Chapitre 2: part 1
Lukas
Le retour à l'Académie avait cette fois-ci quelque chose de bizarre. Je rentrais tout simplement chez moi, mais j'attendais tellement de choses de ce retour que j'avais peur de la déception. J'étais prisonnier des sphères étroites de mes pensées, je ne regardais même pas le paysage qui s'étalait tout autour de moi. Je gardais les yeux rivés sur mon tableau de bord, je ne regardais que la vitesse.
Je voulais aller plus vite que la lumière et en même temps je voulais reculer. J'hésitais, voulais-je me replonger dans tout cela ? Roxane était revenue mais ce n'était pas de son propre chef, avions-nous envie de la voir si elle ne voulait pas de nous. J'avais la drôle d'impression d'avoir été utilisé, moi qui pensais agir de mon propre chef. Chloé s'était servie de mon insatiable besoin de m'expliquer pour la forcer à revenir.
J'étais presque étonné de ne pas y avoir pensé tout seul. Daphnée me suivait à la trace, je faisais tout pour ne pas penser à elle. Je me sentais constamment observé que cela soit par elle ou par les sœurs qui étaient venus avec nous. Elles s'occuperaient de Clarissa jusqu'à ce que cette dernière commence sa formation lors de la prochaine cérémonie.
Je voulais les semer, j'avais besoin de réfléchir seul. Lorsque mes roues foulèrent enfin le territoire français, j'eus du mal à déglutir, avait-elle envie de me voir ? Je ne savais pas ce qui était le plus dur, ne jamais la revoir ou la voir me jauger avec un regard dédaigneux.
Je n'étais partie que depuis trois jours, putain, trois pauvres jours. Moi qui devais prendre des vacances, m'aérer l'esprit et prendre du recul, c'était vraiment loupé. Personne n'avait remarqué mon départ, peut-être Thibault, ce fou restait cloitrer chez lui à attendre nos entrevus pour que l'on s'engueule.
Sa vie était devenue aussi pitoyable que la mienne, qui aurait pu le croire. Nous étions tous les deux de beaux jeunes hommes avec un avenir brillant qui nous attendait, personne n'aurait pu imaginer notre chute, elle avait été rapide et intense. Il avait perdu l'usage de ses jambes et moi j'avais perdu la tête, pour beaucoup, j'étais devenu fou.
Cela n'empêchait pas les demoiselles de vouloir partager ma couche, elles aimaient le danger, l'idée que je puisse devenir violent ou quoi. Elles fantasmaient à l'idée que j'ai rencontré l'un des démons supérieurs, évidemment cela n'avait vraiment rien d'une expérience réjouissante.
Les grilles de l'Académie étaient devant mes yeux, je n'avais pas la faculté de Roxane, je ne voyais pas les bâtiments derrière les barrières. Je savais que l'Académie était là parce que je vivais ici depuis plus de trois ans, mais rien n'indiquait la grandeur du bâtiment. Je m'arrêtais sur le côté, le cortège avançait mais moi, je voulais juste un instant, une minute.
- Avance ! Me gronda Daphnée
- Ne me casse pas les couilles d'accord ? Vraiment, je n'ai pas le temps de m'occuper de toi
- Je ne dois pas te laisser
- Putain ! Tu ne comprends pas quoi dans ne me casse pas les couilles ? M'énervais-je. Dis-moi, que veux-tu que je fasse ? Et puis Roxane est à l'Académie, n'est-ce pas ce que voulait Chloé ? Tu peux te casser maintenant
- Lukas...
- Ah non non, ne dit pas mon prénom avec ce ton mielleux. T'es bien mignonne mais je ne coucherais pas avec toi alors tu peux passer ton chemin
- Pauvre connard ! J'essayais d'être gentille !
- C'est ça, allez salut, dis-je en la snobant du regard
Je l'entendais ronchonner dans son coin et elle s'éloigna. Je n'avais pas envie de me forcer à être cordial, je ne voulais pas de nouveaux amis, je vivais dans le passé et cela m'allait parfaitement bien.
