Chapitre 3
Résumé des chapitres précédents
Lili est apprenti herboriste à Gradiska, il travaille pour sa tante avec trois de ses sœurs et deux garçons de son âge. On découvre la vie dure dans la petite ville frontalière protégée par les gardes et les sorciers dragonniers des attaques de chiens démoniques.
Lili a un secret qu'il cache depuis quelques semaines, il entend une voix dans sa tête avec laquelle il refuse de communiquer. L'intrus dans sa tête prétend être le dragon légendaire Vandel qui a vécu il y a des centaines d'années. C'est impossible surtout qu'il a été testé négatif à la possibilité d'avoir un lien avec un dragon. Cependant il a appris à accepter cette voix inconnue qui l'aide.
Il a conscience qu'il y a des mystères qui entourent la nuit ou il a eu son accident dans la montagne puisqu'il était tombé au fond de la crevasse.
Lili est au marché avec Lou-Ann comme tous les après-midi pour vendre les potions qu'ils ont fabriqué le matin.
***
Lili
Le calme revient oppressant, rompu par des craquements inquiétants. J'ai levé les yeux vers les gardes et ce n'est pas bon, les remparts sont vides, mais ils sont passés où bon sang ?
Le sorcier-dragonnier enchaine les loopings, à l'opposé de tout à l'heure quand il se laissait planer. Soudain le dragon crache du feu et se cabre avant de piquer vers le sol.
Qu'est-ce que cela veut dire ?
Les alarmes de la ville se mettent toutes à hurler en même temps. De temps à autre, une alarme sonne au loin et c'est déjà suffisamment inquiétant, là on dirait que toute la ville est attaquée.
Je suis mort de frousse à l'idée de faire face à une bête noire, vite il faut nous cacher.
Les filles se sont toujours moquées de mon caractère couard, ce n'est jamais moi qui vais inspecter la cave la nuit ou vérifier la ruelle derrière la maison.
À l'école, j'ai toujours écouté attentivement quand nous faisions des exercices de simulation pour nous cacher astucieusement et je refuse de les affronter parce que c'est de la folie. Un seul chien a la force de dix soldats et leur mâchoire cisaille un homme en quelques instants. Seuls les dragons peuvent les vaincre, heureusement qu'ils sont là ! loué soit le grand dragon des origines !
J'ai mon couteau en fer forgé sur moi, une maigre arme, destiné à récolter les plantes et je ne me vois pas l'utiliser pour un combat.
C'est la panique générale sur la place, tous les étals et les marchandises sont renversés au sol. Les habitants courent pour s'enfermer chez eux et les volets qu'on ferme claquent.
J'ai perdu Lou-Ann.
Il va falloir que tu trouves le courage en toi ! Ce n'est pas bon tu vas devoir invoquer ma force. Le problème c'est que cela va retarder encore ma venue et tu pourras encore plus râler que je n'existe pas.
Tout ce que tu veux, tant que je sauve ma soeur et ces gens.
Accepte notre lien que tu persistes à repousser ! tu récupéreras mes sens et tu pourras utiliser le feu.
Faisons vite, je dois retrouver ma sœur.
Accepte le lien !
J'accepte le lien ! Je l'accepte ! je l'accepte !
Du calme ! ricane la voix dans ma tête.
Des images m'assaillent. Je reconnais la caverne où j'avais chuté, un œuf noir trône dans un écrin de glace.
C'est moi.
Je revois des scènes de bataille, des sensations m'étreignent et les souvenirs défilent trop vite, je n'y comprends rien. Soudain il y a un arrêt sur image, je distingue un homme aux chevaux blancs avec mes yeux, un costaud qui n'a rien à voir avec moi.
J'ai très mal dans les côtes, le cœur lourd, j'ai l'impression de me sentir mourir et le souffle coup je m'écroule au sol.
Le lien est formé !
Je distingue chaque grain de poussière, je perçois à travers les murs...à travers les murs ?
