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Lorsque je me réveille, j'ai un gros mal de tête. J'ouvre péniblement les yeux et fais face à face avec Baka qui miaule. Je sursaute et m'éloigne de lui.
- Baka! J'ai eu peur...!
Il miaule encore. Je lève les yeux au ciel et me force à me lever pour aller lui ouvrir la porte de ma chambre. Il saute au sol et sort en se dandinant. Je souris en coin et vais me chercher des aspirines pour calmer mon mal de tête. Qu'ai-je fais pour avoir aussi mal à la tête, déjà...? Ah oui, j'étais allée à un party avec l'équipe et j'avais probablement trop bu. On avait joué à un jeu... C'est vrai, ça a été marrant.
Je prends un grand verre d'eau et soupire longuement. J'étais ensuite partie pour retourner chez moi... Je me suis faite presque frapper par une voiture, mais quelqu'un m'avait rattrapé. Aomine... Mon regard s'assombrit et je ferme les yeux un moment, serrant fortement les poings. Il m'avait aidé à rentrer. Tout au fond de moi, j'aurais aimé qu'il reste avec moi, cette nuit... Mais il ne fallait pas oublié ce qu'il m'avait fait.
- Miaaaaouu!
Je baisse les yeux sur Baka qui se frotte à mes jambes, me regardant avec ses grands yeux verts et jaunes. Je souris et le prends dans mes bras, le cajolant.
- Petit chou... T'es vraiment mignon, tu le savais ça? Je t'aime gros comme un coeur!
Il ronronne. Je n'ai pas vraiment faim, donc je me rends dans le salon en compagnie de mon chaton. J'ouvre mon ordinateur portable et vais sur Facebook pour voir l'actualité. Je n'y vais pas souvent... Oh, j'ai 9 demandes d'amitiés! Je souris. C'est l'équipe. Je me suis aussi faite invitée dans un groupe secret; Équipe de basket Seirin. Dans le fil d'actualité de ce groupe, je tombe sur une photo de Kagami qui dormait, des dessins aux feutres dessinés sur son visage. Je glousse. Il ne sera pas très content en levant... Une deuxième photo m'apparaît et j'éclate de rire. Quelqu'un a dessiné une moustache à Kuroko! Je veux écrire un petit message pour remercier la coach:
"Merci pour la fête! C'était vraiment amusant! On se refait ça un jour ;)"
Bon, ça résume ce que je voulais dire. Je ne suis pas très habile avec l'écriture... Je souris lorsque Aida aime mon commentaire. Je referme mon Facebook et jette un coup d'oeil à l'horloge. Si je veux aller voir mes parents, je dois me préparer tout de suite. Il est déjà treize heures et demi...
Je dépose Baka à côté et me lève pour aller manger un petit quelque chose. Ils vont être surpris. Je dirai comme excuse que le cours de basket a été annulé. Je repartirai demain soir après le souper. Je me prépare donc, allant prendre une bonne douche, me coiffant légèrement et mettant du cache-cerne. Je m'habille confortablement. Je vais trouver Baka que j'emmène dans ma chambre. Je l'embrasse sur sa petite tête.
- Reste bien sage! Je vais revenir demain matin.
Je lui apporte la litière et de quoi à manger et boire pour deux jours avant de fermer comme il faut la porte. Je prends une veste au cas où il ferait un petit peu froid, puis je sors dehors pour me rendre au métro. J'habite à seulement dix minutes de chez eux.
•°•□•°•
- Arisa!
Ma mère m'embrasse sur la joue et me serre fort contre elle. Je souris, jetant un bref coup d'oeil à la maison voisine. On entre et mon père m'embrasse à son tour.
- Eh bien, quelle surprise! On ne pensait pas te voir de sitôt, se moque-t-il.
- Bah, ils ont finalement annulé le cours, demain, donc j'en ai profité pour vous voir, ai-je répondu.
Il hoche la tête et nous allons nous installer au salon. Ma mère joue avec ses mains, semblant être nerveuse.
- Tu veux quelque chose à boire, ma chérie? À manger peut-être?
- Juste un verre d'eau, merci.
Elle se dépêche d'aller me chercher un verre d'eau. Je la remercie et le bois tranquillement. Mon père se penche légèrement vers moi, un large sourire aux lèvres.
- Et puis, le lycée?
Mon regard s'illumine et je souris à mon tour.
