Chapitre 10

Elle s'était réfugiée dans la salle de bains, elle était au bord des larmes et elle détestait ça, elle détestait cette situation, elle détestait Ron Weasley. Tout ça, c'était sa faute à lui et à ses putains d'hormones. En ce moment, elle était une vraie fontaine et pleurait dès que la situation lui échappait un petit peu et Ron ne faisait RIEN DU TOUT pour l'aider. Elle était de mauvaise foi, elle le savait. Il faisait TOUT pour qu'elle se sente bien et elle ne supportait pas ça. Et Daphné qui n'était même pas là. Elle devait supporter toute la famille Weasley, toute seule. Et cette famille était trop... trop... trop adorable ! C'était à en vomir ! Comment faisait-on pour être aussi cul-cul, aussi parfait? Elle respira un grand coup et se passa de l'eau sur le visage. Elle allait devoir y retourner sinon une bonne âme charitable allait venir la chercher pour savoir ce qui n'allait pas et soit elle allait s'énerver et pleurer soit se mettre à pleurer tout de suite et elle en avait déjà assez fait. Elle savait qu'elle n'était pas gentille avec eux mais ils n'avaient qu'à pas être SI gentils avec elle aussi ! Même s'ils avaient tous été surpris au départ, ils l'avaient acceptée sans rien dire. Molly était charmante, elle tentait de ne pas être "trop" présente, ayant bien cernée la jeune fille. Arthur lui parlait souvent de travail ayant l'air VRAIMENT de s'intéresser à elle et son travail. Ses frères étaient tous gentils et polis et même drôles, parfois. Ginny était finalement une fille drôle, vive et sympa. Elles avaient même fait une journée shopping ensemble et elle avait adoré ça même si bien sûr elle n'en avait rien dit. Hermione était également là avec son affreux petit copain Mehdi et Harry bien sûr.

-Pansy ? Ça va?

Pansy sortit et sourit en voyant Hermione, sourire complètement hypocrite dont celle-ci ne fut pas dupe.

-Oui, il appuyait sur ma vessie.

Hermione regarda le ventre de Pansy et sourit.

-Tu détestes être ici, hein?

-Non, non... j'ai juste pas l'habitude de ses grandes attablées mais j'ai promis à Ron de venir une fois par mois et bon là pour sa sœur.

Le sourire d'Hermione s'agrandit. Pansy sentait bien qu'elle se moquait un peu, à l'instar de Daphné.

-Oui, elle le mérite, elle a bien bossé pour avoir son concours.

-Ouais, tu vas voir Drago après ?

-Euh non, demain je pense.

-Ouais. Le pauvre, quand je suis avec tant de monde je me dis que lui il est tout seul et... merde, je vais me remettre à pleurer, putain d'hormones! Mais l'imaginer tout seul en train de se morfondre ou jouer à des jeux débiles sur internet, ça me rend triste. On devrait, on devrait faire une fête chez lui et Lola va bientôt rentrer, ça lui ferait plaisir. Je pourrais même inviter Ron, ils pourraient faire connaissance parce que Blaise a failli lui envoyer un sort quand il l'a vu alors là je me dis, il faut qu'ils aient l'habitude et par Salazar pourquoi je parle tellement ? Tu m'as lancé un sort ? Tu... par Salazar.

-Calme-toi. C'est une idée, ça ferait plaisir à Malefoy de vous voir et...

-Tu viendrais.

-Moi ? Mais pourquoi ? Je ne suis pas sûre qu'il ait envie de voir son avocate...

-La ferme, Granger, comme si tu n'étais QUE son avocate.

-C'est à dire?

-Tu sais très bien. Tu vas le voir plus qu'il n'est nécessaire.

-Non.

-Si. Mais y a rien de mal, tu es comme une amie maintenant.

-Une... amie ? Je, je ne crois pas qu'il me considère comme une amie.