J'avais Bastien, Maëlys, Chloé et même Thibault, ce connard était le pire et le meilleur ami que je pouvais avoir. Il ne parlait pas de Roxane, jamais, il me parlait comme à quelqu'un de normal et moi je l'insultais toujours autant, qu'il ait des jambes en état de marche ou non.
J'étais incapable de dire combien de temps je restais là, planté devant les grilles de l'Académie, le soleil eut le temps de se coucher avant que quelqu'un sorte du manoir pour venir me chercher. Chloé n'avait pas été très originale, mais au moins, elle ne m'avait pas envoyé Daphnée.
Bastien s'avançait vers moi, il n'avait pas beaucoup changé depuis ces deux dernières années, il était toujours aussi frêle, ses yeux verts avaient perdu de leur éclat dès lors qu'il c'était séparé de Maëlys. Je n'étais pas doué pour réconforter ou même écouter les autres et Bastien, lui, avait besoin d'une personne comme cela.
C'était là pour lui où le manque de Roxane lui était le plus pesant, il n'y avait plus personne d'enclin à l'écouter.
- Tu devrais rentrer...
- Tu devrais te révolter contre Chloé, dis-je
- Lukas... On en a déjà parlé... Elle a refusé ma demande et elle est Reine
- Il n'y a pas si longtemps c'était Aliénor la Reine
Bastien sourit
- Veux-tu que je te rappelle comment ça s'est fini pour toi ?
- Evidemment que non, je n'ai pas encore tout à fait oublié ma mort, lui souris-je en retour
- Veux-tu bien rentrer, s'il te plaît ?
- Qui le demande ?
- Lukas... Souffla Bastien désespéré. Peux-tu arrêter de jouer à l'enfant cinq minutes ?
- L'as-tu vue ? Demandais-je
Le visage de Bastien s'assombrit rapidement
- Non, elle n'a pas désiré me voir. J'étais avec Thibault lorsqu'un garde nous a avertis de l'arrivée de Roxane, Chloé n'avait pas prévu de nous le dire visiblement...
Je sortis une cigarette de ma poche et l'allumais, je la glissais entre mes lèvres et aspirais une grande bouffée. Bastien me lançait un regard désapprobateur, mais il ne dit rien cette fois, s'il n'était pas aussi coincé, j'étais convaincu que lui aussi aurait voulu sentir la nicotine se coller à ses poumons.
- Pourquoi le garde vous l'a dit alors ? Demandais-je en crachant la fumée
- Thibault a beau rester dans son lit, il est encore influent. L'histoire de Roxane est plutôt connue ici, le garde à juger bon de nous tenir au courant de cela...
- Je ne sais pas si j'ai envie de la voir... Je ne sais plus rien, et si elle était devenue exactement ce qu'elle redoutait ?
- C'est-à-dire ? Demanda-t-il
- Je ne sais pas trop je dois te l'avouer, je ne raconte que de la merde de toute façon, demande à Chloé elle te dira que c'est vrai. Je n'ai plus les idées claires. Ma vie se résume à la baise, la cigarette et l'alcool, parfois je n'ai même pas besoin de briquet, j'y arrive tout seul...
- Mon vieux... Tu délires...
- C'est vrai, dis-je en tirant sur la cigarette
Les yeux de Bastien me regardaient avec un désarroi digne d'un petit chien, tous voulaient m'aider, mais moi, je me sentais bien dans ma névrose. Je n'avais pas à me soucier des problèmes des autres, je vivais comme je l'entendais.
- Chloé nous a demandés au diner ce soir...
- Ah... Dis-je seulement
- Thibault et Maëlys seront là...
- Une réunion de famille... Génial... Dis-je en crachant la fumée sur Bastien
- Arrête de faire ça ! S'énerva-t-il
J'eus un petit rire débile et je haussais les épaules
- On va vraiment faire comme si rien n'avait changé ? Toi et Maëlys côte à côte, Thibault au bout de la table comme s'il était toujours le chef et...
