Chapitre 5

Résumé des chapitres précédents

Lili apprenti herboriste à Gradiska, a un secret : Il est lié avec le dragon Vandel qui l'a aidé quand la ville a été attaquée par des chiens des enfers.

Lili, après avoir accepté le lien, bénéficie de puissants pouvoirs qui lui ont permis de combattre les chiens démoniques qui attaquaient son village. Lui s'est révélé curieusement courageux.

Les autorités décident de le transférer à l'académie des hauts Dragons pour le protéger et comprendre l'étrange phénomène.

Après un long voyage en carrosse, il réalise qu'il n'est pas sûr d'avoir envie de rejoindre l'académie, surtout qu'il n'entend plus la voix dans sa tête et il n'a même pas vraiment eu le temps de faire ses adieux à sa famille.


***

─ Suis moi, le directeur de l'école nous attend pour ton inscription.

Je me dépêche d'avancer, heureux de me dégourdir les jambes et surtout d'échapper au regard des élèves qui ont tous convergé vers moi ou peut être vers mon accompagnateur ?

L'altitude me dérange, j'ai l'impression d'avoir les oreilles bouchées et d'entendre des murmures étouffés. Je presse mon nez, souffle pour décompresser, en vain.

Une sonnerie retentit, comme à l'école du district Aul que j'ai quitté l'an dernier pour me consacrer à l'herboristerie chez ma tante. J'avoue que l'ambiance scolaire m'avait manqué et un espoir inattendu m'étreint.

─ C'est la fin de la journée pour les étudiants. Tu vas vite trouver ton rythme dans cette école, pour ma part j'y ai passé mes meilleures années, s'enthousiasme l'officier nostalgique.

─ Vous faites quoi maintenant ?

Il est temps de poser la question alors que nous avons fait huit heures de trajet ensemble. Il lève un sourcil étonné avec un rictus et accélère le pas tout en daignant répondre :

─ Je dirige la garde des Arches.

De surprise, je pile.

─ Vous êtes quelqu'un d'important ?

─ Je l'espère. Je suis le patron de tous les chevaliers de la garde, cette attaque était bien intrigante et ...

Mon exclamation est toute théorique car je sais parfaitement qu'il est un des hommes les plus importants de notre monde. Il dirige toute l'unité d'élite des chevaliers. Je suppose surtout pour les jeunes apprentis sorciers car il sera leur futur patron un jour s'il accepte de les prendre dans son unité d'élite.

Pourquoi un homme si important a perdu du temps pour mon transfert ? Cela n'a pas de sens.

─ Et je vous ai convaincu ou vous croyez à une escroquerie ?

─ Comment nier les faits ? Je suis convaincu bien sur et tu as ta place dans cette académie.

Il ne pouvait pas me le dire plus tôt pour me rassurer ? J'ai l'impression que mon cœur a fait un looping de soulagement, rassénéré par ces quelques mots réconfortants.

Drôle d'école ! L'intérieur est plus majestueux que l'hôtel du commerce de Gradiska, notre seul bâtiment officiel.

J'ai l'impression de rentrer dans le palais royal tellement tout est classe. Je n'avais jamais vu autant de décorations somptueuses avec des escaliers ouvragés, des sculptures et des tableaux. Même le sol est fait d'une belle pierre blanche polie.

─ Lève la tête tu vas tomber ! se moque Alazard. C'est du marbre c'est beau hein ?

Je m'exécute et me tord désormais le cou à détailler la hauteur sous plafond, sans doute magique puisqu'on n'en distingue pas le haut.

Nous passons devant quelques personnes, la plupart me fixe curieux, salue respectueusement Alazard.

Il frappe à la double porte d'un bureau et rentre dans la foulée sans attendre de réponse.

Un homme vêtu de noir, aux cheveux gris est assis à son bureau. Une tasse de thé fume sur le côté et les piles de dossiers qui encombrent l'espace semblent sur le point de se casser la figure.

Plusieurs hommes en uniformes noirs avec des longues blouses noires lui font face et c'est la soupe à la grimace il me semble. Les regards qu'ils me jettent sont loin d'être bienveillant.

