Chapitre 10: part 1

Lukas :

- Qu'est-ce que tu fais ?

Je suis au volant de la seule voiture que Chloé a bien voulu me prêter. Daphnée me fixe, bien trop assidument pour que cela ne soit dû qu'à sa conscience professionnelle. Je ne sais pas si elle croit que ça m'amuse d'être là, enfin bon, évidemment que ça m'amuse, mais pas parce qu'elle est là.

- Je conduis, ça ne se voie pas ?

- Je sais, mais... Tu ne parles pas...

- Parce que je dois te parler ? Haussais-je un sourcil.

- Je t'emmerde, dit-elle en me montrant son majeur

C'est une bonne idée d'aller voir les déclinés, ils savent tout, toujours. Le prix est loin de toujours valoir le coup d'être payé mais bon. Pourtant, une certaine angoisse se réveille chez moi, la dernière fois...

Les choses étaient bien différentes. Daphnée s'attend à ce que je lui raconte, putain, pourquoi croit-elle que j'aurais envie de lui parler. Cette pauvre fille est là sur ordre de Chloé, il n'y a rien entre elle et moi. Si elle en avait le choix, elle serait déjà partie depuis longtemps, et moi, je m'en fous.

- Tu sais où aller ? Demanda-t-elle

- On va au manoir... je pense qu'ils sont revenus là-bas... Enfin l'unité de Nienor... c'est là-bas qu'elle a fait le sacrifice pour entrer dans la confrérie...

- Là qu'elle a tué ses enfants et son mari ? Demanda Daphnée sans jugement

Je hochais la tête, je n'avais rien à rajouter. Nienor avait fait des choix, j'avais beau ne pas être d'accord avec elle, je n'allais pas tenter de faire la morale. Daphnée aussi choquant que cela paraisse, ne sembla aucunement dégoutée.

- Ça ne te fait rien ?

- C'est-à-dire ?

- On va voir une putain de meurtrière, ayant commis plusieurs infanticides. N'es-tu pas révoltée ou je ne sais quoi ?

- Et toi Lukas, demanda-t-elle calmement. Es-tu dégouté à l'idée de voir Nienor ?

Ses yeux marron s'éveillaient, me transperçant comme si je n'étais qu'un vulgaire bout de papier. Je prenais feu sous ses étincelles.

Je tournais la tête de gauche à droite

- J'ai fait des choix moi aussi, certains meilleurs que d'autres... Je n'ai pas l'innocence de pouvoir la juger... mais toi ?

Elle rigola, un rire gave et fort. Pas du tout le rire de la fille devant rester discrète, ici, Daphnée ne se sentait pas obligée de montrer une certaine discrétion due à son statut. Elle était là antan... qu'amie.

- Comment crois-tu que Chloé m'ait engagé comme espionne et garde ? Elle ne l'a pas fait par bonté... Elle m'a sauvé d'une certaine façon...

- D'une certaine façon ?

- On a tous des cadavres dans un placard non ? Dit-elle en me faisant un clin d'œil

Evidemment, elle, elle était au courant pour Tiphaine, c'était son taff de tout savoir sur moi d'ailleurs. Je n'aimais pas cela, si elle savait quelque chose sur moi, je devais en savoir autant sur elle. Sous ses airs innocents, Daphnée m'apparaissait comme une femme bien plus intéressante qu'une simple pimpêche bien foutue.


- Tu ne vas pas m'en dire plus ?

- Tu aimerais ? Me dévorait-elle avec un sourire carnassier

Daphnée voulait flirter ? Bien... A peine étions-nous partis qu'elle ne pouvait me résister, j'étais presque un peu déçu. Je pris le risque de la regarder, elle ne ressemblait plus à cette cruche que j'avais trouvée près de ma tombe.

Daphnée ressemblait bien plus à une putain de mante religieuse prête à me bouffer dès qu'elle en aurait fini avec moi. Je devais avouer que ça arrivait à m'intriguer.

- Ça dépend, vas-tu te dépeindre comme une mauvaise fille méritant d'être punie? Dis-je avec un air de serial lover

Elle explosa de rire, un son cristallin et terriblement sincère

- Mais quel queutard ! S'exclama-t-elle. Trop de filles ont facilement ouvert leur cuise pour toi si c'est ça ta technique de drague...

