06

Zayn réfléchissait depuis une heure. Il ne savait pas quel dessin faire. Il hésitait entre tellement de possibilités qu'il perdait le peu de sa tête qui était encore restée, jusqu'à présent, intact. Pour le peu que c'était, perdue ou gardée, rien n'aurait grandement changée dans la vie de Zayn. Il réfléchissait, encore et encore. Il se massait les tempes. Il n'en pouvait plus de savoir, ce qu'il allait dessiner en premier. Parce que tous ce qu'il avait dans la tête, allait finir sur le papier, ou sur une toile, ou même un mur, mais il ne savait pas dans quel ordre, dans quel sens, dans quel direction, sur quel support faire tout ce qu'il avait actuellement, besoin de faire, comme jamais il n'avait eu besoin de s'exprimer. Il voulait que tout cela se finisse, et pour de bon, parce que c'était comme si des millions de voix parlaient dans sa tête. Il n'arrivait pas à supporté ce fait-là, et avait besoin de crier.


Il avait envie de vivre, et c'est à travers l'art qu'il vivait. Cela avait été le même cas pour Kylie, mais là, il n'y pensait pas. Pour une fois qu'il ne pensait pas à elle, il avait le droit. Pour une fois qu'elle ne hantait pas ces pensées. Pour une fois qu'elle n'était pas au centre de son esprit. Pour une fois qu'elle ne le démolissait. Pour une fois qu'elle ne lui faisait pas du bien aussi. Pour une fois qu'elle n'était pas là. Comme si elle avait disparue de la surface de la planète, de la tête du jeune anglo-pakistanais. Pour une fois qu'elle ne fourrait pas son nez partout. Pour une fois qu'elle ne rôdait pas dans les parages. Pour une fois que Zayn était tranquille. Pour une fois que le monde n'était pas contre Zayn. Pour une fois qu'elle n'était ce qui le torturait. Pour une fois que l'attention du jeune homme était tournée sur autre chose que la petite personne qu'elle été, remarquablement belle et parfaite, mais aussi désespérée et meurtrie. Pour une fois que Zayn pouvait penser librement.

Pour une fois que Zayn avait la tête ailleurs. Pour une fois que le jeun homme pouvait fermer les yeux sans voir le visage souriant de la jeune fille partie trop tôt dans les abysses de la mort. Pour une fois, que Zayn allait « bien », il avait le droit. Il avait le droit de faire tout ce qu'il voulait, de ne pas se stoppe pour telle ou telle chose, tout ça parce que Kylie n'aurait pas aimée qu'il fasse cela. Il pouvait vivre librement, mais il devait passer par l'étape de l'art. C'était la seule, qui pouvait le faire se sentir vivant n'importe où. Pour une fois qu'il ne voulait pas dessiner le visage de la jeune fille. Pour une fois que le monde était « avec » lui. C'était dans les traits de crayon qui apparaissaient sur des feuilles de papier blanc à grain, c'était dans les traits de pinceau sur une toile, c'était dans les traits de marqueurs ou d'encre de chine encore, qu'il trouvait son réconfort et un peu de sa liberté, résolue à être enfermée dans ces quatre murs totalement immaculées de blancs.

Zayn était redescendue au point de départ, mais avait rapidement remonté tous les échelons qu'il avait descendu, pour se retrouver à nouveau à l'endroit où il était. C'était dans un élan rapide, qu'il continuait de surprendre toutes les personnes qui s'occupent de son cas, en allant de mieux en mieux, en faisant de plus en plus de pas vers la sortie, des plus en plus grands, des plus en plus rapides, des plus en plus souples, des plus en plus élégants. C'était comme s'il était une gazelle qui passait à travers les feuillages pour ne pas se faire repéré par le lion qui sent comme même son odeur qu'elle dégage. La mort est le lion dans le cas de Zayn et non ce félin à la crinière robuste. La mort est comme même robuste, mais elle n'a pas besoin d'une crinière pour le montrer, contrairement au lion. Zayn peignait, à une très grande vitesse, et une très légèreté.

Comme s'il retrouvait son indépendance, comme s'il retrouvait sa passion, comme s'il retrouvait l'envie de vivre, comme s'il retrouvait la liberté tant recherchée, comme si sa vie en dépendant. Il peignait sur une toile, avec une telle élégance, une légèreté absolue, une grâce digne d'une danseuse classique. Mais danseuse classique, Zayn n'aurait jamais pu le devenir, et encore moins en danseuse étoile. Kylie aurait pu le devenir. Elle en avait la grâce, elle en avait l'étoffe, elle en avait le physique. Mais elle était morte trop tôt. Zayn peignait avec la même grâce qu'avait Kylie lorsqu'elle dansait sur ces pointes. Mais cela, Zayn ne le savait pas, et il valait mieux ne pas le lui dire. Il allait bien, pour une fois. Il ne vaudrait mieux ne pas venir le déranger ou l'interrompre, parce que même s'il est concentré, il serait en colère si sa concentration partait au loin, dans le monde de l'inaccessible.

Il en avait assez que rien n'était à portée de main, qu'il fallait toujours se battre pour avoir ce que l'on veut, et même, on se battait, parfois, pour rien, pour même recevoir que de la merde. Il ne voulait plus que cela lui arrive. Il voulait qu'on lui donne tout, comme ça, sans même qu'il ait besoin de le demandé, mais cela est totalement impossible. Il n'est pas une de ses séries américains, ou tout est du au héros. Ce n'est pas ça. Rien n'est donné à personne. Zayn l'a comprit depuis peu. Mais il aimerait tellement que se soit le contraire qu'il comprenne. Il aimerait tellement trouvé la liberté autrement que part l'art. Il aimerait tellement n'avoir rien à peindre. Parce que peindre, pour lui, c'est peindre ces peines, ces problèmes, ces maux, ces mots, ces soucis, ces abominations, ces démons, ces émotions.

Et comme maintenant, il est enfermé, souffre d'un manque de liberté, espère que l'élan dans lequel il est ne partira pas, qu'il sait que rien n'est dût, qu'il est mal, simplement. Il dessine ces peines, le fait d'être enfermé avec lui-même. Il aimerait tellement, savoir et pouvoir dessiner un sourire, dans un filament de trait sur le visage représenté sur le tableau, mais il n'y arrive pas. Il n'y arrivera pas pour l'instant. Seulement, dans très longtemps. Seulement quand il sera proche de sortir d'ici. Mais ce jour n'est pas prêt de se présenter au jeune homme. Il devra encore garder de la patiente, et de la mortalité, et de la force, pour peindre encore et encore, tous les stades et émotions par lequel il est passé, avant d'atteindre enfin ce sourire, celui qui manque tant à l'appel, autant dans le cœur de l'anglo-pakistanais, que sur son œuvre.


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