47- Le Debut D'une Nouvelle Aventure
Dans très peu de temps ça sera à mon tour de me lever et de monter sur cette estrade. C'est étrange mais je stresse. Pourquoi ? Je ne sais pas trop moi-même. Peut-être que j'ai peur de la signification de ce moment ? Peut-être est-ce le fait de passer devant autant de monde ? Peut-être que... Je ne sais pas. Il y a tellement de peut-être qui peuvent mettre en lien ma peur et mon questionnement que je ne saurais lequel correspond vraiment à mon ressenti actuel. Je sais qu'une fois passé, un tas de choses vont changer et ma vie sera totalement différente de cette année et des dernières passées. J'appréhende, oui, c'est certain mais je dois y passer, je dois le faire.
Proviseur: Sakamicchi Laya.
Ça y est, c'est le moment. Je me lève sous le regard des autres élèves. Je croise le regard de plusieurs d'entre eux dont certains de ma classe ou même de mes ami.e.s qui ont déjà reçu leur diplôme. Je monte sur l'estrade où le proviseur attend, mon diplôme dans les mains.
Proviseur: mademoiselle Sakamicchi, je vous félicite, comme tous vos camarades précédents, pour la réussite dans vos examens. Je me dois aussi de vous féliciter pour cette année. Vous êtes arrivée en dernière année scolaire sans aucune connaissance de l'école japonaise, sans aucune connaissance au sein même de l'école. Vous êtes parvenue à passer outre et mener une vie scolaire des plus optimales. Je vous félicite pour tout cela et bien évidemment pour votre victoire au concours de chant. Vous pouvez être fière de vous.
Moi: merci beaucoup.
Il me donne mon diplôme sous les applaudissements des autres élèves. Je regagne ma place avec un grand sourire aux lèvres et un sentiment de fierté en moi. Ça y est c'est fait, j'ai mon diplôme. Ça y est, le lycée est fini. Ça y est je passe officiellement à l'âge adulte...
Les autres élèves de la liste passent et l'heure est arrivée pour nous de quitter le gymnase. Tous les élèves s'exécutent sans se faire prier, de grands sourires aux lèvres et le fameux diplôme dans les mains. Je reste quelques minutes assise à ma place en attendant que tout le monde sorte et observe le gymnase. Et dire qu'il y a un peu moins d'un an je me trouvais là, dans les tribunes à observer un match de basket. Le match de basket contre les futurs vainqueurs de la winter cup. Le match de basket de mon voisin qui deviendra par la suite mon ami, mon meilleur ami et mon petit ami actuel. On a parcouru tellement de chemin pour arriver là et cet événement a été un moment précurseur de notre relation. Ça me paraît tellement loin maintenant ! Je prends une grande inspiration et décide de sortir à mon tour.
Je marche jusqu'à l'entrée du lycée où se trouvent mes ami.e.s et leur famille. Je rejoins la mienne qui m'attend avec de grands sourires.
Matt: eh ben ! On a cru que tu t'étais perdue.
Moi: tu as vu le monde qu'il y a aussi !! C'était juste impossible de sortir.
Yohei: bon alors comment tu te sens ? Pas trop déprimée ?
Moi: déprimée ? Je sais pas trop mais nostalgique oui plutôt. Ça fait bizarre de dire que c'est la dernière fois que je viens ici, que je vois tout ce beau monde, que je... Je crois que je vais me mettre à pleurer.
Maiko: oh mais non, il ne faut pas.
Ma tante passe un bras autour de mes épaules et je pose ma tête sur son épaule. Avec ces quelques mois passés, le ventre de ma tante ne cesse de s'agrandir. Le fait d'attendre des jumeaux n'aident pas, son ventre est juste énorme et je n'ai juste aucune envie de lui faire mal. Je préfère lui faire un câlin sur le côté. Elle dépose un baiser dans mes cheveux ce qui a pour mérite de me faire sourire.
Soudain, je vois ma blonde favorite courir vers nous.
Shinie: Laya ! Il faut qu'on fasse des photos ensemble !
Moi: carrément !
