43 - Sortie

Moi: c'est quand même fou, n'empêche ! On était persuadé qu'il y en aurait qu'un mais en fait ils sont deux.

Yukio: deux fois plus de problèmes...

Moi: ah bah t'es rassurant toi !

Yukio: je te rappelle que j'ai un monstre de 5 ans à la maison. Je connais un peu.

Moi: donc t'es en train de me dire que je vais vivre un enfer ?

Pour seule réponse, il m'offre un sourire compatissant. Me voilà rassurée tiens ! J'ai beau avoir connu de nombreux enfants quand j'étais petite, ma mère était assistante maternelle, je suis quand même anxieuse. Je n'ai pas peur pour les petits en soi, je sais qu'ils seront bien entourés, aimés et choyés mais c'est surtout pour moi que j'ai peur. J'ai peur de ne pas réussir à m'adapter à eux, ne pas être à la hauteur... Ce genre de choses quoi ! Je sais que je suis juste la cousine et que ce n'est pas vraiment mon rôle mais je veux vraiment être utile à Maiko et Yohei.

Yukio: Laya ? Le bus est là.

Moi: ah oui pardon !

Je suis mon copain dans le bus qui vient d'arriver. L'avantage que nous avons tous les deux c'est que nous habitons vraiment l'un à côté de l'autre donc pour les trajets c'est d'autant plus simple. On fait comme on peut jusqu'à ce que l'un d'entre nous ait son permis. Yukio s'installe sur un siège et je me mets à côté de lui.

Yukio: ça va ?

Moi: oui pourquoi ?

Yukio: tu as l'air ailleurs...

Moi: tu vas trouver ça ridicule.

Yukio: dis-moi.

Je baisse les yeux vers mes mains, un brin stressée pour une raison que j'ignore.

Moi: c'est juste que... ça me stresse un peu. Je veux dire il va avoir deux petits bébés à la maison donc ça veut dire pleurs, biberons, couches et j'en passe... Et ça par deux ! Ça me...

Yukio: eh ! Tu n'es pas leur mère tu sais.

Moi: oui mais je veux être utile à la maison tu vois. J'ai pas envie d'être spectatrice.

Yukio: je comprends mais tu sais je te le redis, tu n'es pas leur mère. Tu peux aider, et je suis certain que Maiko et Yohei te seront reconnaissant, mais ce n'est pas ton rôle. Quand Tooru est né, j'avais 13 ans et je me sentais aussi responsable de lui d'une certaine façon. Au début j'étais toujours sur le dos de ma mère parce qu'elle était très fatiguée mais elle m'a fait rapidement comprendre que je devais profiter de la vie en dehors de lui, que j'étais encore qu'un enfant quoi... Bref, que c'était à elle et mon père de s'en charger. Je sais pas si tu vois ce que je veux dire...

Moi: si si.

Yukio: en plus, connaissant un peu Maiko, elle serait capable de te virer de la maison pour que tu profites de ta vie et que tu te concentres sur tes études.

Moi: alors là je pourrai pas te donner tort.

Je le regarde avec un sourire reconnaissant.

Moi: merci.

Yukio: pas de quoi. Bon alors où est-ce que tu m'emmènes ?

Cette fois, un immense sourire me gagne. Hier soir, nous avons décidé que c'est moi qui déciderais de la sortie du jour. Sachant que Yukio n'a plus de responsabilités sportives, le choix était d'autant plus large donc je me suis fait plaisir. En espérant que ça lui plaise...

Moi: c'est une surprise. Tu verras bien. J'espère juste que tu vas aimer quand même.

Yukio: du moment que tu me fais pas sauter en parachute ça devrait aller.

Je décide de le faire stresser un peu et lâche un immense soupir, comme s'il avait trouvé l'endroit de ma surprise.

Moi: mais t'abuses ! T'as trouvé et en plus tu veux pas y aller. Me voilà bien...

Je vois son visage se décomposer. Oh ! Je suis sadique. Je pensais pas ça de moi...

Yukio: dis-moi que tu rigoles ?!

Moi: bah non ! Un des cousins de Yohei travaille dans un aérodrome et comme il y a eu deux annulations pour une séance d'aujourd'hui il a proposé à Yohei si ça le tentait. Vu que c'est pas trop son truc, il a refusé et m'a proposé d'y aller, ce que j'ai accepté en pensant y aller avec toi. J'aurais pas du finalement...