Je me redresse haletant avec l'impression d'avoir été heurté par un troupeau de bisons laineux.
Si nous nous en sortons, j'aurais des problèmes avec les instances de la capitale, je n'en suis pas là et pour l'instant je découvre ma vue surpuissante.
Le sorcier-dragonnier est à terre et nous ne pourrons pas compter sur lui, il affronte des chiens noirs en nombre. Une centaine de chiens démoniques attaque la ville en même temps ce qui n'a aucun sens ! Gradiska est une petite ville côtière isolée et calme ou il ne se passe jamais rien. Même à la capitale ou sur les zones de combat près des mines de Darfan, jamais il n'y avait eu autant de monstres !
Je viens enfin de repérer Lou-Ann accroupie derrière notre stand, occupée à emballer les herbes et à ranger les pots dans la charrette.
─ Mais qu'est-ce que tu fais ? Tu n'as pas entendu les alarmes ?
─ Nos potions valent chers et elles seront utiles pour les blessés. Il faut les prendre avec nous.
─ Pas question, viens vite il faut aller nous cacher, ils vont bientôt refermer l'abri.
Le refuge du marché est juste en face de nous, j'attrape mon ainée et l'entraine de force. J'ai passé mon enfance, seul garçon au milieu de toutes ses filles qui me battaient à plate couture. Une fois, je ne voulais pas que Lou-Ann me coupe les cheveux. Elle m'avait trainé dans la salle de bain sans que je parvienne à résister, là, c'est moi qui l'entraine et je n'ai pas loupé son cri de surprise.
Une explosion retentit suivie d'une autre.
Les soldats se battent, mais une dizaine de silhouettes de chien approchent vers nous alors que les abris se referment déjà.
On va utiliser le feu, trempe ta lame dans un foyer et laisse-moi faire.
J'ai peur et je voudrais prévenir le dragon de ma lâcheté légendaire, qui fait sourire mes soeurs.
Tu vas y arriver, rétorque-t-il curieusement patient.
Lou-Ann hurle, le cri est perçant et fait reculer les trois démons qui nous entourent. Il n'y aucun danger de les confondre avec un chien ordinaire, à cause de leur taille démesurée, des yeux rouges effrayants et de leur écume verte qui coule de leur gueule.
J'ai sorti mon épée machinalement et quand un des chiens bondit sur nous je l'agite, en y mettant toute ma force.
J'ai réussi à lui entailler la patte et juste le temps de pousser Lou-Ann dans l'auberge.
─ Reste cachée, je reviens te chercher dès que possible !
─ Mais où est-ce que tu ...
Il te faut une flamme et je pourrais t'aider !
Je cours jusqu'à la forge, un lieu que je connais bien, pour avoir dû souvent y aller pour soigner les douleurs lombaires du forgeron. Le feu brule vaillamment, malgré l'établi cassé en deux et l'homme est acculé par deux chiens démons.
Mets vite ta lame dans le feu, avec ta main fait-moi confiance, tu ne risques rien.
Mais ...comment ?
Mets ta lame dans le feu et fais-moi confiance !
J'ai obéi, hypnotisé par sa voix et la peur. J'ai plongé ma main et mon épée dans le feu de la forge, alors que l'un des chiens s'approche de moi menaçant. L'autre tourne autour du forgeron qui brandit sa hache. Ceux qui étaient sur la place semblent m'avoir suivi, au moins ils n'attaqueront pas Lou-Ann.
Je redoutais de souffrir, il n'en est rien. Le feu est chaud, doux, agréable sous mes doigts, léger, et bienfaiteur. Ma lame est en train de devenir blanche, éclatante de lumière.
C'est bon, le feu a rejoint ton épée, tu peux combattre.
Je sors ma lame du feu, admire ma main intacte alors qu'elle sort d'un brasier et d'un coup sec tranche la tête du chien démon qui m'avait rejoint.