- Vraiment super. J'ai trouvé une équipe de basket talentueux. Bon... C'est encore à améliorer, mais je suis satisfaite.
- Ça n'a pas été trop dur...? m'interroge mon père.
- Au début, ils ne voulaient pas de fille, mais ça a passé après m'avoir vu à l'oeuvre.
Il hoche la tête, soulagé.
- Sinon, tu t'es faite des nouveaux amis? sourit ma mère.
- Oui. Je suis allée à un party hier...
- Et tu t'es amusée?
- Oui.
Je sors mon téléphone portable, gloussant, et leur montre les photos de Kagami et Kuroko.
- Lui, c'est Kagami. Il a un peu le même caractère que... M'enfin. Vous savez qui. Et lui, c'est Kuroko, un des membres de la Génération des Miracles.
- Lui!?
Mon père reste troublé.
- Je ne l'ai pourtant jamais vu...
- Je sais! En fait, il joue dans l'ombre. C'est lui qui s'occupait des passes magiques, lui expliqué-je.
- Ah bon!? Je vais devoir venir voir tes matchs pour voir ça...
Je hoche la tête, continuant de sourire.
- Tu ne t'es toujours pas réconciliée avec Aomine...? me questionne ma mère.
Je lui jette un regard agacé, ma bonne humeur perdue.
- Non.
Elle semble être à la fois triste et désolée. Je l'ignore, en colère. Je sais qu'elle veut que je me réconcilie avec lui. Elle lui parlait encore. Je le sais, car il me l'a prouvé hier.
- C'est un bon garçon pourtant... Je ne comprends toujours pas pourquoi il t'a fait ça!
Je me lève vivement.
- Je reviens. Je vais aux toilettes...
Je dépose le verre sur la table basse et vais aux toilettes. Je n'ai pas vraiment envi, mais elle m'a fait regretté d'être venue. Je m'enferme dans la salle de bain, poussant un long soupir de découragement. C'est pour ça que je ne voulais pas venir les voir. Ma mère se met tout le temps à parler de lui. Je me regarde dans le miroir, étudiant mes yeux fatigués de la veille. Si Aomine ne lâche pas prise, ça veut peut-être dire qu'il le regrette vraiment cette fois-ci? Je secoue la tête et souris amèrement. Non. Il va recommencer. Comme les autres fois. Comme toujours.
•°•□•°•
- Ouais, je vais aller me coucher. Merci beaucoup pour le souper! C'était délicieux. M'man, faudra que tu m'apprennes à cuisiner aussi bien que toi!
Elle me sourit.
- Pas de problème. Je viendrai une semaine de temps pour te montrer.
Je lève les yeux au ciel.
- N'en fais pas trop non plus...
Je l'embrasse sur la joue, puis sur celle de mon père, avant de les laisser et de me diriger vers ma chambre.
- Bonne nuit! me lance mon père avant que je monte les escaliers.
J'entre dans ma chambre et retrouve un semblant de sérénité. Qu'elle soit restée la même, malgré les affiches, les livres et les décorations en moins, me rassure. Je me sens entièrement chez moi que lorsque je suis ici, dans cette pièce privée. Je me laisse tomber sur mon lit, fermant les yeux d'épuisement. Le party d'hier m'a vidé... Même si on n'avait pas fait grand chose. Je souris à ce souvenir. C'est alors qu'une mélodie au piano retentit jusqu'à mes oreilles. Je frissonne et me redresse, tournant la tête vers la fenêtre ouverte.
- Maman... soupiré-je en me levant pour aller la fermer.
Je suspens mon geste, debout, à écouter. Je m'assois sur la chaise derrière moi et ferme les yeux, écoutant la mélodie. C'était sa préférée. Il la jouait souvent auparavant. C'était également la première que j'avais entendu lors de son arrivé. Ma gorge se noue. Je me relève et ferme la fenêtre d'un coup sec, écoeurée de mon comportement. Il faut absolument que je passe à autre chose. Mais... comment?
•°•□•°•
Je me réveille en sursaut, la sueur collant à mon front. Je fronce les sourcils et prend un moment à m'orienter. C'est vrai, je suis chez mes parents. Je soupire longuement et passe mes mains sur mon visage pour chasser le cauchemar. Ridicule... J'arrive pas à croire que j'en fais encore à mon âge.
