Phase 3.3☞Amber Clivertson

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Une réception. C'est ce que la Reine nous demandait de réaliser pour accueillir les grands dirigeants gouvernant les royaumes alliés d'Illéa. Il était nécessaire que tout soit mis en œuvre afin que l'occasion soit parfaite et agréable. On nous annonça très rapidement les noms des invités attribués à chaque candidate. Pour ma part, je retrouvais le cousin d'Aidan, le monarque Damon d'Europia, ainsi que la Reine Katherina Lannister. Mais il y aurait également les personnes de notre royaume, permettant de créer plus de contact. Je devais donc prévoir l'organisation importante que cela demandait. Il fallait s'occuper autant de la décoration que du menu.

Je me réveillais ce matin, assez stressée, une angoisse persistante au fond de moi. Je m'habillais convenablement afin de faire honneur à l'image du royaume.

Étant prête, je descendis jusqu'à la salle de réception mise à ma disposition. Sur place, je trouvais une équipe de majordomes et de servantes présente pour m'aider. Observant la pièce, j'exigeais qu'on place les tables rondes, aux nappes bleu clair, sur les côtés de la pièce, puis qu'on les encercle de fauteuils noirs imposants. Sur les tables, des bougies étaient disposées à intervalles réguliers, un chandelier doré s'élevait près du centre où un haut vase en verre trônait. Celui-ci contenait de magnifiques lys blancs déployés, mélangés à de la fougère, dont les tiges se noyaient entre l'eau et des perles bleutées translucides. Le parfum de ces fleurs donnait une dimension encore plus naturelle au lieu. Des rideaux aux voilages de tulle fin encadraient les fenêtres majestueuses, les lustres dorés étaient nettoyés pour l'occasion. Je fis également installer une longue table au fond afin de servir un buffet aux invités avant le repas. Les employés se pressaient dans la salle. Passant de la vaisselle en porcelaine à l'argenterie aux dorures authentiques, les verres au cristal étincelant, tous se démenaient afin de ne laisser aucun défaut. Les tables étaient dressées, le parquet lustré, les bougies allumées.

Pour ce qui était du menu, je le fis inscrire sur des pétales, disposés sur les tables.

Entrée : Salade de crudités.

Plat principal : Émincés de poulet accompagnés d'un gratin dauphinois.

Dessert : Fondant au chocolat sur du coulis de framboise.

J'espérais que cette carte corresponde aux goûts de mes invités. J'avais également réfléchi à plusieurs activités que je pourrais suggérer dans la journée, qui tout à mon avantage était magnifiquement ensoleillée.

Une fois la salle apprêtée pour l'événement, je demandais aux employés de quitter les lieux. Les lourdes portes s'ouvrirent enfin au peuple, comme à Europia. Je me positionnais sur un des balcons qu'offrait la pièce, et j'observais. Les invités commençaient à rentrer dans le Palais, certains plus assurés que d'autres. Des jeunes gens aux plus âgés, des plus démunis aux plus riches, le peuple avait sorti ses plus belles tenues, même ses merveilleux bijoux. Un brouhaha commençait à résonner dans le hall royal. Les premières personnes atteignirent la salle, guidées par des gardes.

Les discussions fusaient dans la pièce, lorsqu'on annonça l'arrivée du monarque ainsi que de la Reine d'Europia. Mes invités étaient sur le point de franchir le grand portail métallique noir, aux pointes triangulaires ornées d'or. La luxueuse voiture s'arrêta dans l'allée principale, dévoilant les deux célébrités de la réception, tant attendues. Ils entrèrent, me laissant nerveuse et impatiente par la même occasion.

Le peuple interrompit toutes paroles, se tenant respectablement bien. Les Sélectionnées, Iris, Harley et Arianna, étaient également présentes. J'étais maintenant devant, prête à saluer les alliés d'Illéa, malgré une angoisse grandissante me serrant la poitrine.

Un majordome annonça :

- "La Reine du royaume d'Europia, Katherina Lannister et le monarque Damon d'Europia."

D'un pas majestueux, ils avancèrent tous deux vers moi, dignes et fiers. Je me lançais, déterminée.

- "Bienvenue à Illéa ! Je suis ravie de vous accueillir dans ce Palais, en ce jour."

Je m'avançais, leur tendant la main qu'ils serrèrent tous deux.

- "Voici le buffet, si vous voulez quoi que ce soit, servez-vous !"

