Shinie: ça fait 2 semaines que vous vous parlez plus...

Moi: c'est pas vraiment à moi de faire le premier pas.

Seraka: ça me fait quand même quelque chose de plus vous voir vous parler.

Moi: oui bah désolée.

Les filles me regardent avec un air triste. Comme l'a dit Shi, voilà maintenant plus de 2 semaines que moi et Kasamatsu ne nous parlons plus. 2 semaines que je me suis pris un râteau assez violent en fait. Même si le temps a un peu passé, je n'arrive pas à m'en remettre. C'est la première fois que ça m'arrive et j'espère sincèrement que ce sera la dernière aussi. Comme je l'ai dit à Maiko ou même aux filles s'il m'avait juste dit qu'il ne ressentait pas la même chose que moi, ça aurait été dur mais je l'aurais accepté. Je ne peux pas forcer les sentiments des autres après tout mais lui m'a tout simplement jeté sa réponse à la figure avant de fuir un peu lâchement pour ne rien se cacher. C'est surtout ça qui m'est difficile à accepter.

Akari: tu veux pas que j'aille lui parler ?

Moi: non merci. C'est notre problème.

Seraka: mais vous n'allez pas rester comme ça indéfiniment ! Il reste 3 mois de cours et lui doit bientôt partir pour sa compétition. Vous devriez régler ça avant.

Moi: bon écoutez, je le redis c'est notre problème ! Si on ne doit plus se parler, on ne se parle plus c'est tout. Je ne ferai pas le premier pas et je ne veux pas que vous vous meliez de mes affaires.

Je soupire en voyant leur mine se défaire. Oui j'avoue j'ai été un peu sèche sur ce coup là mais c'est tellement dur et ça me fait mal de repenser de cette soirée qui était pourtant géniale jusqu'à ce moment.  Rien qu'à y penser je sens une boule de former dans ma gorge.

Moi: désolée les filles. C'est juste que...

Ma voix se brise et j'essuie mes yeux où des larmes ont commencé à se former. Il y a bien une chose que je déteste c'est de montrer mes sentiments surtout lorsqu'ils touchent quelque chose de triste. Mon frère en a malheureusement fait la triste expérience...
Akari qui est à mes côtés pose une main sur mon épaule avec un regard et un sourire plus qu'adorable.

Shinie: oh non Yaya !

Mon amie blonde se lève à son tour et viens me prendre dans ses bras pour me faire un câlin.

Seraka: bon, si jamais l'envie t'en prend sache que je peux aller lui faire sa fête quand tu veux. N'oublie pas.

Shinie: ouais on le demolira à coup de bâton de Kendo, de frite de piscine et de hula hoop. Il va voir !

Sa remarque a pour mérite de me faire rire. Rien que les imaginer en le faisant est juste absurbe. Ça serait sûrement le combat le plus mémorable que j'ai jamais vu.

Moi: je demande à voir.

Akari: tout ça pour dire qu'on est là pour toi.

Moi: vous savez que vous êtes les meilleures ?

Seraka: bien sûr !

Je souris de nouveau en voyant combien je suis bien entourée. J'ai peut-être perdu ce qui se rapprochait le plus d'un meilleur ami mais en tout cas j'ai la chance d'avoir trois phénomènes à mes côtés qui seront toujours là pour moi et réciproquement. Je ne sais pas dans quel état je serais si elles n'étaient pas là...

Shinie: vous savez ce qu'il faut qu'on fasse ? Aller à la patinoire !

Akari: pourquoi tu veux qu'on y aille ?

Shinie: parce que ça fait longtemps qu'on n'est pas sortie toutes les quatre !!!

Seraka: ce n'est pas tout à fait faux.

Akari: je dis pas non à une sortie mais je préférerais qu'on fasse quelque chose de pas trop sportif. Si je me blesse avant mon test je le regretterai toute ma vie...

Shinie: Ahhh ! J'avais oublié ça... Pardon.

Akari: t'en fais pas. Pour la peine je te prends une chip.

Shinie: tiens !

Notre gymnaste s'exécute en offrant un sourire à la nageuse. Cette dernière se met alors dans un état de réflexion intense sûrement pour nous trouver une autre activité. Bon qu'est-ce qu'on pourrait faire de pas trop risqué ? Hum... Bowling ? En soi oui mais un collègue de mon père s'est déjà déplacé la rotule en lançant une boule mais je pense que ça reste une exception. Et puis ça fait tellement longtemps que j'en ai pas fait que je dirais pas non !

Moi et Seraka: un bowling ?

