J'ai froid ! Il pleut ! Je suis trempée ! Et... Bah j'ai froid, il pleut et je suis trempée ! Ce que je déteste ce mois de janvier ! L'hiver c'est nul ! Non je ne suis pas née en hiver, vous avez du vous tromper, je ne vois que ça !! Franchement ça fait une semaine qu'on doit subir ce foutu temps de chiotte et il n'y a pas un pète de neige ! Rah ! J'en ai marre ! Je veux du soleil !

Yukio: c'est étrange, je ne sais pas encore lire dans les pensées et pourtant je suis certain que tu es en train de te plaindre. Je me trompe ?

Moi: non mais t'as vu ce temps pourri ? Comment c'est possible franchement ?!

Yukio: tu sais je n'y peux rien moi. Je choisis pas.

Je le regarde du coin de l'œil et je me rends compte que je commence un peu à l'agacer même s'il ne le montre pas. Après cette année à nous côtoyer et ces jours à sortir ensemble, je commence à lire en lui, à comprendre ce qu'il ressent et d'un autre côté, lui aussi. La preuve en est. Étrangement, après avoir "fêté" (c'est pas vraiment le terme adéquat mais bon...) les un an de décès de mes parents, j'ai commencé à véritablement me libérer et mon moi d'avant est de retour. Je ne sais pas si c'est une bonne chose en soi parce que je suis véritablement une chieuse mais la symbolique est grande parce qu'après tout c'est en grande partie grâce à lui.

Moi: désolée, c'est juste que c'est chiant la pluie.

Yukio: oui je comprends, ne t'en fait pas. C'est vrai que ça fait un bout de temps que ça dure.

Moi: je te le fais pas dire...

Un silence s'installe entre nous et il me prend doucement la main. Je serre mes doigts autour des siens mais il la retire d'un coup.

Yukio: la vache ! T'as la main froide !

Moi: bah attend ! Tu crois que je me plains pour quoi ?!

Yukio: à ce point ! Tu sais quoi ? Tu peux continuer à te plaindre.

Moi: merci alors.

Nous eclatons de rire et évidemment je fous mes mains au niveau du chauffage pour tenter de les réchauffer un peu. Mon copain le monte un peu tandis que la pluie s'intensifie à l'extérieur de la voiture. Je regarde le gps qui nous indique qu'il ne nous reste que 10 minutes de trajet. C'est bon, on voit enfin le bout !

Yukio: Tachibana doit arriver vers quelle heure ?

Moi: dans l'après-midi normalement. Elle avait rendez vous avec ses parents en fin de matinée pour finaliser les inscriptions à son école et elle doit la visiter donc elle sait pas trop vers quelle heure ça va finir. Dans tous les cas, elle nous rejoint après. Ses parents vont la déposer au gymnase.

Yukio: OK ça marche. Et les autres ?

Moi: une est malade comme un chien, ce que je comprends, et l'autre préfère réviser, enfin c'est surtout ses parents qui veulent qu'elle commence sérieusement à réviser.

Yukio: laisse-moi deviner : la première c'est Ono et la seconde Koshi.

Moi: bingo. En même temps c'est pas bien compliqué quand tu les connais un tant soit peu.

Yukio: c'est vrai.

Nous continuons notre route jusqu'à ce que Yukio trouve une place de parking assez proche du gymnase, chose peu aisée avec la compétition du moment. Pour ainsi dire, il y a un nombre incalculable de voitures.

Yukio: bon bah voilà on est arrivés.

Je regarde à l'extérieur. La pluie ne s' est pas calmée, elle s'est même accentuée.

Moi: sincèrement j'ai aucune envie de sortir.

Yukio: je t'avoue que moi non plus. Je t'ai pas proposé mais tu veux que je te dépose devant le gymnase ?

Moi: au point où on en est, autant qu'on soit solidaires.

Yukio: tu sais, à choisir je préfère que ça soit toi qui soit mouillée.

Je le regarde sans rien dire alors qu'il détache sa ceinture avec un petit sourire aux lèvres. Comment je dois réagir au juste ?