Les personnes parlaient de nouveau entre elles. Des serveurs parcouraient la pièce munis de plateaux aux verres remplis de champagne. J'en attrapais un en passant et commençais à le boire. Puis, mon verre à la main, je me dirigeais vers le buffet. Je remarquais le cousin d'Aidan observant la décoration non loin. Je passais à travers la foule, souriant aux visages inconnus me remarquant.

- "La réception est-elle à votre goût Monsieur ?"

Il me remarqua et se retourna dans ma direction.

- "Mademoiselle Clivertson, c'est bien ça ? Notre charmante hôtesse !"

- "C'est bien ça !"

- "Oui, l'ambiance est bien. Et la nourriture ne me déplaît guère, au contraire !" Me répondit-il, souriant de toutes ses dents.

- "Ravie de contenter votre estomac !" Dis-je amusée.

- "C'est déjà un bon point, vous savez !" Déclara-t-il, en riant légèrement.

- "Je n'en doute pas ! Allons nous mettre à table, voulez-vous ?"

- "Avec plaisir !"

Le déjeuner se déroula sans encombre. Les plats défilaient devant les invités qui avaient l'air d'apprécier. Le repas était calme dans l'ensemble. L'après-midi, je pensais emmener les convives à visiter la verrière du Palais, elle était magnifique et éclatante de lumière. Les invités me suivirent avec joie et entrèrent calmement. Je voyais certaines personnes aux regards pétillants devant l'admirable beauté du lieu. Certains s'intéressaient aux végétaux, d'autres aux fleurs ou aux arbres.

Une femme assez mûre et de petite taille se joignit à moi. Elle était vêtue d'une robe dont la couleur ternie aux rayons du soleil révélait sa pauvreté.

- "Bonjour Mademoiselle."

- "Bonjour, comment vous appelez-vous Madame ?"

- "Célesta." Dit-elle, hésitante.

- "Moi, c'est Amber. Si ce n'est pas indiscret, de quelle caste êtes-vous ?"

- "Je suis une cinq, je pratique le violon et le chant depuis mon enfance."

- "Malheureusement, ce sont des domaines qui me sont inconnus, mais j'aime le violon. Qu'est-ce qui vous a attiré ici aujourd'hui ?" Demandais-je souriante.

- "Je suis mère, et vous m'avez bouleversé à votre visite à l'orphelinat. J'aimerais vraiment que les enfants vivent et soient éduqués convenablement."

- "C'est une cause qui me touche beaucoup et me tient à cœur. Si je pouvais les aider, je n'hésiterai pas."

Après quelques minutes de discussion, elle me salua et s'éloigna.

- "Ravie de vous avoir rencontré et profiter !"

Je voulus ensuite rejoindre Mme Lannister, lorsqu'on me percuta. Je retenais mon verre juste à temps et regardais l'individu devant moi. Aidan essayait avec peine de retrouver son équilibre, mais ne leva pas les yeux, comme absent.

- "Oh... Je suis désolé, je... Amber !" Lança-t-il, l'air surpris.

- "Aidan ! Je ne m'attendais pas à te trouver ici." Répondis-je, enjouée.

Il s'approcha de moi, prenant ma main dans la sienne, puis il déposa un léger baiser sur mon front. Avant de s'éloigner, il s'attarda près de mon oreille.

- "Rejoins-moi dès que tu peux, après la réception, au fond de la verrière. Je veux te voir." Murmura-t-il doucement, de l'enthousiasme dans sa voix.

Je ne pus me retenir d'esquisser un sourire impatient, avant qu'il ne me lâche et qu'il parte. Je restais dans mes pensées quelques instants avant de reprendre mes esprits et mon objectif. Mme Lannister observait la végétation autour d'elle, un air strict constamment gravé sur son visage.

- "Excusez-moi, votre Majesté. Puis-je me joindre à vous ?" Demandais-je, le plus poliment possible.

- "Vous êtes bien notre hôtesse, n'est-ce pas ?" Déclara-t-elle d'un ton sec et cassant, ne portant aucune attention à ma présence.

- "Euh... Oui, Mademoiselle Clivertson. Ravie de vous rencontrer." Essayais-je d'articuler, décontenancée.

- "Savez-vous que l'alliance qu'il existe entre Europia et Illéa est indispensable ?" Lança-t-elle, me regardant profondément dans les yeux.

- "Oui ! Elle compte beaucoup pour la paix des deux royaumes, mais également pour le soutien que ces puissances apportent réciproquement entre elles." Argumentais-je, d'une voix se voulant plus assurée.

- "Exact ! Mais une Reine doit savoir mener à bien et conserver ces alliances durablement. Vous en êtes consciente ?"

