Phase 3.1☞Amber Clivertson
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Je me réveillais à la lumière du soleil tapant sur ma fenêtre. Je m'étirais et m'assis le dos contre le mur. Mily entra, un plateau sur les bras qu'elle posa sur le lit. Je la remerciais puis elle partit vaguer à ses occupations. Je réfléchissais à ce que je pouvais faire aujourd'hui. Peut-être aller me poser au Boudoir, m'enfermer dans ma chambre, aller danser, me balader dans les jardins. Je ne savais pas vraiment ce dont j'avais envie.
Après avoir déjeuné, je me rendis dans ma salle de bain et pris une douche très chaude pour me détendre un peu. Je revenais, un bon moment après, dans ma chambre. Je m'étais assise sur mon lit, un livre à la main, quand on toqua à ma porte. Quand j'ouvris celle-ci, un majordome se tenait droit devant moi, un plateau en argent dans la main gauche. Une enveloppe était posée dans celui-ci. Curieuse, je la pris et regardais l'écriture. C'était celle d'Ella...Mon coeur se serra et je priais l'homme de me laisser, après remerciement.
Je la dépliais soigneusement. Plusieurs semaines déjà qu'elle était partie...Avec les épreuves de compétences, je n'avais pas vu le temps passer.
Toute la famille avait l'air de bien aller malgré les aléas néfastes de la vie. Je décidais après avoir lu la lettre de lui répondre.
Ella,
J'ai bien reçu ta lettre et j'en ai eu les larmes aux yeux. Tu m'as beaucoup touché. Je suis contente que tu aies pu retrouver toute ta petite famille, et encore plus pour la santé d'Amy qui s'améliore. Fait leur un petit bonjour de ma part, et si tu vois mon père et mon frère, dis leur que je vais bien s'il te plait.
Tu vas enfin réaliser ton rêve, maîtresse d'école. Tu as toujours été faite pour ce rôle et je ne dis pas ça car j'avais le rôle de la fille sage ! Je te souhaite de réussir, même si je ne doute pas de tes compétences. Tu sais offrir une chance à tous les enfants et distribuer le bonheur abondamment autour de toi.
Tu sais, tu as raison. Mon avenir aussi m'angoisse énormément, avec le Prince ou sans lui. J'ai peur de mon futur et j'espère te revoir bientôt. Tu sais, à moi aussi les souvenirs d'enfance me manquent. Cette époque où nous n'étions pas encore brisées. Par la vie, par le temps, par la mort et l'amour.
Je suis curieuse de savoir ce que tu veux me dire. Si tu savais à quel point tu me manques également. J'espère que les médias te laisseront ta liberté à laquelle tu tiens tant. Je n'imagine même pas pour moi.
Et crois-moi, c'est sûr et certain que je te garderai une danse, même plus si tu veux. Au fait, tu ne changeras jamais, comme moi. Toujours en retard, notre devise !
Je t'embrasse, Amber.
Après une matinée forte en émotions, je me décidais enfin à m'habiller, pour finalement sortir me promener dans les jardins du Palais. Je pris une robe assez ample pour changer un peu des robes droites de d'habitude. Puis, Mily, qui était venue un peu avant ranger du linge dans mon armoire, me maquilla assez naturellement. Je m'occupais moi-même de ma coiffure en faisant une demi queue tressée.
Enfin coiffée, je m'apprêtais à ouvrir ma porte lorsque je m'arrêtais net. J'avais oublié la lettre pour Ella, que je pris ensuite avec moi. Je descendis les marches jusqu'à la porte des jardins. Je m'approchais d'un majordome, et l'interpella.
- "Bonjour, excusez-moi de vous déranger."
- "Oui Mademoiselle, je suis à votre service. Qui y a-t-il ?"
- "J'aimerai envoyer cette lettre à Ella, vous rappelez-vous ?" Demandais-je , au cas où.
- "Oui bien évidemment. Il n'y a pas de problème, je ferais passer le message pour que ce soit fait."
- "Merci beaucoup, Monsieur. Au revoir et bonne journée !"
Je le quittais et sortis à l'air libre. Le soleil était au rendez-vous ce jour-ci. Je pouvais observer la nature, entendre les oiseaux, sentir la fraîcheur de l'air. C'était une ambiance qui me plaisait bien.
