Chapitre 13

Roxane 

Thibault se mordait les lèvres, ses doigts s'enroulaient frénétiquement, ses yeux se perdaient dans la tapisserie d'Asmodée qui ressemblait étrangement à celle de la maison de ma mère. Tout ici était faux, de son physique à celui de Raphaël en passant évidemment par l'air agar mais sympathique qu'il essayait d'aborder. 

Je n'étais pas dupe et pourtant, j'avais envie de me dire que le bout du tunnel n'était plus qu'à porter de main. Je voulais, je ne sais pas, respirer sans attendre la prochaine bombe qui m'exploserait au visage, égratignant un visage falsifié qui ne tenait encore que grâce aux derniers mensonges dans lesquels je croyais. 

Je n'avais pas besoin d'aller bien, j'étais toujours meilleure dans le malheur, mais ce n'était plus vraiment de moi dont l'on parlait. Trop de jeunes filles avaient péri, avec pour seul délit celui d'avoir une quelconque ressemblance avec ma personne. Evidemment, elles avaient bien vécu, en même temps avec un physique comme le mien il était difficulté de se plaindre, mais leur vie s'était arrêtée trop tôt. 

Cet air de sainte trahissait avec mes actes, mes croyances, mais parfois, il fallait savoir se mettre de côté. J'agrippais la main droite de Thibault, l'entremêlant dans la mienne, son poux était tellement rapide qu'en essayant de compter je me retrouvais essoufflée. Asmodée n'était pas étranger à ce petit jeu, il me regardait avec cette lueur si singulière, si Ilan, son sourire était la seule caractéristique qui laissait trahir sa vraie nature, ce n'était pas une erreur sa part, il était trop intelligent pour ça.*

 Si ce sourire suffisait à lui-même pour que des images de meurtres d'une atrocité innommable s'immiscent dans mon esprit, Asmodée savait parfaitement l'image, l'aura qu'il dégageait. Tout était calculé, il attendait que j'avance mon pion. J'étais presque sûre de ne pas avoir réellement le choix d'ailleurs, il savait pertinemment si j'allais utiliser mon cavalier, ma tour ou ma dame. 

Je n'avais pas encore pensé aux possibilités qu'il savait à laquelle j'aboutirais. Asmodée faisait partie de ce genre de personne, ceux qui pour mieux vous dominez vous font croire que vous avez le choix, que vous êtes libres. Certes, j'étais maintenant une putain d'héritière de ces putains de royaumes, mais tout comme moi, il savait que j'allais en arriver là. 

Encore une fois ce connard l'avait prévu. Je ne pensais pas que le meurtrier fasse partie de son jeu, mais il était clair qu'e ce n'était pas pour le déplaire. La finalité était que j'étais face à lui, en positon de faiblesse, demandant des infirmations lui permettant d'exiger certaines choses de nous, d'un roi. Thibault était entrain de passer un accord avec un des 7, ce n'était pas une vulgaire connerie de ma part, cette fois-ci plusieurs royaumes étaient impliqués.

- Les enfants, ne faites pas cette tête. Je trouve que cet accord est assez équitable

- Rien n'est jamais à ton désavantage...

- Ma puce, amène seulement Raphaël avec toi, il ne fait pas partie des méchants et puis... Ne trouves-tu pas qu'il a un certain charme

L'élargissement de son sourire pouvait que la malencontreuse ressemblance de Raphaël avec Lukas n'avait rien de fortuite. Ce connard pensait vraiment qu'il suffisait de ressembler à Lukas pour que je me jette sur le premier venue, le respect avait disparut, au sein même de ma propre famille.

Raphaël restait impassible, ce pourrait-il que la dignité soit une valeur inconnu dans ces contrées.

- Réagit toi putain ! Lui criais-je au visage en m'éloignant de Thibault. Il est entrain de me conseiller de coucher avec toi pour ton apparence, une apparence qui n'est même pas la tienne !