Le forgeron est en difficulté, et je cours l'aider en découpant en deux la bête qui l'avait pris par l'épaule. Il est gravement blessé, son bras est perdu.
Cautérise la plaie avec ta lame, qu'il ferme les yeux, ta magie n'est pas faite pour les humains !
Je fais part de mon intention au pauvre blessé qui halète. Il s'exécute en fronçant les sourcils, agité et gémissant. Je regarde la lame sans éprouver d'inconfort, la lumière est douce.
Tu es devenu un sorcier-dragonnier il y a trois chiens des enfers dehors ce serait bien que tu te dépêches.
─ Comment as-tu fait petit ? Je te reconnais...souffle le forgeron.
Il écarquille les yeux, semble hagard.
Je lui adresse un signe d'adieu avant de foncer dehors. Il y a encore un monstre à la gueule menaçante dehors et mon épée l'incommode. Je fonce dans le tas, regrettant de ne pas avoir suivi des cours de combat.
Les élèves qui sont recrutés pour apprendre à devenir des sorciers dragonniers s'entrainent au combat, moi je sais faire des potions et reconnaitre la clématite et la cochenille, cela ne m'aide vraiment pas là.
J'ai réussi à effleurer le museau du chien. Un autre surgit dans mon dos et m'attrape le bras qu'il mord. Je le repousse en sanglotant.
J'ai horriblement mal et il me semble que je sens déjà les germes de l'infection se répandre en moi.
Je fais des moulinets guère efficace avec les bras et coupe un des chiens en deux. J'ai encore coupé une patte à un autre animal. Des cris plus loin me poussent à me bouger, un groupe de personne est acculé et l'animal dévore un vieil homme sous le regard impuissant des autres.
Vite, je m'interpose et réussi à tuer l'animal.
J'ai su que je pouvais le faire comme on sait qu'on peut marcher. Des savoirs inattendus envahissent mon esprit. C'est comme si on m'expliquait en accéléré les techniques de combat et c'est vraiment étrange.
Les gens m'entourent et veulent me remercier, mais Vandel hurle dans ma tête.
Va aider le dragon et son sorcier ! Ils sont en difficulté !
J'ai sauté en l'air pour fuir les commerçants qui voulaient m'enlacer. Impossible de louper leurs cris admiratifs, leurs ébahissements. Des bruits de pas dans mon dos, de sabres qui frappent contre des boucliers me confirment que les soldats arrivent pour les aider, enfin.
Le sorcier est presque enseveli sous une vingtaine de créatures noires qui tentent de le dévorer et il lutte de moins en moins. Le dragon est allongé au sol, évanoui, visiblement avec les ailes cassées. Je me dépêche d'activer mon feu et repousse quelques chiens.
Va apposer tes mains sur les ailes du dragon, je vais le soigner.
Je n'avais jamais approché un dragon de ma vie, les rares que j'ai aperçu étaient dans les cieux inaccessibles. Ses ailes sont immenses, mais ce qui m'inquiète ce sont les yeux qui me fixent et les dents plus grosses que ma main.
Je ne sais pas si soudain le courage a enfin daigné jaillir dans mes veines ou c'est parce qu'il a l'air mal en point, les yeux sont presque éteints et des larmes sans doute de douleur perlent.
J'ai réussi à m'approcher. La texture de sa peau est épaisse, rugueuse. Il écarquille les yeux quand je m'approche et flanque bien plus la frousse que les chiens des enfers.
─ Je vais te soigner, promis, fais-moi confiance.
Il hoche la tête.
Mes paumes émettent des rayons orangers qui semblent lui faire du bien. Il agite ses ailes précautionneusement et s'élève au-dessus du sol après avoir attrapé le sorcier délicatement dans sa gueule.
J'allais protester mais la voix en moi intervient.
Il va le mettre à l'abri.
J'ai tué encore deux chiens démons, épaulé enfin par les soldats. Nous baignons dans le sang et la boue quand enfin les bêtes enragées abandonnent le combat, toutes au même moment et repartant en direction des ténèbres. Moi qui n'avais jamais combattu et jamais affronté de chiens des enfers pour une première j'ai été gâté.
