Phase 2.3☞Bal royal • Ariane Thompson

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https://youtu.be/BDJHMCFKHv4

Trois jours après les attentats et nous voilà présentes dans la salle du bal. Je ne pensais pas que ça pourrait être possible. Vraiment. Je pensais à une farce des femmes de chambres et majordomes mais apparemment ça ne l'avait pas été. La salle de bal avait été décorée avec goût, ni trop sobre ni trop étouffée sous la décoration. Les serviteurs qui ont dû s'en charger s'en sont tirés avec le juste milieu.

Toutes les Sélectionnées sont assises en compagnie de la famille royale. Il y en a là plusieurs dont j'ignore le nom, mais celui à ma droite est légèrement étrange. Il ne cesse de me regarder avec attention alors que je tente de me comporter le plus normalement possible.

Je tends ma main vers un petit four que j'empresse d'enfourner dans ma bouche.

-Excusez-moi, jeune demoiselle, vous devez être Ariane, n'est-ce pas?

Je tourne la tête et mon regard croise celui de mon voisin, un brun bien coiffé.

-Il me semble, marmonnai-je. Et vous devez être un assez grand personnage pour avoir le privilège d'être assis à cette table, je me trompe?

Un sourire naquit sur ses lèvres.

-C'est cela. Je suis le cousin d'Aidan. Arthus, pour vous servir.

-Je tâcherai de m'en souvenir.

Rêve toujours, connard!

Je tourne la tête vers une certaine Elena, une belle blonde pour son âge, mais le regard qu'Arthus me lance avait quelque chose de perturbant. Il est pénétrant, comme s'il tente de voir à l'intérieur de vous.

-Désiriez-vous quelque chose Ariane ?

-Allez donc me cherchez ces petits fours à l'autre bout de la table qui me semblent délicieux.

Enfin, il décolla les fesses de sa chaise.

Ouf ! Enfin débarrassée de celui-là.

Je porte mon verre à mes lèvres et me les lèche discrètement alors qu'une voix m'interpelle :

-Je peux m'asseoir où tu attends le retour de ce délicieux Arthus? dit une Sélectionnée nommée Harley avec ironie.

Visiblement, il avait eu plus d'une proie.

-Vas-y, je te laisse la place. Il est plutôt collant comme gars, du genre colle forte.

-J'avais remarqué. Comment as-tu réussi à le faire fuir?

-Les petits fours ne servent pas qu'à se nourrir.

-Je m'en souviendrais la prochaine fois qu'il approchera avec ses sales pattes et son sourire de crétin...

-Attention, le crétin revient par ici. Il a vu que tu lui as piqué sa place et va s'asseoir à la tienne pour en embêter d'autres...

-Il n'a vraiment aucune honte! Quelqu'un devrait lui apprendre les bonnes manières.

-Il faut croire que personne n'ait envie de les lui enseigner...

-C'est dommage...

-En tout cas, celui qui le fera sera courageux.

-Il aura mon respect éternel.

Je pouffe. Cette Harley est vraiment amusante. Il faut dire que cet Arthus était vraiment un poids.

-Rembarrons-le ! dis-je.

-Seulement si tu m'accompagnes.

En réponse, je me lève et nous nous dirigeons vers Arthus.

-Arthus, nous avons besoin de votre aide. Ce serait adorable de venir nous aider, susurre Harley avec un sourire hypocrite.

-Je suis l'homme de la situation.

-On peut dire ça comme ça, je réplique avec un sourire langoureux.

Il se lève et nous suit à l'autre bout de la salle.

-Alors Arthus? On ne peut pas s'empêcher de loucher dans le décolleté des dames?

-Es-tu trop attiré pas les attraits féminins? Ecoute-moi bien Arthus, je ne pense pas que tu sois là pour courtiser les Sélectionnées de ton cousin, alors restes-en là, pigé?

-Tu ne voudrais pas que tout le monde apprenne ton comportement n'est-ce-pas? Étrangement, je suis persuadée que le roi ne le prendrait pas très bien...

Et nous partons nous asseoir, laissant le pauvre Arthus en plan.

Le Roi réclame le silence. Après un bref discours, il entraine sa femme et ouvre le bal avec une danse. Puis vint le tour d'Aidan d'en faire de même avec les Sélectionnées. Peu à peu, tout le beau monde se lève. Je fais de même, mais prends soin d'avoir avec moi un verre de punch que je sirote de temps en temps. Les Sélectionnées défilent dans les bras d'Aidan. Je m'éloigne de la piste de danse vers le petit buffet et me ressers d'un peu de punch. L'alcool me brûle la gorge.

-Vous revoilà, Ariane. Je vous cherchai justement.

Oh non, pas encore lui ! C'est pas vrai ! Mais c'est pas de la glue mais un boulet !

-Qu'est-ce que vous me voulez ?

-Un peu de gentillesse ?

Je me tourne cette fois de façon à voir parfaitement son visage.

-Ecoutez, vous pouvez porter le titre de Prince de je ne sais quelle connerie, vous ne m'impressionnez pas, d'accord ? Alors, maintenant faites-moi le plaisir de me laisser boire tranquillement mon punch.

Il siffle d'un air admiratif.

-On peut dire que vous ayez du répondant...

Il s'approcha encore plus de moi, plaçant ses mains sur ma taille et porta mon verre à ses lèvres.

-J'adore ça, l'insolence.

J'arrache le verre de ses mains et l'apporte à ma bouche. Je me sens de plus en plus légère. Grâce à l'alcool qui s'empare peu à peu de mon corps. Je lui décoche un sourire malicieux.

-C'est vrai ? Contente que ça vous plaise.

