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- BAKA!!!

Je m'élance et rattrape juste à temps le vase pour ne pas qu'il tombe. Baka me regarde avec un air bête, assit en haut de ma commode. Je grogne et le prends dans ma main pour le déposer sur mon lit.

- Baka de chat...! Tu fais que des conneries!

Je repose le vase sur ma commode et soupire longuement. Hier midi, avec Kuroko, on était parti acheter de la nourriture, une litière, un petit collier et des jouets pour le chaton. Kagami avait refusé de nous accompagner, prétextant être allergique à la nourriture d'animaux. Il est bizarre...

Je jette un coup d'oeil à mon cadran. Merde! Il me restait plus beaucoup de temps pour me préparer! Je lève le doigt devant le museau de l'animal et le fusille du regard.

- Tu restes tranquille le temps que je me change!

Baka mordille mon doigt et je ne peux m'empêcher de sourire. Aaaaaw!!! Il est tellement chou!!! Je lui caresse rapidement la tête avant de commencer à me changer. C'était un party d'équipe... Que mettre? Je fais une moue et pose une main sur ma hanche, balayant ma garde robe du regard. Une robe? Nah. C'était un party. Il faut que je sois au moins confortable, et je ne suis jamais confortable dans une robe. Et les seules que j'ai sont laides alors... Je décide de mettre un top rouge assez beau et des shorts noirs. Maintenant, les souliers... Je grimace. Ça aussi, j'en ai pas beaucoup. Je mis mes espadrilles d'extérieur; ils sont confortables. Je me regarde ensuite dans le miroir. Est-ce que je m'attache les cheveux ou je les laisse lousse? Je les laisse détaché. Est-ce que je me maquille? Ce n'est pas mon genre, mais c'est une fête...

- T'en pense quoi Baka? Je me maquille ou pas?

Je me tourne vers le chaton qui dort, roulé en boule contre mon ourson. L'ourson qu'Aomine m'avait offert pour mes quinze ans... Je souris. Il est tout mignon! J'attrape mon cellulaire et le prend en photo. Je pourrai le montrer à Kuroko! Je finis par soupirer de nouveau. Je me maquille ou pas? OK! Juste un peu: Je me mets du mascara. Parfait!

Je souris à mon reflet, embrasse Baka sur la tête et sors. Je m'assure que la porte est bien fermée à clef, puis je pars pour de bon. Aida n'habite pas si loin que ça. Mon cellulaire vibre et je constate que ma mère m'a écrit.

"Bonne soirée ma chérie! Je t'aime. On se voit dimanche, pour le souper de famille?"

Aaaaah mince! Le souper de famille... Je pince les lèvres.

"Merci. Et désolée, j'ai cours de basket dimanche..."

Elle prend quelque minutes à répondre.

"Oh... D'accord. Je t'appellerai cette semaine pour avoir de tes nouvelles!"

C'est ça... Elle va plutôt me passer un savon. Je me sens un peu mal de lui mentir, mais je n'ai pas du tout envi de retourner chez nous. J'ai besoin d'un peu plus de liberté, et je compte le lui faire savoir d'une façon ou d'une autre.

Mes yeux se posent sur le nom d'Aomine. Je l'ai encore dans mes contacts...? Je grimace et appuie dessus pour le supprimer, mais je suspens mon geste, fixant le mot. Je ferme les yeux et soupire longuement avant de fermer mon cellulaire et de le ranger. Même si je le déteste, je n'arrive pas à me défaire de lui...

J'atteins finalement la maison de la coach et constate que toute l'équipe attend devant la porte, discutant. Je les rejoins, sourcil arqué.

- Qu'est-ce que vous faites? leur demandé-je.

Hyûga me sourit.

- On attend qu'il soit vingt heures.

Je rigole, secouant la tête d'amusement. C'est vrai, il faut arriver dans les temps.

- OK! Vous êtes prêts!? s'exclame Koganei. Dans cinq, quatre, trois, deux, un...!

Ils se dépêchent d'ouvrir la porte et on s'engouffre tous dans la maison.

- On est arrivé Aida! lance Hyûga avec un large sourire.
- Ah! Vous êtes arrivés à temps! Tout le monde est là?

Elle est ultra de bonne humeur. Ça me fait rire.

- Tout le monde est là! sourit Koganei avec une sueur froide.

Je jette un coup d'oeil à la ronde.

- Où sont Kagami et Kuroko? demandé-je.

Les autres se crispent.

- Moi, je suis là, fait une voix calme.

On se tourne tous vers Kuroko qui avait levé la main.

- Et... Kagami?
- S'il n'arrive pas, il va faire les entraînements en double...
- Attendez! Il lui reste encore trente secondes! s'exclama Koganei.