Moi: ah bah merci ! Et on dit que c'est sur moi que Kise a déteint ?

Son sourire le quitte d'un coup. Il me regarde sans rien dire avant de me piquer le parapluie que je tenais dans mes mains et de sortir de la voiture. Il est sérieux ?? Je le regarde sans rien dire, complètement choquée de son geste. J'en reviens pas... Alors ça, alors ça.... Je fous ma capuche sur ma tête et sors à mon tour de la voiture pour courir en direction du gymnase. J'entends la voiture se fermer derrière moi alors que j'arrive à la hauteur de mon copain. Je lui fais une grimace et continue de courir. Il me rejoint à son tour juste devant l'entrée.

Moi: je te déteste !

Yukio: en attendant j'ai l'impression que je suis plus trempé que toi.

Moi: bien fait !

Il secoue la tête en souriant et nous rentrons enfin au chaud dans une salle sur bondée. Je crois que je n'ai jamais été aussi heureuse de voir autant de gens et d'être au sec !

Moi: eh beh ! Je crois qu'il y a encore plus de monde que pendant votre compétition.

Yukio: ça me fait mal de le dire mais je crois que tu as raison. Ton frère joue où ?

Moi: attend on va voir sur le panneau.

Nous nous dirigeons alors vers le fameux panneau. Bon, Kaijo... Hum... Là !

Yukio: terrain 3. Celui à l'opposé de nous mais étant donné qu'il n'y a pas encore le score du match précédant, son match a pas du commencer.

Moi: ouais, autant aller s'installer.

Yukio: ouais.

Après avoir marché un peu et croisé tout un tas de monde dont un garçon avec des cheveux blanc en pique parlant assez forts et un autre aux cheveux noirs similaires à une crête de coq, nous arrivons à nos places. Comme nous nous en doutions le match de mon frère n'a pas commencé.

Moi: j'espère qu'il va être titulaire.

Yukio: il n'y a pas de raisons. Ton frère se débrouille bien et il est doué, pour ce que je connais du volley. Après, évidemment c'est le coach qui choisit.

Moi: ouais...

Yukio: rien à voir mais tu veux que j'aille prendre quelque chose à boire ? Ils viennent juste d'entamer le 3 ème set donc on risque d'être là pendant un moment.

Moi: pourquoi pas. Merci.

Yukio: a tout de suite.

Il m'offre un dernier sourire avant de partir chercher nos boissons. Je me concentre sur le match en cours. Les deux équipes sont vraiment au coudes à coudes et il est clair qu'ils sont du même niveau. Dommage ne pas avoir pu voir un peu plus parce que là pour le coup je ne suis pas vraiment dedans. En plus je ne connais pas ces équipes, ceci dit je ne connais pas grand monde dans ce sport, donc je ne sais pas trop qui encourager.

Yukio: tiens.

Je relève la tête vers mon copain qui me tend un gobelet. Ne me dites pas que c'est...

Moi: attend tu m'as pris un chocolat chaud ?

Yukio: ouais. Je n'allais pas te donner une boisson fraîche vu l'état dans lequel on est.

Moi: génial, merci !

Je prends le gobelet alors qu'il s'assoit à mes côtés. Je bois un coup histoire de me réchauffer. Hum... Comment dire ? Je ne suis pas vraiment fan du chocolat à l'eau ! Ou l'eau au chocolat ? Au choix.

Yukio: j'ai goûté meilleur.

Moi: je te le fais pas dire. Mais bon on va pas jeter.

Yukio: ouais...

Le match devant nous se termine enfin sur des pleurs d'un côté et des cris de joie de l'autre. J'adore regarder du sport mais je dois avouer que voir des personnes en larmes me fait toujours un petit quelque chose...

Moi: Roh ! Pourquoi il faut des perdants ?! J'aime pas voir les gens pleurer.

Yukio: le sport n'aurait pas de sens sans perdant. C'est dur mais c'est comme ça.

Je lui offre un petit sourire qu'il me rend. Je prends sa joue opposée de ma main et pose un baiser sur la joue plus proche de moi. Il me sourit de nouveau et passe son bras sur mes épaules. Je crois que plus les jours passent, plus je suis amoureuse et il me montre bien que le contraire est aussi le cas.
Les deux équipes quittent le terrain pour laisser la place à notre équipe et son adversaire.