─ Alazard nous vous attendions la route a été bonne ? s'exclame celui qui est assis.

─ Très bonne, j'ai apprécié de voir les élèves, c'est bien ils ont fait des progrès. Il n'est jamais trop tôt pour qu'ils s'entrainent.

Ils parlent quelques instants des progrès des élèves et un qui a le nez crochu semble satisfait des compliments.

Le colonel s'est rapproché de moi et pose ma main sur mon épaule.

─ Je vous présente l'énigme Lili Maner qui aurait déjà un lien avec le dragon Vandel.

Allons bon, l'énigme ! Mais c'est quoi cette présentation ? Je ne suis pas une énigme !

J'allais protester, mais je me suis fait couper l'herbe sous le pied.

─ Facile à dire ça ! C'est probablement une vaste fumisterie ! tonne celui qui était mielleux à l'instant.

Il me fixe avec des yeux qui m'aurait tué s'il avait des sabres à la place.

Il ne m'aime pas lui !

─ D'après Lili, Vandel est dans son processus de regenescence. Donc inutile de lui demander de prouver ses dires en appelant son dragon.

Les deux hommes se font face, visiblement il y a des vieilles hostilités dans l'air.

─ Alazard ! Mastrol ! Nous avons un jeune élève avec nous. La pierre a parlé ?

Alazard hoche la tête alors que l'autre renifle, dégouté. Le directeur de l'école me fixe en buvant une gorgée, sa tasse reste appuyée contre ses lèvres.

J'ai renoncé à m'exprimer et paniqué, j'insiste pour joindre mentalement Vandel. Il me lâche un bref :

Tu es ... sécurité

─ Je peux témoigner de ce que j'ai vu à Gradiska, insiste Alazard. La ville a été victime d'une attaque massive inédites ! Nous avons déjà vu des attaques organisées de plus d'une dizaine de démons. Là nous parlons d'une centaine. Pourquoi attaqué ce village qui n'a aucun intérêt stratégique ?

Il poursuit son lais en s'éloignant de moi et en faisant les cent pas, il est obligé de slalomer entre les professeurs.

C'est ce jeune homme qui a aidé à repousser l'attaque et qui a sauvé le sorcier Marlin et son dragon.

Un autre allait protester mais il lève le bras pour lui intimer l'odre de le laisser poursuivre.

Faites-moi confiance bon sang, je me suis déplacé moi et j'ai enquêté sur place. Je vous ai emmené les témoignages recueillis. Il a sécurité une zone à lui seul pendant que d'autres sorciers se sont battus à d'autres point de la ville. Nous n'avions que quatre sorcier là-bas et ils ont cru que l'apocalyspse leur ai tombé dessus. Nos ennemis sont à un tournant car attaquer en meute va nous poser un probléme inédit.

─ Je ne nie pas votre témoignage colonel, mais il n'a pas étudié et il est trop âgé, jamais il ne pourra devenir un sorcier fiable, proteste un autre homme.

─ Professeur Larius, nous avons déjà eu cette conversation. Le jeune Lili va rejoindre l'école et il sera admis en classe d'essai cette année. Au moins ici il sera en sécurité ! rouspète le Directeur qui se tourne vers moi.

Nous manquons à tous nos devoirs Lili, je me présente, je suis le professeur Felidor le directeur de l'école et voici mes collègues, les professeurs Mastrol, qui s'occupe des sorciers de première année lié à un dragon. Larius et Delemer s'occupent eux des étudiants qui arrivent à l'académie.

─ Il va nous faire perdre notre temps je le crains ! Cela n'a aucun sens ! Jamais un dragon n'aurait choisi un jeune non préparé et un jeune que la pierre de lune a rejeté. Il n'a pas suivi nos cours il n'aura aucune chance, insiste un professeur avec un bandeau sur un œil, tassé dans son fauteuil.

─ Professeur Pepin, justement ! Lili voici le professeur principal des élèves qui ont fini leur premier cycle et qui sont en attente d'un dragon. Il sera ton professeur principal.