On surveille la porte, le coeur battant. Aida a un sourire sadique aux lèvres. Il faut qu'il arrive...!

- Oh non... Plus que dix secondes... souffle, horrifié, notre ami.

La coach ricane. Un long frisson nous parcourt la colonne. Je serre les poings.

- Cinq... Quatre... Trois... D-...!

La poignée se tourne et Kagami fait irruption dans la maison.

- JE SUIS ARRIVÉ!

Il s'arrête vivement pour ne pas foncer dans Izuki, surpris de nous voir tous dans le hall. Aida soupire.

- Oh... Dommage... J'aurais aimé te faire subir les entraînements en double...

Le rouquin sourit en coin. Aida se tape dans les mains, sa bonne humeur revenue.

- Bien! On peut commencer la fête!

•°•□•°•

La musique à fond, nous sommes tous assis en cercle dans le salon, des bouteilles d'alcool au centre. Quelqu'un, je ne me souviens plus qui, avait eu une idée de jeu. On est en cercle, on pose une question, par exemple; Qui pourrait chanter dans la douche? Celui qui se fait le plus pointer doit boire le nombre de fois qu'il y a de personnes qui le pointe. Bref... J'explique mal, désolée.

- Aida, c'est toi qui commence à poser la question! sourit Tsuchida.

La coach a un sourire malicieux et hoche la tête.

- OK... Qui pourrait voler un sandwich durant le déjeuner à l'école?

Tout le monde pointa instantanément Kagami qui lui, me pointa. Il poussa un cri indigné.

- Sérieusement!? Toi aussi, Kuroko!?

Kuroko sourit en coin. Je pris un verre et le bu alors que Kagami en but neuf. On préparait à chaque tour dix verres avant de poser la question. On joua dans le sens des aiguilles.

- Qui pourrait... faire le singe en plein milieu d'un match?

Deux pointèrent Kagami, un moi, quatre Koganei, deux Izuki.

- QUOI!? Pourquoi moi? pleure Koganei.
- Parce que tu adores faire le clown, répond Hyûga.

Je rigole et prends mon deuxième verre. Kagami commence déjà à avoir de l'effet...

- Qui pourrait frapper quelqu'un après une connerie?

Cinq personnes pointèrent Aida, un Kuroko, un Kagami et deux Hyûga. La coach rigola.

- Cette question est ridicule...
- Toutes les questions sont ridicules, crache le rouquin en prenant un verre. Pourquoi je me fais tout le temps pointer!?

J'éclate de rire avec les autres, puis je me penche vers Kuroko.

- Oi, j'ai une idée... Ça va être marrant! lui chuchoté-je. Faisons en sorte que Kagami se fasse tout le temps pointer...
- Arisa-chan! s'exclame Kuroko.

Les autres nous regardent avec surprise. Puis le bleu sourit.

- OK...

•°•□•°•

- Je vais vomir!

Kagami se lève en titubant, s'emmêle dans ses pieds puis tombe en pleine face. On éclate tous de rire. Il a pris je-ne-sais-plus combien de verres... Les autres avaient compris ce que nous faisions et ils s'étaient joins à nous. Kagami n'avait rien remarqué, trop soûl, et buvait même les fois où il n'avait pas été pointé. Aida se lève vivement, les joues et le nez rouge dû à l'alcool.

- OI! SI TU VOMIS SUR LE PLANCHER, JE TE LE FAIS AVALER DE FORCE!

Kagami échappe un cri d'horreur et se relève vivement avant de foncer vers les toilettes. Nous sommes hilares. Je suis pliée en deux tant je ris. Ça fait longtemps que je me suis autant amusée... Je me tourne alors vers Kuroko.

- Kuroko-kun! Je veux te montrer Baka!
- Baka? répète Koganei qui s'incruste dans notre conversation.

Je rigole et ouvre mon cellulaire pour leur montrer les photos. Les gars se regroupent alors tous autour pour voir eux aussi.

- Kawaii... soufflent-ils, les yeux en étoiles.
- Ouais! Mais il fait pleins de bêtises, gromellé-je.

Je referme mon cellulaire et on décide d'arrêter le jeu. Hyûga pousse un long soupir.

- Il commence à se faire tard, aussi, lâche-t-il.
- Ouais.
- Je n'aurais jamais pensé jouer aussi longtemps! rigole Koganei.

Je souris et me lève.

- Alors, si le party est terminé, je vais rentrer.
- Est-ce que c'est une bonne idée de rentrer maintenant après avoir autant bu?

On se tourne tous vers Kuroko qui a le regard embrumé.

