Chapitre 7: part 1

Lukas:

Ma tête me lançait, tout était insupportable. Ma bouche avait le gout du sang, tout me dégoutait, je m'insupportais. Tout se bousculait, je revivais chaque instant, chaque sensation, mon cœur allait si vite qu'il était clair qu'il ne pourrait pas garder ce rythme longtemps. Elle était venue, encore une fois c'était elle, tout se ramenait toujours à elle de toute façon.

Le destin me ramenait toujours de son côté, mais la blessure n'en était que plus purulente à chaque fois. Son rejet frappait un corps déjà bien trop abimé. Je voulais une pause, un simple instant qui me permettrait de reprendre mon souffle, de ne pas sentir l'horreur qu'avait subie mon corps.

Roxane, je ne demandais que ses bras autour de mon cou, son souffle contre ma nuque, ses lèvres contre ma peau. Je n'avais pas l'air d'en demander trop, mais c'était visiblement trop.

- Roxane t'aimera pour toujours, le jour où on la retrouvera les choses redeviendront normales. Pourtant, j'ai peur que Roxane soit morte....

Sa voix était si douce, mais elle trahissait un mal plus profond, quelque chose que je ne lui connaissais pas. Ses mots se brisaient en sortant de sa bouche et ils m'atteignaient comme un tir à bout portant. Je saignais à cause d'elle, mais bizarrement, elle saignait tout autant. Quelque chose avait changé, sa voix n'était plus aussi assurée, j'entendais ses sanglots.

Je ne savais pas depuis combien de temps j'étais dans cette maudite infirmerie, je n'avais pas non plus compté le nombre de fois où j'avais perdu connaissance où ils m'avaient une fois de plus « réanimé » à croire que le royaume de la mort me voulait beaucoup trop de son côté.

Malgré tout ça, j'étais convaincu d'une chose, Roxane avait été alitée à côté de moi tout du long. Même si je ne la voyais pas, je sentais sa présence.

- Roxane... Tu dois tout me dire...

La voix de Bastien retentissait dans toute l'infirmerie. Il essayait de le cacher, mais il était en colère, ce mec détestait ne pas comprendre la situation. Surtout qu'avec Roxane, on ne comprenait jamais rien.

Bastien était un bon mec, prêt à aider ses amis jusqu'au bout, mais Roxane ne lui en laissait pas l'occasion. Elle ne laissait aucun de nous agir ou même intervenir, elle cachait tant de chose. On devait rester sur le côté à la voir se battre seule contre quelque chose dont nous n'avions pas idée, Bastien ne voulait plus le tolérer.

Ils ne savaient pas que je les entendais, d'ailleurs, j'avais moi-même l'intime peur de rêver tout cela.

- Je ne sais pas par où commencer...

Roxane était devenue pro en mensonge, mais Bastien n'était pas dupe.

- Arrête ! Tu sais exactement

- Tout ça c'est sa faute ! S'effondra-t-elle en pleurs

Mon cœur bondit, je voulais courir vers elle, la prendre dans mes bras et lui promettre le monde

- La faute de Lukas ? Demanda Bastien

- Quoi ? Non ! La faute d'Asmodée...

Rien que la prononciation de ce nom créait chez moi une horrible douleur, il m'avait causé tant de tourments, mes nuits étaient marquées par son empreinte.

- J'ai... j'ai appris des choses sur Asmodée... Enfin... j'ai revu mon père...

- Pardon ? S'exclama Bastien

Elle pleurait, elle reniflait, les mots étaient trop durs à sortir.

- Mon père... Il n'est pas qui je pensais...

- Il n'est pas mort ?

Aucune parole ne s'envola dans les airs mais les bruits de ses sanglots étaient clairs

- Merde ! Cria Bastien en frappant un mur. Ne me dit pas que ??? Asmodée est ton père ?

Elle partit dans un fou rire, le genre pas du tout drôle mais totalement nerveux

- Non....

J'entendis le souffle soulagé de Bastien

- C'est mon grand-père. Dit-elle toujours en rigolant

Puis un horrible silence s'installa. J'étais trop fatigué pour vraiment assimiler ses mots

- Depuis quand le sais-tu ?