Je me recouche et tente de m'endormir de nouveau, en vain. Alors je me lève, enfile ma veste, et sors de ma chambre. Je me suis endormie avec mes vêtements... Il faut croire que j'étais vraiment fatiguée. Je descends les marches et sors sans faire de bruit. Il est deux heures du matin. Il fait assez frais et vraiment noir. Je laisse mes pas me diriger, perdue dans mes pensées. Je repense encore à mon cauchemar... Je grimace. J'étais prise dans la maison, un feu y avait pris. Je tentais de fuir, mais tout était barré. La fumée me faisait suffoquer. J'avais beau crier à l'aide, personne ne venait. Le feu grandissait derrière moi et devenait de plus en plus chaud, alors que je frappai à la porte pour tenter de fuir. Je m'étais ensuite réveillée.
Je lève mon visage et observe le ciel, les étoiles cachées par la lumière des lampadaires et de la ville. Lorsque je rebaisse les yeux, je vois le parc. Je m'y dirige.
C'est tranquille, il n'y a personne. J'aurais dû emmener mon ballon de basket... Je vais vers le coin basket et soccer, nostalgique. Je me pétrifie alors.
Assis contre la grille, Aomine a les paupières à demi-fermées, un joint à la bouche, un ballon à ses côtés. Il ne réagit même pas en me voyant arriver. Je fronce les sourcils.
- Aomine...? Qu'est-ce que tu fiches ici?
- Venu jouer. Et fumer.
- Tu fumes quoi...?!
- Marijuana. T'en veux?
J'écarquille les yeux et m'avance vers lui, une colère grandissante me prenant. Pensant que j'allais en prendre, il me tend le joint. Je l'attrape et le jette par terre, l'écrasant sous mon pied.
- Depuis quand tu fumes cette merde, Aomine!? C'est dégeulasse! Ça te pourrie la vie baka!
- Tch... Elle peut pas être plus pourrie que ça, ma vie... Et c'est pas la première fois.
Je grogne et lui donne la main pour l'aider à se lever. Aomine la fixe sans rien faire.
- Toi, qu'est-ce que tu fiches ici? Me semble que t'es pas supposée être ici...
- J'ai décidé de venir quand même. Je suis venue me promener à cause que j'ai fait un cauchemar.
Il lève les yeux et me regarde avant de rigoler. Putain... Il est complètement sous l'effet.
- Un cauchemar... C'est les enfants qui en font, se moque-t-il.
Je soupire et fais la moue.
- Tu viens ou pas? Je vais te ramener chez toi.
- Fous moi la paix...
Aomine ferme les paupières et échappe un long soupir. Je le regarde froidement.
- Tu me rejettes tout le temps depuis ce qui s'est passé, crache-t-il. Alors, va-t-en. J'ai pris la décision que j'allais arrêter de m'excuser. Je commence sérieusement à être écoeuré de cette situation là! Ma vie tout court me fait royalement chier!
Il plaque une main sur ses yeux, son menton tremblant. Je reste surprise, l'observant silencieusement. Que veut-il dire par là...? J'abaisse mon bras, me sentant alors mal. C'est à cause de moi s'il pleure...? Je fronce les sourcils. Voilà, il met encore tout sur ma faute.
- C'est encore de ma faute, hein...? craché-je.
- Non.
Je reste surprise. Aomine pleure silencieusement.
- C'est à cause de moi. J'ai tout fait foirer. Mais tu veux plus m'écouter... Tu veux plus me donner une dernière chance.
- Parce que je t'en ai donné déjà beaucoup Aomine! Mais tu as continué! Alors, je ne te crois plus.
Il garde le silence, ses larmes continuant de rouler sur ses joues. Je grimace. Mais qu'est-ce que je fais encore ici!? Je ne devrais pas l'aider. Pourtant...
- Aller, viens, je vais t'aider à retourner chez toi maintenant.
Je me penche pour prendre son bras. Il se laisse faire et se relève, titubant légèrement. Il pue la marijuana, c'est dégoûtant... Je prends également le ballon, avant d'attraper la main d'Aomine et de le diriger. Je ne devrais pas l'aider. Je ne devrais pas. Mais le voir ainsi... Non, je n'aurais pas dû l'aider. Après tout ce qui m'a fait... Mais il m'a aidé, lui, hier, à rentrer. Parce qu'il voulait s'excuser. Non, je n'aurais pas dû. Je soupire doucement et me tourne légèrement vers lui pour voir comment il allait. Bon, il n'est pas entièrement là, mais au moins, il me suit. C'est la première fois que je le vois ainsi.