- Moi, en tout cas, j'y arriverai pas...

Il tombe sur le dos et s'endort sous nos yeux ébahis.

- Mince! Kagami s'est évanoui dans la salle de bain! s'exclame Izuki.
- Ouf... On aurait pas dû le faire boire autant... grimacé-je.
- J'ai une idée!

Aida posa ses poings sur ses hanches, une moue déformant son visage.

- Ceux qui ne sont pas capables de rentrer chez eux dorment chez moi! Vous repartirez demain matin.
- Aida-chan... murmure Hyûga. Bonne idée!

Je rigole et m'étire.

- Moi, ça ira. Merci pour tout, les amis!
- Ah... À plus alors Arisa! sourit la coach. Merci d'être venue!
- Nous aussi on va y aller, déclarent Furihata et Tsuchida.

Mitobe se leva lui aussi et hocha la tête.

- Très bien! Faites attention et passez une bonne nuit de sommeil les gars! s'exclame Aida.

Elle titube et tombe sur le divan. Je souris et nous partons vers la sortie. Je descends les marches et grimace. Ouais... Je devrai être prudente. Je n'ai finalement pas toute ma tête.

- Ça ira? me demande Furihata.
- Ouais, t'inquiète! Merci quand même.
- Bon, eh bien, à lundi!
- Ouais, salut les gars!

Je leur envoie la main et tourne le coin de rue. On n'habitait pas le même quartier. Je lève la tête vers le ciel étoilé et soupire longuement. J'avais trop bu. J'ai comme un début mal de coeur. En arrivant, je vais prendre un grand verre d'eau et me préparer des aspirines pour demain matin. Je caresse mon cellulaire du bout des doigts. Finalement, mes parents me manquent. Je crois que je vais aller au souper de famille dimanche. Je souris brièvement. Merde... Ma tête tourne beaucoup... Je rigole. Je n'aurais pas dû boire autant.

Je trébuche à cause que mon pied glisse sur le bord du trottoir. Oh, tiens. Me voilà dans la rue. J'entends alors un kaxon derrière moi. Je me retourne et une lumière m'aveugle. Je protège mes yeux et grimace, mon sang se glaçant dans mes veines. Une voiture.

- ARISA!

On m'attrape par le bras et on me tire vers le trottoir. Je tombe dans les bras puissants de quelqu'un et la voiture passe sous mon nez. J'expire d'un coup, pétrifiée.

- Arisa! Ça va!?

On me retourne et je fais enfin face à mon sauveur. Mon coeur rate un battement et j'écarquille les yeux.

- A-Aomine...!?

Ses yeux sombres me scrutent, la peur s'y étant imprégnée. Je le repousse vivement, la douleur habituelle à ma poitrine reparaissant. La colère remplace rapidement la surprise.

- Qu'est-ce que tu fous là!? rugis-je.
- Oi, du calme! Je passais dans le coin et j'ai vu cette voiture foncer droit sur toi...
- MENTEUR! TU FICHES QUOI ICI!?

Aomine garde la bouche entr'ouverte, puis son visage se referme. Il détourne les yeux.

- Ta mère m'a dit que tu ne monterais pas en fin de semaine... Et elle m'a dit que tu allais à une fête... Je voulais m'assurer que tu rentrais en sécurité chez toi.

Ma colère augmente et je le fusille du regard.

- Dégages d'ici... Je ne veux pas te voir.

Le jeune homme serre la mâchoire et plisse les yeux.

- Tu m'en veux encore?

Je lève les yeux au ciel et me détourne de lui, repartant à grands pas. Il me suit.

- Qu'est-ce que tu crois, baka!?
- Je suis désolé.
- Tu peux les mettre où je l'pense, tes excuses à la con!
- Arisa...! Tu es soûles, tu ne sais pas ce que tu dis!

Je me retourne vivement, mon sang bouillonnant dans mes veines. Je pose mon doigt sur son torse et grimace de dégoût.

- Oh oui, je sais très bien ce que je dis! Même si j'ai bu, j'ai l'esprit très clair tu sauras! Je n'ai pas oublié ce que tu m'as fait...

Aomine grimace à son tour et détourne les yeux.

- Je te l'ai déjà dit... C'était un accident...
- T'avais juste à y penser à deux fois avant de faire ça! C'est toi qui a voulu ça, alors endure. Dégage maintenant, ta présence me donnes la nausée.

Le joueur écarquille les yeux et me prend alors en poche de patate. Je pousse un cri de surprise et lui donne des coups dans le dos.

- QU'EST-CE QUE TU FAIS!?
- Je te ramène chez toi. Tu as beaucoup trop bu.
- FERME LA ENFOIRÉ! RELