Entrée Dans La Team

En voyant Hayley capable de marcher, malgré sa faiblesse apparente et ses yeux fatigués, un intense soulagement envahit Antoine. D'une voix tremblante, il s'excusa alors :

« Threepack je suis désolé, à cause de moi tu t'es faite tirer dessus et tu as failli mourir, c'est ma faute.

- Mais non ma petite Croute, t'y peux rien si les amis de Montafiak sont des gros cons ! Ils ont jamais manqué une occasion de nous tirer dessus avec le Docteur Cox, ils auraient trouvé une raison quoi qu'il arrive !

- Quand même, j'ai voulu vous poser des questions et à cause ça vous vous êtes retrouvés dans une fusillade !

- Si ils nous tirent dessus juste parce que t'as voulu poser des questions, c'est clairement que c'est eux le problème et pas toi, tu crois pas ?

- Moui, t'as raison. Threepack ?

- Oui ptit gars ?

- Tu penses qu'il faut que je vienne dans votre équipe pour aider Daniel ? Jveux faire tomber Don Telo.

- Faut en parler au docteur, mais ça serait trop cool que tu viennes avec nous !

- Super ! Je veux me venger pour tout ce qui est arrivé à cause de lui, il va s'en prendre plein la figure ! »

Une notification retentit depuis le téléphone du jeune homme alors qu'il discutait. Il prit l'appareil et vit que Lucie lui avait envoyé un sms, qui disait :

« Si tu as rejoins le Docteur Cox, essaie plus jamais de parler à la gamine, comprit ? Et elle est d'accord avec moi, elle n'a juste pas osé envoyer le message. C'est pas la peine de répondre.»

Le cœur de Antoine se serra, et il explica alors à Hayley :

« Lucie veut plus que je lui parle comme je veux vous rejoindre.

- C'est pas une très grande perte pour toi tu sais. Tu te rappelles ce qu'on t'a dit sur les gens qui ne voudraient plus te parler alors que t'as rien fait de mal ?

- Bah oui bah oui !

- Ben on est en plein dedans ma petite croute. T'as rien fait et pourtant on refuse de te parler. Le problème, c'est Lucie, pas toi.

- Peut-être. Mais elle a eu beaucoup de problèmes, c'est normal qu'elle se protège.

- On verra avec le docteur Cox, il la connaît mieux ! »

Ils sortirent alors de l'hôpital et patientèrent sur le parking, Hayley couchée sur le dos, respirant difficilement à cause des plaies sur son torse. Finalement, le docteur et Juan finirent par arriver en voiture et Antoine monta également. Cox demanda alors, en reprenant la route :

«Dis moi tout Antoine. J'ai préféré attendre de t'avoir en face pour qu'on discute après avoir reçu ton message.

- Je veux rejoindre votre équipe et faire tomber Don Telo. C'est possible ?

- Y a toujours de la place pour des jeunes motivés tu sais ! Par contre on va mal te regarder en ville, tu en as conscience ?

- Moi je m'en fiche, je veux que Daniel se rende compte de qui est Donatien au fond. C'est pas grave si les gens se disent que je suis pas une bonne personne, tant que Daniel va bien.

- C'est des intentions très louables ça, tu sais ? Y a pas grand monde dans cette ville qui sont aussi loyaux à ceux qu'ils aiment.

- Merci monsieur. Mais c'est vrai, y a Lucie qui veut plus que je lui parle comme je suis avec vous.

- Pourtant tu es d'accord que toi et moi on s'inquiète pour Lucie ?

- Bah oui bah oui ! Vous êtes même le seul à vous inquiéter de la bonne façon pour elle.

- Voilà. Et pourtant même en voulant son bien, elle nous rejette. Tu crois que c'est quelque chose que les gens bien font, Antoine ?

- Non vous avez raison.

- Tu vois le genre de personne avec qui tu traînait avant ?

- Ben... Ils sont gentils pour la plupart, y a juste Dona qui les manipule.