Il ne pouvait pas plus malgré mon coup de sang

- J'obéis à mon maître, mademoiselle

J'avais envie d'enfoncer mon poing dans sa mâchoire ou à tout autre endroit qui lui ferait cracher un juron de douleur. Pourquoi fallait-il que la parole d'Asmodée soit aussi bénie, il devait raconter tout au moins autant de conneries que moi, mais au moins au bout d'un moment je m'en rendais compte, ce qui n'avait pas l'air d'être son cas à lui.

- Il faudrait que Raphaël ait néanmoins une autre enveloppe charnelle

- Tu as peur de ne pas savoir résister ? Se moqua la chose qui me servait d'ancêtre

Mon majeur avait beau avoir une érection, je le gardais caché

- Sa ressemblance avec Lukas est troublante, pour qu'il passe inaperçu là-haut c'est une mauvaise idée

Le rire si tendancieux d'Asmodée résonnait encore une fois dans ce bureau

- Mais ma chérie, une fois partie d'ici -tu seras la seule à le voir comme cela

C'est alors que je ne pus plus cacher mon doigt, Asmodée trouva ça drôle... Encore une fois, je n'avais aucun moyen de ne serait-ce que l'embêter. Il ressemblait à ces adultes qui regarde gentiment un spectacle d'enfants, sachant pertinemment qu'ils ne sont pas très mais applaudissement et les encouragent sans se décourager. Dans le regard de ce connard je me sentais comme une enfant, et ça ne me faisait que le haïr un peu plus.

- Partez maintenant, je n'aime pas que des humains restent trop longtemps en Enfer, ça attira la convoitise...

- C'était la première fois que j'aimais être mise à la porte, j'avais beau être chez moi je ne me sentais pas vraiment à l'aise ici

Raphaël fit une révérence respectueuse à Asmodée en sortant. Thibault lui adressa un maigre sourire que ce dernier le retourna pour ma part un simple « A la prochaine papi » suffit, il me remercia avec un bref mais efficace « On se revoit bientôt ma puce ».

Ses paroles me glaçaient toujours le sang, chacune de ses paroles était une dose de poison, un qui finirait par trouver le chemin de mon cœur. Ce n'était qu'une question de temps, et il le savait.

Raphaël et Thibault m'attendaient devant le bureau, leurs regards étaient fixés sur ma personne, ils me transperçaient et je ressentais de léger picottis suivant le mouvement de leurs yeux

- Qu'est-ce qu'il y a ! Les incendiais-je

Thibault me prit dans ses bras

- Calme toi... Tes yeux, ils changent de teinte, une nuance noire comme leur âme et rouge...

- Comme le sang que j'ai fait coulé

L'étreinte se raffermit, mais la douceur de Thibault ne pouvait rien contre ce que ce château me faisait. M'offrant un autre monde plein de possibilité, un horizon dont personne ne m'avait parlé.

- Allons-y, décrétais-je seulement

- Je dois prendre mes affaires

- Inutile, le coupa Thibault. Le royaume te fournira tout ce dont tu as besoin

- Je préfère prendre mes affaires...

- Non. Répondit sèchement mais calmement mon roi

- Vous avez peur que j'emmène quelque chose de compromettant dans vitre école ?

- Raphaël, ne monte pas trop sur tes grands chevaux veux tu ? Asmodée a demandé à ce que tu viennes, il n'en a pas détaillé les conditions. C'est à Thibault de décider et c'est ce qu'il a fait, accepte ou va voir Asmodée pour dire que tu refuses un de tes ordres.

C'était malheureux de ma part, je m'attaquais au personnel parce que je pouvais atteindre le chef. Je pouvais aisément me contenter de Raphaël, il était un espion , un soldat et s'il venait pour éliminer le meurtrier ce n'était pas de bonté de cœur.