─ Mais ce jeune homme n'a jamais suivi un cours à l'académie. Il lui manque les deux années préparatoires, c'est juste impossible. Jamais il ne pourra rattraper un retard, insiste celui qui a une dent contre moi.

J'avoue qu'ils me fichent la frousse et je ne songe qu'à faire demi-tour pour rentrer chez moi. J'ai une furieuse envie de retrouver ma vie d'avant à l'herboristerie.

─ On dirait que ce pauvre Vandel s'est trompé dans son casting. Il est ridicule d'imaginer que ce grand dragon du passé ait pu tomber si bas. Surtout que nombres de sorciers l'ont appelé en vain, ricane Larius.

Ça ce n'est pas sympa !

─ Il est bien chétif pas le profil d'un combattant ! insiste un autre.

─ Il pourrait directement être recruté parmi les officiers de la chevalerie tranche Alazard et il a déjà sa place. Je souhaite juste qu'il passe deux années à l'académie le temps que Vandel le rejoigne.

Le silence se fait et tous sont surpris.

Vous le croyez vraiment ? demande Mastrol.

Il hoche la tête ;

Dire que vous avez refusez des élèves prometteurs et que lui vous le prenez facilement. C'est une honte ! je me demande si vous méritez encore votre titre ;

Messieurs murmure le Directeur.

Je voudrais protester car je ne suis pas sur d'avoir envie de rejoindre l'ordre des combattants plus tard.

Le carrosse est toujours dans la cour et il est peut être possible de leur demande d'envisager un demi-tour.

Le directeur approuve satisfait et reprend ses présentations. Il me désigne un professeur en uniforme noir.

─ Le professeur Mastrol s'occupe des élèves qui ont un dragon. Quand ton dragon sera là tu rejoindras leur rang.

─ S'il arrive un jour, grince le même !

─ Bien sur cette conversation est confidentielle, tonne Alazard. N'est-ce pas Lili ?

Tous les autres professeurs se tassent sous son autorité.

Le directeur sonne et une femme arrive dans une grande robe noire elle me fait penser à tante Gertrude.

─ C'est madame Lagos notre intendante, elle va te fournir du matériel et t'installer.

Le directeur s'adresse à elle.

Je vous le confit pour l'aider au mieux. IL s'agit d'un élève en attente de son dragon.

─ Mais...

Il lève un sourcil et elle se ravise aussitôt.

─ Bien sur mon sieur le directeur, allons-y mon garçon.

Je sens que je n'ai pas fini les oppositions et ce maudit dragon est toujours silencieux.

Tu es la ? He ho ?

Le silence me fait écho.

Dire que j'ai ragé, pesté quand il me parlait, appelant le silence de mes vœux et maintenant il reste muet pile quand j'ai besoin de lui. Les paroles amères des professeurs sur les années que j'ai loupées me tintent dans les oreilles, je ne vais jamais y arriver.

La femme m'a conduit dans les étages et m'entraine dans une pièce rempli d'armoires. Elle a pris un sac de voyage et récupère des habits après m'avoir examiné un moment.

─ Je vous mets trois uniformes et trois survêtements. Plusieurs pulls, les nuits sont fraiches ici. Du petit linge. Pour les couleurs, ce sera du bleu turquoise, l'année des élèves du professeur Pepin.

Je hoche la tête ne sachant que dire, j'espère qu'ils ne vont pas envoyer la facture chez moi.

─ Ma tante ne pourra ...

─ Ne vous inquiétez pas de ça, s'il vous manque quelque chose venez me voir. Voici aussi un sac avec des cahiers et votre emploi du temps. Nous avons une autre Maner ici, votre sœur je crois ? Vous serez dans la même classe.

Je joue machinalement avec la poignée de la valise qu'elle m'a mis dans la main.

─ J'ai préparé votre lit dans la chambre sept, je vous y conduirais après un passage à l'infirmerie. Vous devez avoir faim est ce que vous voulez une collation ?

Elle me fait penser à ma tante quand elle nous ses listes de consignes à la manière d'une avalanche. Je réponds un peu au hasard.