-Non maintenant qu'il a découvert que tu es une femme...

-Chut, Pansy, qu'est-ce que tu dis? S'écria Hermione en louchant vers l'escalier pour voir si personne ne venait.

-Tu rougis.

-Parce que tu dis des âneries! Demande-lui et tu verras qu'il ne me veut pas du tout à ce dîner, ok ?

-On parie?

-On parie!

-Cool, si je gagne, tu inventes une excuse pour que je n'ai pas à venir au Terrier le mois prochain. Si tu gagnes...

-Si je gagne, continua Hermione, tu viens au prochain dîner que j'organise avec TOUS nos amis Gryffondor et autres.

-Je gagnerais, insista Pansy en souriant, donc d'accord avec tout ce que tu veux!

Hermione fit un geste de la main pour qu'elle descende, sûre d'elle mais son sourire se fana vite. Pansy avait l'air bien sûr d'elle aussi et pourtant elle lui avait promis une soirée qu'elle détesterait sûrement. Puis elle repensa à Malefoy et sourit de nouveau pas moyen qu'il la veuille pour un dîner avec Harry et Ron.

Elles redescendirent toutes les deux et se rassirent. Ron les regarda faire, tentant d'ignorer Pansy. Il aurait tant aimé qu'elles deviennent amies mais Pansy était trop revêche et Hermione tenait à y aller doucement pour ne pas la brusquer. Il savait qu'elle n'avait pas tort mais cela le rassurerait. Pansy était tellement butée. Et elle pouvait être tellement adorable parfois quand il était seul avec elle, les quelques moments où elle se laissait aller, où elle lui montrait une certaine vulnérabilité. Elle était désormais enceinte de six mois et il ne l'avait jamais trouvée plus belle et il aimait la voir là, entourée de sa famille, de ses amis. Même s'il savait que c'était beaucoup pour elle. Il se sentait tomber amoureux. Il avait peur, peur qu'elle finisse par le rejeter. Elle l'acceptait parce qu'il était le père de son bébé, qu'il forçait sa présence mais après ? Elle le regarda soudain et lui sourit, d'un de ses sourires un peu de travers qui pouvait dire tout et n'importe quoi et il se leva pour dire qu'il s'en allait. Il eu le droit à un autre sourire, plus sincère. Elle était soulagée. Elle se leva, salua tout le monde et ils rentrèrent chez elle.

-Merci, dit-elle.

-Tu ne les aimes pas?

-Si, si mais j'ai pas l'habitude et j'ai du mal à gérer tous ses regards, tout ce monde. Je suis un peu fatiguée.

-Tu travailles trop. Tu veux que je te masse? Rajouta-t-il rapidement en voyant les yeux de Pansy virer au noir, il se souvenait trop bien de leur dernière dispute à ce sujet.

-Ouais, pourquoi pas.

Pansy s'allongea sur le dos et leva son haut pour faire voir son ventre. Le visage de Ron s'adoucit et il commença à la masser, cela lui faisait un bien fou et il le savait. Elle s'endormait presque quand ils ressentirent quelque chose. Elle se redressa surprise.

-Il a bougé! S'exclama Ron.

-Tu, tu es sûre? C'est... oh, il la refait.

-Il est en forme.

-Bien sûr qu'il est en forme, fit Pansy, il se fait chouchouter là-dedans. Oh merde, je vais encore pleurer.

Elle s'essuya une joue et vit que Ron était aussi ému qu'elle. Les yeux un peu humides, un sourire idiot sur les lèvres. Elle n'écouta que son instinct et l'embrassa. Pas un de leur baiser violent et passionné qu'ils échangeaient lorsqu'ils étaient en colère. Un baiser tendre. Elle se recula, gênée, et se rallongea en lui demandant de continuer. Il le fit, le sourire aux lèvres, et le regarda s'endormir.

.

