Prologue
A quelques rues de là, un bébé pleurait des torrent de larmes.
Les bruits de pas sur les pavés détrempés se rapprochaient et réveillaient sur leur passage les habitants des maisons alentours.
Mais ces derniers ne savaient pas ce qu'il se passait à quelques kilomètres de là. Seule la situation les obligait à rester dans l'insouciance. Ne rien savoir leur permettaient de vivre en sécurité. Et nous aussi.
La nuit était fraîche et venteuse; cela remplassait agréablement les journées chaudes et sèches de l'été. Il était minuit et les rues n'étaient pas éclairées, uniquement les étoiles et la lune aidaient à avancer sans problème. Et pourtant, ces petites lumières dans le ciel sans nuage ne pouvaient illuminer la soirée de deux personnes: une magnifique jeune femme et son nouveau-né.
Les rues étaient silencieuses, bien que les pleurs du bout de chou résonnaient sur les murs dans le village. Le bébé, enroulé dans un linge blanc pour contenir sa chaleur, reposait dans les bras de sa mère. Des larmes coulaient en abondance sur les joues de cette dernière, laissant des sillons salés sur leur passage, tandis qu'elle s'enfonçait d'un pas déterminé dans les ruelles éclairées par la pleine lune.
Au bout de l'une d'elles, un parc, constamment remplis d'enfants jouant aux chevaliers ou aux princesses, et aux mères de grande famille savourant les après-midi ensoleillés, gisait au beau milieu d'une place de belle taille. Cet espace nous laissait imaginer des enfants vadrouiller, sauter, crier et rire. Le bonheur imprimé sur leur jolie frimousses . Inventer des histoires dans lesquelles ils devront se battre avec une épée contre un dragon féroce afin de délivrer leur future femme en détresse. Et l'espoir de voir un jour le Père Noël descendre de leur cheminé pour leur offrir tout un tas de cadeau.
Mais cette nuit là, ce parc faisait résonner le silence absolu tout comme le reste du village. Un silence de mort.
Une chose grave et inimaginable se passait en ce moment même. La jeune femme le savait. Elle savait tout. Peut être provenait-elle de là-bas ? Le bébé, lui, n'aura aucun souvenir. Il était trop jeune pour en avoir. Mais une chose sera encrée en lui jusqu'à la fin de ses jours. L'horrible sensation d'être séparé des siens.
Le chuintement des ballerines sur le sol humide laissa subitement place à un doux son sonore lorsque la femme marcha sur l'herbe sombre. Des balançoires se balançaient au rythme du vent. L'air frais faisait onduler l'herbe, les buissons et les branches d'arbres. Les cheveux châtain de la femme voletaient derrière elle pendant qu'elle traversait la pelouse bien tondue.
Plusieurs grandes maisons entouraient le parc, mais l'une d'elles retint l'attention de la jeune femme. En face d'elle s'élevait une superbe bâtisse haute de deux étages qui, bien évidemment, montrait la richesse de ses propriétaires. Des fleurs rose fushia - couleur qui contrastait inéluctablement avec la blancheur éclatante de la façade - faisaient offices de décoration sous chacunes des fenêtres et un petit escalier se trouvait sous la porte d'entrée.
Les lumières du rez-de-chaussée étaient allumées comme si les occupants attendaient un invité.
Au fur et à mesure que la femme s'approchait de cette maison, le bébé criait de plus en plus tel des appels au secours ou d'une tristesse désespéré. Son comportement nous laissait voir qu'il pressentait un grave problème, sans savoir lequel. En tout cas, il était fermement décidé à ne pas se laisser faire, en utilisant les moyens du bord. Le bruit et les larmes.
La mère tint sa fille d'un bras pour essuyer ses larmes du revers de son autre main, puis s'arrêta au bas des marches du perron avant d'embrasser longuement le front de son enfant toujours en pleurs.
- Je suis vraiment désolée mais je n'ai plus le choix, lui murmure-t-elle de sa douce voix en retenant un sanglots.
A ses mots le bébé avait arrêté de pleurer et regardait intensément sa mère comme si elle voulait enregistrer chaque parcelle de son visage dans sa mémoire. Cette dernière reprit.
- La famille qui t'attend derrière cette porte t'aimera tout comme moi je t'aime. Ils te nouriront bien et chanteront une berceuse quand tu fera des cauchemars. Tu deviendra leur fille. Mais je suis si triste de ne sûrement pas être à tes côtés à chacun de tes anniversaires et de t'aider à ouvrir tes cadeaux à tous tes Noëls. Si seulement tu pourrais te rappeler de moi lorsque tu grandira, dit-elle dans un élan de désespoir.
Ses larmes coulaient à flot. Elle laissa un court moment de silence, puis continua sous les yeux fixes de sa fille.
- Cependant, je sais une chose. Tu sera la plus belle, courageuse et talentueuse femme de cette Terre. Pourtant, ta différence ne devra pas être trop dévoilé à ce monde, leur monde. Tu te battra pour ta survie et je serais là, fière de toi, à te voir mûrir de jour en jour depuis le ciel. Je veillerai sur toi quoi qu'il arrive. J'en fais ma promesse.
L'expression qu'affichait la petite fille donnait l'impression qu'elle comprenait ses paroles et qu'elle acceptait de changer de vie. Une vie fantastique.
La jeune femme monta les escaliers puis toqua légèrement sur le bois. La porte s'ouvrit sans attendre sur un couple arborant un sourire chaleureux. La femme aux cheveux d'un noir de jeai et aux yeux marrons était de la même taille que son mari, brun aux yeux plus clair.
Derrière leur sourire, ce couple masquait une profonde tristesse. Mais il n'égalera jamais celle de la jeune femme.
Ils ne voulaient pas brusquer la séparation entre la mère et la fille mais leur expression montrait tout de même leur impatience de commencer leur vie de famille.
Ils attendront donc poliment.
Le bébé repris ses pleurs, pour protester contre ce qu'il se passait tandis que la jeune femme la déposait doucement dans les bras de la mère adoptive.
- Ne vous inquiétez pas, la rassura cette dernière tout en caressant les joues du bébé pour la consoler. Nous allons bien nous occuper d'elle.
A ses mots, la mère la fixait désespérément de ses prunelles d'une couleur unique ( dont elle retient de force ses nouvelles larmes ) qui avaient faillit faire tomber à la renverse les nouveaux parents. Le regard du couple restait figé dans les yeux du plus beau violet du monde. Ils ne bougeaient pas et les secondes passaient.
- Merci beaucoup, les remercia la jeune femme avant d'embrasser une dernière fois le front de sa fille. Puis se retourna et pris une ruelle sans un regard en arrière, sous les cris déchirant de son bébé.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top