Chapitre 2: part 2
Lukas:
Je ne réagissais pas, je ne savais tout bonnement pas comment réagir. Je ne savais plus rien d'elle, deux ans c'était long, très long... Je la regardais avec le cœur au bout des lèvres mais avec un regard froid, l'alcool m'aidait c'était indéniable.
- Je ne fais pas les présentations, rigola Chloé fière d'elle
Roxane fuyait nos regards, elle fixait ses pieds, la voir était déstabilisant. Nous tous réunis était déstabilisant, nous n'avions plus grand-chose en commun à part notre désir de connaître le fin mot de l'histoire. La question me brulait les lèvres et j'étais convaincu qu'elle brulait aussi celles des autres, mais on resta muet.
Comme si tout cela n'était qu'un rêve, qu'un songe et que Roxane allait de nouveau disparaître, elle paressait si étrange, son visage n'avait plus rien de chaleureux ou de souriant. Chloé prit place au bout de la table en face de Thibault et Roxane s'assit à la dernière place de libre, en face de Bastien et à côté d'une Maëlys qui ne cachait pas le moins du monde son dédain. Bastien m'avait demandé de jouer le jeu, mais peut-être aurait-il du demandé cela à Maëlys.
Personne ne parlait, cela semblait amusé Chloé, le blanc qui s'installait nous confrontais avec notre passé. Chloé ne pouvait pas comprendre, elle c'était immiscé dans nos vies comme une vipère, si Roxane n'avait jamais eu de problèmes elle ne serait pas là, elle devait tout à Roxane. Elle n'était même pas celle que Thibault voulait à l'origine, tout ça était son royaume, mais au fond c'était comme avec Tiphaine et Aliénor, celle couronnée n'était pas celle qui le méritait.
Je ne disais rien, à quoi bon ? Ce n'était pas à moi de dire quelque chose, j'étais l'âme en peine, celle qui avait trouvé refuge dans les pires vices de l'humain.
- Ne me regardez pas comme ça...
Sa voix avait transpercé l'air et puis plus rien, c'était à la fois bref et puissant. Même sa voix avait changé, ou alors nous l'avions juste oublié. Elle non plus ne devait pas se sentir chez elle, elle n'avait jamais aimé l'Académie, c'était plus les gens qui l'habitaient qu'avant elle appréciait.
L'entrée fut servie, mais personne n'ouvrit sa bouche, j'étais presque un peu déçu, moi qui imaginais une soirée remplit de règlements de comptes c'était plutôt calme. Bastien fixait Roxane s'en était presque étrange, elle n'avait pas l'air de comprendre pourquoi il la regardait comme ça, mais moi si, il voulait vérifier, s'assurer qu'il n'avait pas attendu pour rien, que c'était bien elle et que tout allait reprendre de plus belle.
Bastien avait depuis longtemps nourri l'espoir de son retour, il voyait en Roxane la seule qui pourrait jamais l'aider.
- Arrête, lui dit-il au bout d'un moment
Son ton était assez sec pour ne pas permettre le doute. J'eus peur de voir Bastien s'effondrer, lui qui espérait tant de tout cela.
- Ne lui parle pas comme ça ! Haussa le ton Maëlys
Roxane se tourna vers son ancienne meilleure amie et resta silencieuse devant le regard accusateur de Maëlys
- On a été obligé de venir ici, alors tu vas arrêter de te prendre pour une princesse et tu vas parler. Tu as disparu comme une lâche, alors ne nous prend pas de haut veux-tu, nous on est resté !
La bouche de Roxane s'ouvrit, ses sourcils se froncèrent mais aucun mot de sortit. J'explosais alors de rire, s'il y avait bien une personne qui n'avait jamais eu de mal à parler c'était bien Roxane et d'un coup, elle était devenue muette. Maëlys me regarda interrogée
- Ça ne sert à rien, vous voyiez bien qu'elle ne dira rien...
Roxane me trucidait du regard mais bizarrement cela ne me fit rien. Je sortis de ma poche une cigarette que j'allumais, j'avais bien besoin de ça.
- Qu'est-ce que tu fais ! Me réprimanda Roxane
Je levais les yeux vers elle
- Oh bah ça alors, la demoiselle a décidé de parler... Malheureusement, tu ne peux plus rien faire contre ma consommation de cigarettes, deux ans d'addiction ça laisse des traces
Je crachais la fumée en sa direction, son visage rougie, non parce qu'elle était séduite mais plus d'énervement
- Tu es vraiment con tu sais !
