Chapitre 21 : Prune
Jeudi 21 décembre : Prune
Prune ne gardait qu'un souvenir un peu flou de ces derniers jours. Allongée par terre dans sa chambre, elle fixait le plafond avec une constance désarmante. Les mêmes pensées tournaient en boucle dans son esprit, telles une ritournelle maléfique qui revenait sans cesse la hanter. Neil s'était-il suicidé ? Ou bien son père l'avait-il tué ? Après leur rencontre de mardi, la jeune fille était bien plus convaincue par cette dernière hypothèse. Pierre Fabre avait eu le comportement d'une brute épaisse et sanguinaire. De là à imaginer qu'il ait pu assassiner son propre fils, il n'y avait qu'un pas à franchir – et Prune ne se gêna pas pour le faire.
Des larmes tentèrent de s'échapper de ses yeux, et elle ferma ses paupières pour les en empêcher. Elle avait assez pleuré ces temps-ci. En même temps, elle avait de quoi : cela ne faisait désormais plus aucun doute que Neil était mort. Le comment importait finalement assez peu, les conséquences étaient strictement les mêmes. Neil était mort. Elle ne pourrait plus jamais le revoir. Plus jamais lui parler. Plus jamais rire avec lui, plus jamais bouquiner à ses côtés, plus jamais tenter de percer les secrets enfouis derrière ses yeux translucides. Elle ne pourrait plus jamais faire rien de tout ça. Il était parti. Pour toujours.
La voix de sa mère retentit à travers les étages de la maison, mais Prune ne prit même pas la peine de l'écouter. Comme d'habitude, elle devait partir au travail et lui dire de bien se tenir en son absence. Depuis qu'elle avait séché les cours, sa mère ne lui faisait plus confiance. Elle avait de quoi. En aucun cas Prune n'aurait pu se rendre au lycée et aller en classe comme si de rien n'était désormais. La foudre de l'administration et de ses parents qui s'était abattue sur elle ne lui importait plus le moins du monde. Le plus paradoxal dans cette affaire, c'était sa sanction : pour la punir d'avoir sécher deux journées entières, ils l'avaient suspendue trois jours. Dans d'autres circonstances, cela aurait fait beaucoup rire la jeune fille. Lui permettre de rester trois jours chez elle à la place de se rendre au lycée, justement parce qu'elle avait trop séché, c'était le comble !
Son regard se posa sur le portrait de Neil qu'elle avait réalisé, et son cœur se serra. Même si cela faisait désormais plus d'une semaine qu'elle était convaincue qu'il était mort, elle ne parvenait pas à prendre la mesure de tout ce que cela impliquait.
Quand, mardi soir, Cora avait appelé la police et qu'ils avaient appris qu'un cadavre avait été retrouvé, elle s'était effondrée. Cela ne pouvait être que Neil. Alors, malgré leur état d'épuisement intense, la peur, la tristesse et le froid, ils avaient décidé de se rendre à l'entrée de la ville. C'est là que les policiers avaient découvert le corps, ils devaient absolument le voir d'eux même aussi. Ils avaient donc marché dans la nuit, coupant à travers les champs et les chemins détournés et trébuchant régulièrement dans la neige mêlée à la boue. Évidemment, personne n'avait de lampe de poche. Ils craignaient plus que tout que le père de Neil ne les retrouve. Ils avaient peut-être réussi à le semer, mais Prune craignait qu'il batte la campagne à leur recherche. Elle doutait qu'il les laisse s'en tirer à si bon compte. S'il avait bel et bien tué son fils, qu'est-ce qui l'empêcherait de les tuer eux aussi ?
Pirate avait alors aboyé avec gravité, comme s'il les pressait de le rejoindre. Cora et Prune s'étaient mises à courir pour le rattraper, inquiètes. Achille, qui semblait vidé de toutes ses forces, les avait suivis plus lentement. Leur altercation avec les parents de Neil l'avait secoué bien plus qu'il ne le laissait paraître. Son visage s'était durablement assombri, sa mâchoire restait contractée et ses sourcils ne se déridaient pas. Prune n'aurait pas su dire s'il était en colère ou triste. Sûrement un mélange de ces deux émotions. Dans tous les cas, il était évident qu'il allait mal et qu'il souffrait.
Quand il avait fini par les rejoindre, Prune et Cora l'avaient observé avec appréhension, tandis que Pirate aboyait toujours. Ils avaient continué plus lentement, s'avançant cette fois-ci avec prudence. Tous les trois savaient pertinemment ce qu'ils allaient découvrir.
Au détour d'un virage, ils étaient tombés sur un nombre impressionnant de voiture de police. Les gyrophares rouges et bleus éclairaient la nuit d'une lumière artificielle, tandis qu'une sirène stridente résonnait au loin. Le contraste avec les ténèbres impénétrables et enneigés de la campagne était significatif. Les trois adolescents y coururent, mais ils furent presque aussitôt stoppés par un cordon de sécurité en plastique jaune. Prune se serait presque crue dans une de ces séries policières américaines. Une policière à la chevelure grisonnante – celle qui avait supervisé les interrogatoires du lycée – surplombait la scène et dirigeait tout ce petit monde. Un autre agent, qui venait de remarquer leur présence, s'approcha d'eux d'un pas furieux. Il paraissait plus proche de l'âge de la retraite qu'autre chose, et il mâchonnait ce qui semblait être les restes d'un chewing-gum à la fraise. La vue de ses chicots jaunes retourna l'estomac de la jeune fille, mais elle ne se démonta pas pour autant.
- Eh ! Vous ! Oui, vous, les trois morveux ! Qu'est-ce que vous là, bon sang ? C'est une scène de crime, nom de dieu !
Prune déglutit. Ils ne pouvaient pas repartirent bredouilles après tout le chemin qu'ils avaient parcouru. Ils avaient besoin de réponses. Elle avait besoin de connaitre la vérité. Elle n'abandonnerait pas si près du but.
- On est des amis de Neil, commença-t-elle pour se justifier. S'il vous plait... Il faut qu'on sache de quoi il est mort.
Le commissaire les regarda tour à tour d'un air suspicieux.
- Des amis de Neil Fabre, hein ?
- Oui ! s'exclama Cora. S'il vous plait, il faut qu'on sache. C'est la moindre des choses...
- Qu'est-ce que vous foutez ici en pleine nuit, bon sang ? les interrogea l'homme sans répondre à la jeune fille.
- On a appelé la police, et on a dit que vous aviez retrouvé le cadavre de Neil à l'entrée de la ville. Alors on est venu aussi vite qu'on a pu.
- Seigneur, vous n'avez pas de parents qui s'occupent de vous ? Vous laissez vagabonder en pleine nuit ainsi, c'est de la folie !
- S'il vous plaît monsieur, le supplia Achille, la voix tremblante.
L'homme les fixa d'un œil morne.
- Laissez-moi deviner. Achille Martin, Prune Aubrun et Cora Park, c'est ça ?
Prune acquiesça lentement. Comment connaissait-il leurs noms ?
- Vous savez que vos parents nous ont tous signalé votre disparition ? Bon sang, vous ne vous êtes pas présenté en cours de la journée, et vous n'êtes pas rentrés chez vous ce soir ! C'est de l'inconscience par les temps qui courent ! Vous les jeunes, vous ne réfléchissez jamais, hein ? Ça ne vous traverse pas l'esprit que vos actes ont des conséquences ? Bon sang, ce n'est pas croyable...
Les trois adolescents baissèrent la tête, honteux. Effectivement, aucun d'entre eux n'avait songé ne serait-ce qu'une seule seconde à ses parents. L'affaire de Neil les avait bien trop obnubilés aujourd'hui.
- Seigneur... Je vous embarque au poste.
- Pardon ? se récria Cora. Comment ça « au poste » ?
- Vos parents vous cherchent depuis des heures, bon sang ! Vu la situation, vous êtes dans la liste des personnes disparues. Une patrouille a même été dépêchée pour vous retrouver, alors croyez bien que vous allez devoir vous expliquer. Et vous avez intérêt à vous montrer convainquant.
Prune lança un regard paniqué à ses amis. Cela ne pouvait pas se terminer ainsi ! Ils n'avaient pas risqué leurs vies chez les Fabre et marcher une bonne partie de la nuit sous la neige, pour être simplement escortés au commissariat, sans en savoir plus !
- Est-ce qu'on peut au moins voir le corps de Neil avant ? le supplia Cora. C'est important pour nous...
Sa voix se brisa, et l'officier sembla s'attendrir un peu.
- Le corps de Neil ? Mais enfin, ce n'est pas lui !
Pune eut l'impression de recommencer enfin à respirer, comme si on lui avait maintenu la tête sous l'eau pendant de longues minutes. Ce n'était pas Neil ! Il restait donc une chance qu'il ne soit pas mort ! Une chance infime, certes, mais tout n'était pas encore perdu.
- Ce n'est pas lui ? répéta Achille, troublé.
- À moins que votre Neil à vous ne soit une jeune fille de quinze ans, non, ce n'est pas lui.
La félicité de Prune s'estompa aussitôt.
- Une jeune fille de quinze ? s'épouvanta-t-elle. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- Seule l'enquête nous le dira. On n'en sait pas plus que vous, cela ne fait que quelques heures qu'on l'a retrouvée, bon sang ! Maintenant oust, suivez-moi, direction le commissariat. Et pas d'entourloupes, je vous ai à l'œil !
L'officier les conduisit jusqu'à sa voiture de fonction, tout en hurlant à la cantonade :
- J'ai trouvé les petits fugueurs de ce matin ! Je les emmène au poste !
Une ambiance lugubre régnait dans le véhicule. Alors que l'homme mâchouillait toujours aussi bruyamment son chewing-gum, les trois adolescents s'observaient, nerveux. Dans un sens, ils étaient tous soulagés que le cadavre ne soit pas celui de leur ami, mais bien d'une inconnue. De l'autre côté, ils n'étaient pas spécialement rassurés de savoir qu'une jeune fille de quinze ans avait trouvé la mort dans les environs. Qui leur disait que Neil n'avait pas subi le même sort ?
Le policier jeta un coup d'œil dans le rétroviseur.
- Seigneur, qu'est-ce que c'est ces têtes de déterrés ? Pourtant vous êtes vernis : j'aurais pu vous ramener dans le panier à salade.
- Neil est toujours porté disparu, une jeune fille est morte, et nos parents vont sûrement nous tuer aussi quand ils nous retrouveront, asséna Achille d'une voix sombre.
L'homme soupira longuement.
- Certes. La situation n'est pas rose.
Un silence pesant s'installa, avant que le commissaire ne reprenne.
- À vrai dire, cette fille vivait dans une ville voisine, et elle était portée disparue depuis quelques temps. C'est ce qui nous a poussé à interroger tous les élèves de votre lycée. Un disparu, c'est inquiétant, mais deux... Mon dieu, deux, c'est rarement bon.
- Cela vous a fait reconsidérer l'hypothèse de la fugue ? devina Cora.
- Exactement. Alors on a intensifié nos recherches, pour retrouver à la fois Neil et cette fille. Daphné Duchamp. C'est grâce à ça qu'on a retrouvé son corps. Triste histoire. Espérons qu'on retrouve votre ami aussi. Vivant, lui.
Prune jeta un regard interrogateur à ses amis, et elle lut sur les lèvres de Cora :
- On lui parle du journal intime ?
Achille acquiesça silencieusement. Alors Prune se lança dans le récit de leurs découvertes. L'homme les écouta consciencieusement, ponctuant cet exposé de « bon sang » et de « seigneur » à intervalles régulières, médusé par ce qu'il entendait. Lorsqu'elle eut fini, il resta un instant pensif, avant d'allumer sa radio et de lancer un appel.
- Envoyez une patrouille au domicile des Fabre, et convoquez Pierre et Regina Fabre au commissariat. Je veux une autre équipe au tribunal à la première heure, il nous faut un mandat pour perquisitionner la maison. J'ai du nouveau dans l'affaire Neil Fabre. Et bon sang, croyez-moi, ce n'est pas du joli.
Prune souffla. Elle avait bien fait de tout raconter. Ils n'étaient définitivement pas capables de continuer leur enquête seuls. Le fiasco de leur entrevu avec les parents de Neil l'avait prouvé. Les policiers, eux, avaient l'autorités et les compétences nécessaires pour s'en occuper. Qu'il s'agisse d'un meurtre ou d'un suicide, ils seraient les plus à même pour retrouver Neil et faire éclater la vérité sur toute cette affaire.
Quand ils arrivèrent au poste, un comité d'accueil les attendait de pied ferme. Leurs parents avaient été mis au courant, et vu leurs expressions, ils n'étaient pas contents. Bien au contraire. La mère d'Achille faisait les cents pas dans le hall du bâtiment, l'air terriblement inquiète. Le père de Cora semblait avachi sur une chaise, mais Prune remarqua qu'il avait le visage alerte et qu'il se rongeait les ongles. Ses propres parents étaient debout, les bras croisés et les sourcils froncés. Il ne faisait aucun doute que leur fille allait recevoir un savon sous peu.
L'officier les escorta dans son bureau, en grommelant vaguement à leurs parents que c'était à propos de l'enquête et que cela ne pouvait pas attendre. Prune vit bien que sa mère se retenait pour ne pas faire un scandale. Elle aurait sûrement préféré réprimander sa fille avant toute chose, mais le policier ne lui laissa pas le choix, au plus grand soulagement de la jeune fille.
Une fois dans la pièce, elle observa son environnement avec attention. La salle était plutôt petite et encombrée. Un grand bureau trônait au centre, laissant apparaître un ordinateur antique derrière une énorme pile de dossiers. Les murs étaient tapissés de divers cartes de environs, articles de journaux et photos de Neil et d'une jeune fille inconnue – il s'agissait à coup sûr de celle qui avait été retrouvée morte.
L'homme s'assit derrière son bureau, avant d'examiner avec attention les trois adolescents qui se tenaient debout devant lui. Prune se tortilla, mal à l'aise.
- Bon, commença-t-il d'une voix égale. Commençons par le commencement. Pourquoi avez-vous séché le lycée aujourd'hui ?
- Pour continuer notre enquête sur la disparition de Neil, répondit Cora du tac au tac.
- Je vois... Et pourquoi n'avez-vous pas prévenu les autorités compétentes, bon sang ? J'imagine que vous vouliez vous débrouiller tout seuls hein ? Mener vos investigations comme des grands, comme dans un roman d'aventure de bas étages pour enfants ?
Ils acquiescèrent, un peu honteux. Présenté ainsi, ils avaient l'air d'une belle brochette d'idiots.
- Je dois dire que c'était un comportement stupide. Mais vous vous êtes révélés plutôt brillants, sourit-il ensuite. Seigneur, j'aurai été bien incapable de décrypter ce fichu journal intime moi !
Cora releva la tête, résolument fière d'avoir réussi cet exploit. Prune ne put s'empêcher de sourire un peu elle aussi.
- Vous n'avez pas d'autres éléments ? demanda Achille. Quelque chose qui nous aurait échappé...
- Malheureusement, mon dossier était plutôt mince avant que vous ne me parliez de ce carnet et de ces livres annotés. À priori, on obtiendra facilement un mandat pour fouiller la maison demain matin, on trouvera sûrement de nouveaux indices à ce moment-là...
Une voiture s'arrêta alors au milieu du parking, la sirène à plein volume. Les trois adolescents et l'officiers se tordirent immédiatement le coup pour suivre la scène. Deux brigadiers firent sortir du véhicule les parents de Neil, tous deux menottés. Alors que la mère semblait un peu moins hagarde que lorsqu'ils l'avaient rencontrée, le père, lui, était toujours aussi furieux. Il hurlait à qui voulait l'entendre qu'il n'avait pas tué son fils, qu'il était innocent et que tout ceci n'était qu'une immense mascarade.
- Ce n'est certainement pas en hurlant comme un cochon qu'il va améliorer sa cause, marmonna le commissaire en tirant les rideaux. La mère était droguée vous dites ?
- Sûrement, répondit Achille avant de lui réexpliquer l'histoire du Xanax.
Quand il eut fini, l'homme secoua la tête, puis se mit à faire les cents pas, déambulant autours de son bureau.
- Seigneur... Sale histoire, cette affaire, sale histoire... Qui aurait pu le soupçonner, n'est-ce pas ? Quand je pense que j'ai joué au tennis avec cette ordure... Non vraiment, en prenant cette affaire, j'étais loin de me douter dans quoi j'avais mis les pieds. Bon sang...
Son téléphone se mit à sonner, l'extirpant de ses réflexions. Il décrocha aussitôt.
- Oui allo, ici le commissaire. Ah, vous êtes le légiste ? Vous avez fini d'examiner le corps de cette pauvre petite ? Alors ?
Il marqua une pause.
- Hm oui, je vois... Elle serait donc morte de froid ? Vous en êtes sûr ? Ce n'est pas un meurtre ? Non... Hypothermie, oui, je comprends tout à fait. Avec toute cette neige abominable, je ne donnerai pas cher la peau de n'importe qui ! Très bien, merci à vous !
Le commissaire se tourna vers les adolescents, qui n'avaient pas bougé d'un pouce.
- Vous avez entendu ? Cette pauvre enfant est morte de froid... Bon sang, quel cauchemar !
- Monsieur, le coupa alors Cora. Vous pensez que Neil puisse être encore en vie ?
Il l'observa d'un air désolé.
- Franchement ? Vu ce que vous m'avez rapporté... Non. On sera déjà chanceux si on retrouve son corps.
Sur ces lugubres paroles, il les libéra, les laissant désemparés et à la merci de la fureur de leurs parents. Mais ils devaient avoir si abattus qu'ils y échappèrent. La mère de Prune n'avait murmuré qu'un « on en reparlera plus tard », avant que son père ne la serre dans ses bras et ne la ramène chez eux.
Depuis, la jeune fille avait à peine bougé. Elle n'avait pas eu de nouvelles ni de Cora ni d'Achille, mais à vrai dire, elle ne s'en souciait guère. Les mots du commissaire résonnaient en boucle dans son esprit, encore et encore. Si même lui pensait qu'il n'y avait plus aucun espoir, comment aurait-elle pu continuer leur enquête ? La seule chose qui importait désormais, c'était la mort de Neil. C'était fini, rien ne pourrait plus jamais le ramener. Alors, dans ces conditions, à quoi bon lutter ?
❅❅❅
À vrai dire, cela fait quelques semaines que j'ai déjà terminé d'écrire cette histoire, mais il me restait deux/trois éléments à corriger pour la version wattpad. parce que j'ai fait une réécriture complète. et je l'ai envoyé à une maison d'édition, pour le concours du premier roman de Gallimard !! :) (c'est à la fois terriblement excitant et terrifiant, même si bon, je ne me fais aucune illusion)
quoi qu'il en soit, j'ai donc finit ce roman, mais je ne posterai pas la suite tout de suite, parce que je suis une auteure sadique qui aime bien faire poireauter ses lecteurs hehe (pas de panique, ça arrivera quelques jours, je ne suis pas si méchante non plus haha)
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