Ses doigts courent le long de mon dos dénudé. Ses lèvres frôlent le lobe de mon oreille.

-Si je vous dis qu'on pourrait prendre un peu de bon temps ?

-Emmenez-moi sur la piste de danse, je le coupe.

Ni une ni deux, nous nous retrouvons à nous enlacer étroitement sur la piste de dance sans jugeote. J'ai le cerveau bien trop ramolli pour réfléchir, je ne sens que l'alcool dans mes veines qui me fait faire n'importe quoi. Mon corps se presse sensuellement contre Arthus. Je surprends le regard d'un Aidan outré sur moi. Et étrangement, ça me plait.

-Faites-moi valser, Arthus.

Ses mains caressent ma taille et envahie par l'ivresse de l'alcool, je ne réponds qu'à sa demande. Je me balance d'avant en arrière, les pans de ma robe se retroussant sur mes jambes de manière dangereusement provoquante mais néanmoins séduisante. Je regarde Aidan. Il ne danse plus. Plus aucune Sélectionnée à son bras. Il est bouche-bée, nous regardant de travers.

La musique prend fin. Arthus me plante au milieu de la scène, essoufflée, mais fière de mon coup. Son cousin traverse la piste à grande enjambée et me serre étroitement contre lui, le regard furieux.

-A quoi joues-tu, Ariane ?

-Quoi ? Laisse-moi tranquille !

Et j'explose de rire.

-Tu es complétement soûle.

-Et qu'est-ce que ça peut faire ?

-Fais attention, tu es un peu trop... provocante.

-Et ça te déplait, peut-être ?

Il ne répond pas. Il est déstabilisé. J'ai marqué un point.

-Ose me mentir.

Je souris, n'écoutant que mon instinct. Nous virevoltons. D'autres personnes nous regardent et je m'en fiche. Au contraire, j'adore ça. Un rire rauque racle ma gorge. Je renverse ma tête en arrière et je m'échappe de l'étreinte de ses bras et le plante au beau milieu de la piste, visible de tous, tout en lui lançant un sourire carnassier dont j'avais le secret...

Assise sur le canapé, j'ai eu l'audace d'enlever mes talons et de ramener mes jambes contre moi. Je contemple d'un regard vitreux la scène de bal où les couples dansent ensemble.

-Tu rêves, beauté ?

Aidan. Son visage penché au-dessus du mien. Non, pas seulement son visage, son corps entier.

-Je repense à notre danse.

-J'aime bien quand tu dis « notre ».

Je contemple ses iris clairs dans lesquels j'aimerai me noyer avec délice. Je l'écarte gentiment en enfonçant mon coude dans son flanc. Il s'assoit du bout des fesses me laissant la place nécessaire pour m'allonger.

-Tu n'as pas envie d'aller danser avec les autres Sélectionnées ? Demandai-je.

-Aucune n'a le chic de danser si langoureusement.

-Tu m'as dit toi-même que j'étais complétement soûle.

-Peut-être que j'aime bien les filles qui arrivent à se soûler en compagnie des membres de la famille royale. Allez, viens dansez.

-Non. Tes violons sont trop monotones.

Il sourit.

-Je crois avoir l'arme idéale.

Ses doigts trouvent les miens et m'attire à lui. Nous nous enfuyons à travers la salle du bal où les autres personnes nous dévisagent avec des regards interrogateurs. Toujours pieds nus, je le suis sans broncher. Nous traversons le palais et bientôt les jardins où nous nous arrêtons uniquement devant une fontaine.

Aidan sort un portable de sa poche et le dépose sur le rebord de la fontaine et une musique que j'adopte immédiatement emplit le silence. Aussitôt mes mains se mettent à fourrager dans mes cheveux et mon corps à se déhancher sensuellement de manière... provocante.

Je fais l'erreur de trop m'approcher de la fontaine qui est immense maintenant que je l'aperçois mieux une fois ma vue habituée à l'obscurité. Des bras m'enveloppent et entrainée par un poids supplémentaire, je me retrouve à plonger la tête la première dans l'eau. Je me débats et mon crâne brise la surface.

Un instant, ses yeux s'égarent sur mon corps, un peu trop longtemps.

-Tu es complétement folle. Tu arrives à te soûler à un bal et nous nous retrouvons à patauger dans une fontaine !

-Tu aimes les femmes dangereuses. N'oublie pas que je suis le poison qui nous lie l'un à l'autre.

Je me redresse et saute sur lui tel un chat. Il m'attrape au vol et me plaque sur le sol de la fontaine. L'eau lèche nos deux corps enlacés.

-Tu n'as pas aimé que je danse avec ton cousin.

-Je n'aime pas qu'il pose ses sales pattes sur toi. Pas sur toi.

Son regard s'arrête sur mes lèvres. J'éclate de rire. D'un rire d'hyène.

-J'aime jouer avec mon corps.

Nous nous relevons et j'enroule mes bras autour de sa nuque. Il enlève sa veste trempée et la jette plus loin. Mes ongles tapotent sa nuque. Je le sens frissonner sous mes doigts. Je suis le maître du jeu. De la séduction et l'attirance qu'il y a entre nous.

-Cesse de jouer ainsi avec moi, Ariane. Tu me rends fou. Et complétement accro.

-Comme de la drogue ?

-Exactement. Tu es ma drogue.

Mes ongles s'enfoncent dans sa peau au point qu'une goutte de sang perle sur mon index. Je l'apporte à ma bouche et ma langue racle le bout de mon doigt. Le goût cuivré du sang explose dans ma bouche. Je lèche mes lèvres. Je renverse mon buste me laissant aller au plaisir de la chaleur de son corps et de la chanson...

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