- Il paraît...
- Je n'en ai rien à foutre de ce que tu fais avec cette cigarette ! Détruis ta santé, fais ce qu'il te chante, cela ne m'intéresse pas !
- Bien. Dis-je simplement
- Bien. Se sentit-elle obligée de répondre
- C'est bien elle, pas de toute là-dessus... Bienvenue à la maison Roxane, sourit Bastien
- Bon sang... Vous n'avez donc rien compris... Rien n'est comme avant d'accord ! Je ne suis plus la même
Maëlys prit son verre et le jeta le contenu sur Roxane
- Tu vas arrêter de parler que de toi un peu ! T'es-tu soucié de ce que nous nous sommes devenu ! Crois-tu que l'on ait envie de te voir ? Tu es partie, en faisant ça tu as renoncé à tout ce que l'on pouvait t'offrir ! Tu ne sais rien de nous ! Tu n'es plus dès notre d'accord, casses-toi, fais ce que tu veux de ta vie mais ne nous regardes pas de haut comme si tu valais plus que nous ! Où étais-tu quand Thibault a perdu ses jambes ? Lorsque la douleur le faisait nous supplier de le tuer ? Et quand Lukas buvait tellement qu'il était ivre mort dans les couloirs et que les seuls mots qu'il était encore capable de prononcer étaient « Roxane » et « pourquoi ». Roxane, la vraie aurait trouvé un moyen, elle aurait pris des nouvelles, elle ne nous aurait pas abandonné
- Maëlys arrête... Tu ne comprends pas...
- Si je comprends très bien ! Tu te jugeais supérieur à nous alors tu es partie ! J'avais besoin de toi ! J'avais besoin de ma meilleure amie le jour où la Reine a refusé mon mariage, ce jour où j'ai tout perdu, où étais-tu ?
- Pardon ? Qu'as-tu fait ? Demanda Roxane à Chloé
- J'ai refusé leur demande de mariage, il y a de moins en moins d'élitistes, je n'allais pas prendre le risque que Bastien ne puisse procréer des élitistes...
- Ce n'est pas héréditaire ! Cria Maëlys
- Pas toujours, mais il reste une chance, et puis je n'ai pas à justifier mes choix ! Je suis Reine, je fais ce que je veux !
L'ambiance venait de prendre un nouveau tournant, je remerciais Maëlys d'avoir crevé l'abcès. Si Roxane revenait à temps plein ici, elle devait connaître toute la rancœur que l'on avait accumulée contre elle. Roxane était toute mouillée à cause du vin que lui avait jeté Maëlys, elle se leva en trombe et s'éloigna
- Attends je viens avec toi... Dit Bastien en se levant
- Non ! Laissez-moi seule !
Elle disparut en quelques instants seulement
- Bon, ça c'est mieux passé que ce que je prévoyais... Se félicita Chloé
Je ne savais pas comment elle pouvait être contente d'elle, mais tant mieux pour elle si elle voyait ce début de repas comme une réussite, elle était bien la seule.
- Maëlys, l'applaudis-je. Je ne te connaissais pas tant d'entrain, c'est plutôt impressionnant je dois te l'avouer
- Ouvre un peu ta bouche toi ! Dit lui tout ce que nous on a dû endurer
Je rigolais en aspirant la fumée de ma cigarette
- Je ne vais pas aller la supplier de me reprendre, je me refuse à faire ce genre de choses. De plus, je n'aime pas cette nouvelle version d'elle, elle fuie nos regards. Je ne sais pas ce qui s'est passé, mais elle ne ressemble plus à la Roxane qui savait ce qu'elle voulait, celle-là est molle
A peine eus-je fini de parler qu'elle rentra dans la pièce, elle m'avait évidemment entendu. Je ne voulais pas qu'elle entende tout cela comme ça, elle méritait mieux, je voulais une vraie discussion avec elle et non qu'elle entende ma pensée comme un ragot.
Elle c'était passée un coup d'eau et reprit sa place, l'ambiance était devenue plus orageuse. Tout le monde voulait se crier dessus, mais quelque chose nous empêchait de le faire. On essayait de conserver une once de rêve, nous remémorer notre belle époque. Thibault restait muet, il était partagé entre hurler sur Roxane ou rendre le repas de sa femme agréable.
- Comment était la météo en Angleterre ? Les mots étaient sortis de ma bouche sans même que les connexions se fassent dans ma tête
- Pardon ? Dit-elle surprise
- La météo ?
