsha toussa faiblement pour lui signaler sa présence, mais il ne réagit pas. Alors elle toucha délicatement son épaule, mais toujours aucun résultat.

– Il m'ignore toujours ! lança Thelmar à Héraclès qui n'avait pas bougé de sa position. Elle revint sur ses pas et rajouta :

– Je me demande pourquoi il est à l'académie, ce pauvre garçon est incapable de réagir alors que fera-t-il sur un champ de bataille ?

– Il saura se débrouiller, répondit Héraclès qui continuait à le regardait, ce n'est pas une coquille vide. Je sens quelque chose en lui...

– Comment ça ? demanda Aïsha à l'adresse du demi-dieu.

      Mais pour toute réponse, Héraclès saisit une grosse pierre et la jeta de toutes ses forces en direction de Saban qui avait le dos retourné. Aïsha, effrayé par l'acte d'Héraclès, suivit la trajectoire du projectile, jusqu'à ce que celui-ci s'arrête subitement à quelques centimètres de sa cible.

      La pierre lévitait à un cheveu de la nuque de Saban, ce dernier n'avait pas bougé un seul doigt. Aïsha porta un regard furieux à Héraclès, le demi-dieu semblait satisfait et il arborait un large sourire, tandis que son projectile retomba au sol.

– Bravo le mort-vivant ! s'exclama-t-il en applaudissant Saban, je ne te croyais pas aussi réactif. Héraclès continuait à l'applaudir quand soudain quelqu'un, qu'Aïsha vit apparaître à la dernière seconde, le bouscula violemment.

– Espèce d'ordure ! s'écria l'inconnu en élevant sa voix à l'adresse du demi-dieu, ça t'amuse de jeter des pierres aux gens ?

      L'inconnu était plus petit que le demi-dieu, il portait une longue tenue blanche avec une espèce de petit chapeau sur la tête, il avait également un teint similaire à celui d'Aïsha. Dans ses yeux brulait une colère meurtrière qui fit peur à l'athénienne.

       Héraclès qui avait à peine bougé d'un centimètre toisa le nouveau venu, avant de le renverser comme s'il s'agissait d'une poupée de chiffon. Le demi-dieu le retourna sur le ventre avant d'immobiliser le bras du jeune homme derrière son dos.

– Ça suffit ! Cria Aïsha, il n'a rien fait de mal...c'est toi le coupable, arrêtes Héraclès !

      Le demi-dieu regarda sa camarade dans les yeux avant de soupirer, il laissa l'inconnu se relever et celui-ci ne se fit pas attendre. Ce dernier se mit rapidement sur ses deux jambes, avant de lancer à l'adresse d'Aïsha :

– Merci...

      L'athénienne répondit d'un hochement de tête, puis le laissa passer pour se rendre auprès de Saban.

– Ça va mon vieux, demanda-t-il au jeune homme qui n'avait même pas réagi à la scène, allez viens on rentre !

       L'inconnu saisit son ami en-dessous des épaules avant de le soulever sans que ce dernier s'y oppose, ils marchèrent côte à côte sans se dire un mot et passèrent entre Aïsha et Héraclès.

– Eh ! Lança l'athénienne, moi c'est Thelmar et lui c'est Héraclès...il n'est pas méchant en vrai !

– Amir...répondit-il après s'être arrêté et avoir laissé passer un petit moment d'hésitation, je m'appelle Amir Ibn-Fayud et lui c'est mon ami Saban. Enchanté de faire ta connaissance, Thelmar.

– Moi de même ! répondit Héraclès en ricanant. Alors que le jeune homme s'en allait déjà sans même prendre en compte ce qu'il disait.

– Ce n'est pas gentil ce que t'as fait ! lui reprocha, Aïsha en fronçant les sourcils.

– Oh c'est bon...pas besoin de faire tout un problème, je voulais juste voir si c'était vraiment un cas perdu, ce Saban ! rétorqua le demi-dieu.

– Et qu'est-ce que tu en as conclu, Socrate ? interrogea Ratatoskr en descendant sur le sol.

– Que c'en n'est pas un, bon on y va ? On va rater le cours de Magie !

      Tous les trois reprirent alors la direction du palais.


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