Nous nous regardons surprises. Alors que je sois synchro avec Akari ça arrive régulièrement mais avec Seraka je crois bien que c'est la première fois en presque un an.

Moi: je crois que c'est la première fois qu'on est synchro !

Seraka: je te le fais pas dire ! Bon alors ça vous tente ?

Akari: ça me va.

Notre amie blonde ne dit rien et sa réponse se fait attendre pendant un long moment. D'un coup elle tape sur la table avec un immense sourire. Ce qui est incroyable avec cette fille c'est qu'elle est un peu longue à la détente...

Shinie: un karaoke ! Je suis sûre que tu en as jamais fait Yaya !

Moi: non en effet.

Seraka: je veux pas être méchante mais avec elle c'est un peu de la triche.

Akari: je vais pas dire le contraire.

Moi: merci pour moi... En tout cas moi ça me plairait bien.

Nous nous regardons tour à tour comme pour se mettre d'accord mais personne n'a l'air de se décider. Bon bowling ou karaoke ? C'est vrai que le bowling remonte à loin pour moi mais le karaoke remonte à encore plus loin étant donné que j'en ai encore fait. Hum... Que faire ?
Shinie fait un sourire en coin avec un regard malicieux. Je crois bien que c'est elle qui va départager.

Shinie: et si on faisait les deux ?

Seraka: ça me paraît le bon compromis.

Shinie: Yes !!!

Akari: allez, comme ça on fait plaisir à tout le monde.

Moi: cool !

Notre discussion continue sur la lancée. Nous mettons en place notre journée parce que vu notre programme une soirée ne sera pas assez. Alors il y aura bowling dans un premier temps, puis squattage au resto du père de Akari et enfin Karaoke pendant toute la soirée. Bon la fin de nuit se passera chez l'une d'entre nous mais il va falloir déjà demander aux chef.fes de famille avant de décider. Je me vois mal débarquer chez les Koshi à je ne sais quelle heure du matin. Déjà qu'ils sont pas fins mais là ils risquent de nous faire une belle gueulante. Bref, dans tous les cas j'ai vraiment hâte d'y être ! J'en ai bien besoin en ce moment ne serait-ce que pour cette histoire mais aussi pour les cours qui deviennent de plus en plus compliqués. Comme aura à le faire Akari, de nombreuses universités commencent à faire des tests d'entrée pour les intégrer. Ça ne permet pas directement d'y entrer mais ça donne une idée de notre niveau et de celui attendu par l'établissement.
Notre repas se continue sur une bonne humeur qui ne nous quitte pas même si l'heure de reprendre les cours approche à grand pas.

Moi: bon je vous laisse deux minutes, je vais aller faire mon tour aux toilettes avant que le prof débarque.

Seraka: comme d'habitude.

Je lui fais une grimace avant de sortir de la salle. Oui OK j'ai comme qui dirait pris l'habitude d'aller faire un tour au petit coin après chaque repas mais c'est pas la peine de me juger de cette façon, hein. Je marche quelques secondes pour enfin arriver devant les toilettes où une fille vient d'entrer. Logiquement j'ai pas besoin de me presser, je suis bien à l'heure mais j'espère quand même qu'il y aura pas la queue. C'est un enfer !

???: eh Sakamicchi.

Je m'arrête alors que je m'apprêtais à ouvrir la porte et me retourne vers la voix qui se trouve être celle du vice capitaine du club de basket, Kobori. J'ai l'impression que ça fait une éternité que je ne l'ai pas vu lui et pourtant nos classes ne sont pas loin. Ça me fait plaisir de le voir même si j'espère qu'il ne me parlera pas de l'autre...

Moi: oh salut Kobori, ça va ?

Kobori: oui et toi ?

Moi: ça va, ça va. Alors c'est bientôt le moment fatidique ? La compétition approche à grand pas.

Kobori: oui, on a que ça en tête en ce moment.

Moi: je peux comprendre. Je suis sûre que vous allez tout déchirer en tout cas.

Kobori: c'est gentil. On espère que ça sera aussi ton cas.

Moi: ah ça ! Seul l'avenir nous le dira. Mais je vais tout faire pour.

Kobori: oui c'est le bon état d'esprit.

Nous continuons notre discussion jusqu'à ce que je me rende compte que l'heure a avancé un peu trop vite.

Moi: oh la ! Je vais te laisser, il faut absolument que j'aille aux toilettes avant de reprendre les cours.

Kobori: OK, bonne après midi du coup.

Moi: toi aussi.

Je m'apprête à entrer dans les toilettes quand il m'arrête de nouveau et j'ai peur que cette fois la conversation ne me plaise pas.

