Chapitre 13 : Les quatre disciples
Aïsha était assise sur un pupitre en bois, en face d'elle se trouvait un tableau et une ravissante femme leur donnait cours. Elle s'appelait Watara, elle enseignait aux membres de l'académie l'analyse des runes. C'était une femme à la peau brune, elle avait des cheveux longs et ondulés qui lui arrivaient au bas du dos. Comme les autres enseignants, la femme donnait ses cours en grec, la langue officielle parlée sur le continent.
Les dieux pouvaient toutefois apprendre toutes les langues du monde à une vitesse impressionnante, d'ailleurs c'est ce qu'on fait une grande partie d'entre eux avant de débuter l'enseignement au sein du domaine. Mais pour les non-divins, il était essentiel d'apprendre le grec pour mieux évoluer dans le monde d'Atlantide.
Aïsha remarqua du coin de l'œil que les yeux de son voisin de pupitre lorgnaient sur le corps de Watara, lorsque celle-ci déambulait dans la salle. En même temps, elle avait une démarche provocatrice, remarqua la jeune femme.
Sa voix était douce et sensuelle, son corps semblait être fait pour séduire et être contemplé tel un fruit défendu. Aïsha réussit à apercevoir ses formes généreuses à travers ses habits fait d'un léger tissu vert, pratiquement transparent.
– Bien, maintenant que je me suis présenté, je vous invite à faire pareil ! Déclara-t-elle d'une voix joyeuse.
Sa voix était tellement agréable à entendre, pensa l'athénienne à l'écoute de ses paroles. Ses yeux d'un brun luisant balayèrent la petite salle, il n'y avait que quatres disciples. Il avait été décidé de diviser tout le monde en petit groupe de cinq afin de rendre l'enseignement plus efficient.
Aïsha se demandait où pouvait bien se trouver le dernier disciple. Elle sortit de ses pensées lorsqu'elle entendit l'enseignante choisir l'un d'entre eux. C'était le jeune homme assis à sa gauche, il avait les cheveux bruns et les yeux d'un noir de jais. Il avait une mâchoire carré et les épaules larges, sa musculature se voyait à travers sa tunique blanche.
Il était grand, pensa l'athénienne en portant son regard pratiquement vers le plafond.
– Je m'appelle Héraclès, demi-dieu et fils de Zeus ! Déclara-t-il avec un air arrogant en s'asseyant nonchalamment sur son banc, je pense que je n'ai pas besoin d'aller plus loin.
– Euh...très bien, Héraclès ! Lança Watara soudainement perturbée. Mais elle se reprit rapidement et regarda une autre femme, assise à la droite de Aïsha, cette dernière se leva alors calmement. Aïsha admira ses magnifiques tresses blanches qui contrastaient parfaitement avec sa peau d'un noir pur.
– Bonjour tout le monde, dit-elle poliment avec une voix douce et somptueuse, je m'appelle Aja et je suis une déesse orisha, l'orbe du pouvoir m'a attribué le contrôle de la nature et celui des animaux, j'espère apprendre dans cette académie tout ce qui sera nécessaire afin d'exploiter mes compétences au maximum, je vous remercie de votre attention.
Elle s'assit aussi gracieusement que quand elle s'était levée. Aïsha admira quelques secondes la jeune femme sans remarquer tout de suite que Watara était en train de l'appeler.
– Mademoiselle, m'entendez-vous ? Demanda l'enseignante une énième fois pour sortir l'athénienne de ses pensées.
– Ah euh oui...finit-elle par lâcher, en remarquant qu'Aja avait tourné sa tête vers elle avec un regard amusé.
– Je m'appelle Thelmar, fille d'Athéna et je ne sais pas si je suis une déesse complète ou une sang-mêlé car mon père...je...voilà.
Elle baissa la tête de honte, en se disant qu'elle n'aurait pas du révéler tout ça. Mais qu'elle idiote, pensa-t-elle en sentant tous les regards se tourner vers elle. Enfin, tous sauf celui du jeune homme assis tout devant, sur la troisième rangée de pupitre. Il ne tourna même pas la tête.
Aïsha avait remarqué qu'il n'avait pas bougé depuis le début du cours, comme s'il n'était pas vraiment là. L'athénienne le trouvait étrange, elle s'étonna encore plus lorsque Watara débuta le cours sans même l'interroger sur son identité.
Elle n'osait demander la raison, mais heureusement Héraclès le fit pour elle.
– Excusez-moi madame, pourquoi ne se présente-t-il pas ? Dit-il en pointant du doigt, le disciple qui demeurait silencieux.
– Oh et bien, commença nerveusement Watara, il a un petit souci de communication.
– Un souci de communication ? Répéta le demi-dieu d'un regard perplexe vers le concerné, eh mon ami ! Qu'est-ce qui t'empêches de nous dire qui tu es ?
