Relooking

Le lendemain, Antoine se réveilla difficilement. Il avait mit longtemps à s'endormir, et son sommeil avait été très agité. Ses souvenirs lui revenant, il décida de se lever immédiatement, sentant que rester dans le lit ne ferait que l'angoisser. Avant de quitter la pièce, il vérifia que Hayley respirait correctement. Cette dernière semblait profondément endormie, mais mise à part une respiration quelque peu rauque, elle semblait aller bien. Il franchit alors lentement le pas de la porte, pour trouver Juan et Cox en train de discuter dans la cuisine. Il se racla légèrement la gorge avant de dire :

« Bonjour Docteur ! Bonjour Juan !

- Bonjour Antoine, répondit Cox avec une voix légèrement faible, comment tu vas aujourd'hui ?

- Ben ça va, ça va, et vous ?

- Fatigué.

- Moi yé pense qu'il est enervé, affirma Juan.

- Mais non, je suis vraiment fatigué ! rétorqua Cox. Bon, tu veux toujours aller au mariage Antoine ?

- Bah oui bah oui msieur ! Faut juste que je me trouve des habits jolis pour la cérémonie !

- Ah ! Dans ce cas Antoine, je pourrais te conseiller ?

- Oh oui msieur, ça s'rait super ! Je sais pas vraiment ce que mon cousin va mettre donc je vais pas pouvoir correspondre. Du coup je veux bien, j'ai pas d'idée !

- D'accord. Tu sais si Hayley va bientôt venir ?

- Elle a l'air de beaucoup dormir.

- D'accord, elle nous rejoindra plus tard alors. On y va ? »

Ils sortirent alors de l'appartement et prirent une voiture noire aux vitres teintées que le docteur avait acheté, pour se rendre dans un magasin non loin de là. Une fois dedans, Juan commença, se faisant conseiller par Cox, et ressortit ainsi avec un costume noir mais gardant son bob blanc signature. Antoine entra à son tour dans la cabine, sans vraiment savoir quoi choisir. Cox lui proposa alors diverses idées :

« Bon, pour avoir la classe prend un peu exemple sur moi. Un costume, c'est sobre mais bien efficace. Un costume noir, ou blanc. Tu peux le fermer ou l'ouvrir, mais si tu comptes ajouter un accessoire, il vaut mieux le fermer.»

Antoine prit alors un costume noir très semblable à celui du docteur, ainsi qu'une chemise d'un jaune citron très clair. Cox lui demanda :

« Tu es sûr pour la chemise ?

- Oui msieur, je veux avoir du jaune sur moi !

- C'est un peu particulier, mais d'accord.

- Vous savez avec mon cousin on fait toujours des trucs un peu particulier, comme ça on est deux à être bizarre et on se ressemble mieux ! C'est pour ça, on avait les mêmes t-shirt et chaussures, juste avec des couleurs différentes !

- Je vois. Pour le pantalon, jte conseille de prendre la même couleur que le costume. Voilà, ça c'est bien. Et pour les chaussures...

- Ah non, je veux garder ces chaussures là !

- À un mariage ?

- Oui. C'est important pour moi msieur.

- D'accord alors ! »

Antoine ressortit alors de la cabine et demanda :

« J'ai pas trouvé les cravates par contre, vous l'avez eu comment la votre ?

- C'est pas dans ce magasin. Tu veux qu'on aille à celui où je l'ai prise ?

- Euh... Ben si ça vous dérange pas ça srait super !

- On y va alors ! »

Ils retournèrent alors vers la voiture, et Juan complimenta Antoine :

«Ça té va très bien Antoine ! Ça té change dé ton ancien habit.

- Merci Juan !

- Encore heureux que ça lui aille bien ! rétorqua le docteur. C'est moi qui l'ai conseillé ! Manquerait plus que je perde mon expertise en style.»

Ils démarrèrent la voiture avant de se rendre au magasin suivant, bien plus luxueux et grand que le précédent. Antoine courut à l'intérieur en regardant tout autour de lui, et poussant de grandes exclamations devant la belle décoration :

« Ouaaaaaaoh, c'est trop beau ici !

- T'as vu ça ? Forcément que je suis classe si je m'habille dans ce genre d'endroit !

- Bah oui bah oui, c'est super ici ! Et c'est où pour acheter une cravate ?

- C'est au fond, devant le comptoir.

- Merci msieur !»

Le jeune homme courut alors pour acheter ce qu'il fallait. Il passa en revue les différentes cravates, avant de tomber sur ce qu'il cherchait : une d'une couleur violette. Il la passa autour de son cou, fit un nœud maladroit et ajusta son col, avant de la ranger dans la veste et de confirmer son achat. Le psychiatre le vit alors revenir vers lui avec son nouvel accessoire, et sembla une nouvelle fois légèrement déstabilisé par les goûts de Antoine en matière d'habillement, mais ne fit cependant pas de commentaires. À la place, il lui sourit et lui posa les mains sur les épaules avant de dire en souriant :

«Là t'as une classe d'enfer Antoine. Tu as bien fait de suivre mon exemple et mes conseils.

- Merci msieur Cox !

- Yé confirme ! jugea Juan. On dirait oune pétit Cox, mais avec des cheveux, et qui crie pas tout lé temps sour tout lé monde.»

Le sourire de Cox fut encore plus grand que celui de Antoine devant cette affirmation, et ses doigts se ressérèrent un instant sur les épaules du jeune homme, avant de le lâcher. Le docteur affirma alors :

« Bon, maintenant qu'on est tous bien habillés, on emmène Antoine au mariage ? Juan, tu m'as dis que tu avais quelque chose à me montrer au Unicorn, je propose qu'on y aille pendant que Antoine est à la cérémonie, et qu'il nous prévienne si quoi que ce soit se passe. Et de toute façon, on reviendra ensuite te chercher. Et si Donatien est aussi à la fête... On pourrait en profiter pour organiser une petite rencontre à la fin.»

D'accords avec le plan, ils se rendirent alors à l'église. Ils déposèrent Antoine à une rue d'écart, pour qu'il puisse se mêler à la foule en restant discret, afin d'éviter d'attirer l'attention et de provoquer des interactions trop intenses. Une fois déposé, Cox assura au jeune homme qu'ils seraient rapidement de retour, et la voiture repartit en direction du bar le Unicorn. Antoine marcha lentement en direction du bâtiment religieux, devant lequel se trouvait une importante foule. Cependant, il resta à l'écart durant un long moment, attendant que tout le monde rentre. En attendant, il sortit son téléphone, fit défiler les contacts et arriva sur son cousin, qu'il sélectionna. Il tapa ensuite un message :

« Coucou Daniel, je vais aussi venir au mariage aujourd'hui.»

Cependant, il n'envoya rien et effaça le message, avant d'en réécrire un nouveau :

« Je serais là, mais il vaut mieux qu'on parle par message sinon tout le monde va vouloir me parler.»

Une nouvelle fois, il effaça le petit texte, et écrivit, hésitant :

« Tu fais toujours confiance à Dona ? »

Dans un soupir, il effaça le message et rangea le téléphone. Au même moment cependant, un message lui parvint. Il alluma à nouveau l'écran et vit s'afficher une question de Daniel :

«Tu vas venir au mariage ? »

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