De toute façon je n'ai pas faim et le ventre noué. Je ne me rappelle déjà plus le numéro de chambre qu'elle m'a donné.

Elle me fait signe de la suivre.

J'ai l'impression que ma petite vie tranquille a volé en éclat depuis le marché ou plutôt peut être depuis que je suis tombé dans cette crevasse.

La femme m'a laissé face l'a infirmière replète, dont les lunettes défient la gravité et pendent sur le bout de son nez dangereusement proche du vide.

Il m'a fallu me mettre torse nu, elle m'examine et prend ma tension tout en posant une longue série de question farfelue.

─ Est-ce que j'aime les fraises ? Est-ce que j'ai peur du noir ?

Elle m'examine, palpe ma peau sans une trace.

─ Vous dites que vous avez combattu il y a deux jours ?

─ Ouuuuiii.

Mon ton est hésitant, elle est si dubitative qu'elle me fait douter.

─ Vous n'avez pas une blessure, votre peau est parfaite et vous êtes en pleine forme !

─ J'ai pourtant été mordu par un chien démonique et j'ai eu des griffures.

Je cherche des cicatrices sur mon bras, je me rappelle la douleur et avoir eu peur d'être infecté, je n'ai pas une marque.

Pendant que je me palpe étonné, je vois qu'elle fixe mes doigts fin.

─ Des mains délicates, difficile d'imaginer que vous pourrez tenir une épée ou un dragon. Sinon vous êtes en parfaite santé, rien à dire.

L'intendante a réapparu et me fait signe de la suivre :

─ Je vais vous conduire à votre chambre. J'ai oublié de vous préciser que votre sac le matériel de vol vous sera fourni quand nous verrons votre dragon.

Son ton indique clairement qu'elle n'y croit pas.

Bienvenu au club !

─ Les cours commencent demain matin et il faudra vous appliquer et mettre les bouchées double.

Le sol de marbre est remplacé par des parquets de bois qui craquent sous les pas.

─ Pour vous repérer c'est simple ! Il y a un étage par niveaux et vous avez été affecté au troisième étage. D'un côté, les élites ceux qui ont leur dragon et de l'autre les espoirs. C'est là que vous serez pour l'instant.

L'autre aile du bâtiment au-delà de la grande cour d'honneur est pour les demoiselles et bien sûr interdiction d'y aller.

Au moins je ne tomberais pas sur Rose tout de suite !

Je remarque que du côté espoir, il y a des décors qui évoquent la recherche, des bibliothèques et des tableaux, les armures sont pour l'autre côté, là ou il y a ceux qui ont déjà leur dragon.

─ Est-ce que je peux aller voir ma sœur, Rose Maner ?

─ Vous la verrez au réfectoire, tout à l'heure.

Le couloir semble sans fin.

─ Vous serez avec quelques élèves qui comme vous n'ont PAS de lien avec un dragon.

Elle frappe sèchement à la porte d'une pièce avant de rentrer.

Je suis furieux par son insistance et ils vont me faire douter tous, alors que je n'ai rien demandé moi !

Ma mauvaise humeur crépite.

Il y avait un garçon roux avachi sur son lit qui fixe le plafond, sur le lit à côté, un autre à plat ventre avec un livre à la main, le dernier s'éloigne de la fenêtre, il tient des jumelles.

─ Messieurs, je vous présente Lili Maner un nouvel élève.

Je vous remercie de l'aider à s'installer et il aura cours avec vous demain.

Elle se tourne vers moi.

Ton lit est là-bas sous la fenêtre avec ton armoire à côté. Range tes affaires avant le diner.

Elle a tourné les talons en me laissant face à trois inconnus qui me dévisage alors que je me dirige vers le lit qu'elle m'a indiqué.

─ Tu es qui toi ? Comment ça se fait que tu arrives que maintenant ?

─ Mets ton uniforme pour le repas, on n'a pas le droit de se promener en tenue civile et cette tenue rose s'est original quand tu es arrivé j'ai cru que tu étais une fille.


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