– Il s'appelle Saban, Répondit Aja à sa place d'un ton sec, fils d'Olokun le maître des lieux, si cela t'intéresses tant de le savoir. Héraclès se calma aussitôt, ne voulant nullement déranger une déesse complète, ni même le fils du propriétaire du palais.
Constatant que le calme était enfin revenu dans la salle, Watara souffla avant de finalement commencer son cours.
Aïsha quitta la salle à la fin du cours, lorsque la cloche sonna midi. Elle emprunta un des couloirs du palais pour se rendre, d'un pas rêveur, vers les jardins extérieurs. La jeune femme prit soin de ranger ses notes dans une enveloppe, une fois qu'elle arriva à une des nombreuses tables en bois d'un jardin, elle s'assit pour feuilleter les pages, à son aise.
Les autres disciples de l'académie commençaient déjà à remplir l'espace. Au moment où elle voulut s'en aller, quelqu'un s'approcha de sa table. C'était Aja, remarqua l'athénienne qui ne pouvait pas s'empêcher de l'admirer.
– Comment vas-tu ? lui demanda la nouvelle venue en lui souriant poliment, puis-je m'asseoir ?
– Euh...Oui évidemment ! répondit-elle en lui faisant une place à côté d'elle.
Aïsha chercha quelque chose à dire, mais rien ne lui venait à l'esprit. Au même moment, des cris aigus résonnèrent au loin. Une petite boule de poils déboula soudainement dans le jardin avant de faufiler entre les jambes des disciples.
C'était Ratatoskr, remarqua l'athénienne en regardant l'animal passer sous la table avant de venir se rouler en petite boule sur ses genoux.
– Caches-moi ! implora le dieu sous les regards intrigués d'Aja et Aïsha, vite !
La déesse ne se le fit pas répéter et dissimula son ami sous ses parchemins. La seconde d'après une horde de fille en panique se répandit dans le jardin en suivant un homme vêtu d'une longue robe noire à capuche. Elles étaient furieuses, remarqua Aïsha, et parlaient tous en même temps à l'adresse du mystérieux individu.
– Il était gros comme mon bras, monsieur ! Lança une des jeunes femmes.
– Allons, allons ! répondit le vieillard, n'exagérons rien !
– Je vous assure maître, on aurait dit un énorme rat et il nous observait avec d'énormes yeux, tout en se cachant sous les serviettes de bain !
– Ce n'était pas un rongeur comme les autres ! insista un autre disciple, les rats ne font pas du voyeurisme dans les toilettes.
Outrée, Aïsha retira ses notes qui couvraient le dieu.
– Rat ! S'exclama la fille d'Athéna, comment as-tu pu ?
– Ce n'était pas moi ! se défendit le dieu alors que son amie le tenait fermement dans les mains pour pas qu'il s'échappe, lâche moi !
– Non ! Je sais que c'est toi, espèce de sale petit vicelard !
– Thel je t'en prie, écoute-moi ! Couina Ratatoskr en gesticulant, je peux tout t'expliquer.
– Vas-y ! accepta l'athénienne en le posant sur la table, je suis curieux de savoir quelle excuse tu sortiras, pour couvrir tes actes de petit pervers.
– Je ne te permets pas ! Répliqua sévèrement le dieu, en lui pointant un doigt menaçant, je suis le gr...
– Parles ou je te jure que tu le regretteras !
Ratatoskr frémit mais essaya de ne rien faire paraître, il regarda alors sa protégée puis soupira avant de lui dire :
– Je passais par là quand tout à coup je vois un gros rat qui sors des toilettes des filles... commença le rat alors que Aïsha levait déjà les yeux au ciel. Aja sourit devant la bêtise du dieu, voire cette expression sur le visage de la déesse suffit bizarrement à calmer l'athénienne.
– ...et là subitement alors que le coupable se faisait la malle, je vois ces jeunes femmes sortir juste après et on se regarde comme ça, dans les yeux pendant un long moment avant de me prendre en chasse sans crier gare. Alors qu'est-ce que je fais, moi ? eh bien j'emballe ma queue et je me tire, par le cul de cupidon !
C'était trop pour Aja, cette dernière éclata de rire et timidement, Aïsha la suivit dans son euphorie.
– Ça va pour cette fois, déclara l'athénienne en jetant un regard noir au dieu, tâche de rester sage...surtout en mon absence.
Le dieu hocha la tête sans vraiment l'écouter, ses yeux étaient rivés sur la déesse de la nature qu'il venait à peine de remarquer.
– Holàààà chica ! lança Ratatoskr avec un air séducteur à une Aja toute surprise, como estàs mi amor ?
– Euh...
Aïsha leva une énième fois les yeux au ciel avant de saisir le rongeur et de couvrir sa bouche d'un chiffon. Gênée, elle regarda la déesse et lui dit tout en se levant :
– Bon il faut que j'y aille, on aura sûrement d'autres occasions de discuter, au revoir !
L'athénienne tourna les talons avant de s'éloigner d'un pas rapide, Ratatoskr maintenu contre sa poitrine.
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