- Lorsque Lukas n'était pas lui-même, j'ai attenté à sa vie et à la mienne. C'était trop pour Asmodée, il a dû rapatrier son âme vers son « corps », je me suis accrochée et la mienne est partie avec lui. Le but de tout ça... c'était de ramener Lukas avec moi.

Ses pleurs ponctuaient ses mots, le pire n'avait pas encore été dit.

- Et que s'est-il passé là-bas ? Demanda Bastien la voix tremblante

- J'ai été séparé de l'âme d'Asmodée, elle est allée rejoindre le corps et moi... bien je n'avais pas de corps là-bas. J'ai erré sous ma forme charnelle, et je me suis faite kidnappée, j'ai eu si peur...

- T'ont-ils... fait du mal ?

Bastien se contenait, il en voulait à la terre entière c'était tout à fait perceptible dans sa voix. J'étais aussi choqué, énervé contre tout, mais je n'avais tout simplement pas la force de me lever et de crier aux injustices qui jonchaient nos vies.

- Ils ne m'ont pas... touché si c'est ce que tu veux savoir... J'ai presque été bien traité dans un sens... Mon père les avait engagés pour me trouver... avant mon grand-père. Si tu savais tout le dégoût que j'ai ressenti en voyant mon père. Ce n'est pas ce que je voulais ! J'étais tellement fière de lui, et puis... j'ai découvert la vérité... Je me suis sentie sale, je voulais tout fuir. Oublier ce que je venais d'apprendre, faire comme si Ilan et ma mère ne m'avaient pas menti. Je voulais seulement me souvenir de mon père comme d'un soldat mort brillamment pour une guerre injuste. Mais....

Un bruit retentit, Bastien la serrait sûrement dans ses bras

- Mon père n'est pas héros... Ce n'est même pas un humain... Il a pris le corps d'un homme pour venir sur Terre, il a mis ma mère enceinte, deux fois. Et quand Asmodée l'a appelé, il est parti, créant avec son départ, l'image de Vincent Forman, un soldat respectable. Alors qu'il en était loin... Qu'est-ce que ça fait de moi au juste !!!

La détresse abreuvait ses mots, je n'avais jamais idolâtré ma famille et pourtant ils m'avaient fait souffrir. Je n'arrivais pas à concevoir ce qu'elle avait ressenti, un père qui n'avait rien du héros, un frère qui avait menti pour la protéger et une mère qui ne lui avait jamais dit la vérité malgré toute sa peine.

Roxane était forte, mais elle ne restait qu'une jeune fille voulant rendre sa famille fière, une famille qui n'avait pas été honnête avec elle.

J'étais bien content de ne pas être à la place de Bastien, comment pouvait-on réagir à une nouvelle de ce type. Elle n'annonçait pas seulement que ses parents étaient des menteurs, non, ce qu'elle partageait, c'étaient bien plus. Cette filiation faisait d'elle... Je ne savais pas ce que cela faisait d'elle, personne ne le savait d'ailleurs.

Tout ce qui était au sujet des démons était tabou. Même les membres de l'élite n'étaient pas tous calé sur le sujet. En même temps, aucune Reine ne voulait que l'accord passé avec les Dieux ne soit trop ébruité, personne ne voulait donner son corps à une entité pour qu'elle vienne faire un tour sur Terre.

Les choses s'expliquaient dans un sens, Roxane n'était pas juste malchanceuse, si tout ça lui était arrivé c'était bien parce que du sang démoniaque coulait dans ses veines. Les déclinés n'avaient pas pu aspirer ses dons pour la seule et bonne raison, que personne ne les lui avaient donnée, son sang les produisait.

Qu'elle le veuille ou non, Roxane faisait en quelque sorte partis de ces Dieux qui jouaient avec nos vies. Sauf que Roxane n'appartenait pas aux gentils, au fond, ce n'était pas si surprenant que ça, personne n'aurait parié sur Roxane pour jouer les gentilles.

- Je... Je ne sais pas Roxane...

Les mots de Bastien s'évanouissaient aussitôt qu'ils sortaient de sa bouche, il parlait à voix basse

- Je devais partir.... Je n'avais pas le choix, je ne sais rien de moi au fond...