Ginny entra chez elle et s'écroula. Ça y est, elle avait eu son concours. Elle l'avait fêté avec ses amies hier et aujourd'hui avec sa famille. Dans une semaine, elle prendrait son poste en tant qu'agent de liaison avec Les Etats-Unis du Nord. Sous les ordres de Théo. Comment allait-elle faire ? Ils ne s'étaient pas vu depuis trois mois, juste se croiser au Ministère et à un repas. Sinon, ils s'évitaient. Ginny avait refusé bon nombre d'invitations, prétextant ses révisions. Maintenant, elle n'en avait plus. Elle allait devoir trouver une solution. Ou ignorer ses sentiments.

Ou refuser sa mutation.

Changer de pays.

Mourir.

Elle soupira et se fit une soirée tv, superbe invention moldue.

.

Après sa journée au travail, Hermione passa chez Malefoy. La discussion qu'elle avait eue avec Pansy lui revint alors en tête. Pourquoi était-elle là ? Elle n'avait rien à faire ici, aucune information à donner à Malefoy. Elle venait juste voir comment il allait. C'était son job après tout aussi, non?

-Tu vas repartir?

Hermione sursauta et foudroya Malefoy du regard. Il était adossé au chambranle de la porte, moqueur.

-Non, je réfléchissais à une affaire. Ça va?

-Ouais.

-J'ai envoyé la lettre pour la demande d'interrogatoire sous veritaserum, on devrait avoir une réponse la semaine prochaine.

-Ok. Pansy m'a parlé de votre idée de repas commun. Samedi.

-Quoi ?

Drago se tourna vers elle, étonné de son ton un peu trop aiguë.

-Elle ne t'en a pas parlé ? Elle m'a juré que si.

-Si, si. Tu veux dire que tu es d'accord?

- On ne refuse rien à Pansy. Surtout pas enceinte.

-Tu as accepté que je vienne?

-Quoi ?

-Tu, tu, mais pourquoi !

-Tu voulais pas venir ? S'énerva Malefoy, elle m'a dit que si.

-Elle, quelle... tricheuse! C'est toi qui étais sensé ne pas vouloir que je vienne et même pourquoi tu veux que Ron et Harry viennent?

-Je n'ai pas dit que je voulais que vous veniez, c'est Pansy, elle s'est mise à pleurer!

-Ah parce qu'elle se met à pleurer et tu acceptes n'importe quoi ?

Drago réfléchit un instant, étonnée de la colère soudaine de Granger, soudaine et totalement inappropriée.

-Tu as parié avec Pansy.

-Quoi ?

-Tu as parié avec elle ? Ne jamais parier avec Pansy, elle gagne toujours.

-Et tu ne pouvais pas me dire ça avant?

-Qu'est-ce que vous avez parié?

-Pfff! Je ne pensais pas que tu voudrais que je sois là au dîner maintenant je vais devoir inventer une excuse pour ne pas qu'elle aille au Terrier le mois prochain.

Drago resta muet. Elle avait raison. Pourquoi n'avait-il rien dit à la présence de Granger à ce repas alors qu'il avait tenté d'éviter les deux autres?

-Tu seras notre médiateur ; sans toi, on va se tuer.

Hermione le fusilla du regard et il haussa les épaules. Elle finit par partir, un peu troublée par tout ça : le fait qu'elle aille le voir plusieurs fois par semaine pour savoir s'il allait bien, sa non-colère au fait qu'elle vienne à ce dîner. Mehdi l'attendait, visiblement de mauvaise humeur. Elle retint un soupir, il était lunatique en ce moment et elle ne savait plus quoi faire ou dire pour améliorer les choses.

-T'étais où? Je suis venu te voir au bureau et tu étais partie, Millie ne savait même pas où tu étais.

-Je suis allée voir un client.

-Malefoy?

-Mehdi !

-Tu couches avec lui?

-Quoi ? Non mais ça va pas bien !