Je ne répondis rien, peut-être parce que je n'avais rien à répondre. Elle avait raison, je puais dans le concept de la séduction, je n'en avais jamais eu besoin. Roxane et moi, ça avait coulé de sens avec le temps, et les autres, me sautaient dessus sans aucun mot au préalable.

- Tu apprendras, me sourit-elle

Je conduis sans m'arrêter, je détestais m'arrêter. Daphnée finit par s'endormir, elle était mignonne c'est vrai. Elle avait posé ses pieds sur le tableau de bord, et je n'avais même pas envie la réveiller. J'étais en train de me ramollir et ce n'était pas vraiment une bonne chose.

Après une bonne quinzaine d'heures, on arriva enfin face au manoir. Mes poils s'hérissaient, je n'aimais pas ce lieu, je ne l'avais jamais aimé. Je me garais dans la cour, il faisait nuit, nous n'allions pas débarquer comme des putains de barbares.

J'allongeais au maximum mon siège, et je rejoignis Daphnée dans les bras de Morphée.

Je crus sentir durant la nuit, ses doigts s'entremêler dans mes cheveux, mais je n'ouvris pas les yeux. Je ne voulais pas savoir si tout cela était réel ou non.

J'étais à peu près sobre, un putain d'exploit. Je n'avais pas envie de gâcher tout ça.

Un hurlement me réveilla, je sautais littéralement sur place, me prenant le toit de la voiture en pleine tronche. Il me fallut une seconde pour tout remettre au clair dans ma tête, je tournais la tête et aperçue Daphnée. C'était elle qui hurlait, comme si sa vie en dépendait.

Il me fallut encore un instant pour voir ce qu'elle fixait. Je posais automatiquement ma main sur elle :

- C'est bon... Ce n'est rien... souris-je

J'ouvris violemment la portière de la voiture. Ces ordures étaient avec leurs habits de cérémonie, des putains de capes noires et des masques archi flippants.

Evidemment, ils ressemblaient à des satanistes, ça surprend toujours au début, surtout de se réveiller avec cette vision.

- Lukas Higo, s'avança quelqu'un. Tu n'es plus le bienvenu ici...

- L'ai-je seulement été ? Rigolais-je

- Notre maîtresse ne veut pas vous recevoir... Dit-il

- Vous allez dire à Nienor, que j'ai des nouvelles à lui donner...

Il ne répondit pas directement, ce qui me laissa le temps d'ouvrir la portière à Daphnée, elle avait heureusement repris ses esprits.

- Quel genre de nouvelle ? S'avança un autre disciple

- Du genre qui vous intéresse

Un rire s'éleva

- Comment pourrais-tu savoir ce qui nous intéresse ? Demanda le premier

- Je vous ai déjà ramené Roxane, ses dons vous ont plu non ?

- MENTEUR ! Gueula quelqu'un

- Les dons de la sorcière, ils n'ont été qu'éphémères. A peine étiez-vous partis qu'ils ont perdu de leur intensité jusqu'à disparaître de nos possessions !

Un sourire suffisant se créa sur mes lèvres. Roxane était une belle emmerdeuse, et dans le cas présent, ça allait arranger nos affaires.

- Vous aimeriez savoir pourquoi n'est-ce pas ? Dis-je avec mon sourire immaculé

Ils me regardaient tous avec méfiance, enfin..., je ne voyais pas leurs yeux à cause des masques mais j'imaginais parfaitement leurs mines déconfites. Cela devait bien être la première fois que tout cela leur arrivait.

J'étais presque ému. Ils se concertèrent un instant, Daphnée tournait en rond, je savais parfaitement ce qu'elle faisait. Le premier réflexe d'une espionne, trouver des sorties.

- Suivez-nous, finit par dire un homme

On ne se fit pas prier, j'attrapais la main de Daphnée. Cela ne se voulait pas être vu comme un geste affectif, peut-être qu'au fond ça l'était, mais ce n'était pas le but. Je ne faisais pas confiance à tous ses accords aux sensations des dons. Le manoir n'avait pas changé, tout était aussi sombre, poussiéreux, glauque au possible.