- Ce n'est pas tout n'est-ce pas ? Tu ne me dis pas tout... La voix de Bastien feintait une certaine assurance

Je respirais au rythme de leur dialogue, je ne voulais pas en perdre une seconde. Elle ne me parlait plus, elle ne m'aimait plus et considérait Roxane comme morte. Si elle ne voulait pas me donner les informations directement, je devais faire de mon mieux pour ne pas perdre le fils de leurs mots, pour rester conscient assez longtemps. J'avais besoin de percer le mystère qui l'entourait depuis tout ce temps, savoir comme tout cela avait pu arriver si vite.

- Bastien... Ne peux-tu pas te contenter de cela pour l'instant ?

- Je suis désolé Roxane, mais ça suffit ! On va arrêter de jouer selon tes envies ! Lukas est dans un lit entre la vie et la mort ! Thibault ne veut plus voir personne depuis que tes dons l'ont laissé et Maëlys s'apprête à épouser le premier venu dans le seul but de ne plus nous voir. Tu peux être la fille de n'importe qui, mais tu nous, tu me dois la vérité ! J'en ai marre d'attendre comme un con la prochaine catastrophe ! Tu n'es pas responsable de tous nos maux mais si tu continues à te taire tu le deviendras !

Sa voix était douce, ce qui rendait sa colère d'autant plus douloureuse. Bastien était celui qui souffrait le plus de la culpabilité du survivant. Thibault avait perdu une jambe, j'étais mort, Maëlys avait tout perdu en un instant. Bastien, lui, s'en sortait le mieux et il s'en voulait terriblement pour ça. S'il avait pu il aurait pris tous nos stigmates sans sourciller.

- Je ne peux pas...

Roxane ne pleurait plus, la situation était pesante des deux côtés. Il fallait crever l'abcès avant que l'un d'entre nous ne soit irrécupérable.

- Arrête ! Hurla-t-il. Tu peux ! Tu l'as toujours pu ! Lorsque tu es revenu tu aurais pu me le dire, avoir assez confiance en moi pour te soutenir mais non, tu as préféré fuir et c'est ton choix. Mais si tu crois que je vais te laisser les tuer, nos amis, seulement parce que tu as peur de ce que tu es, tu te trompes. Tu n'es pas le centre de l'univers d'accord ! Alors tu vas arrêter ton cinéma et tu vas me dire ce qui s'est passé là-bas !

Il était fou, chaque mot était une balle tirée vers Roxane. Bastien ne loupait pas ses cibles, Roxane recevait tout en plein cœur. Je n'allais pas me plaindre, elle devait comprendre ce que nous ressentions, ce que l'on avait vécu tout ce temps.

- Bastien... Tu ne pourras plus oublier ce que je vais te dire... Je n'arrive toujours pas à dormir sans y penser, veux-tu t'infliger cela ? Demanda-t-elle

Je l'entendis crier. Leurs pas se rapprochaient de moi. Ils se tenaient rapidement sur le côté de mon lit,

Leurs regards fixés sur mon corps inerte.

- Lâche-moi ! S'exclama-t-elle

- Regarde-le ! Son cœur s'est arrêté de battre tellement de fois cette semaine que personne ne sait s'il va s'en sortir ! Fixe-le bien Roxane ! Lukas n'est plus le même depuis que tu es partie ! Alors tu vas arrêter ton cinéma et tu vas tout me dire !

Je voulais rire, Bastien était-il vraiment en train de s'énerver ? C'était autant gênant qu'inattendu.

- Lâche-moi ! Cria-t-elle plus fort

- Parle !

Je devais me réveiller, juste pour dire une connerie ou quelque chose qui les empêcherait de se battre. Bastien était à bout de nerfs et Roxane n'avait pas l'air de vouloir collaborer. Je voulais faire quelque chose, j'essayais de bouger les bras, mais rien à faire, j'étais prisonnier de mon propre corps.

J'entendais, je percevais le monde autour, mais j'étais incapable d'y participer. Il m'était impossible de crier, d'ouvrir les yeux ou même de sourire. Je ne voulais pas qu'ils s'entretuent, mais s'ils finissaient par partir, je me retrouverai de nouveau seul. Et c'était bien la chose qui me faisait le plus peur.

- J'ai passé un accord ! Finit-il par crier en frappant quelque chose, ou quelqu'un

- Pardon ?!