Kobori: oh si je voulais te demander un truc.

Moi: vas-y je t'écoute.

Kobori: j'ai l'impression que Kasamatsu est un peu bizarre en ce moment mais quand je lui demande il met ça sur le compte de la winter cup. Tu saurais pas ce qui lui arrive ? Je sais que vous êtes proches.

Bon... Lui répondre sans être trop violente parce qu'il ne le mérite pas, il ne m'a rien fait de mal après tout et ça part d'une bonne attention.

Moi: désolée mais c'est à lui que tu devrais poser cette question.

Je me retourne pour de bon et entre enfin aux toilettes laissant le pauvre Kobori en plan. Bon je pense que ma réponse répond à sa question, il est loin d'être bête après tout mais ça me fait quelque chose de lui avoir parlé de cette façon. Je soupire avant de faire mes affaires en ce lieu puis de ressortir. Allez une après-midi de cours, une soirée de répétition pour le concert de fin d'année et ma finale puis je pourrais enfin rentrer chez moi. Je sais pas si c'est à cause de mon histoire avec Kasamatsu mais en ce moment j'ai vraiment du mal à m'endormir, plus que d'habitude, et je n'arrive plus à faire des nuits complètes... Donc ouais je suis un peu fatiguée en ce moment mais personne ne le remarque donc tant mieux pour moi.
Je rejoints mes amies en salle, nous discutons encore un peu avant de reprendre nos cours avec un certain sérieux. Courage !

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J'ouvre la porte en lâchant un immense soupir. Je suis crevée ! Cette journée m'a très clairement achevée et pour ne rien arranger M. Kirichi était d'une humeur fracassante... Journée de crotte franchement.
Je pose mes affaires à l'entrée et commence à me diriger vers le salon jusqu'à ce que mon futur oncle m'arrête dans mon élan.

Yohei: stop, on ne va pas plus loin.

Moi: euh, oui ?

Il s'approche de moi avec un immense sourire, me prend par l'épaule pour me tourner vers l'entrée.

Yohei: remets tes chaussures, on a quelque chose de prévu ce soir.

Moi: ah bon ?

Yohei: oui oui tu verras.

Je le regarde un peu... Perdue. Je pensais passer une soirée tranquille à ne rien faire ou ne serait-ce que le minimum et bah c'est bien loupé. Je m'exécute avec peu de motivation, on va pas se le cacher, puis le suis en direction de la voiture. Il démarre sans un mot et nous amène je-ne-sais où.

Moi: on va où ?

Yohei: quelque part.

Moi: quelle réponse...

Yohei: c'est une idée de ton frère mais je vais être sincère, si jamais tu te sens pas prête tu nous diras on fera autre chose.

Moi: pourquoi je serais pas prête ?

Yohei: tu verras.

Moi: génial... Et d'ailleurs Matt et Maiko sont où ?

Yohei: ils sont déjà sur place.

J'acquiesce un peu sceptique puis regarde l'extérieur. Sincèrement j'ai beau réfléchir à la destination je ne trouve pas... J'espère malgré tout que c'est pas un truc trop physique, un ciné ça m'irait bien pour tout dire.
Après quelques minutes de route nous arrivons devant... Oh mais c'est trop cool !!

Moi: on va au karting ????

Yohei: gagné !

Moi: mais c'est génial, ça doit faire trois mille ans que j'en ai pas fait !

Yohei: ta réaction me rassure en tout cas, j'avais peur que tu ne puisses pas.

Moi: je t'avoue que vous m'auriez proposé ça il y a quelques mois je ne sais pas si j'aurais accepté mais là ça va beaucoup mieux. Donc très clairement c'est la meilleure idée du siècle.

Il m'offre un sourire au moment où nous nous garons. Nous descendons sans attendre et rejoignons les deux autres membres de la famille qui nous attendent avec impatience, les places dans les mains. Nous partons alors vers nos véhicules dès lors que notre numéro est appelé. Nous nous retrouvons avec d'autres personnes pour effectuer notre "course". Quand les gens qui travaillent ici nous disent que nous pouvons y aller, nous partons comme des fous et folles à pleine balle. Pendant tout le long de notre activité, je m'éclate, ris, me concentre, jubile et surtout oublie pendant quelques minutes seulement mes soucis personnels. Je revis littéralement et ça fait très clairement un bien fou ! Quand tout s'arrête, je rejoins ma famille pour voir le classement et à ma grande surprise je suis première suivie de ma tante, mon oncle et mon frère. Qui aurait cru qu'il finirait dernier celui-là ? Même lui n'en revient pas et je crois que j'ai pas fini de le charier là-dessus.