Elle me tire par la main vers mes amies qui nous attendent. Nous nous positionnons devant le lycée, le diplôme dans les mains et un immense sourire aux lèvres. Nos familles respectives nous prennent en photo comme de vrai paparazzi et nos amis basketteurs ne tardent pas à nous rejoindre. Je prends alors une photo avec mon copain sous l'œil ému de sa mère qui me voit maintenant comme la fille qu'elle n'a jamais eu et son père plus que fier de son fils aîné. Nous finissons par prendre une photo tous ensemble pour nous rappeler toute cette belle année.
Moi: eh ! Avant que vous ne partiez, j'ai quelque chose pour vous.
Je prends mon sac et farfouille dedans sous le regard curieux de mes ami.e.s. Je sors mon trésor que j'ai précieusement emballé et leur tends. Ils le prennent un peu surpris et l'ouvrent.
Seraka: attend... C'est ton album ?
Shinie: waouh ! Trop génial !
Moi: c'est mon cadeau pour vous remercier pour tout ce que vous avez fait pour moi cette année. Les gars, si vous ne le voulez pas c'est pas grave.
Kobori: merci beaucoup Sakamicchi.
Moriyama: comme si on allait refuser.
Sans que je m'y attende, la personne qui est devenue ce qui se rapproche le plus d'une meilleure amie me prend dans ses bras. Je sens quelque chose d'humide couler sur mon épaule. Est-ce qu'elle...
Akari: je... Merci... T-tu vas... Tu vas tellement me manquer !
Je ferme les yeux sentant les larmes me monter aux yeux. Non, je ne veux pas. Je l'entoure de mes bras en ouvrant, remarquant ainsi que les trois basketteurs se sont mis à discuter entre eux. Je les remercie de nous laisser ce moment d'intimité même s'il y a du monde autour.
Moi: toi aussi !! Tellement !
Akari: on reste en contact ?
Je la prends par les épaules et la pose devant moi. Ma gorge se noue en la voyant en larmes et des larmes coulent sans que je le veuille. Je les essuie rapidement en tentant de sourire mais c'est bien compliqué !
Moi: evi... Évidemment ! A jamais !
Ses larmes coulent de plus en plus suivies très rapidement des miennes. Nos deux autres amies nous rejoignent les larmes aux yeux et nous faisons un immense câlin collectif sous les yeux attendris des personnes autour. J'ai l'impression que nous n'allons plus nous voir pendant une éternité mais je sais que ce ne sera pas le cas. Une amitié sincère ne peut jamais se détruire, elle peut connaître des pauses, des bas mais elle finit toujours se reconstruire comme si rien ne s'était passé. J'en ai l'intime conviction, ces filles là resteront à jamais dans mon cœur et je ne serai jamais très loin d'elles. Je serai là pour encourager comme une folle notre nageuse blonde lors de ses compétitions. Cette fille qui dès le premier jour n'a eu de cesse de m'inclure et de me faire sentir bien dans ce nouvel univers. Je serai là pour aller discuter avec notre future agente immobilière dès que l'occasion se présentera. Je ne peux m'éloigner de la personne qui a toujours cette sagesse quel que soit les moments et les difficultés que l'on pouvait rencontrer. Je serai là pour ma gymnaste et future architecte préférée. Comment je pourrais m'éloigner de la fille qui a toujours été là pour moi, quand j'étais heureuse, malheureuse, pendant mes moments de doute, mes moments de joie ? Sans elle, je ne serai pas là actuellement, fière, heureuse, épanouie. Sans aucune d'entre elles. Elles resteront à jamais mes plus belles rencontres et jamais, au grand jamais je ne les oublierai !
~~~~~~
Moi: c'était mouvementé ce matin...
Mon copain m'offre un sourire aimant alors que je reste le regard porté devant moi. Rien qu'à y penser je me sens nostalgique...
Yukio: j'ai vu ça.
Moi: entre nous, je m'étais fait la promesse de ne pas pleurer aujourd'hui mais c'est loupé.
Yukio: je pense que vous en aviez toutes besoin dans le fond.
Moi: je te le fais pas dire... Ça me fait bizarre de me dire que je ne les verrai plus tous les jours. J'ai l'impression de tourner la page sur une page importante de ma vie, ça me rend triste en fait.