Asmodée voulait se débarrasser de celui qui pourrait mettre en péril sa descendance, moi. En aucun cas il ne pensait aux vies anéanties prématurément. Alors oui, dans ce cas j'avais aussi bien envie de rester en vie, mais il fallait faire attention. Il était dangereux d'avoir les mêmes objectifs que les démons.

- Comment on rentre ? Demanda Thibault

Je me retournais vers Raphaël

- Grâce à lui

Il leva les yeux vers le ciel, il ressemblait encore un peu plus à Lukas, mon cœur se serrait. En quittant les Enfers, j'allais de nouveau le perdre, me perdre. Comment survivre à ce manque qu'il allait s'attaquer à ma gorge sans plus me lâcher. 

J'avais déjà peur d'asphyxié, il m'avait fallu 2 ans pour que l'idée de croiser Lukas ne me fasse pas préférer la mort ou la solitude. Thibault m'offrait ce sourire, celui qui puait la tristesse tout en ayant pour but de vous faire vous sentir mieux. Il était nul pour ça, mais au moins je ne pouvais pas lui reprocher d'essayer.

 Sûrement que Raphaël comprenait la situation, mais il ne me fixa pas, ne fit aucune remarque, je ne crois pas que j'aurais pu supporter que les yeux de Lukas, ses yeux me regardent.

- Vos corps charnels sont sous terre ? Demanda-t-il

Thibault hocha la tête, me laissant le temps de me ressaisir

- J'ai suivi le rite de l'enterrement pour venir jusque ici, avouais-je

Raphaël eut un petit sourire moqueur

- Ce n'est pas le plus facile, avoua-t-il

- Tu verras que c'est mon mantra, pourquoi faire facile quand tu as la difficulté à portée de main... C'est peut-être pour ça que ma vie est un tel merdier d'ailleurs

Il ravala u, petit rire, bien, Raphaël ,n'était pas totalement un cas désespéré

- Je vais ramener vos âmes dans votre monde, après il faudra que vous retrouviez votre corps et que vous sortir de sous terre rapidement, sous peine de mourir

- Super rassurant mon pote, ironisais-je

- Comment nous ramènes-tu ? Demanda Thibault bien plus sérieux

Un regard malicieux s'éveilla dans les yeux de notre nouvel acolyte

- Vous avez dû remarquer que j'étais doué pour transporter... des colis

Le regard de Thibault restait perplexe

- Putain Thib ! C'est nous la marchandise

Raphaël nous fit signe de le suivre, plus on avançait plus au final on revenait sur nos pas. On retournait au pied de cette fosse là où nous avions été rattrapé de justesse. Thibault était tout vert, j'avais peur qu'il se mette à vomir tout ce qu'il avait mangé.

- Ferme les yeux, je te protège, lui susurrais-je à l'oreille

Il ne se fit pas prier, ses yeux se fermèrent et ses mains se fièrent à mon haut. Comme si nous étions soudés l'un l'autre, il n'existait plus d'espace.

- Dépêches-toi, dis-je à Raphaël

Il fallait que je reste concentrée, une fois dans la tombe il fallait que je nous sorte de là. En haut mes pouvoirs reviendraient à la normale, je ne pourrais plus maintenir la mobilité de Thibault, j'étais trop fatiguée. Je devais donc nous faire sortir de terre à la seule force de ma personne.

Raphaël entreprit sa transformation, il quittait l'apparence plus qu'attrayante de Lukas pour retourner dans ce corps putride. Il semblait presque gêné que j'assiste à ce spectacle, se pouvait-il qu'il sache à quel point il était inhumain... Son corps tout entier gonflait, s'élargissait, se modelait selon une sorte de rectangle. 

C'était stupéfiant, la nausée grandissait dans mon estomac, mais mes yeux, ces voyeurs me conjuraient de regarder. C'était dégueulasse et pourtant très aphrodisiaque. Sa peau prenait cette teinte qui ferait faire des cauchemars aux enfants. Lorsque les ailes se créèrent dans son dos, je pouvais ressentir sa douleur, les lambeaux de chair tombaient les uns après les autres, son sang les recouvraient toutes .