Yukio: non c'est pas grave, t'inquiète pas. Ça va aller.

Il se met à regarder vers l'extérieur toujours avec ce stress présent. Je ne pensais pas qu'il était aussi facile de lire en lui de cette manière. Un sourire me gagne peu à peu et je finis par rire. Il se retourne vers moi.

Yukio: quoi ?

Moi: non mais tu crois vraiment que j'aurais pu nous emmener là-bas ? Franchement tu me vois sauter en parachute ? En plus je suis certaine que ça coûte une blinde !

Yukio: donc tu te foutais de moi ?

Moi: complètement !

Son regard se fixe sur moi et il ne dit plus un mot. Bon je retire ce que j'ai dit juste avant, je sais pas trop à quoi il pense mais à mon avis il doit être en train de décider s'il doit me tuer ou non.

Yukio: tu baisses dans mon estime, tu sais ?

Je ne peux m'empêcher de sourire. Pauvre petit !

Moi: désolée mais c'était tentant.

Yukio: franchement je viens enfin de me débarrasser de Kise, tu vas pas t'y mettre toi aussi.

Moi: pourquoi pas ? Moi ça me plaît bien.

Il secoue la tête de dépit. Si tu veux te rétracter c'est le moment parce que je vais te faire vivre un enfer. Mais bon autant parler de chose plus sérieuse...

Moi: d'ailleurs en parlant de Kise, c'est vrai qu'on n'a pas vraiment eu le temps d'en parler mais comment tu te sens. Je veux dire la compétition s'est finie il y a deux jours et pour toi c'est en quelque sorte la fin du basket avec les autres. Tu le vis comment ?

Yukio: disons qu'on l'accepte, on passe tous par là malheureusement. Pour l'instant j'ai pas trop eu à y penser, c'est vrai que c'est dur de finir ma scolarité comme ça mais c'est comme ça. Il faut que je me concentre sur mes études maintenant...

Moi: après tu peux toujours en faire un peu à côté pour te détendre. Je suis sûre que Moriyama et Kobori et tous les autres qui sont encore au club seront contents de jouer avec toi.

Yukio: pour me détendre oui pourquoi pas mais pas avec ceux qui sont encore au club. Ils faut qu'ils se concentrent et se mettent dans l'objectif du prochain interlycee.

Moi: c'est dur d'être un sportif de haut niveau.

Yukio: hum...

Un silence s'installe entre nous. Dans le fond il n'a pas tout à fait tort et je comprends ce qu'il veut dire par là. C'est une page qui se tourne pour les troisième année et même pour eux ça doit être difficile après autant de temps passé à s'entraîner, ensemble. Je ne peux même pas imaginer dans quel état il est intérieurement.

Yukio: je viens de penser à quelque chose. T'as l'intention de faire ton album du coup ?

Moi: ouais. Il faut que j'appelle le producteur pour le lui dire.

Yukio: cool ! C'est une bonne chose.

Moi: une bonne chose, je sais pas mais je me dis que c'est une occasion en or et que ça ne représentera sûrement jamais. Autant en profiter.

Yukio: tu as raison.

Moi: tu viendras avec moi ?

Yukio: si tu veux oui.

Moi: merci.

Nous continuons à discuter jusqu'à ce que notre arrêt arrive enfin. Je l'indique à mon copain et nous descendons quand le bus s'arrête. Nous marchons encore un peu et notre destination finale se dévoile enfin devant nous.

Yukio: je vois.

Moi: ça fait tellement de temps que je voulais en faire ! Je me suis dit que c'était l'occasion ou jamais. Ça te va ?

Yukio: ça fait un moment que je n'en ai pas fait donc pourquoi pas.

Moi: cool ! Allez c'est parti !

J'entre de le fameux lieu qui se trouve être... Une patinoire ! Bon sang, j'adore tellement y aller ! C'était presque un rituel quand j'étais en France. Nous prenons deux tickets à la caisse, entrons dans le vestiaire, mettons nos patins et c'est parti !
Je m'avance vers la glace et mets un pied dessus puis le second et me place sur le côté en attendant que Yukio fasse de même. Il s'exécute et en voyant sa tête, l'évidence me saute aux yeux : je vais bien rire cette aprem !

Yukio: bon sang...

Moi: plus à l'aise sur un terrain de basket que sur de la glace apparemment.

