Phase 2.3☞Bal royal • Amber Clivertson
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Cela faisait maintenant trois jours que le drame était terminé. Les employés du Palais faisaient leur maximum pour effacer ce qu'il restait de cette horrible nuit. Malheureusement certaines séquelles restaient, comme indélébiles.
On nous informa qu'un bal serait organisé en l'honneur des 26 ans de mariage du Roi et de la Reine. L'occasion de rencontrer la famille d'Arabella, et en même temps celle d'Aidan, était une opportunité à ne pas rater.
Ayant passé mon temps au Boudoir toute la matinée, je décidais de rejoindre Mily, qui était déjà dans ma chambre, pour organiser au mieux cet événement. J'ouvris la porte et aperçus ma femme de chambre postée devant un bustier, recouvert d'un drap blanc, à travers lequel la couleur noire ressortait.
- "Qu'est-ce-que tu me caches, derrière toi ? Serait-ce ma robe pour le bal ?"
- "C'est exact, je ne vais pas vous faire languir plus longtemps."
Sur ces mots, elle tira le drap vers elle, laissant découvrir la robe confectionnée par celle-ci.
- "Mais tu es incroyable !!! Comment as-tu fais pour réaliser une telle merveille ?"
- "Elle vous plait vraiment ?"
- "Evidemment, je l'adore !! Tu n'aurais pas pu mieux faire pour me faire plaisir !"
- "J'en suis ravie !"
Sur ce, elle m'aida à l'enfiler sans aucun soucis. Elle sortit des escarpins assortis, me maquilla et me coiffa les cheveux en queue de cheval ondulée.
Après m'avoir ajouté un collier au saphir étincelant, je fus fin prête à me rendre au bal.
Je descendais lentement les marches et me rapprochais du bruit qui résonnait dans les couloirs. Je me dirigeais dans la salle d'où provenait ce vacarme, me rapprochant d'une grande porte, impressionnante, d'où une lueur et des voix sortaient. Je fus ébahie devant le luxe et la décoration de la salle. Je n'en croyais pas mes yeux, du sol au plafond la salle brillait, emplie de lumière. De nombreuses personnes étaient réunies en petits groupes. C'était principalement la famille de la Reine, nous avait-on dit, ainsi que certains amis de la famille royale. Venant d'arriver, j'allais vers certaines Sélectionnées afin de les saluer. Je cherchais Ella du regard mais ne la trouvais malheureusement pas.
Le dîner se déroula dans une bonne ambiance, conviviale et joviale. Quand ce fut terminé, la salle se remit en action, parlant de tout et de rien. J'étais un peu seule, dans mon coin. J'avais toujours eu du mal à m'intégrer, surtout lorsque toutes les personnes présentes se connaissent déjà entre elles. Je n'osais pas et c'est sûrement là un de mes défauts. Ella discutait et je préférais lui laisser de l'espace, voir d'autres personnes que celles habituellement. Elle en avait besoin en ce moment. Je me levais et me mis à errer dans la salle.
Le silence régna. Le Roi et la Reine, couple fard de l'événement, s'avancèrent sur la piste de danse afin d'ouvrir le bal comme il se doit. Après leur prestation, des personnes s'accumulèrent autour du couple Royal, partant dans une longue valse.
Le prince invitait chacune des Sélectionnées à danser un moment. Un garde, grand et blond, me proposa de me joindre à lui, ce que j'acceptais volontiers. La danse terminée, je me rendais vers le buffet pour me désaltérer.
Des verres, des pâtisseries, des confiseries étaient dispersées sur la longue table. Je tendis ma main vers un des plateaux, quand celle-ci rencontra celle d'une femme assez jeune. Je reculais ma main instinctivement.
- "Désolé, allez-y."
- "Non, c'est moi qui suis désolée. Ces pâtisseries sont vraiment délicieuses ! Merci." Me répondis l'inconnue devant moi.
- "Mais de rien, Madame..."
- "De Panem, mais appelez moi Diana !"
- "L'impératrice !" Machinalement, je baissait la tête pour la saluer comme il se doit. Amusée, Diana continua sur un air enjoué la discussion.
- "Oui, c'est ça ! Et vous, qui êtes vous ?"
- "Mlle Clivertson, mais Amber me suffira !"
- "Amber ! Vous êtes une Sélectionnée. Cela se passe bien au Palais ?"
- "Oui dans l'ensemble. D'autant plus que c'est un changement de vie, et des plus agréables."
Elle me sourit. Puis, elle me regarda de bas en haut.
- "Pour la tenue aussi, je suppose. Votre robe est tout simplement splendide, c'est une vraie merveille !"
- "Ces compliments reviennent surtout à ma femme de chambre sans laquelle je n'aurais pas eu de robe ! Permettez moi de vous dire que vous êtes aussi resplendissante dans la votre."
- "Merci beaucoup du compliment !"
- "Il n'y a pas de quoi !" Dis-je le sourire aux lèvres.
La discussion s'arrêta durant quelques secondes, mais une question me démangeais.
- "Excusez moi, mais puis-je vous posez une question quelque peu indiscrète ?"
- "Je vous écoute."
- "Vous connaissez la Reine depuis longtemps ?"
- "Oh assez longtemps pour bien la connaître. Nos maris sont de vraies piplettes quand ils commencent à parler de la politique de leur royaume ! Alors il faut bien qu'on s'occupe dans ces moments là. Nous passons donc beaucoup de temps ensemble quand nous nous voyons, Arabella et moi."
- "Je les comprends, quand nous avons un sujet qui nous passionne, nous parlons beaucoup plus. Mais, à vous laisser à l'écart, vous avez dû gagner une grande amitié."
- "Vous avez quelque chose qui vous passionne également ? C'est exact, avec une grande complicité."