- Et toi à côté de Roxane en souriant gaiement... Dit Bastien avec une certaine nostalgie
- Voilà, même toi concon tu trouves ça bizarre... On joue un rôle...
- Veux-tu bien le jouer, pour une soirée ?
J'aspirais de nouveau une bouffée de fumée, ce geste me détendait. La cigarette était ma vie et je la réduisais volontairement à chaque fois que j'en sentais le besoin.
- Tu gardes l'espoir que tu puisses te marier avec Maëlys maintenant que Roxane est revenue, mais te ne fait pas de bile mon pote, si Chloé a refusé la première fois, elle ne changera pas d'avis. On a beau tous le croire, Roxane n'est pas Reine, elle n'a aucun pouvoir. Et puis, qui te dit qu'elle serait d'accord pour que tu épouses Maëlys ? Tu es de l'élite et pas elle, vous saviez qu'il existait un risque. Tu vas devoir te trouver une autre fiancée et faire semblant, rien qu'une soirée ne t'apportera pas ce dont tu as besoin...
- Putain Lukas ! Tu sais que tu peux vraiment être un gros con ! Criait Bastien
- Il paraît... Dis-je en écrasant le cadavre de la cigarette sous mon pied droit
Je puais la cigarette et Bastien détestait ça, mais il s'approcha de moi, il voulait sans doute me frapper, mais son éducation l'en empêcha. Il n'avait voulu se battre qu'une fois, lorsque d'Eden avait humilié Roxane et l'on savait tous comment cela avait fini.
Bastien était allé en prison à la place de Roxane. Dès lors, son taux d'agressivité avait baissé jusqu'à devenir nul. J'attrapais les épaules de mon ami et je me mis à avancer en direction de l'Académie.
- Et ta moto ? Me demanda-t-il
- Je préfère la préserver des mauvaises ondes de l'Académie...
- On pourrait te la voler ici...
- Je sais, dis-je simplement
Maintenant que Bastien avait bien en tête toutes les choses qui rendaient sa vie pitoyable, j'étais prêt à retourner chez moi. Je n'avais aucune envie d'être le seul perdu au dîner, mais désormais il n'y avait aucun risque. Thibault savait parfaitement pourquoi sa vie était nulle, moi aussi et Bastien venait de tout se remémorer.
Les quelques mètres qui me séparaient de l'Académie me parurent interminables. J'allais retrouver ma maison avec les mêmes habitants qu'il y a deux ans et pourtant... Plus rien n'était comme avant. Je ne vivais plus avec Camélia, ma mort avait au moins eu un avantage, le mariage avait été rompu. Grâce à cela, nous étions tous les deux libres de faire nos vies chacun de son côté et l'on s'en donnait à cœur joie. L'on avait de l'affection l'un pour l'autre grâce ou à cause de Tristan.
Je n'étais pas non plus avec les élitistes, j'étais à part et cela me convenait bien. Je n'avais pas besoin de faire sembler d'apprécier tous les mômes, personne ne me forçait à participer aux fêtes ou aux bals. Je restais dans mon coin et ne fréquentais que ceux que je voulais. Bastien m'accompagna dans ma chambre, aucun ne nous ne voulait rester seul.
C'était une situation étrange, on voulait la revoir et lui sauter au cou, mais cette vie n'avait presque plus rien à voir avec celle d'avant. Les choses changeaient, les gens changeaient, et quelques fois c'était irréversible. Bastien comptait sur moi et je comptais sur lui, silencieusement on savait que l'on était le soutien de l'autre.
Il n'avait plus Maëlys et je n'avais plus Roxane, notre célibat était pour cette soirée notre cri de ralliement. Je me changeais rapidement, il y avait dans mon appartement un bordel monstre, des affaires de Tristan trainaient sur le sol. Mon fils était sous la garde de sa mère mais je le voyais autant que je voulais, je n'étais tout bonnement pas assez stable pour élever un enfant, j'en étais conscient et c'était cela le pire.