- Beaucoup t'ont menti avec ton cousin. Y a combien de personnes où tu peux affirmer avec certitude qu'ils t'ont jamais menti et qu'ils sont manipulés, et pas alliés avec Montazac par envie ? C'est une vraie question.»

Antoine resta songeur, faisant défiler la liste de ses amis dans sa tête mais sans jamais avoir d'avis définitif sur l'un d'eux. Il finissait toujours par douter au bout d'un moment. Seul Daniel restait intouchable, et conservait la confiance du jeune homme. Devant sa longue absence de réponse, le docteur acquiesça :

« C'est ce que je me disais. Mais on va t'offrir ça, nous. Tu peux nous faire confiance, on ne va pas te mentir. Et on est alliés avec personne, tout le monde nous déteste dans la ville ! On passe juste quelques accords ici et là.»

Au même instant, ils arrivèrent devant un magasin, où Hayley rentra pour s'acheter de nouveau vêtements non troués et sans tache de sang. Elle ressortit avec une jolie robe courte, et en s'étant complètement rasé les cheveux. Lorsqu'elle remonta en voiture, Juan la charria :

«Alors Hermana, on veut réssembler au Professeur ?

- Ta gueule Hermano, c'est mon style de convalescente !

- Ah non mais ça a son charme d'êtré chauve. Mais youste pas sour toi.»

Ils continuèrent d'échanger insultes et piques sur tout le trajet, flirtant parfois avec une étrange tension sexuelle malgré leur lien familial, mettant Antoine légèrement mal à l'aide mais semblant amuser le docteur Cox. Finalement, ils arrivèrent devant un immeuble non loin de l'hôpital et Cox les fit entrer. Antoine découvrit alors son logement, un petit appartement sobre et peu décoré. Chaque pièce possédait le strict minimum de meubles, qui étaient cependant tous agencés de façon peu commune. Cox demanda au jeune homme :

« Tu veux boire ou manger quelque chose Antoine ?

- Non merci monsieur, j'ai ce qu'il faut.

- D'accord. Bon, on va aller dormir, mais demain c'est le grand jour. On va s'occuper du cas de Montazac.

- Dites, j'aimerais aller au mariage de Vanessa. C'est une des seules qui ne me ment pas et m'a aidé ici.

- Pas de problème, il faudra juste faire attention à toi, il y aura beaucoup d'invités.

- Oui je ferais attention.

- Bien. Bon, Antoine, avec Hayley vous pouvez prendre ma chambre. Ça te fera du bien de dormir dans un lit, et entre Hayley, Juan et moi, c'est avec elle que dormir sera le moins bizarre vu les différences d'âge.»

Hayley éclata de rire :

« C'est vrai que ça serait carrément strange si un gamin comme Antoine dormait avec un vieux chauve comme vous doc !

- Hayley, rétorqua Juan, ty est chauve aussi yé té rappelle.

- Ouais mais chuis pas vieille moi !

- Bref, coupa le docteur, on va se reposer et demain : flingue, Donatien.

- Oulah professeur, s'enquit Juan, c'est pas votre yenre de faire cé yenre dé plan normalément !

- Oui mais bon, pour le coup je préfère suivre tes idées. Flingue, Donatien.

- Ah mais c'est pas qué ça me plait pas, yé souis youste sourpris.»

Antoine restait silencieux une grande partie du temps, observant la dynamique amusante qui existait entre les trois et leurs petites attaques mutuelles incessantes mais jamais bien méchantes. Définitivement, ils étaient bien loin de cette image de vilains machiavéliques que tout le monde leur donnait. Ils avaient même au contraire l'être des bras cassés sans aucune idée de ce qui allait arriver et naviguant à vue. Le contraste était important, mais plaisait cependant à Antoine, qui avait appréhendé l'idée de se retrouver à intégrer une équipe bien plus efficace et entraînée que lui. En réalité, il se retrouvait avec des êtres humains, sympathiques et faillibles. Rien d'étonnant, mais il est facile de se donner une image caricaturale de ceux qu'on craint lorsqu'on ne sait pas ce à quoi ils pensent.

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