-Alors pourquoi tu vas le voir autant, ça me dépasse! Ce mec est un violeur!

-On ne va pas revenir là dessus, si ? Qu'est-ce qui ne va pas Mehdi? Demanda doucement Hermione en s'asseyant près de lui.

-Rien ne va Hermione. J'ai couché avec une autre.

-Quoi?

-Je t'ai trompée.

Hermione se releva, les joues rouges, comme si elle avait reçu un coup au cœur.

-Tu... avec qui ?

-Peu...

-NE ME DIS PAS PEU IMPORTE ! C'est Paris ? Bien sûr que c'est elle. Quand? QUAND MEDHI ?

-La semaine dernière.

-Par Merlin. Dégage d'ici, cria-telle en le forçant à se lever et en le poussant.

-Non, attends, tenta-t-il en voulant prendre ses mains mais elle se dégagea brusquement.

-J'attends rien du tout, tu m'as trompée, tu dégages de chez moi ! T'es qu'un connard!

-Parce que tout est ma faute?

-Parce que quoi c'est MA faute peut-être? Cria Hermione, la voix suraiguë.

-Si tu passais moins de temps avec Malefoy ou sur ses putains de livres sur l'ADN, tu ne fais que ça ! Pourquoi as-tu autant besoin qu'il soit innocent?

-Ce n'est pas un besoin, c'est mon boulot ! Et je pensais que TOI tu pouvais comprendre ça maintenant accuse moi si ça te chante, ça n'a plus d'importance maintenant, je m'en vais une heure, tu prends tes affaires et tu DEGAGES.

-Hermione...

Mais Hermione n'écoutait plus, les larmes coulaient sur ses joues et elle ne voulait pas qu'il la voie ainsi. Aussi, elle transplana.

.

Ginny était en train de lire un livre quand Hermione transplana, en larmes. Elle sauta sur ses pieds et s'approcha :

-Hermione?

-Il, il m'a trompé ce salaud!

Hermione s'effondra sur le canapé et laissa Ginny l'enlacer pour un câlin de réconfort.

-Je le déteste, j'ai envie de l'étrangler! Comment a-t-il pu me faire ça ! Et avec cette autre pute en plus!

-Les mecs sont des nuls.

-Trop ! Et il m'accuse en plus, en disant que je bosse trop sur l'affaire Malefoy, il m'a même demandé si je couchais avec non mais n'importe quoi !

-Ça l'aurait soulagé ce con! Assura Ginny.

-Comment a-t-il pu me faire ça! Ça faisait deux ans et... quel nul.

-Tu veux dormir ici?

-Je sais pas. Je lui ai donné une heure pour dégager ses affaires de chez moi.

-T'as bien fait.

Hermione essuya ses joues, rageuse. Elles l'insultèrent encore une bonne heure avant qu'Hermione ne daigne rentrer chez elle. Il était parti et elle en fut soulagée, elle ne voulait pas d'autres disputes et de toute façon, si elle devait être honnête, leur relation était finie depuis bien longtemps. Depuis qu'elle avait accepté l'affaire Malefoy. Depuis qu'il ne l'avait pas compris. Elle alla se coucher, complètement déprimée et pleine de doutes sur elle-même et ses sentiments.

.

-Bonne journée mon chéri!

Théo sourit mais d'un sourire crispé. Heureusement, Beth avait la tête ailleurs et ne le vit pas. Théo en profita pour se rendre à son travail par la cheminée. Aujourd'hui était le premier jour de Ginny Weasley à son bureau. Ils allaient travailler ensemble. Il avait eu peur qu'elle n'abandonne maintenant il avait peur de la voir. Ils s'étaient à peine vus en trois mois, deux fois tout au plus et à chaque fois le même trouble se produisait et pendant ces trois mois, un trou s'était formé dans son estomac. Il détestait cette situation surtout qu'il aimait vraiment Beth. Vraiment ? Lui chuchota une petite voix, alors pourquoi c'est une rousse qu'il voyait quand il fermait les yeux?