Moi: ah cool ! Ça va être à eux !!

Les garçons, et leurs adversaires, commencent à s'échauffer. Ils s'échangent des ballons ou s'étirent sur les côtés du terrain. Au bout d'un certain temps, l'arbitre siffle le début du match. Les deux équipes se regroupent à côté de leurs coachs respectifs qui donnent sûrement leurs dernières directives puis les joueurs se placent sur le terrain.

???: cool ! J'arrive pile poil !

Nous nous retournons vers la voix qui se trouvent derrière nous. Akari ouvre son manteau et nous sourit.

Moi: hey, salut.

Yukio: tu as réussi à nous trouver ?

Elle s'installe à côté de nous et enlève son manteau pour le poser sur le dossier de son siège.

Akari: oh bah disons que j'ai envoyé plusieurs messages à une certaine personne mais j'ai pas eu de réponses donc autant chercher moi-même.

Je prends mon portable qui se trouve être dans mon sac et me rends compte que j'ai bien reçu... Oui, beaucoup de messages. Bon bah... Voilà quoi !

Moi: désolée.

Yukio: ça a été ton université ?

Akari: oh que oui ! Elle est super moderne, grande, belle en fait et tout est de dernier cri donc si vous voulez je sens que je vais m'y plaire.

Moi: mais du coup tu vas loger comment ? Ils ont une résidence ou tu vas prendre un appart ?

Akari: ils ont une résidence donc je vais loger là-bas. On a fait une demande dès qu'on a su que j'étais prise. Donc j'aurais mon petit chez moi, enfin une chambre juste à côté de l'école.

Yukio: ça fait une chose en moins à penser.

Akari: je vous le fais pas dire ! Bon alors qu'est-ce que ça donne ce match ?

Moi: ils mènent 2-0 pour l'instant au premier set.

Elle acquiesce et nous commençons alors à sérieusement regarder le match. Notre équipe mène très largement au premier set, pour ainsi dire l'autre équipe ne voit pas le jour et nous pouvons déjà voir que les joueurs en face perdent peu à peu courage. Je pense que c'est leur première fois ici ou alors que ce sont des habitués des matchs perdus au tout début de la compétition. L'un comme l'autre ça me fait de la peine. C'est dur de se dire que l'on va partir dès le début, sans rien n'avoir pu montrer. Évidemment, j'ai parlé trop vite !!! Le début de 2ème set est mené par la fameuse équipe adverse qui a connu un regain d'énergie pendant l'inter set (je m'excuse si ça ne s'appelle pas comme ça...). Notre équipe a du mal en ce début de set mais peu à peu l'écart se réduit et la fin du match s'annonce par notre victoire.

Akari: eh bien c'était un match plutôt sympathique je dois dire. C'était agréable à voir.

Moi: ça me fait de la peine pour l'équipe adverse quand même.

Yukio: ouais c'est sûr mais c'est comme ça.

Moi: malheureusement...

Akari: on y va ou tu attends ton frère ?

Moi: on peut y aller. Je lui enverrai un message dans la voiture, il va préférer rester avec son équipe.

Akari: OK. Tu me ramènes Kasamatsu ?

Yukio: bien sûr.

Moi: si j'étais toi j'aurais peur.

Akari: ah bon ?

Je regarde mon copain qui lève les yeux au ciel quelque peu dépitée par mon attitude plus qu'enfantine. Mon amie sourit à son tour comprenant que je fais évidemment de l'humour, Yukio est un très bon conducteur et accessoirement le seul conducteur présent.

Yukio: c'est vous qui voyez si vous voulez rentrer en train ou non.

Moi: flemme.

Akari: je suis d'accord.

Nous partons alors à l'extérieur du gymnase où la pluie s'est un peu calmée. Nous décidons de nous dépêcher histoire d'éviter de nous retrouver sous une averse ou un déluge. Nous montons dans la voiture puis nous partons en direction de notre chez nous....
Au chaud !