- Je n'aurais jamais cru que t'allais tomber aussi bas... murmurai-je pour moi-même.
Il pose ses yeux brumeux sur moi.
- Hein?
- Non, rien.
Le silence retombe, seulement troublé par nos pas sur le trottoir.
- Arisa... J'ai l'impression que je vais m'envoler.
- Baka! Tu ne peux pas t'envoler, alors ne raconte pas n'importe quoi!
- Mais... Je te le dis...! On est où là?
Il rigole comme un con. Je lève les yeux au ciel.
- Je te ramène chez toi. Laisse moi t'emmener.
- Je pourrai manger?
- Rendus chez toi, oui.
- J'ai soif.
- Tu boiras rendu chez toi.
- Arisa-chan...
- Quoi?
- Je t'aime.
- Ta gueule.
Je fronce les sourcils et nous continuons à marcher.
- Regarde! Les couleurs sont bizarres... s'exclame-t-il.
- Ferme-la baka!
C'est moi ou les effets sont arrivés en retard sur lui!? Tout à l'heure, il me parlait sérieusement et pleurait, maintenant, il rigolait et disait n'importe quoi! C'est énervant... Mais en même temps, c'est drôle. Une chance que je suis sortie prendre de l'air. Il serait devenu quoi, demain matin, si je n'avais pas été là!? Je tique. Je ne dois pas m'inquiéter pour lui. Je fais déjà beaucoup pour lui en ce moment alors qu'il ne le mérite même pas. T'en pis pour lui s'il est dans cet état, il n'avait qu'à pas fumer cette merde. Il rigole de nouveau.
- On va tomber... annonce-t-il.
- Quoi!?
Il perd l'équilibre et tombe sur moi. Je pousse un cri de surprise et le retiens, mais mes jambes flanchent et je me retrouve au sol avec lui. Il est hilare. Je rougis de colère et le frappe à la tête.
- Lèves-toi Aomine! Ce n'est pas drôle du tout! Putain... Si tu te voyais en ce moment! Tu fais pitié...
- Oi...!
Il se redresse et me regarde, les sourcils froncés.
- J'aime être avec toi... murmure-t-il.
- T'es pas toi même alors ta gueule.
Il tente alors de m'embrasser. Je le repousse vivement et me dégage de sous lui, dégoûtée. Il grogne et se fracasse le nez sur le trottoir.
- Aïe! Mon nez!
- AOMINE ÇA SUFFIT MAINTENANT!
Le jeune homme se tourne sur le dos, riant aux éclats. Son nez saigne abondemment. Je jure et me passe les mains sur mon visage pour tenter de me calmer. C'est pire que de traîner quelqu'un de soûl!
- Je peux pas respirer avec le nez... Il me fait mal. Pourquoi il me fait mal? me demande-t-il avec une voix enfantine.
Il porte ses doigts à son nez et regarde le sang.
- Eh? Regarde Arisa-chan! Mon sang est mauve!
J'inspire profondément pour garder mon calme. Je l'aide se relever.
- C'est bon, Aomine... Viens, on y va.
- Aaaah... Ma tête tourne...
- Reste debout!
Je reprends le ballon de basket qui m'avait échappé des mains et on continue notre chemin. Aomine ne dit plus rien jusqu'à ce qu'on arrive.
- Haha! Regarde ma porte! Elle est toute crochie...!? Mhm... Bizarre. T'es sûre qu'on est chez moi?
- Oui.
- On dirait la porte de la fée Clochette.
- Mais non...
- Mais oui! Regarde comme il faut!
- Ah... T'as raison, ironisé-je en levant les yeux au ciel.
- Je te l'avais dit!
Je cogne à la porte.
- Oh... Tu crois que la fée Clochette va nous ouvrir? Ou ça va être Peter Pan? me demande-t-il avec sérieux.
- J'en ai pas la moindre idée... marmonné-je.
- Embrasse-moi.
- Non.
- S'il-te-plait?
- Non.
- Roh...
C'est son père qui ouvre. Il écarquille les yeux en nous voyant. Aomine sourit bêtement.
- Ah, c'est ni l'un ni l'autre. C'est otousan.
- Aomine!? Arisa!? Mais-... Que faites - vous dehors à cette heure-là!?
- Je voulais prendre de l'air, quand j'ai trouvé votre fils dans cet état là, monsieur Daiki.
- Quoi!?
Il nous fait entrer, ébahi. Aomine s'emmêle les pieds et s'accroche à moi pour ne pas tomber, rigolant.
- Oulà... Mes pieds ne suivent plus...
- J'ai vu ça. Viens, on va t'allonger dans ton lit.
Son père est sous le choc.
- Qu'est-ce qu'il a pris!?
- Marijuana, ai-je répondu avec un regard désolé.
- Pardon!?
- Parle moins fort otousan... Tu ressembles au grand méchant loup, se plaignit Aomine.
Je vois que monsieur Daiki est vraiment en colère.
- Je vais aller chercher la trousse de soin... murmure-t-il avant de nous laisser.
J'aide Aomine à se rendre jusqu'à sa chambre et l'assis sur son lit. Il pousse un grognement et me regarde.
- Tu fais une drôle de tête... lâche-t-il.
- C'est toi qui fait une drôle de tête.
Son père revient avec la trousse et soupire.
- Merci beaucoup, Arisa. Je sais que vous vous êtes sérieusement disputés en plus... Tu ne peux pas savoir à quel point je te suis reconnaissant.
- Ne me remerciez pas. Vous le surveillerez. Il m'a dit que ce n'était pas la première fois qu'il en prenait...
- Je vois... Il n'en reprendra plus, tu peux compter sur moi. Quand il aura toutes ses esprits, je vais lui passer un savon!
Je lui souris et hoche la tête. Je suis rassurée malgré ce qui s'était passé. Je m'incline et le remercie.
- Arisa... Avant de partir, est-ce que je peux te parler une minute? me demande alors son père.
Je l'observe en silence avant de hocher la tête.
- Bonne nuit Aomine, déclaré-je à mon ancien ami.
- Tu ne restes pas!? Je m'amuse tellement avec toi Arisa-chan! Reste encore un peu, s'il-te-plait...! me supplie-t-il.
- Désolée, je dois retourner chez moi.
Je me retourne et vais attendre dans le salon. Je me demande ce que son père veut me dire...
Ce dernier finit par sortir en soupirant longuement. Il vient s'asseoir en face de moi.
- Je te remercie encore une fois. Il aurait dormi dehors je crois si tu ne l'avais pas trouvé...
- Ça va. Ce n'est rien.
Il me scrute un court instant.
- Il tient beaucoup à toi, tu le sais ça?
Je tressaille et écarquille les yeux. Je me retiens pour ne pas me lever et fuir.
- Il s'en veut. Il m'a raconté ce qui s'était passé. Je ne suis pas fier de lui, surtout après toutes les autres fois... Mais, tu sais, il est perdu. Il ne sait plus quoi faire. Il veut abandonner le basket car il ne trouve pas de bons adversaires et il ne s'amuse plus...
Je serre fortement les poings, avalant difficilement ma salive. Je garde les yeux baissés, observant mes pieds.
- Il est devenu arrogant et se prend pour un être supérieur aux autres. Mais il souffre beaucoup intérieurement.
Mon coeur se serre. Je ferme les yeux.
- Je suis désolée... soufflé-je, ma voix tremblant de rage.
C'est quoi!? Il met ça sur ma faute!? Pourquoi il me raconte tout ça de toute façon!? Je me fiche de sa vie, qu'il fasse ce qu'il veut! Je n'ai plus rien à voir dans ses décisions.
- Je voulais juste te dire... qu'il tient beaucoup à toi et qu'il regrette amèrement ce qu'il a fait, voilà, répéte l'homme en face de moi.
Je relève mes yeux tristes sur lui et lui fais un sourire désolé.
- Je... suis désolée de vous dire ça, mais... Je ne peux plus lui donner de nouvelles chances. Il m'a fait... trop mal.
- Je le sais. Mais, juste, si tu lui pardonnes une dernière fois, ça l'aiderait beaucoup.
Je blêmis et me lève vivement.
- Il faut que j'y aille...
- Désolé... Je ne voulais pas te rendre coupable.
- C'est rien. Au revoir monsieur Daiki!
Je lui fais un sourire forcé et m'incline rapidement avant de me diriger vers la sortie. Je referme la porte derrière moi, ma respiration difficile. Je porte une main à mon coeur. Lui pardonner...!? Non... Je ne peux pas faire ça. C'est impossible... Pas après tout ce qui s'est passé. Je lui ai pardonné trop de fois, c'est terminé à présent.
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