Daphnée me fixait, elle attendait quelque chose de ma part, mais je n'avais aucune idée de ce que c'était. Je me sentais mal dans ce lieu, la dernière fois, nous avions été rattrapé, j'avais été marié et Roxane enfermée. On ne pouvait pas dire que c'était mon spot préféré pour me détendre loin de l'Académie.

- Tu es souvent venu ici ? Me demanda-t-elle à voix basse

- Deux fois... Je l'ai regretté dans les deux... avouais-je

Je n'aurais sans doute pas dû lui dire ça, sa mine se ternit encore un peu plus. Je voulais la rassurer, mais ces gens étaient loin d'être rassurants ou de confiance. Elle devait rester sur ses gardes.

- Tu as un plan ?

- Pas encore... dis-je honnêtement

Je devais arrêter de dire la vérité, dans ce genre de situation c'est toujours tellement plus rassurant de croire que quelqu'un sait quoi faire, même si ce n'est qu'un mensonge. On montait le long escalier en béton, celui même que j'avais traversé avec Roxane. Je nous revoyais, je m'effondrais sur le sol.

- Lukas ! Cria Daphnée en se jetant sur moi

- Le manoir se venge... Le jeune garçon revoie tout ce qu'il a voulu omettre de sa mémoire. Les lieux se souviennent de son passage

Leurs voix s'éloignèrent pour me laisser dans un flou total. Je revoyais mon corps et celui de Roxane dans ce lit à l'étage. Lorsque j'avais pensé que tout était fini, qu'elle était morte, elle avait survécu. Roxane ne faisait que dans l'original. Malgré ce qu'ils avaient pu dire, ils ne connaissaient pas ma Roxane et à quel point elle pouvait être têtue.

Elle allait rester en vie, rester avec moi. Je me revoyais plusieurs années auparavant, mon cœur se serrait si fort que j'avais peur de le voir disparaître. J'avais eu si faux, tout était si simple à cette époque, alors que les épreuves nous semblaient déjà insurmontables. Il n'y avait pas encore eu de Thomas, de Camélia, je n'étais pas mort, Asmodée n'avait pas décidé de se battre pour elle. Nous nous aimions encore.

En revoyant tout ce que j'avais perdu, je ne me sentais plus capable de me relever, comme si le poids de la tristesse était insurmontable. Peut-être que comme ça je comprenais Roxane, ce qu'elle avait ressenti quand Asmodée lui avait tout pris, nous avait pris. J'aurais fait n'importe quoi pour que Roxane puisse vivre, elle en a fait tout autant.

Elle a sacrifié ce qui avait le plus de valeur pour elle, pour me sauver. Je sentais encore ses baisers mouillés sur mes joues, sur mon cou et mes épaules. Je voyais le soleil se refléter dans ses yeux, son amour m'éclairant dans la nuit, dans la vie. Ce putain de manoir se vengeait, me ramenant là où j'avais fui.

Je ne pouvais pas me battre pour Roxane, je n'avais pas la force d'affronter les Enfers. Mais je savais que si elle finissait par les choisir, j'en mourrais. Asmodée avait peut-être détruit ce qui était autrefois évident entre nous, mais il y avait toujours eu plus.

Quelque chose que l'on ne pouvait exprimer, que l'on ne pouvait comprendre.


Un seau d'eau glacée me ramena à la réalité. Je toussais pour évacuer l'eau entrée dans ma bouche et je secouais la tête comme un putain de chien.

- Nienor... crachais-je

La femme qui avait pris un malin plaisir à me tremper ne pouvait être quelqu'un d'autre.

- Mon chéri, tu nous fais enfin honneur de ta présence.

Elle avait changé de physique tel était l'un des avantages à faire partie de cette secte, ils étaient des putains d'immortels. Leur apparence physique devait changer en permanence pour ne pas éveiller les soupçons.

Nienor était une femme plantureuse, des cheveux bouclés encadraient un visage au teint mat. Elle devait avoir dans les trente ans. Je la regardais de haut en bas.

- Mhmmm, chéri, tu as l'air d'apprécier l'esprit Milf, dit-elle en m'offrant un sourire avec une signification plus claire que de l'eau de roche

- Où est Daphnée ? Demandais-je

- Une nouvelle amie ? Je pensais que toi et Roxane c'était du sérieux, rigolait Nienor en se parfumant

Nous étions dans une sorte de bureau, ou quelque chose du genre. Cette femme portait une grande importance à la mise en scène, rien n'était naturel, tout était fait dans le but de rendre les choses plus dramatique.