Yukio: je te le fais pas dire !

Je ris et commence à m'elancer. Je m'arrête et me tourne vers mon copain qui grimace en regardant le sol.

Moi: bon tu viens ?

Yukio: plus jamais je te laisse choisir !

Je souris alors qu'il s'élance à son tour. Les premiers mouvements sont plus qu'approximatifs mais petit à petit une routine se met en place. Comme s'il pouvait louper quoi que ce soit qui ait un lien avec le sport...

Yukio: finalement ça va, je pensais que ça serait pire.

Moi: je suis déçue quand même.

Yukio: pour ?

Moi: j'étais en train de me faire une joie de mieux réussir que toi au moins une chose !

Yukio: sympa. Bon sur ce !

Il donne un grand coup de patin et prend rapidement de la vitesse. Attendez une seconde ?! Me dites pas qu'il se foutait de moi quand même ! Je reste à patiner tranquillement alors que monsieur s'éclate. Ah non, ça va pas se passer comme ça ! Je m'elance à mon tour, ne rêvez pas je vais pas aussi vite que les personnes qui font du short track, et arrive enfin à sa hauteur (monsieur a ralenti entre temps).

Moi: avoue que tu te foutais de moi depuis le début !

Yukio: bah non ! Ça fait vraiment un moment que je n'en ai pas fait mais c'est comme le vélo, ça s'oublie pas.

Moi: pff...

Yukio: allez, tu vas plutôt vite toi aussi.

Moi: j'ai pas l'impression que c'est un compliment vu la façon que tu le dis...

Yukio: j'ai l'impression de nous revoir quand on a commencé le footing.

Moi: évite de me rappeler ce moment !

Il lâche un petit rire, sûrement en se remémorant cette fameuse scène qui était loin d'être joyeuse pour moi.

Yukio: allez viens on s'accélère.

Je le suis alors dans son accélération et nous trouvons rapidement un rythme de croisière qui nous convient à tous les deux. Nous passons alors notre après-midi à discuter de tout et de rien, comme nous avions l'habitude avant notre dispute, tout en patinant. Nous essayons les différents défis que nous a proposé le monsieur qui parlait au micro et franchement nous avons bien rigolé, nous étions aussi doué l'un que l'autre. Je ne regrette en rien de l'avoir emmené ici, je crois qu'on avait autant besoin l'un que l'autre de ce moment.
Malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin, la patinoire ferme et il est temps de rentrer chez nous. Nous sortons alors de la patinoire et reprenons le bus dans le chemin inverse.

Yukio: c'était sympa.

Moi: ouais, j'ai bien fait de t'emmener.

Yukio: oui, pas de regret.

Moi: la prochaine fois c'est toi qui choisis ce qu'on fait.

Yukio: j'ai déjà une idée.

Moi: c'est quoi ?

Yukio: une séance de révision de physique chimie.

Je le regarde avec de gros yeux. Manquerait plus que ça ! Son sourire me confirme que c'est une blague de mauvais goût.

Yukio: je rigole.

Moi: mouais...

Yukio: on est quitte maintenant.

Moi: on peut dire ça...

Yukio: plus sérieusement je sais vraiment où je vais t'emmener.

Moi: où ça ?

Yukio: tu verras. Je programme ça rapidement et je te tiens au courant.

Moi: on fait comme ça.

Nous continuons à discuter jusqu'à ce que le bus s'arrête à notre arrêt. Nous nous quittons après un dernier baiser, bon sang ce que j'adore ça !

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Et voilà un autre petit chapitre !

Un chapitre qui se veut tranquille pour le coup et qui se résumerait en rencard que nos deux tourtereaux n'ont jamais vraiment eu.

Dites-moi ce que vous en avez pensé ?

J'ai d'ailleurs une autre nouvelle pour vous, pour les personnes qui lisent mon autre fiction, sachez que j'ai recommencé à l'écrire ! L'inspiration m'est revenue ! Donc quand celle-ci sera fini, je reprendrai les publications de l'autre.

Je ne vous ai pas demandé, comment s'est passé votre rentrée ? Dans quelle classe vous êtes ? Je suis curieuse de ça !
Me concernant je suis en pleine recherche de boulot... Une période bien sympathique, croyez-moi !!

Bon allez, sur ce : bisous et rendez-vous au prochain chapitre !!

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