- "Très consciente ! Et c'est pourquoi je me dois de faire honneur à votre présence en ces lieux alliés."

- "Les alliances ne s'achètent pas avec la reconnaissance ni avec la gentillesse, mais avec le respect et le pouvoir."

Je m'efforçais de rester calme devant cette femme à la façade de marbre. Cependant, je remarquais les traits de son visage qui s'adoucirent petit à petit.

- "Vous savez, je ne veux pas vous démoraliser, mais une future Reine doit prouver de quoi elle est capable. Vous m'avez montré que vous vous intéressez au royaume et au monde. Vous savez garder votre sang-froid afin de sauvegarder le respect dont vous faites remarquablement preuve. Et surtout envers les personnes qui le valent vraiment, peu importe sa classe sociale. Je vous observais avec cette femme tout à l'heure et je vous ai trouvé généreuse et ouverte. Vous avez des qualités, certaines sont plus dures à prouver, mais elles sont bien en vous."

- "Merci votre Majesté. Et je veux toujours bien faire, ne jamais faire un pas de travers. Mais je n'arrive pas toujours à montrer ce que l'on exige de moi."

Je baissais le regard. Elle posa sa main sur les miennes.

- "L'erreur est humaine, mon enfant. Regarde devant toi et fonce. Mais n'oublie jamais de garder la tête haute." Dit-elle avec un instinct maternel dans la voix, relevant avec douceur mon menton.

- "Merci ! Merci pour vos conseils, votre franchise, votre présence, pour tout votre..."

- "Mme Lannister, s'il vous plaît ! Je ne suis pas dans mon royaume, ici. Et de rien." Me coupa-t-elle, un sourire sur les lèvres.

- "D'accord !"

Je lui souris en retour puis elle partit, m'expliquant qu'elle voulait boire quelque chose.

La journée passa tellement rapidement qu'on ne s'en rendait pas compte. Les invités d'honneur, la Reine ainsi que le monarque saluèrent le Palais et quittèrent Illéa. Quant au reste de la foule, les invités partaient petit à petit, les Sélectionnées se retirèrent, le peuple quitta les lieux. Les majordomes et les femmes de ménage arrivèrent lorsque la salle était vidée. Ils rangèrent, nettoyèrent et jetèrent toutes les saletés et les ordures qui étaient éparpillées.

Plus personne n'avait besoin de mon aide. Je m'éclipsais discrètement vers la verrière, déjà propre. Je marchais vers le fond, observant autour de moi le moindre signe de vie.

- "Aidan..." Chuchotais-je.

Je n'eus pas de réponse.

- "Aidan...?" Tentais-je, un peu plus fort.

Soudain, je sentis des mains s'agripper à ma taille et me soulever. Je tournais dans ses bras, puis il me reposa. Je riais, amusée de la situation.

- "Tu en as mis du temps ! Je t'attendais avec impatience Amber. Tu me manquais déjà !"

- "Me revoilà enfin ! Excuse-moi, mais j'avais des invités très importants !"

- "Le principal, c'est que tu sois là, près de moi." Lança-t-il.

Son regard passa de l'amusement à la passion. Il posa ses mains sur mes hanches.

- "Je ne veux que ça, être près de toi." Continuais-je, d'une voix douce.

Je plongeais mon regard dans le sien, qui se faisait de plus en plus intense. Il me tira vers lui, bloquant mes hanches contre son corps. Il s'approcha de mes lèvres et les embrassa fougueusement. Je lui rendis son baiser avec autant d'ardeur que possible. Il rompu notre symbiose, laissant entendre nos souffles saccadés. Sa main gauche parcourait mon dos, tandis que l'autre s'attardait sur ma joue. Il la descendit dans mon cou, laissant échapper un frisson dans tout mon corps. Il sourit, amusé et fier de son effet sur moi. Il attira une seconde fois mes lèvres aux siennes, mes mains glissant dans ses cheveux blonds. Se détachant à nouveau, il approcha son souffle chaud vers mon oreille. Je frémis à son expiration.

- "Tu vas me rendre fou Amber..." Me murmura-t-il, d'une voix grave, sensuelle.

Il me dévora du regard. Je souris inconsciemment et me mis sur la pointe des pieds.

- "Et c'est loin d'être fini Aidan..." Lui lançais-je, sur le même ton joueur que lui.

Reprenant tant bien que mal nos esprits, Aidan me raccompagna jusqu'à ma chambre avant de partir à son tour. La journée fut éprouvante par tous les aspects, et pourtant exceptionnelle à mes yeux.

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