Ces cris m'auraient presque fait bouger si je n'avais pas été tant hypnotisé. Mon souffle était court, je voulais passer mes doigts le long de son corps, sentir les organes bouger, se transformer. Son apparence n'avait plus rien d'humaine, et il souffrait, hors parmi tout ce que j'avais lu, cela aurait dû être pour lui une extase plus intense qu'une fellation ou quelque acte que ce soit. 

Raphaël devait être rut, jouir, mais au lieu de cela, ses cris transperçaient mon âme.

- C'est bientôt fini ? Me demandait Thibault

Je passais ma main dans ses cheveux pour le rassurer, même si c'était sûrement moi qui devait être rassurée à cet instant. Les babines de Raphaël surgissaient, sa respiration se faisait haletante, il ressemblait de plus en plus à la chose qui nous avait sauvé à notre arrivée.

 J'étais absorbée par Raphaël, comme aspiré par tout ce que je trouvais insoutenable à regarder. J'étais une voyeuse, incapable de détourner mes yeux, mon corps, il m'hypnotisait au moins autant qu'il me dégoutait, quel drôle de mélange. 

Lorsqu'il eut fini, il était bien plus grand, plus gros, tellement plus imposant. Il pouvait faire de nous ce qui lui sciait. Je n'étais pas de poids face à ce genre de démons. Heureusement que Raphaël n'était pas une menace immédiate, j'aurais été totalement inutile. Ses yeux, si on pouvait appeler cela comme ça se posèrent sur moi, comme si l'on parlait une autre langue physique je saisissais tout à fait ce qu'il me demandait.

 Thibault avait beau être bien plus grand et plus costaud, je l'attrapais dans mes petits bras. Les ailes faites d'os et de sang nous entourèrent, mon souffle s'arrêta tout seul, je n'avais pas besoin de respirer en enfer mais quand même. J'étais subjuguée, nous étions dans un cocon, à l'abri, mais pour combien de temps ?

Lorsque nos pieds se soulevèrent du sol, j'étais euphorique, comme si j'avais trop bu ou prit quelque chose. C'était toujours quelque chose de perturbant de voler. J'en perdais toute notion. 

On quittait déjà les enfers, et même si j'avais l'impression que cela faisait seulement une journée que nous avions quitté l'Académie, pourtant ces royaumes étaient ceux de la tromperie et du mensonge, j'avais peur de connaître la vérité. Raphaël me soufflait presque dans les cheveux, c'était impossible et pourtant c'était mon ressenti. 

Il me prévenait qu'on allait traverser la barrière, que bientôt seuls nos âmes pourraient retrouver nos corps et nous sauver, que c'était maintenant ou jamais que je devais réussir quelque chose. Je n'aimais pas vraiment le ton condescendant qu'il utilisait mais j'avais bien trop peur que mon âme hère pour toujours dans les abîmes de l'ici-bas pour lui faire une remarque.

Lorsque nos âmes furent balancées dans l'immensité, ce fut tout autant imperceptible que déstabilisant, les ailes protectrices avaient disparu et en même temps, je ne voyais rien. Il ne faisait pas noir, ni blanc, il ne faisait rien, je n'étais rien et je n'étais nulle part. Je ne ressentais que des énergies, une chaleur ou alors un froid glacial. 

Néanmoins la chaleur ne voulait rien dire, il n'était pas rare qu'avant de mourir d'hypothermie, le cerveau en dernier recours transmette au reste du corps une sensation de chaleur telle que de nombreux morts d'hypothermie étaient retrouvés nues volontairement. Ce qui dans mon cas ne m'aidait pas vraiment, je ne savais pas dans quel sens me diriger. 

Je détestais trop réfléchir, parce que après ça, tout devenait encore plus compliqué. Je devais me dépêcher, être plus rapide que Thibault, il ne pourrait pas s'en tirer sans moi. Personne ne m'avait appris à retrouver mon corps, bon en vrai, on m'avait pas non plus appris à quitter ce même corps.