- Je ne pouvais pas ramener Lukas sans donner quelque chose en échange...

- Ne me dit pas que...

- Non ! S'énerva-t-elle. Je ne suis pas maman !

- Tu me rassures, souffla Bastien

- Selon Asmodée... Ilan n'est pas un bon héritier, incapable de faire du mal. C'est lui qu'il tourmentait au début, lorsque j'étais trop jeune, lorsqu'il ne connaissait pas mon existence. J'en déduis que c'est comme ça que monsieur Fraudi s'est retrouvé possédé, Asmodée surveillait Ilan de cette façon... Et quand il m'a vue... il a compris que son fils avait omit la naissance d'un deuxième enfant... Sauf que me surveiller ne suffisait plus, je devais être une bonne héritière, il a donc décidé de s'assurer de la suite... L'enfant qui serait amène de réaliser ses désirs, un enfant...

Ses mots restaient en suspens, comme si la suite était trop dure à prononcer

- Le deuxième enfant... plus violent, moins contrôlable, plus à même d'hériter des enfers ? Un enfant comme toi...

Le cheminement se faisait dans nos cerveaux. Ses accès de colères, sa facilité à tuer quelqu'un, on pensait tous à Eden, puis aux acolytes de Martin. Ce que l'on avait mis sur le compte de la présence d'Asmodée n'était peut-être pas seulement du à cela. Les dons Roxane pouvaient rapidement mener à la mort et son comportement était plus qu'instable.

- Un enfant comme moi... quelqu'un qui ne saurait pas se gérer, capable de tuer pour ses intérêts sans remords. Asmodée à visé sur moi, puisque selon lui, Ilan est bien trop réfléchi et pacifiste. Il veut que je devienne comme lui... rigola-t-elle tristement

- Mais... se racla la gorge Bastien. Tu n'es pas comme lui... comme eux...

Elle sourit et émit un petit bruit comme à chaque fois que ses pommettes se contractent

- Je ne sais plus... J'étais prête à tuer la Terre entière pour ramener Lukas... Je ne connais pas mes limites...

- Il le sait n'est-ce pas ? Que tu as peur de devenir comme lui ?

- Il pense que désormais... plus rien ne m'en empêche...

- Quoi ? Demanda Bastien complètement perdu

Moi, je comprenais où elle voulait en venir. J'avais été avec elle toutes ces fois où sa colère avait pris le dessus. Je l'avais accompagné chez les déclinés, je l'avais calmé, encouragée à ne pas devenir cette bête. Roxane attrapa ma main, ses petits doigts s'entremêlaient aux miens

- Selon Asmodée... Il était la seule chose qui pouvait m'empêcher de sombrer... Si Lukas restait, je n'allais pas succomber...

- Et tu voulais ramener Lukas chez les vivants... Pourquoi a-t-il accepté ?

- En échange de sa vie... De ma libération, je devais lui laisser ce qui avait le plus de valeur à mes yeux. Il me prenait la seule chose que celui lui aurait pu contrecarrer ses plans me concernant et en échange on pouvait partir...

- Non... chuchota Bastien pendant que son esprit comprenait enfin où elle voulait en venir

Elle posa ses lèvres sur mon front, c'était un baiser si doux et à la fois si triste. Elle cherchait seulement à ressentir ce qu'elle avait perdu.

- Quand tu t'es réveillée... Lukas était en vie, tu n'étais plus possédée... mais tu avais

- Perdue tout ce qui faisait de moi Roxane, sanglota-t-elle

Elle me lâcha et Bastien la prit dans ses bras. Le bruit de son pull contre sa chemise de patient en était la preuve auditive.

- Lorsque mes yeux se sont ouverts, je n'avais encore aucune idée de comment j'allais me sentir. J'ai ouvert les yeux et je l'ai vu, vivant. A ce moment précis, je pensais pouvoir vivre en sachant seulement qu'il était vivant...

- Mais ce ne fut pas le cas...