Sa vie était une putain de pièce de théâtre, dans laquelle j'avais visiblement un rôle récurrent.

- Dis-moi pourquoi tu es là chaton, dit-elle en se changeant devant moi

Elle n'avait aucun problème à se retrouver nue devant mes yeux. En même temps, pourquoi être pudique dans un corps qui n'est pas réellement le sien.

- Où est Daphnée ? Redemandais-je

- Pourquoi ramènes-tu toujours quelqu'un ici ? Ne m'étais-je pas correctement occupé de toi la première fois ? Feignait-elle d'être vexée

- Nienor... Je ne suis pas ici pour le plaisir, dis-je avec un sourire équivoque

- Bien... Je ne t'ai pas fait monter exclusivement pour te chevaucher

- L'offre a beau être tentante, je ne suis pas intéressé

- Lukas, voyons, un étalon comme toi a pour devoir de faire du bien aux femmes...

Mon Dieu, mon ego aimait ses mots autant qu'il était dégouté. Je n'aimais pas l'idée de voir mon pénis comme une putain d'aide humanitaire.

- Ah... Tu es peut-être monogame ? Roxane ? Même si elle n'est pas ici, vous pourriez être fidèles...

Evidemment, il suffit d'une demi-seconde pour que Nienor me perce à jour,

- La blondinette alors ? Intéressant... Elle est mignonne, j'aime bien les trucs à 3 tu sais...

- Je ne suis avec personne ! La coupais-je dans ses délires sexuels

Elle s'approcha de moi et desserra mes liens. Je n'avais aucune idée de pourquoi elle faisait cela, j'étais juste convaincu que l'on passait enfin aux choses sérieuses.

- Bien... Je t'écoute, dit-elle en s'asseyant sur une chaise près de moi

- Je ne peux parler qu'en présence de Daphnée, avouais-je

- Depuis quand as-tu besoin d'une femme ? Rigola-t-elle

- Depuis que je suis pour une mission officielle, répondis-je du tac au tac

Elle se figea, et me jaugeait pour voir si j'étais en train de mentir

- Vraiment... ta cousine t'envoie ici maintenant... Elle n'était pas très heureuse la dernière fois...

Je rigolais

- Aliénor n'est plus Reine, elle est morte, Tiphaine aussi au juste et...

- Et toi aussi n'est-ce pas ?

Je hochais la tête

- Je sentais bien qu'il y avait quelque chose de différent dans ton odeur. Qui a réussi à te ramener ? C'est un don assez rare pour qu'il m'intéresse, souriait-elle.

J'avais plusieurs options devant moi, parlé du don de Clarissa, la prévenir qu'il finirait par la tuer ou attaquer directement avec Asmodée... Asmodée avait un impact que Clarissa n'aurait pas.

- J'ai passé un peu de temps en Enfer...

- Hmm le mauvais garçon, souriait-elle

- J'ai rencontré un mec assez sympa, je ne sais pas si son nom te dira quelque chose

Elle posait son regard assassin sur moi,

- Asmodée, c'est un type assez spécial il faut bien l'avouer

Elle me sauta dessus, attrapant ma gorge avec ses ongles acérés

- Tu as pactisé avec un Démon ?!

Je n'arrivais plus trop à respirer, elle serrait vraiment très fort.

- Moi ? Bien sûr que non, je ne suis pas aussi débile... Roxane peut-être

Elle me lâcha aussi vite qu'elle m'avait attrapé

- Cette fille est vraiment inconsciente... Elle veut perdre la vie c'est ça ?

- Vous savez, vous n'avez pas réussi à la libérer... il pouvait toujours la posséder

- Quand elle a retrouvé ses pouvoirs... elle l'a ramené à lui... On devait avoir pris ses dons...

- Failed...

- C'est tout bonnement impossible... réfléchissait-elle... sauf si...

Je souriais à l'aide de toutes mes dents, j'espérais que les conclusions auxquelles elle était arrivée étaient les vrais. Je voulais voir la peur dans le regard de Nienor, même une immortelle avait peur des Dieux.

- Seuls les Dieux ne peuvent perdre leurs pouvoirs...

- Roxane est...

- Ne le dit pas ! M'hurla-t-elle

- Une descendante directe d'Asmodée...

Nienor s'effondra sur le sol.

- Impossible, répétait-elle en boucle pour elle-même

Elle en avait vécu des années sur cette putain de planète, mais là, c'était trop même pour elle. Je me sentais plutôt fier, je venais enfin de lui fermer la bouche, évidemment j'avais réagi comme elle lorsque je l'avais appris, mais ça elle n'avait pas besoin de le savoir.

- Je ne te crois pas, finit-elle par dire

Elle était en train de se convaincre que j'étais un menteur. Bien, pas de problème, j'allais sortir ma botte secrète, je sortais mon téléphone de ma poche et appelais Roxane.

Evidemment, cette chieuse ne répondit pas tout de suite, il fallait vraiment qu'elle réponde les choses seraient moins faciles si je devais le prouver à Nienor d'une autre façon. Je rappelais Roxane, priant qui voulait m'entendre.

- Qu'est-ce que tu veux ? Putain, je pensais que vous étiez arrivés !

Elle n'était pas ravie de mon appel, enfin bon, on n'était pas en bon terme donc je ne pouvais pas trop la blâmer.

- Bébé, je suis avec Nienor, tu te souviens cette gentille femme qui nous avait aidés la dernière fois. On a besoin de son assentiment parce que tu vois elle ne me croit pas...

Je détachais le téléphone de mon oreille et le mis en haut-parleur.

- Tu es sérieux ? Tu veux que je parle à cette pétasse ! Je te rappelle que tu couchais avec elle alors que j'étais entre la vie et la mort. C'est une putain de sociopathe, elle a tué ses enfants Lukas ! Si quelqu'un aurait dû avoir du sang en commun avec Vincent et Asmodée c'est bien elle ! Moi, on m'a juste foutu dans la putain de mauvaise famille. Je m'apprête à aller en enfer putain ! Tu te rends compte, quelle personne sensée va volontairement en Enfer ! Eh bah moi évidemment ! Allez la petite Roxane qui a ses entrées là-bas parce qu'un putain de fils de pute c'est son grand-père. J'en ai marre, on me prend vraiment pour une conne !

- Bébé, ton langage ! Mais merci, Nienor a bien entendu ta rage quant à ton arbre généalogique

- Putain de merde ! Lukas Higo t'étais en haut-parleur ! Tu es vraiment une ordure, un escroc et m'appelles pas bébé, va te taper ta pute et laisse-moi. Y en a qui ont une vraie mission et non un rôle de gigolo

- Moi aussi je t'aime bébé

Elle râla encore au téléphone et me raccrocha au nez. Je me sentais tout de suite plus vigoureux après avoir parlé à une Roxane énervée. En même temps, elle pouvait être à la fois la femme la plus douce et la plus enragée.

Elle avait le droit d'être énervée, on essayait tous de bien se comporter pour éviter les Enfers, et elle, elle avait une sorte de carte de fidélité parce qu'elle connaissait le patron. C'était assez déroutant même pour elle.

J'étais peut-être le gigolo, mais au moins je pouvais décider quand arrêter, elle, elle ne pouvait pas changer son ADN.

- C'est bon, ma chère et tendre t'as convaincu ? Demandais-je à Nienor.

- Comment ?

- Rhoo, je ne sais pas moi, je n'étais pas là quand Vincent a planté la graine.

- C'est pour ça, que la procédure n'a pas fonctionné, Roxane produit ses propres dons, je ne pouvais pas lui voler...

- Ouah, un génie, tu m'étonneras toujours Nienor, dis-je sur un ton faussement impressionné. Maintenant, dis-je en me levant et me rapprochant d'elle. Nous allons parler affaires, tu n'as pas envie de voir Roxane débarquer, si ?

Nienor ouvrit la porte de son bureau héla un sous-fifre

- Veuillez amener la blondinette, et allez chercher Umarth, bon Dieu où est-il ?

Nienor était paniquée, elle jurait même alors que son rapport avec les Dieux était vraiment très lointain. Je remerciais intérieurement Roxane, son caractère de merde avait totalement fonctionné.

J'espérais que les évènements en Enfer allaient aussi bien se passer qu'ici. J'étais sûr d'avoir ce que je voulais, pour un coût peu élevé.


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