Il passa par son bureau avant d'aller à celui de Ginny. Il avait délégué une assistante pour lui faire visiter les bureaux mais il ne pouvait plus reculer. Elle était en train de parler avec Allison, un grand sourire sur les lèvres. Sourire qui se fana un peu en le voyant. Comment faisait-il pour lire autant en elle?

-Bonjour Ginny. Allison.

-Bonjour M. Nott.

-Bonjour, articula Ginny, hésitant à comment l'appeler : Théo? M. Nott ? Ridicule.

-Comment se passe ton installation?

-Bien, Allison m'a tout montré.

-Bien. Merci Allison.

Celle-ci partit avec un sourire et un clin d'œil à Ginny. Celle-ci se tourna vers Théo, mal à l'aise.

-Tu aimes ton bureau?

-Oui, il est plus grand que le précédent! Il n'y a pas beaucoup de place pour le sport.

-Tu as une assistante normalement mais elle est partie en même temps que ton prédécesseur. On en choisira une ensemble si tu le veux bien, du coup tu n'as personne pour te montrer ce qu'il faut faire, je vais donc m'en charger. Aujourd'hui, j'ai une réunion et je pense que c'est bien de te familiariser. Dexton a quand même laissé un cahier des charges, si tu veux le lire et t'habituer à ton environnement... je te ferais toute la visite demain. Ça te va?

-Bien sûr. Rassure-moi, ce n'est que moi qui ais ce problème?

Théo lâcha un rire un peu amer.

-Oui, admit-il. On en a de la chance. Je dois y aller, désolé. Beth t'embrasse.

Ginny sourit bravement mais ce dernier commentaire lui avait fait mal au cœur. Il le savait, il l'avait fait exprès. Il tenait à garder ses distances. Tant mieux. Elle aussi. Elle passa la journée à s'immerger dans son nouveau travail. Heureusement, tout ce qu'elle voyait lui plaisait. Le lendemain fut plus difficile. Elle dut supporter la présence de Théo toute la journée auprès d'elle. Il était pro. Elle aussi. Mais il y avait cette tension dans l'air. Tension qui s'allégea un peu en fin de journée, quand ils s'habituèrent l'un à l'autre. Ça allait être long mais peut-être allaient-ils réussir à travailler ensemble finalement.

Le soir, Ginny se réfugia chez Hermione pour pouvoir en parler, ce qui lui faisait un bien fou et cela faisait aussi du bien à Hermione après sa rupture avec Mehdi.

-Tu ne sembles pas si triste, lâcha finalement Ginny.

-Je sais, j'arrête pas de me demander ce que j'attendais de lui au final. Ce n'était pas l'amour de ma vie en fait alors pourquoi j'étais avec lui ?

-Tu n'es pas obligée de sortir avec quelqu'un pour ça.

-Vraiment? J'ai l'impression de m'être menti trop longtemps à propos de ça.

.

De son côté, Théo avait pris une bonne douche avant de s'affaler sur le canapé, la tête pleine de doute. Si Ginny pensait qu'ils pouvaient réussir à trouver un chemin d'entente, Théo en était bien loin. Cette journée avait été trop pénible pour lui. Rester pro lui demanderait un courage énorme et il n'était pas un Gryffondor lui. Il la voulait à tel point que c'en était douloureux. Beth arriva et il tenta de sourire et de ne pas lui montrer que quelque chose n'allait pas. Elle finit pelotonnée contre lui dans le canapé. Soudain, elle se releva :

-Tu sais, je pensais à quelque chose.

-oui?

-Tu sais que Ron, le frère de Ginny, attend un bébé.

-Ah ?

-Et... j'ai envie d'un bébé, avec toi. T'en as envie toi?

-Non.

Théo n'eut pas le temps de rattraper sa bourde. Beth s'était redressée un peu plus, les yeux écarquillés, douloureux.

-Non?

-Enfin je sais pas, on est encore jeune.

-On a 25 ans. Ce n'est pas trop jeune. Je,

-Pleure pas.

-Désolée mais tu as répondu de façon si abrupt! Comme si ça te paraissait absurde.

-Je suis désolé Beth. Je ne suis pas prêt, on vient de revenir, je commence un nouveau boulot. Tu m'as pris par surprise.

-Ok. Je, je vais aller me coucher.

Beth se leva et Théo ne fit rien pour la rattraper. Il ne savait pas quoi faire ni à qui en parler. Il devait arrêter de mentir à Beth, c'était la blesser encore plus quand il finirait par la quitter parce que cette fin était inéluctable, il le savait bien. Il devait la quitter et vite.

.

-Comment on en est arrivé là déjà ?

-Pansy a couché avec Weasley.

-Ouais et maintenant, on doit se farcir des Gryffondor à dîner. Tu imagines que tous tes ancêtres se retournent dans leur tombe?

-Probable.

-Pansy m'a raconté son pari avec Granger.

-Ah.

-T'es loquace ce soir.

-Je reçois Potter et Weasley chez moi ce soir, imagine le choc.

- Mais Granger, ça ne te dérange pas?

-Tu vas pas t'y mettre? Ça fait six mois qu'elle est mon avocate, j'ai eu le temps de m'y habituer, tu vois?

-Ouais. Habitué à Granger, qui l'eut cru?

-Et elle est où ta moitié à toi?

-Pourquoi Granger est la tienne?

-Blaise, putain tu me saoules.

-Toi aussi. Elle va arriver.

En effet, quelques minutes plus tard, une Millie toute timide entra dans le salon. Puis vint le tour de Pansy, des Gryffondor et de Daphné. L'ambiance était un peu tendue même si Daphné tentait de faire parler tout le monde.

-Alors Hermione, ton petit copain n'est pas trop déçu de ne pas venir ? Tenta Daphné.

Elle sentit qu'elle avait fait une bêtise en voyant Ron et Harry se tourner vivement vers leur meilleure amie qui avait fortement pâlie. Un silence tendu se fit, tout le monde avait le visage tourné sur la jeune avocate. Daphné en profita pour regarder Drago qui semblait bien avide de savoir.

-On est, on n'est plus ensemble, admit-elle enfin,

Daphné s'excusa avec un sourire contrit mais Hermione haussa les épaules, l'air de rien.

-Les garçons sont des nuls, tenta-t-elle.

-Ouais, renchérit Pansy, tous des cons. Il avait une sale tête de toute façon.

-Ce n'est rien, je vais me faire bonne sœur.

Seuls Harry et Hermione rigolèrent ; les autres ne comprenant pas la blague. Ron soupira fortement :

-Ça doit être moldu, expliqua-t-il alors que les deux autres rigolaient encore. Ils me font ça souvent.

-C'est quoi une bonne sœur, voulut savoir Pansy.

-Euh, disons que dans la communauté moldue, ils croient en des Dieux, et dans la religion catholique et bien des personnes se consacrent à leur foi et ils vont des vœux... de pauvreté, obéissance et chasteté.

-De chasteté?

-Oui. Tu sais ce que ça veut dire au moins ? S'amusa Hermione.

-Ah, ah je sais, mais genre pour toute la vie?

-Oui, et c'est une expression, je vais me faire bonne sœur, tu sais, pour dire que...

-Tu vas arrêter de coucher avec des hommes juste pour CA? S'étonna-t-elle.

-C'était pour rire, expliqua Hermione et Harry se remit à rire.

-Oh. Je comprends pas. Pourquoi tu voudrais être bonne sœur?

-Mais je ne veux pas l'être, c'était pour dire, vu que je suis triste, et pas d'humeur à... plein de choses, voilà je vais me faire bonne sœur et ne plus rien faire.

-Oh, je vois, bizarre ces moldus.

-N'est-ce pas?

Pour changer de conversation et alléger l'ambiance, Hermione demanda à Daphné en quoi consistait vraiment son travail ce que celle-ci fit avec plaisir. Elle savait que certains jugeaient son travail futile. Elle n'était pas avocate, ou médicomage. Elle ne faisait pas de potions ou de grands sortilèges mais elle aimait créer des vêtements et elle le faisait bien, elle n'en avait pas honte même si, pour certains dont ses parents, elle aurait pu faire bien mieux. Mais Hermione était gentille, elle ne ressentit pas du tout cette impression. Daphné se mit alors à questionner Millie sur sa vie depuis Poudlard. L'ancienne Serpentard le fit avec joie ; ça lui était presque incongru de se retrouver parmi ses anciens amis sans rien connaître ou presque de leur vie.

Après le dîner, Drago les fit passer au salon pour un dernier verre. Il devait avouer que cette soirée était plutôt agréable malgré la présence des deux affreux et que ça faisait du bien d'avoir du monde chez lui, ça lui évitait de penser à son affaire. Il regarda Blaise parler doucement à Millie, il n'avait jamais vu son ami aussi amoureux d'une fille, ça lui paraissait presque étrange de le voir ainsi. Il semblait réellement heureux. A leur côté, Pansy écoutait Ron et Daphné parler ; ces deux là semblaient vraiment bien s'entendre, pourtant il n'aurait jamais cru que la classe Daphné Greengrass puisse rire aux blagues de Weasmoche. Mais elle avait l'air sincère et il savait que Weasmoche mangeait souvent chez les filles. Pansy souriait doucement, elle était encore plus jolie enceinte, quelque chose avait changé. Il espérait juste qu'elle ne soit pas amoureuse de Weasmoche, ce serait vraiment horrible de devoir le supporter encore plus. En face, Potter et Granger discutaient ensemble.

-Non, ce jour là on ne peut pas, disait Ron à Daphné, on va au Terrier.

-Ah d'ailleurs, Granger, tu as trouvé l'excuse de Pansy ? Demanda-t-il.

Tous se retournèrent vers lui, les deux femmes le fusillèrent littéralement du regard et il sentit qu'il avait fait une bourde, surtout quand Weasley bafouilla en les regardant à tour de rôle.

-Crétin ! Souffla Hermione.

-Qu'est-ce que ça veut dire?

-Hermione et moi, on a parié et elle a perdu et voilà.

-Le rapport avec le Terrier?

-Et bien, on a parié, on était au Terrier, commença Pansy, et...

-Et?

-Ne t'énerve pas, et j'étais sous pression et je lui ai dit que si je gagnais, elle devait me trouver une excuse pour ne pas aller à la suivante. Voilà, et je ne peux même pas dire que je suis désolée.

Ron resta bouche bée une seconde avant de se tourner vers Hermione, blessé.

-Comment as-tu pu... cautionné ça !

-Je ne pensais pas perdre, lança-t-elle.

-Mais...

-C'était quoi ce pari ? Demanda Harry.

Hermione regarda soudain la cheminée avec intensité, ne voulant visiblement pas répondre et Drago s'en voulu soudain d'avoir lancé la discussion vu le pari. Il croisa le regard de Daphné qui elle, bien sûr, savait, et elle prenait plaisir à ça cette garce.

-Alors ! Ajouta Blaise, je veux savoir.

-On a parié qu'elle arriverait jamais à coucher avec Drago et elle l'a fait!

-Quoi ? S'exclamèrent Ron et Harry d'un même ton en regardant Hermione qui elle, soupira.

-Franchement, vous croyez vraiment n'importe quoi. Surtout que si vous aviez bien écouté, on a parié samedi et samedi j'étais encore avec Mehdi, laissez moi un minimum de dignité quand même!

-Pardon, grommela Harry.

-Mais c'était quoi ce pari?

-Pas vos affaires. C'est entre Pansy et moi.

-Ça, c'est pas drôle du tout, intervint Blaise, mais si on doit parier sur ça je pense que...

-On parie sur rien du tout, coupa Hermione en fusillant Blaise du regard.

-Oh si, s'exclama Pansy, j'adore parier! Et ce n'était rien le pari, juste sur cette soirée et la réaction de Drago à votre venue à tous les trois. Parions, parions!

-Mais sur quoi tu veux qu'on parie ? Demanda Daphné.

Un silence se fit, Hermione et Drago étaient tendus, inquiets de voir un pari sur eux, Harry, suspicieux, les regardait tour à tour alors que Blaise, Daphné et Pansy se réjouissaient de ce petit jeu.

-De quand le procès va finir peut-être? Lança alors Drago et le sourire de chacun se fana.

-T'es d'un pas drôle, marmonna Pansy, déçue.

-Parions si c'est un garçon ou une fille alors, proposa Millie, tentant de s'affirmer un peu.

-Mouais, c'est...

-Stop ! Lança Blaise, elle a toujours raison, tu le diras en dernier. Prends les paris.

Le sourire revenue, Pansy fit noter à chacun les pronostics.

-On parie combien?

-Quoi de l'argent?

-Pourquoi pas?

-Ou celui qui a raison se fait inviter par un autre qui a perdu.

-Oh oui, c'est une bonne idée, s'exclama Pansy. Je ferais tout ça ! Et je ne vous dirais pas ce que je pense que ce que c'est.

-Mais Ron ne devrait pas participer, fit soudain Daphné, tu lui as sûrement dit ce à quoi tu pensais.

Ron souffla, déçu.

-C'est pas juste.

-Mais c'est nul, fi soudain Pansy, moi je n'ai rien parié.

-Tu veux parier sur quoi ? Soupira Daphné.

Avant qu'elle n'ait pu dire quoique ce soit, un hibou frappa à la fenêtre. Drago se leva pour ouvrir mais le hibou alla directement vers Harry. Il défit la note et se leva.

-Désolé, une urgence, je dois y aller.

Ce fut le signe du départ, Harry fonça dans la cheminée pour partir. Blaise et Millie en profitèrent pour filer. Elle ne savait comment, Hermione se trouva la dernière à rassembler ses affaires pour partir.

-Euh bien merci, je...

-Pourquoi tu ne me l'as pas dit ? Demanda Drago.

-Quoi donc?

-Ta rupture avec ton copain.

-Pourquoi je te l'aurais dit. Je pensais pas que ça t'intéresserait, ajouta Hermione après un long moment de silence.

-C'est pas ça, reprit finalement Drago, mais tu ne crois pas que ça peut avoir une influence sur le procès?

-Non, je ne vois pas en quoi.

-Il connaît tes recherches et...

-Arrête, je n'ai jamais rien dit à Mehdi quoique ce soit sur cette affaire d'accord?

-Pourquoi vous avez rompu ?

-Je... Hermione soupira. Beaucoup de choses.

-A cause de moi ? Enfin de mon affaire?

-Disons que ça n'a rien arrangé, mais non c'est de sa faute à lui, il m'a trompé voilà. Content?

-Non.

-Bon, j'y vais.

-Je, attends, je suis désolé si c'est ma faute.

-C'est pas ta faute, Malefoy. C'est lui qui m'a trompé, pas toi. Et aucune excuse ne pardonne ça. Merci pour la soirée, Malefoy.

Sur ce, elle prit de la poudre de cheminette et s'en alla chez elle. Drago resta un moment dans le salon avant de monter dans sa chambre, un peu troublé. Et il n'aimait pas du tout ce genre de sentiment, surtout qu'il savait que c'était par rapport à Granger, à sa rupture, ce putain de pari et sa présence chez lui.

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