- Non... Il ne me restait rien, ce que je ressentais pour lui prenait tellement de place qu'au final je n'étais plus qu'une coquille vide. J'avais conscience de tout ce que j'avais perdu, j'avais gardé ma mémoire, chaque mots, chaque gestes ou baiser étaient gravé dans ma mémoire. Mais je ne ressentais plus rien, qu'un vide énorme qui grandissait chaque seconde un peu plus. Je ne pouvais pas rester, je n'avais pas la force de le voir alors que je n'étais plus capable de l'aimer. Ce vide m'asphyxiait, alors j'ai préféré partir. Asmodée ne pouvait pas vous faire de mal, je ne pouvais pas en faire, vous étiez en vie. On avait tous perdu beaucoup trop de choses dans cette affaire, il fallait cesser...

Je plongeais vers d'autres ténèbres, je coulais, m'enfonçais loin de tout. J'aurai dû être content, savoir que je n'étais pas le responsable, que je n'avais rien fait de mal. Mais je ne m'en sentais que plus mal. Roxane ne m'aimait plus, elle ne le pouvait plus alors que moi j'étais condamné à l'aimer.

Je n'avais aucun moyen de la reconquérir, rien. J'avais passé deux ans à me remettre en question, à être en colère contre le monde entier, à me détruire pour essayer de ressentir quelque chose de nouveau. Mais tout cela n'avait servi à rien, cette situation avait quelque chose de définitif.

Voulais-je me réveiller ? Avais-je seulement envie de me battre en sachant pertinemment que mon but était devenu inatteignable ?

Bastien avait enfin ses réponses, pourtant elles ne nous apportaient pas grand-chose. Appart créé de nouvelles inquiétudes, rien n'allait me sauver ou sauver les jambes de Thibault. Asmodée se moquait bien de nous, jouant avec nos vies comme avec des pantins.

- Que comptes-tu faire ? Lui demanda-t-elle

- Il n'y a rien à faire... Asmodée est un des démons supérieurs... Je vais devoir vivre avec cette épée de Damoclès...

- Tu n'es pas sérieuse ? Si tu ne fais rien tu vas finir par...

- Devenir exactement comme il le désire, je sais... Mais c'est comme ça, personne n'y peut rien... J'ai déjà pris mes précautions pour que l'on ne me permette pas d'achever le processus

- Tu as demandé à quelqu'un de te tuer ? S'étonna-t-il

- Oui, une fois de plus ma mort semble être la solution

- Si Asmodée ne l'a pas permis la première fois, tu penses vraiment que maintenant cela va être possible ?

- Un des termes de notre accord reposait sur le fait qu'il ne pouvait plus me contrôler, il me surveille. Je le sens partout, il me voit, il m'attend... Mais mon corps est le mien... Il pense que je suis trop faible pour mourir et il a raison. C'est pour ça que quelqu'un me tuera au moment voulu

- Qui ? Demanda Bastien

- Tu n'as pas besoin de le savoir, cette personne sait quoi faire et quand...

- Roxane ! Tu ne peux pas me demander de ne rien faire et d'attendre ta mort !

Elle frappa un mur du poing

- Bien sûr que si ! Lorsque tu as voulu savoir toute l'histoire, tu as accepté de porter ce fardeau avec moi ! On va reprendre nos vies et le jour où cela devra arriver cela arrivera c'est tout !

- Tu te fous de ma gueule ?

- J'ai peu de fois été aussi sérieuse tu sais...

- Qu'est-ce que tu vas faire pour Lukas ? Demanda-t-il

Personne ne parla pendant plusieurs minutes, je ne savais pas si je voulais savoir ce qu'elle avait prévu. J'étais déjà tellement perdu que je ne savais pas encore combien de temps j'allais tenir. Pourtant, j'avais toujours autant besoin d'elle, elle était la seule chose évidente dans ma vie.

- Il n'y a rien à faire... dit-elle simplement

- Roxane...

- C'est bon, je t'ai dit ce que tu voulais...

- Mais toi que veux-tu ?

Elle se mit tout bonnement à rire, ce n'était pas le rire clair et agréable qu'elle possédait normalement, celui-ci était plus sombre, enclin de fébrilité et de peur. Des bruits de pas se firent entendre et elle s'éloigna jusqu'à ce que je n'entende plus ses pieds. Bastien ne tarda pas à partir, je me retrouvais de nouveau seul, le silence ne tarda pas à raviver mes angoisses. Je me sentais assailli de tous les côtés.

Qu'allais-je bien pouvoir faire ? 



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