Chapitre 11.1 : Ame perdue...
Avec hésitation, les paupières d'Amir s'ouvrirent. Le jeune homme eu l'occasion de voir une magnifique peinture représentant la voûte céleste. Il cru d'abord qu'il était mort, mais une soudaine douleur traversa son corps pour lui faire comprendre que ce n'était pas le cas.
Toutefois une agréable sensation de douceur vint lui faire oublier son mal. On l'avait allongé sur un lit d'un confort exceptionnel. Le jeune homme était couvert d'un drap en satin bleu, il l'écarta lentement et fut surpris de voir le tissu couler entre ses doigts comme de l'eau. Amir s'assit sur le lit, il attendit quelques secondes, une vague d'hésitation le parcouru. Il se demanda, soudainement, où il se trouvait et où pouvaient bien être les autres.
Après s'être tendrement massé les membres qui lui faisaient encore mal, il se leva délicatement avant de marcher en silence à travers la luxueuse chambre. Le jeune homme fit, malgré lui, une pause afin de mieux contempler la beauté du décor et il fut surpris de constater à quel point le lieu dans lequel il se trouvait était d'une richesse et d'une splendeur à en couper le souffle. Un lustre en or massif pendait solidement à une chaîne accrochée au plafond, les peintures représentaient de somptueux paysages et des ornements d'un éclat aveuglant meublaient la pièce.
Encore sous l'emprise hypnotisant de tout ce luxe, il ne remarqua pas tout de suite les voix provenant d'une pièce un peu plus lointaine. Le jeune homme sortit prudemment en empruntant la porte, pour déboucher dans un impressionnant couloir aux décorations envoûtantes. Les murs accueillaient de magnifiques tapisseries brodées de fils dorés, et sur le sol se trouvait étalé, un tapis avec plusieurs nuances de bleu et des motifs rappelant les fonds marins. Amir, avec hésitation, marcha dessus tout en se laissant guider par les voix qui devenaient de plus en plus claires à mesure qu'il s'approchait.
Il arriva devant une porte habilement sculptée dans du bois de chêne. Le jeune homme s'étonna de voir une œuvre pareil, car jusqu'à présent il avait eu l'occasion de voir ces arbres que dans les livres. Cela ne correspondait pas vraiment aux éléments du paysage africain, auquel il était habitué. Il posa prudemment sa main sur la poignée de porte, mais celle-ci tourna d'elle-même. Le visage qui apparut alors en face d'Amir, lui arracha un soupir de soulagement.
– Amir ! s'écria Aja en lui sautant au cou, t'es déjà réveillé ?
– Oui, répondit faiblement le jeune homme encore mal au point, où sommes nous et où est Saban.
Des bribes de souvenirs lui revenaient subitement, il revoyait la foudre s'abattre sur lui et le plonger dans le néant. Il regarda Aja, son visage s'assombrit brusquement.
– Viens avec moi, lui dit-elle en le tirant par le bras. Il entra dans la pièce et ne fut pas surpris de trouver les trois dieux, Olokun, Orula et Ellegua. Mais un nouveau visage lui apparut, l'inconnu avait les cheveux étonnement longs qu'il laissait tomber sur ses épaules. Sa peau était blanche contrairement aux autres individus présents dans la salle, ses yeux étaient bleus et une sensation étrange de froid glacial semblait émaner de cet être, il avait également une grosse barbe qu'il semblait entretenir avec le minimum de soin.
Il était torse nu et montrait fièrement sa musculature, un simple tissu bleu recouvrait son bas, soutenue par un épais ceinturon d'or. À coté du siège sur lequel il était assis, se trouvait une espèce de lance avec trois pointes. C'est à ce moment là qu'Amir comprit qu'il s'agissait de Poséidon en personne.
– B-Bonjour, lança-t-il timidement. Ses yeux allaient successivement du souverain des mers aux autres dieux.
– Bonjour jeune homme, je suis Poséidon ! Répondit son interlocuteur d'une voix étonnament douce qui n'allait pas avec son apparence, comment te sens-tu ?
– Bien, merci...je m'appelle Amir.
– Je parie que tu te poses plein de questions ? Interrogea Orula d'un sourire qui se voulait rassurant envers Amir, viens donc t'asseoir. Il est nécessaire que tu sois au courant de ce qui se passe actuellement.
– D'accord, acquiesça le jeune homme en allant s'asseoir sur la chaise que lui indiqua le dieu de la divination. Du coin de l'œil, Amir remarqua la cheminée qui brulait au fond de la salle. Il se demanda où ils pouvaient bien se trouver étant donné qu'il n'avait jamais vu de pareil installation auparavant. Dans une région froide de l'Afrique peut-être ? Dans les montagnes ?
– Amir, tu es un jeune homme très intelligent et tu es d'une grande aide pour Saban. Commença Ellegua en jetant un de ses regards pénétrant, tu n'es pas sans savoir que la seule raison pour laquelle on t'a amené avec nous, c'est parce que Saban se repose énormément sur toi, n'est-ce pas ?
– Oui, lui est-il arrivé quelque chose de grave ? Demanda nerveusement le jeune homme en s'agitant sur sa chaise. Le royaume, que s'est-il passé ? On a réussi a évacué tout le monde ?
Une tristesse profonde traversa le regard d'Olokun, celui-ci ne parlait pas. Quelque chose en lui semblait avoir disparu.
– Le royaume de Kuyushi n'est plus, malheureusement ! Finit Orula, le dieu Shango l'a réduit en cendres. Ceux qui ont survécu à ses éclairs, se sont fait exterminés par les sbires de Meschak. Le dieu de la foudre s'en est pris à Saban, il a survécu, ne t'en fais pas pour lui.
– Ce n'est pas possible, pas Kuyushi... un royaume aussi puissant ne peut pas disparaitre aussi facilement. Je n'y crois pas!
– Je te l'assure, Amir ! Insista Orula, tout ce que tu as connu là-bas a disparu, l'âme de ton ami également.
– Comment ça ? qu'est-ce que vous racontez ? Demanda Amir au bord des larmes.
Ce royaume était le seul qui l'avait réellement accueilli, il avait connu la sympathie et la générosité de son peuple. Là-bas, le jeune homme se sentait chez lui, le roi et la reine étaient comme ses parents. Lui qui n'avait jamais eu de famille. Né dans les quartiers malfamés de Fez, il avait grandit à Aoudaghost et avait du se débrouiller pour gagner son pain. Une fois la mort d'un oncle qu'il n'avait jamais connu, il eut hérité d'une toute petite fortune qui lui avait permis de faire des études. C'était à Tombouctou qu'il avait rencontré son meilleur ami, qui était devenu un frère.
Kuyushi représentait bien plus qu'un royaume, c'était une maison qui l'avait accueilli à bras ouvert malgré le fait qu'il soit un étranger. Jamais il n'avait connu de problèmes liées au racisme, on l'avait toujours respecté, on le traitait à sa juste valeur, bien mieux que ceux qu'il avait connu tout petit dans la ville qu'il avait vu grandir. Aujourd'hui,entendre que le royaume de Kuyushi n'existait plus, déchirait bien plus que son cœur. Son âme lui avait été arrachée en même temps que la destruction de ce royaume.
Note d'auteur
Voilà pour le début de cette deuxième partie.
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Vahkiin20
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