- Sérieusement ? Je suis une étrangère à ce point-là ? Dit-elle en regardant tout le monde
Bastien et Thibault évitèrent volontairement son regard, celui de Maëlys n'avait rien d'agréable alors elle se rabattit sur le mien, celui qui ne montrait rien.
- On ne te connaît pas, et comme tu le dis si bien, nous n'avons rien compris, alors je fais la discussion poliment, rien de plus
- Lukas...
J'avais rêvé des centaines de fois du jour où j'entendrais de nouveau mon prénom dans sa bouche. J'avais imaginé toutes les situations possibles, des plus romantiques aux plus sordides. Malheureusement, je n'avais pas un instant supputé que j'entendrais mon prénom après avoir parlé de météo.
- Effectivement, c'est bien moi. Je dois avoir une sale gueule comparée à ce dont tu te souvenais, mais le retour à la vie n'a pas été des plus aisés...
- Je suis désolé, dit-elle sincèrement
J'en restais coi, elle s'était excusée et je n'avais même pas eu à demander. Je n'arrivais pas à la détester et pourtant j'en avais envie, mais qu'avais-je vraiment à lui reprocher. Elle m'avait quitté, abandonné, mais cela arrivait souvent lorsque les histoires d'amour s'arrêtaient et je ne pouvais pas lui en vouloir de ne plus m'aimer, ce n'était pas juste.
Je n'avais rien d'intelligent à dire alors je me tue. Le reste du repas se déroula sans heurts, on restait dans un silence constant. Lorsque Maëlys eut à peine avalé sa dernière cuillère de gâteau elle demanda à pouvoir partir.
- Tu ne restes pas avec nous pour le digestif ? Demanda Chloé
Maëlys rigola
- Si je voulais me bourrer, je n'aurais qu'à passer dans l'appartement de Lukas à n'importe quelle heure de la journée ou de la nuit !
- Merci, souris-je à Maëlys en levant mon verre
Maëlys s'essuya la bouche et fit une révérence complètement ironique à Chloé avant de partir. La jeune fille n'allait pas bien, c'était pour elle que c'était le pire, elle n'avait rien. Nous autres nous avions des dons, on pouvait s'en sortir grâce à ça, on serait accepté où que l'on soit, mais Maëlys était condamné à vivre ici.
- Excusez-moi, Bastien s'essuya la bouche et partit à la rescousse de sa belle
Ils étaient amoureux l'un de l'autre, personne ne pouvait le nier, mais ils n'avaient pas le droit au mariage, pas le droit à la vie commune, aux enfants.
Bastien était acculé de demande en mariage, il pouvait choisir qui il voulait, mais Maëlys, elle, devait se dépêcher, le temps lui manquait cruellement. Le nom de Bastien avait longtemps été associé à sa grand-mère, la traître, mais depuis nos récents exploits cela ne gênaient plus personne.
- Chérie, dit Thibault. On devrait rentrer aussi, on a de la route à faire
Thibault se décala de la table, le regard de Roxane se posa sur le fauteuil roulant, elle ne l'avait encore jamais vu. Ce que je vis dans son regard créa en moi un dernier espoir, j'eus l'impression de la reconnaître un court instant, mais son voile d'indifférence réapparut aussitôt. Chloé se pencha vers Roxane et lui chuchota quelque chose avant de poser sa main sur son épaule.
Chloé s'éloigna alors avec Thibault, je me retrouvais seul avec Roxane. J'étais tout gêné, comme un jeu puceau lors de sa première fois, je ne savais ni quoi dire ni quoi faire. Avais-je le droit de lui parler comme si je la connaissais ou devais-je garder mes distances. Je n'avais aucune idée de la conduite à tenir. Je n'avais jamais suivi de cours censé me préparer à ce genre de situation.
- Pourrais-tu m'accompagner à mes appartements ? Demanda-t-elle simplement
Je me retournais comme pour vérifier qu'elle s'adressait bien à moi. Je hochais la tête, j'attrapais mon verre de vin et le finis d'une traite, j'avais encore besoin d'alcool. Je me levais et on sortit de cette aile de l'Académie.
Je n'avais pas envie de l'amener où elle voulait tout de suite, je voulais prendre le temps de comprendre, de la regarder. Je n'avais pas envie d'hurler, j'avais dépassé ce stade. On sortit dans les jardins, je n'avais pas besoin de vérifier qu'elle me suivait, je le sentais, elle était là, enfin.
- Tu ne m'as même pas demandé où est-ce que j'étais logée, dit-elle
- Je sais...