- J'ai entendu dire que.... Regardais-je Bastien
- On me la dit aussi, mais je n'en ai pas encore témoin et je ne me vois pas lui demander...
- Si Maëlys est avec quelqu'un d'autre...
- Lukas, s'il te plaît, ne finit pas ta phrase. C'est trop pour une même soirée
Je hochais la tête, Bastien voulait rester dans le déni et je ne pouvais pas le lui reprocher. La seule chose qui moi me réconfortait était que Roxane était dans un couvent pour femmes. J'avais beau m'être tapé une bonne partie de l'Académie je n'avais aucune envie d'imaginer qu'elle ait pu faire quoi que ce soit.
J'étais très clairement un bon connard, mais je détestais l'idée que quelqu'un d'autre que moi ait pu la toucher. J'enfilais une chemise propre et un pantalon qui lui aussi semblait propre. Je ne savais pas vraiment comment m'habiller, ce n'était normalement qu'un repas avec mes amis, mais l'enjeu semblait bien plus élevé.
Les choses n'étaient plus naturelles, je n'allais pas arriver et embrasser Roxane en souriant bêtement, non, j'allais m'asseoir et pourrir l'ambiance, il n'y avait aucune raison que je sois le seul à passer un mauvais moment.
- Tu es prêt ? Demandais-je à Bastien qui louchait sur ses chaussures
Il haussa les sourcils, nous n'étions clairement pas motivés par ce repas et je n'osais imaginer Thibault. Il avait dû quitter la cour pour venir ici et il allait se montrer en public, c'était plus d'actions en une journée que depuis son accident. Le repas avait lieu dans un des salons privés, je n'étais venu que quelquefois dans ces salons lorsque ma cousine était reine, c'était assez désagréable de revenir ici.
Les souvenirs se bousculaient dans ma tête, une tête qui était en bien mauvais état. La porte du salon était déjà ouverte, Bastien y glissa la tête et me fit signe de le suivre. Seul Thibault était déjà présent, la table était parfaitement dressée et comme je l'avais prédit, il était au bout de la table, la place du chef.
- Eh bien, dis donc, tu t'es enfin décidé à sortir de ta chambre, félicitations, me moquais-je en prenant place à côté de lui
- Oh ta gueule Higo, cette soirée va être bien désagréable
Son verre était rempli d'un liquide transparent, je l'attrapais et l'odeur du liquide était reconnaissable entre dix milles
- Partage la bouteille non ?
Ce coquin sortit une bouteille de Vodka de sous la table, il était incapable de marcher mais il était toujours bien en mesure de boire. J'attrapais la bouteille et la collais à ma bouche, le liquide était chaud et plutôt mauvais, c'était exactement ce qu'il me fallait. Bastien nous regardait sidéré.
- Je ne t'en propose pas ? Dis-je en lui tendant la bouteille
- Et puis merde, cette soirée craint vraiment
Il choppa la bouteille et bu à une vitesse que je ne lui connaissais pas. On était là tous les trois, on ressemblait à des ivrognes. C'étaient les filles le noyau de notre groupe, mais ces dernières années je m'étais rapproché des deux, on se retrouvait dans le désarroi de nos vies.
On était aux yeux des autres des héros, on avait détruit l'entité d'Asmodée dans notre monde, évidemment l'on avait dû dire que ce genre de chose était extrêmement rare, alors que c'était tout le contraire. Notre statut de héros n'avait pas empêché à nos vies de tourner au fiasco, on était beau tous les droits, la nouvelle génération en train de se bourrer avant même l'apéro.
- Elle est où ta femme ? Demandais-je à Thibault
- Sûrement avec Roxane, je vais commencer à me poser des questions sur leur orientation sexuelle... Elles passent tout leur temps ensemble...
Je restais coi, Thibault ne disait pas que des conneries. Si Roxane s'était découvert une attirance pour les femmes durant ses deux dernières années, alors peut-être qu'elle avait eu des rapports sexuels....