Je vacille sur mes jambes n'osant croire que c'est enfin fini. Je soupire de soulagement en me penchant en deux épuisés par tout ce que je viens de vivre.
Les soldats m'entourant ébahis.
─ Qui es-tu ?
─ Je dois retrouver ma soeur, désolé.
Je rengaine mon épée qui a cessé de briller et repart en courant vers le marché, escorté par les soldats
Lou-Ann me serre dans ses bras quand j'arrive.
─ Mais tu as été incroyable Lili qu'est-ce qu'il s'est passé ? Je n'en revenais pas, tu semblais si fort, je ne sais pas ...
Un gros homme en uniforme s'interpose.
─ Je suis le capitaine du quartier et cette demoiselle a raison, vous nous avez tous sauvés et vous avez même sauvé le sorcier-dragonnier. Qui êtes-vous jeune homme ?
─ Il m'a sauvé aussi fait le forgeron qui arrive avec son bras coupé. Je le connais, il est herboriste sur le marché mais c'est à n'y rien comprendre car il avait le pouvoir des dragons.
Lou-Ann m'agrippe et prend la parole courageusement.
─ Non, c'est faux, mon petit frère n'a pas de pouvoir, il a été testé. Il est apprenti herboriste. Nous allons rentrer chez nous, il faut que nous retrouvions notre famille.
─ Donnez-moi vos noms et votre adresse, je veux voir vos pass, exige le capitaine.
─ Lou-Ann Maner et Lili Maner, enfants de Gertrude Maner, nous vivons rue de la guilde des plantes.
─ Très bien nous allons prévenir les autorités, il va falloir comprendre ce qui a pu se passer aujourd'hui.
Sur ces mots, nous avons enfin quitté le marché et courons silencieux tous les deux, dans les rues saccagées.
Chez nous, c'est la désolation. La vitrine de la boutique a explosé. Notre maison parme, dont ma famille était si fière, est éventrée, toute la façade est noircie et c'est impressionnant il n'y a plus de toit et il manque un étage. Pile celui où il y avait ma chambre.
Je n'ai pas le temps de réagir, car la porte s'ouvre et ils sortent tous en courant pour nous enlacer. ─ Vous êtes vivants ! Vous êtes vivants ! ne cesse de geindre tante Gertrude. Vous voilà tous les deux, j'ai eu tellement peur.
Ils sont tous là, Fara pleure. Tom et se mère sont là aussi.
─ Comment va Paulus ? je demande.
─ Ils vont bien.
Je réalise que la voix en moi s'est tu.
Vandel ?
Dire que toute cette année j'ai tellement râlé quand il intervenait. Je suppose qu'il a besoin de se reposer ou alors j'ai rêvé et je suis guéri ou ...
Je suis là !
Bon je suis content et merci de ton aide.
Ne me remercie pas, car je redoute que ce soit ma présence qui est déclenchée tout ça ! Tu vas avoir des ennuis, ils vont vite comprendre que tu n'es pas ordinaire je te conseille de leur dire la vérité.
Je n'ai plus un seul souvenir mes posters, ma carte du monde, l'unique portrait que j'avais de ma mère et ma lettre stipulant que je n'étais pas sélectionné comme détenteur de lien, tout a été emporté.
Le pire c'est que je suis obligé d'emprunter des affaires à Mandie, la seule qui a un gabarit menu équivalent au mien.
La peur m'assaille à rebours. Je viens d'affronter des chiens démoniques et je serais moi aussi un sorcier-dragonnier.
La nuit est tombée alors que les patrouilles s'intensifient dans la ville. Les choses ont été très vite ensuite.
Le ciel est encombré, ils sont plus d'une centaine de sorciers dragonnier à patrouiller dans le ciel pour essayer de comprendre ce qu'il s'est passé.