Je levais la tête et j'admirais le ciel, je cherchais des étoiles pour donner une sorte d'aspect romantique à tout cela mais le ciel était noir, il n'y avait rien à admirer.
- Je n'arrive pas à croire que tu sois ici... Dis-je tout simplement
Elle était à côté de moi et elle fixait elle aussi le ciel, c'était notre façon de ne pas nous regarder, de ne pas être gênée par nos mots. Je voulais une conversation, une vraie et j'en étais incapable si je la regardais.
- Je n'arrive pas à croire que je sois ici non plus... Je ne pensais pas revenir aussi tôt...
- Chloé t'a piégé...
- Elle a pris une décision, et je crois qu'elle a bien pris l'ampleur de son pouvoir. J'ai fini par accepter et me voilà ici...
- Le couvent n'était plus à la hauteur ? Demandais-je avec un brin d'humour
- Je ne pouvais plus y retourner... Dit-elle simplement
- Parce que maintenant, je sais où il est, as-tu réellement envie de me fuir à ce point ?
Ma tristesse se ressentait dans ma voix et ce n'était pas le but, je ne voulais pas qu'elle culpabilise, je voulais seulement la vérité, je la méritais bien. J'avais peur de l'avoir brusqué, je ne voulais pas d'une excuse toute faite dans le but de faire la pilule, non, ce que je voulais moi c'était les mots qu'ils soient durs m'importaient peu, je voulais savoir ce qu'elle pensait.
- Ce n'est pas ça... Les choses sont compliquées Lukas...
- Je ne veux pas de généralités veux-tu, voilà deux ans que je me pose les mêmes questions en boucle. J'aimerais pouvoir arrêter, je suis enfin près Roxane, je peux t'oublier, nous oublier mais je ne peux pas le faire si tu ne me dis pas la vérité...
- Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire...
Elle me rappelait autant l'ancienne Roxane qu'elle me faisait penser à quelqu'un de totalement différent. Je n'arrivais pas à voir clair et ce n'était pas à cause de l'alcool, j'étais faible dès que cela traitait d'elle. Je l'avais aimé, sincèrement aimé.
- Je n'en peux plus, avouais-je
Je fouillais dans la poche de mon pantalon et trouvais la lettre que j'avais trouvé dans sa chambre. Je l'avais pris avec moi lorsque je m'étais changé, je ne savais pas trop pourquoi d'ailleurs mais j'aimais la sensation de me dire qu'elle était avec moi. Je posais la lettre dans sa main sans tourner mon regard. Roxane se raidit, en même temps c'était tout à fait logique.
- J'espérais que tu ne l'as trouverais pas...
- J'ai bien failli... Avouais-je
- Tu n'aurais pas dû la lire, à quoi bon remuer tout ça ?
- Roxane, tu as peut-être eu le temps de te mettre d'accord avec toi, de t'expliquer les choses, de faire le deuil, mais moi je n'ai pas eu cette chance. Personne ne savait pourquoi tu étais partie, je me suis sentie abandonné, tu comprends ?
- Mais maintenant, tu vas mieux. Tout t'expliquer ne serait qu'une nouvelle preuve de mon égoïsme...
- Arrête ! Je t'en supplie, ne t'octroie pas le droit de dire que je vais bien, c'est faux ! Je suis mort, mais je suis là grâce à toi, je te dois tout et toi tu es partie...
- Tu ne me dois rien Lukas... Je te promets que tu ne me dois rien...
- Et si je veux te devoir quelque chose ! De cette façon, tu ne me quittes jamais vraiment...
Elle se tourna vers moi, elle posa sa main sur ma joue. Son contact était distant, c'était comme s elle ne me touchait pas, ce geste n'avait rien de tendre.
- Tu as lu la lettre n'est-ce pas ? Demanda-t-elle
J'acquiesçais
- Tu dois comprendre Lukas, que si je suis partie c'était en partie pour toi...
- Non ! Je t'interdis de dire ça ! Ne m'implique pas dans ta fuite !
- J'ai réalisé des choses...
- Tu as réalisé que tu ne m'aimais pas ?
J'étais peut-être trop direct, un silence disgracieux s'installa perfidement entre nous. Elle lâcha sa main et s'éloigna un peu de moi.
- Je ne t'aime plus Lukas... Je n'y peux rien...
- Je ne t'ai pas même manqué une fois ?
J'étais désespéré, je pendais à ses lèvres comme si elle possédait le savoir suprême
- J'ai pensé à toi, je me doutais que tout cela te chamboulerait, mais j'espérais que cela te passerait...