- Lukas, respires tu es tout rouge. Je rigolais, Chloé est totalement amoureuse de moi, il n'y a aucun risque que Roxane ait été pervertie par ma femme...
- Roxane vit avec des femmes depuis deux ans...
- Ah, si elle finit avec une nana cela voudra dire que tu n'étais pas un si bon coup que ça, se moquait Thibault
- J'espère que vous savez tous les deux que ça n'a aucun rapport, Roxane peut s'être découvert une attirance pour les filles tout en gardant celle pour les garçons...
On se retourna tous les trois pour voir à qui appartenait cette voix. Maëlys était plus belle que jamais, je lui fis un signe de la tête et aperçu les joues de Bastien qui s'empourpraient, ses idées ne devaient pas être très chastes.
Thibault lui fit un signe de la main et Maëlys s'installa en face de moi, je comprenais le fait qu'elle ne voulait pas être face à Bastien mais en se mettant devant moi, cela voulait dire que Roxane serait en face de Bastien.
- Tu es magnifique, souris-je à Maëlys
- Oh, un compliment venant de toi, c'est assez rare pour que je l'apprécie réellement
La petite Maëlys s'était renfermée depuis sa rupture avec Bastien, elle était devenue plus froide, méfiante et je devais admettre que je la préférais comme ceci. Elle avait fini sa formation et Chloé avait réussi à ne pas la faire envoyer au front, mais Maëlys n'avait pas de fiancé et elle avait un travail créé de toutes pièces.
Elle n'appréciait pas son quotidien, elle avait prévu d'épouser Bastien, mais les choses ne c'étaient pas passé comme ils l'avaient prévus. Chloé n'avait pas autorisé leur union, Bastien devait donc se marier avec un membre de l'élite et Maëlys avait le roturier qu'elle voulait. Au lieu de se battre pour faire changer d'avis Chloé, ils s'étaient petit à petit éloignés, jusqu'à devenir des étrangers qui se séparent sans même un regard
- Passe-moi la bouteille, dit-elle à Bastien sans aucune considération
Le jeune homme resta immobile alors j'attrapais la bouteille
- Maëlys...Maëlys... Veux-tu vraiment nous ressembler ? Tu veux accueillir notre Reine et Roxane en étant bourrée ?
- Mon cher Lukas, dit-elle en souriant à pleine dent. Vous avez beau être pitoyable tous les trois, je veux être bourrée pour oublier ma présence à ce repas. Je n'ai aucune envie de voir Chloé et je ne porte pas d'importance au retour de Roxane, pourquoi devrais-je faire comme si tout allait bien pour accueillir Roxane ?
- C'est ta meilleure amie ! Dit Bastien sans réfléchir
Maëlys eut un rire rauque
- Elle est autant ma meilleure amie qu'elle est la petite amie de Lukas. Ce qui était vrai il y a deux ans ne l'est plus. Pourquoi devrions-nous jouer la comédie alors qu'elle, elle n'a même pas dénié nous donner des nouvelles ses deux dernières années...
- Tu... Tu ne penses pas ce que tu dis, bloquait Bastien
Elle souffla désespérée
- Oh arrête de croire que je suis incapable de penser du mal d'elle. Cette garce est partie comme ça, mais merde réveillez-vous un peu ! Toi ! Dit-elle en pointant Thibault du doigt. N'as-tu pas perdu tes jambes parce que tu voulais l'aider ? Toi Lukas, elle t'a ramené et elle s'est barrée comme une voleuse, et Bastien... Si vraiment elle était ton amie, notre amie, elle aurait fait quelque chose non ?
Maëlys venait de ruiner l'ambiance à elle seule, moi qui pensais devoir instaurer la mauvaise ambiance, elle m'avait précédé et elle l'avait très bien fait. Je lui donnais la bouteille sans aucun remords, elle en avait au moins autant besoin que nous. Notre réunion était comique, on était tous tombés plus bas les uns que les autres, j'espérais au moins que Roxane était dans le même état que nous.