Je m'assis sur le rebord d'une fontaine imposante, au soleil, face à l'horizon. Je n'entendais plus que l'eau qui coulait lentement, dans un son apaisant. Je me sentais bien, détendue pour une fois. Je passais ma main droite dans l'eau fraîche et claire.
Je sentis une main se poser sur mon épaule, ce qui me fit lever la tête afin d'apercevoir la personne. C'était Aidan. On ne s'était pas revu depuis notre sortie nocturne et ce baiser exceptionnel. J'avais peur de ce que je ressentais.
- "Bonjour Amber, tu vas bien ?" Commença-t-il.
- "Bonjour Aidan. Ça va, Ella me manque quand même. Et toi ?"
- "Plutôt bien. Je me doute, mais j'ai dû faire des choix. Et puis vous étiez en concurrence, tu devrais être contente que le nombre de Sélectionnées diminue."
- "Je le sais bien. Mais ce n'était pas vraiment de la concurrence. Et tu sais, je ne saute pas de joie à chaque fois qu'une des Sélectionnées part car je sais que je pourrais être à sa place. Nous sommes toutes différentes avec nos défauts et nos qualités plus ou moins marquées. Mais ça ne changera rien au fait que tu devras faire un choix à chaque étape."
Il y eu un silence puis je repris.
- "Tu sais, ce baiser, je l'ai vraiment apprécié. Ce que j'ai ressenti m'a submergé. Mais je n'ai pas envie d'être déçue par la suite. Je sais qu'il y a une infime chance que je sois ta futur femme. Mais je sais aussi qu'il y a beaucoup trop de probabilités que ce ne soit pas le cas. J'ai peur de me tromper sur ce que je représente pour toi, tout le temps." Expliquais-je, d'une voix rapide, nerveuse.
- "Calme-toi Amber. Tu vas peut-être croire que je fais ça avec toutes les filles, mais je sais que je vais briser des coeurs, des espoirs. Mais je veux vraiment faire le bon choix et ne pas me tromper non plus. Je commence à m'attacher énormément à plusieurs d'entre vous et le choix est de plus en plus dur. Et pour ce baiser, je l'ai aimé tout autant que toi, mais je veux être sûr de tes convictions, de tes valeurs, de ton amour, de ta bonne volonté d'être souveraine. Tu comprends ?" Répondit-il.
- "Oui, bien sûr. Je commence aussi à m'attacher et j'ai peur de vouloir plus si ça continue." Lui avouais-je.
- "Tu n'as pas à avoir peur. Pour l'instant, tu as une bonne place dans mon coeur, le temps nous dira l'avenir. N'aie pas peur de ce qui peut arriver, vis ta vie maintenant et oublie le reste. Tu sais, Amber, tu réfléchis trop et c'est ça le problème. Tu imagines trop tout ce qui pourrait arriver. Ne retiens qu'une chose : il faut vivre un jour après l'autre."
Il me tira le bras, me levant. Je me retrouvais face à lui, ses yeux me fixant.
- "Un jour après l'autre." Répéta-t-il plus doucement.
Puis il se pencha vers moi, son visage de plus en plus près du mien. Je sentis ses lèvres qui se collaient aux miennes. Des frissons parcouraient mon dos, une sensation de plaisir me submergea. La même sensation que le précédent. Nos langues s'entremêlaient, joueuses et désireuses. Il lâcha ma bouche pour atteindre mon cou, où il y déposa des baisers, intensément agréables. Puis, le tableau parfait se termina dans un doux câlin. Il se redressa et m'observa pendant un moment, passant sa main dans mes cheveux à moitié détachés.
- "Sache que j'ai ressenti la même chose que toi à cet instant." Me dit-il en souriant.
Je ne répondis pas, également le sourire aux lèvres.
- "Viens, on va marcher un peu." Lança-t-il subitement, me tendant sa main que je pris sans hésitation.
Nous nous retrouvions dans un parc rempli de fleurs diverses qui coloraient le paysage. Je remarquais un parterre de lys au devant de moi, où je me dirigeais instantanément.
- "Où vas-tu comme ça ?"
- "Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas vu de lys aussi beaux, Aidan !" Dis-je d'une voix enfantine, enjouée.
- "Ah je vois, mais tu sais, il n'y a pas que ces fleurs !" Lança-t-il avec un air amusé.