- "La danse. Pour la décrire rapidement, c'est comme une partie de moi qui me rend libre. Et ma meilleure amie, qui est au Palais aussi, est en quelque sorte mon duo."
- "C'est un art très expressif. Vous en faîtes depuis longtemps ? Votre meilleure amie aussi ?"
- "Depuis ma plus jeune enfance. Je me réfugie souvent dans cette passion pour faire sortir mon trop plein d'émotion. Je ne pourrais pas perdre la danse, en plus. Ella et moi en avons besoin comme une nécessité. Mais je dois vous ennuyer avec ça, je m'emporte tr..."
Elle me coupa, ne me laissant pas finir ma phrase.
- "Non, non, pas du tout ! Vous savez, il est rare que je discute avec des personnes si ouvertement, alors que je les connais à peine. Généralement, celles-ci préfèrent se refermer et ne pas en dire trop. Je pense que c'est en partie parce que ces personnes font attention à ce qu'elles disent avec moi. C'est comme si elles avaient peur de mon jugement sur leur personne."
- "Je ne suis pas comme ça d'habitude. Mais il faut croire que les gens changent petit à petit."
Elle marqua un temps de pause, puis reprit.
- "Tant que c'est un changement positif, il n'y a que des avantages. Mais restez vous-même et ne vous reposez que sur votre propre personne. En tout cas, je ne dis pas ça pour être courtoise, mais, sincèrement, j'ai apprécié parler avec vous. Qui sait, peut-être un jour nous reverrons nous dans d'autres circonstances !"
Diana me fit un clin d'oeil, quand un homme arriva derrière elle.
- "Ah ! Spencer, je te présente Mlle Cliverston, une des Sélectionnées."
- "Enchanté mademoiselle !"
Il s'inclina légèrement vers l'avant pour me saluer.
- "Moi de même."
Je l'imitais presque, en faisant une petite révérence.
Je vis Aidan arriver vers moi, un sourire éclairant son visage. Il avança sa main vers moi, m'incitant à la prendre.
- "M'accorderais-tu cette danse, Amber ?!"
- "Je ne peux décliner une telle demande, mon cher Aidan !"
Nous rigolions de nous même en nous dirigeant vers le centre de la piste. Il entrelaça nos doigts et posa son autre main dans mon dos. L'orchestre commença à jouer du classique. Je me laissais porter par la musique, mes pieds glissant sur le sol, et guidée par Aidan. Je me sentais dans une bulle, comme si personne autour ne pouvait perturber ce moment exceptionnel, si magique entre nous. Il me fixait de ses yeux magnifiques, pendant que nous tournions en rythme. Les lumières de la salle les faisaient briller intensément.
- "Alors, que penses-tu de ce bal ?" Me demanda-t-il.
- "Beaucoup de monde et de luxe ! Mais, j'aime cette ambiance, je ne sais pas pourquoi mais elle m'inspire de la joie. Et c'est ce qui m'a le plus manqué ces dernières années : la gaieté et la famille. De plus, je trouve que cela permet de faire de bonnes rencontres, comme Mme de Panem qui est très chaleureuse, en passant."
- "Vraiment ? Je suis heureux de voir que tu as réussi à retrouver ta joie de vivre. Parfois, des gens extérieurs peuvent plus nous aider qu'on ne le croit."
- "C'est vrai, je l'ai compris assez vite, depuis que je suis arrivée."
- "Avant ce soir ?"
- "Même si mon séjour ici était quelquefois rempli de pleurs, les autres moments m'ont fait l'effet d'une renaissance. J'ai sentis que j'existais, peut-être pas encore pour quelqu'un, mais pour quelque chose au moins, la Sélection."
- "Si je comprends bien, au début, tu n'étais pas principalement là pour moi ?!" Dit-il en prennant un air offensé, qui me fit rire.
- "Comme tu l'as dit, "au début" ! Maintenant, ce n'est pas pareil. Je n'avais qu'une image de toi, et aujourd'hui, j'apprends tous les jours à te connaître un peu plus, découvrant les différents traits de ta personne."
- "Et, est-ce que ces découvertes te plaisent ?" Un sourire en coin sur ses lèvres lisses.
- "Ah, peut-être bien que oui." Dis-je sur un ton taquin.
La danse se termina plus rapidement que je ne l'aurais espéré, mais je fus quand même heureuse du moment que je venais de passer.
J'avais soudainement chaud et voulus sortir un moment. L'air frais de la nuit sur mon visage me faisait extrêmement de bien. La musique en sourdine derrière moi était douce. Je regardais les étoiles, dans cette nuit claire. Je repensais à ma mère... Je savais qu'elle veillait sur moi de là-haut. Mais j'avais peur de ne pas la rendre fière, et de ne pas avoir droit à ce bonheur, que je ressentais de jour en jour.
Je rentrais finalement au bout d'un quart d'heure. Je remarquais Aidan rire avec son père, dans un coin de la pièce. Inconsciemment, je me remémorais les moments passés avec mon père, quand il souriait encore de la même façon que le Roi avec Aidan. Je devenais nostalgique, j'aimerai tellement revenir en arrière et pouvoir effacer ce qu'il s'est passé. Mais j'ai perdu l'espoir de me réconcilier, un jour, avec mon père et de pouvoir rire à nouveau avec lui, comme Aidan le fait, naturellement.
Je restais ensuite un moment assise, me reposant un peu, regardant les couples encore assez réveillés pour danser.
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La fête s'acheva tôt dans la matinée du lendemain. Je décidais d'aller faire un tour dans les jardins du Palais, pour changer un peu d'air. Ceux-ci offraient, avec la lueur de l'aube, un somptueux paysage que je ne me lassais pas de regarder.
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