Pour seule réponse, mon copain me prend par la main en continuant à me sourire. Je devrais peut être arrêter de me plaindre et de parler de moi pour me concentrer sur le moment présent. Actuellement, Yukio et moi sommes en train de marcher pour aller à un endroit dont je ne connais pas la destination. Il m'avait prévenu qu'il me faisait une surprise depuis un moment mais je n'ai jamais réussi à lui faire cracher le morceau. Ce qu'il peut être têtu parfois celui-là !
Au bout d'un certain temps de marche nous arrivons enfin devant le fameux lieu et...
Moi: oh bordel de...
Yukio: quand tu parles français, je sais que j'ai réussi mon coup.
Moi: France-Japon en amical en hand !! Mais c'est même démentiel en fait !! Bon sang, je t'adore tellement Yukio !
Je le prends dans mes bras sans même tenir compte des gens qui nous entourent. Cet homme est le plus meilleur des garçons que j'ai pu rencontrer : il est tellement bienveillant, gentil, attentif et incroyable. Je l'aime mais que je l'aime !!
Yukio: content que ça te plaise. On y va ?
Moi: avec grand plaisir !
Je lui prends la main et nous entrons à la suite des autres spectateurs. Je ne tiens plus en place ! J'ai tellement hâte de voir mes joueurs favoris : Descat, Tournat, Minne, les Karabatic, Lagarde, Mahé et j'en passe. Ils m'ont tellement fait rêver ces dernières années que les voir jouer de nouveau est juste un rêve ! L'équipe de France est la meilleure équipe de tous les temps et ahhhhh ! Je suis comme une folle !
Je m'installe à ma place, à côté de Yukio, et nous regardons pendant quelques minutes l'échauffement des deux équipes avant que le match commence réellement. Tout au long des minutes qui passent, je m'amuse comme une petite folle : je crie, je rage, je m'énerve, j'applaudis tout en sachant que les autres spectateurs autour sont pour le Japon. Ironie du sport non ?
Alors que je frappe dans mes mains pour applaudir le but incroyable de Nicolas Tournat, je remarque que Yukio ne cesse de me fixer avec un sourire que je n'avais jamais vu avant. Je me rapproche de lui pour qu'il puisse m'entendre.
Moi: qu'est-ce qu'il y a ?
Yukio: je t'aime.
Je reste sans rien dire, oubliant tout ce qui m'entoure, le bruit et même le match. Je reste là à regarder celui que j'aime, le garçon qui a réussi à me prendre mon amour. Je revois toute notre histoire défiler devant mes yeux : notre rencontre grâce à Hodan dans la rue alors que je venais arriver dans cette nouvelle ville, ma surprise lorsque je découvre qu'il est aussi un de mes camarades de classe, son match de basket et son talent incontesté en tant que capitaine, mes pleurs lorsqu'il m'avoue que mon frère s'inquiète pour moi et le soutien qu'il m'a apporté ce jour-là, le moment où je chante devant lui alors que je n'avais pas chanté depuis de longs mois, son soutien immense lors de mes différentes prestations, la rencontre avec sa famille alors qu'il était malade (première fois où je le voyais torse nu soit dit en passant), ses regards amusés pendant mes moments de grandes solitudes, ses larmes après son match de quart de finale perdu et ma tentative de réconfort, ses regards motivants, désespérés et inquiets pendant nos nombreuses séances de footing, ses nombreux regards de gênes dont celui après m'avoir avoué qu'il m'appreciait après un rencard raté à cause de ses amis basketteurs, nos discussions à la plage, son désespoir dans sa magnifique tenue bretonne, son sommeil pendant l'opéra, notre sortie à un match de hand qui s'est soldé par un râteau immense, nos moments d'éloignements, ses matchs de la winter cup qui se sont soldés par des défaites, le moment où il s'excuse, m'avoue ses sentiments et m'embrasse, mon anniversaire, nos nombreuses sorties après cela jusqu'à arriver à ce moment. Ce moment où, lui, m'avoue ses sentiments par la plus belle des manières, par les plus beaux mots qui soient, ceux que je n'ai encore jamais encore prononcés. Je voulais les lui dire en première mais cette fois il a été plus réactif...
Je souris.
Moi: je t'aime aussi.
Je prends son visage entre mes mains et l'embrasse le plus tendrement que je puisse. Je le regarde ensuite dans les yeux, la plus heureuse qui soit.
Moi: pour toujours.
Yukio: pour toujours.
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