 J'étais pleine de surprise, mais je n'assumais pas jusqu'au bout.

Merde, merde, merde, je commençais à paniquer toute seule. J'étais douée pour emmerder le monde entier, je pouvais bien juste retrouver mon putain de corps. Je ressentais tant de choses différentes en même temps. Comme des papilles gustatives mais qui ne fonctionnaient pas avec de la nourriture, je passais dans tous les sens possibles, je cherchais assidument. 

A un moment, la même nausée que lorsque j'avais regardé Raphaël me sauta au visage, évidemment il était à côté de nos corps, où aurait-il pu être d'autres après tout. Je n'aimais pas l'idée de lui devoir ma vie, mais j'avais encore une fois trop peur pour rouspéter. Je me jetais à corps perdu dans cette masse amorphe à coté de mon nouvel ami. Lorsque j'effleurais ce corps, je compris instinctivement que c'était bien moi. Lorsque je réussis de nouveau à bouger mes doigts, j'eus l'impression tout à fait désagréable de sortir la tête de l'eau. 

J'avais bu la tasse, mais à la place de l'eau c'était de la terre, celle que je ne nous avais jeté dessus. Je devais faire vite ou ça serait la fin. Je saisissais le poignet à côté de moi, celui de Thibault, je sentais son pouls. Il ne pouvait pas parler et ses jambes étaient de nouveaux inutiles mais il était revenu et en vie. Alors j'allais chercher les quelques ressources qui me restaient, puisant dans ces dons qui me venaient de la part des plus gros bâtards existant, utilisant aussi ceux des dieux.

 J'étais prête à invoquer qui le souhaitait si je parvenais à nous faire sortir de là-dessous. Beaucoup ont peur de mourir enterrer vivant, cela n'avait jamais été mon cas, mais maintenant, j'étais sure que cela me hanterait jusqu'à la fin. Mes doigts s'enfonçaient dans la terre qui avait durci depuis que nous étions entré en terre. 

Je hurlais sentant mes poumons avaler cette même terre, ça brulait mais je continuais, me concentrer pour invoquer la glace elle devait venir de moi et dégager assez de terre pour nous permettre un accès à l'extérieur. J'étais si fatiguée, mon corps n'avait pas été alimenté depuis Dieu seul sait, et je lui demandais des choses qui étaient difficiles même lorsque j'étais en forme. 

Un déchirement horrible monta jusqu'à mes oreilles, la glace jaillit de moi, littéralement de moi, ma cage thoracique s'ouvrit permettant au pire de labourer la glace. J'attrapais le poignet de Thibault et je le tirais. La douleur était si forte que mes cordes vocales ne savaient même plus comment réagir, je me laissais porter par la douleur si intense de la vie. Lorsqu'un de mes mains réussit à pendre appuie sur l'extérieur mon cœur ralenti, ça allait le faire putain.

 Je sentis d'autres mains m'attraper et nous tiré. Une fois à la surface Thibault me suivit, on se regardait tous les deux pendant que l'on crachait de nos poumons toute la terre que l'on avait ingurgitée.

Le soleil me brulait la peau mais surtout les yeux, lorsqu'en levant les yeux je les remarquais tous. Chloé, les autres, des soldats. Tout le monde nous regardait à la fois horrifié et empli de joie. J'étais tellement embrumée.

- Qu'est-ce qui se passe ?

Chloé se jeta sur Thibault pour nettoyer son visage et embrasser chaque parcelle de sa peau blanchâtre. J'aperçus Maëlys, ses traits étaient tirés, mais elle s'approcha de moi, elle attrapa mon visage dans ses mains et embrassa mon front

- Rox, ça fait plus de 6 mois que vous êtes en Enfers... De nombreux nouveaux meurtres ont eu lieu...


<3<3<3 Elise 


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