Tante Gertrude râle déjà après les sorciers-dragonniers et leur mesure à la noix alors que j'enfourne une énorme portion de brioche.
Ils ont mis la ville sous blocus militaire avec un avantage immédiat pour moi, j'ai pu faire une grasse matinée.
Tante Gertrude qui tentait de nettoyer la boutique revient les joues rosacées, le souffle court, visiblement fâché, accompagnée de soldats et de plusieurs sorciers aux uniformes bardés de médailles.
─ Bonjour, nous voulons parler à Lili Maner ?
─ Je suis là, je marmonne en me dépêchant d'avaler ma brioche, gêné.
Ils détaillent mon survêtement rose, mes joues rebondies et je me sens obligé de me justifier.
─ La tenue, c'est un emprunt, je n'ai plus rien car les chiens des enfers ont fait exploser ma chambre.
─ Tu peux nous expliquer ce qu'il s'est passé ?
J'ai déjà tout expliqué à ma famille ce matin et tata Gertrude est venu m'enlacer comme soucieuse de faire corps avec moi.
─ Je sais que c'est impossible, mais je suis lié à un dragon.
Plusieurs étaient sur le point de protester, celui qui est le chef, un regard acier et des cheveux en brosse lève la main.
─ Donc un lien ? Pourquoi n'as-tu pas contacté les autorités ?
─ Je n'y croyais pas moi-même, je pensais avoir un problème, surtout que ce dragon serait Vandel.
─ Tu n'y croyais pas et maintenant tu y crois ?
─ Il m'a guidé hier et nous avons noué notre lien. Je sais désormais que c'est vrai. Vous ne le verrez pas, car il est en pleine création et le fait qu'il m'ait aidé à retarder son arrivé.
─ Je vois donc tu serais un sorcier ? Tu as été testé ?
─ Je suis négatif, mais Vandel affirme qu'il l'a fait exprès.
─ Donc si je te reteste maintenant, je devrais pouvoir vérifier tes dires ?
─ Je crois oui ?
─ Il ne te guide pas en ce moment ?
─ Non, il est silencieux. Jamais là quand on a besoin de lui !
─ Il est avec toi depuis combien de temps ?
─ Depuis plusieurs semaines, mais je le rejetais et refusait de croire ses dires.
Je reconnais la pierre qu'ils apportent. J'en ai déjà vue une le jour du test pour mes treize ans. Elle est censée se mettre à briller en présence d'un individu appelé à devenir un sorcier. Je me rappelle mon chagrin face à une pierre qui est restée désespérément terne. Elle n'a brillé que pour Rose à l'école du district Aul de Gradiska.
La pierre brille de mille feux quand ils l'apportent, sans doute à cause d'eux.
─ Qu'est-ce que ça veut dire ? demande Tante Gertrude.
─ C'est toi qu'ils veulent, nous en sommes presque sûrs et nous allons te mettre à l'abri, marmonne le colonel sorcier qui semble considérer le test comme concluant.
Je voudrais intervenir mais il poursuit déjà.
─ Votre fils va partir pour l'académie des hauts dragons et c'est à effet immédiat. Un carrosse volant va arriver.
À peine a-t-il terminé sa phrase que des grandes roues blanches atterrissent massivement devant la maison en écrasant un luminaire.
─ Attention à ma boutique rouspète la tante.
Je n'avais jamais vu ce genre de moyen de transport qui permet de rejoindre la capitale.
─ Il n'ira pas ! Lili est doué pour faire les potions, son destin est d'être un bon herboriste, tranche ma tante.
─ Rassemble tes affaires, tu pars maintenant, ordonne le colonel qui n'a pas l'air d'avoir peur de ma tante menaçante.
C'est la première fois que je croise quelqu'un capable de l'affronter et c'est si étonnant.
Je me suis décidé d'un coup, comprenant que c'est à moi de décider.
─ Je pense qu'il vaut mieux que j'y aille tata. Je dois comprendre ce qu'il m'arrive.
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