- "Pour moi, si. Ce sont mes fleurs préférées !"
- "Je saurais m'en rappeler alors !" Dit-il, assez étonné.
Il sortit un canif de sa poche de pantalon et en coupa une, qu'il glissa dans mes cheveux.
- "Garde-la précieusement !"
- "Oh merci, ne t'inquiète pas pour ça !" Déclarais-je en déposant un léger baiser sur sa joue.
- "Amber, je dois y aller malheureusement. Je te revois au plus vite."
- "D'accord, à bientôt Aidan."
Il m'attira une dernière fois vers lui et m'embrassa fougueusement, avant de me laisser, un sourire plaqué sur le visage.
Je continuais de tourner dans les jardins lorsqu'un garde arriva dans ma direction et me demanda de le suivre par ordre du Roi. Le Roi...C'était un homme puissant avec qui il ne valait mieux pas être en mauvais terme.
Je suivis le garde à l'intérieur jusqu'au bureau du Roi, un endroit strictement privé où je n'étais jamais entrée. Il toqua et m'annonça. J'entendis le Roi répondre de me laisser entrer, ce que je fis sans me faire prier.
- "Bonjour Mademoiselle Clivertson."
- "Bonjour votre Majesté, en quoi puis-je vous aider ?"
- "En pas grand-chose, merci. Je voudrais juste avoir une petite discussion avec chaque prétendante de mon fils. Alors, le séjour se passe bien ?"
- "Oui très bien, merci. Je me suis habituée à la vie au Palais et tout ce passe bien pour l'instant."
- "Ne vous habituez pas trop vite, vous l'avez dit vous même, pour l'instant." Lança-t-il, d'un ton qui se voulait froid.
- "C'est exact, on ne peut être sûr de rien. Les choix ne sont pas faciles à faire."
- "Pourquoi dites-vous cela ? Vous pensez être près de la victoire ?"
- "Non, loin de là, vous savez ! C'est juste que vous devez être souvent confronté à des prises de décision. Le choix n'est pas toujours évident, comme pour l'exemple de la Sélection pour Aidan."
- "Aidan ?"
- "Son Altesse royale."
- "Je vois. Dites-moi, vraiment, pourquoi êtes-vous là ?"
- "Je ne me suis inscrite pour aucune raison particulière. Mais maintenant, je dirais que c'est pour son Altesse ainsi que la gestion du royaume. Ma journée de compétences m'a beaucoup apporté également."
- "Pensez-vous avoir les épaules d'une Princesse et d'une future Reine ?"
- "Je pense que j'en serais capable, mais ce n'est pas à moi d'en décider. Puis-je vous retournez la question ?"
- "C'est un avis personnel que je ne partage qu'avec mon fils. Cependant, je trouve que vous ne vous débrouillez pas trop mal."
- "Je comprends parfaitement. J'essaye de toujours faire au mieux, vous savez."
- "Je l'espère bien Mademoiselle."
Un léger silence s'installa avant que le Roi reprenne.
- "Une dernière question avant de mettre fin à cet entretien. Aimez-vous mon fils ?"
- "Peut-être que ces sentiments ne se partagent pas avec tout le monde. Mais je vais tout de même vous répondre. Je commence à m'attacher fortement à lui. L'amour est un grand mot, et c'est ce que je ressens."
- "En êtes-vous bien sûre ?"
- "Pas encore complètement, mais il faut du temps."
- "Vous savez, Mademoiselle Clivertson, l'amour n'est que secondaire dans le gouvernement d'un pays."
- "Peut-être bien. Excusez-moi mais, vous savez, les royaumes et les châteaux finissent par disparaître, mais l'amour est éternel."
- "Et pour votre défunte mère ?"
- "Quelles que soient les fautes commises, l'important est d'avoir la volonté de se racheter."
Le Roi ne répondit pas, presque déçu de ne pas avoir le dernier mot.
- "Est-ce terminé votre Majesté ?" Lui lançais-je sur un ton innocent.
- "Oui, vous pouvez y aller Mademoiselle. Et bonne chance pour la Sélection." Me dit-il d'une voix plus calme.
Il avait l'air perturbé par ce que je lui avait dit.
- "Merci à vous."
Je partis rapidement et me redirigeais vers ma chambre, songueuse.
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