Je ne supporterais pas de la voir arrivé avec un grand sourire au coin des lèvres, cela serait la goutte qui fait déborder la coupe. Maëlys finit la bouteille en un temps-record. Cette fille avait une descente insoupçonnée. Chloé et Roxane étaient en retard, très en retard, je ne savais pas si elles s'imaginaient que l'on n'avait que cela à faire de nos vies. Pour ma part, je n'avais que cela, personne ne m'attendait, mais peut-être que les autres avaient des choses plus intéressantes à faire.
En regardant tour à tour nos mines déconfites je me mis à rire, je n'étais plus capable de m'arrêter, on était si pathétique.
- Qu'est-ce qui lui arrive à ce barjot encore ? Dit Thibault blasé
- Au moins il extériorise lui, dit Bastien en jouant avec sa fourchette
Maëlys me regardait bizarre mais elle dut trouver mon rire attirant parce qu'elle se mit à rire aussi. On était là, face à face à rigoler aussi fort que possible, j'en avais mal à l'estomac et j'avais du mal à respirer mais cela faisait un bien fou. Thibault et Bastien nous rejoignirent rapidement, il n'y avait rien de drôle mais on choisit de rire plutôt que de pleurer.
Quelqu'un rentra dans la pièce, malheureusement ce n'était pas les filles, c'était Daphnée. Mon rire fut coupé d'un coup, pourquoi était-elle encore là, je pensais qu'elle pourrait retourner à sa petite vie dès que je serais rentré.
Elle nous regardait interrogée, on devait ressembler à des fous, peut-être l'étions-nous un peu au fond.
- La Reine voulait vous faire savoir qu'elle ne serait plus très longue...
- Je ne sais pas qui tu es, mais aurais-tu l'obligeance de dire à notre très chère Reine que je n'ai pas que ça à faire, désormais, à cause d'elle, j'ai des choses à faire, à gérer.
- Madame... Je ne peux pas lui dire cela...
- Alors à elle tu dis madame et moi j'avais à peine le droit à une marque de politesse... Dis-je choqué
Elle me fusilla du regard
- Tu l'as connaît ? Demanda Thibault
- Evidemment, ta chère femme m'a envoyé un petit chien pour me surveiller pendant mes quelques jours de vacances...
- Tu étais partie ? Demanda Maëlys. Elle m'interdit de partir alors que j'ai fini ma formation
- Houloulou, je suis heureux de ne pas avoir à gérer vos vies, vous êtes bien trop tous compliqué, rigolait Thibault
Daphnée ne parlait pas, en même temps je n'étais pas sûre qu'elle ait des choses intéressantes à dure. Il valait mieux parfois rester muet plutôt que de dire des bêtises
- Maëlys, très chère, nous discuterons de ton départ un autre soir veux-tu...
La voix de Chloé retentit dans la pièce et on se tourna tous vers elle. Au fond l'on n'en avait rien à faire de Chloé, on savait tous à quoi elle ressemblait, non, nous on voulait voir Roxane. Ma bouche s'ouvrit sans plus pouvoir se fermer lorsque je l'aperçut.
Si j'avais bu plus d'alcool j'aurais été incapable de la reconnaître, ses longs cheveux châtains avaient été coupé, ils n'étaient pas vraiment courts mais ils n'étaient plus longs non plus. Son visage s'était affiné et yeux observateurs remarquèrent qu'elle avait pris des formes. Elle ressemblait à une vraie femme, à une adulte, les images qui me restaient d'elle n'étaient plus d'actualité.
Je ne savais que penser de son changement, elle était magnifique certes, mais elle ne ressemblait plus à cette que j'avais eu la chance d'aimer.
Salut, salut, voilà un petit début de chapitre. J'aimerais avoir vos retours, parce que bon ça fait toujours plaisir et pour savoir ce que vous pensez de ce nouveau tome. Que dire d'autres... J'espère poster la fin du chapitre demain, puisque après ça sera la rentrée et que cela va être compliqué de poster régulièrement, je manque cruellement de temps.
ELISE<3
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