- Félicitations, criais-je alors en frappant mes mains frénétiquement. Tu t'es bien trompée, cela ne m'est jamais passé et pourtant j'ai essayé tellement de fois...
- Je suis désolé...
- Arrête ! Ce n'est pas de ta pitié dont j'ai besoin ! Je veux des réponses, savoir le pourquoi du comment, tu ne m'aimais plus d'accord, mais pourquoi avoir abandonné tes amis ? Chloé... Tu as choisi Chloé pour être ton seul lien...
- Crois-tu sincèrement que j'ai trouvé l'idée agréable de partir comme une voleuse ? Tu me connais Lukas bordel, je ne suis pas comme ça ! Si je suis partie, c'est que j'avais mes raisons, des raisons que vous n'avez pas besoin de connaître !
- Non, c'est faux, je ne te connais pas Roxane. Je le pensais sincèrement, mais la Roxane que j'ai connue, que j'ai aimé, aurait trouvé une solution ou alors elle nous en aurait parlé. Elle aurait assez eu confiance en nous pour savoir que nous aurions été là pour elle...
- Tu as raison Lukas, mais je ne suis plus cette Roxane, celle d'avant était capable de t'aimer, de te chérir et de tout faire pour que ta vie soi la plus heureuse du monde, mais tu es mort, et elle est morte avec toi. Nous avons tous les deux changés, c'est pour cela que toi et moi ce n'est plus quelque chose d'actualité.
Je sentis mon âme pâtir, elle avait besoin de ça, elle était remise à sa place.
- Je vais t'accompagner à ta chambre, dis-je tout simplement
Je n'avais pas besoin qu'elle me dise où elle allait loger, je savais pertinemment où Chloé allait la mettre. Rebecca avait hérité des appartements de Constance lorsque cette dernière avait quitté l'Académie pour la Cour.
Les appartements de Camélia n'étaient pas bien loin, ceux de Roxane seraient à côté. Elle me suivait sans rien dire, le sens d'orientation n'était pas son fort, cela ne l'avait jamais été. Au début, c'était moi qui lui servais de guide. J'étais là à la guider dans les couloirs, alors que j'étais l'homme le plus perdu. Je ne voulais pas la quitter, lorsqu'on arrivait devant ses appartements, je sentis comme un coup dans ma poitrine.
- Comment as-tu su ? Demanda-t-elle
- Je ne sais pas... Répondis-je sans m'étendre
Elle sortit des clefs d'un petit sac et elle en incéra une dans la serrure et tourna jusqu'à ce que le cliquetis retentisse. Je savais que c'était le moment pour moi de partir, mais je n'en avais tout bonnement pas la force.
- Merci de m'avoir accompagné, dit-elle.
Je ne sais pas ce qui me prit mais je l'attrapais par la taille et l'embrassais. Elle ne me repoussa pas, elle me rendit même mon baisé, cela faisait si longtemps que je voulais revivre cette sensation, ses lèvres contre les miennes mais malheureusement, elle se mit à pleurer. Elle me lâcha rapidement et s'engouffra sans un bruit dans sa chambre
- Bonne nuit, dit-elle avant de claquer la porte
Je ne savais comment analyser la situation, je décidais alors de ne pas le faire. Mon appartement était de l'autre côté du bâtiment, je marchais en essayant de ne pas réfléchir. Lorsque je sortis mes clefs pour entrer chez moi, je remarquais que la porte était déjà ouverte. Je la poussais légèrement, j'eus l'agréable ou déplaisante surprise de voir une jeune fille nue sur mon lit.
Je détestais que les filles sachent où je vivais, cet appartement accueillait mon fils, cela devait rester un endroit sain et non un lieu témoin de ma débauche. Mais à cet instant, j'avais les nerfs en pelote, revoir Roxane avait été plus douloureux que prévu et j'avais désespérément besoin d'affection. La jeune fille se prénommait Fanny, c'était la seule chose dont je me souvenais, je la fréquentais depuis quelques semaines sans que les choses soient réellement importantes.
Je fermais la porte à clef et je ne me fis pas prier pour me déshabiller à mon tour. J'attrapais une bouteille de vodka et je me jetais dans mon lit avec Fanny.
Salut, salut à tous, voilà la fin du deuxième chapitre, j'attends vos retours. Pour la suite des posts cela se fera au feeling, en fonction de mon temps, voilà. Bonne fin de vacances
ELISE <3
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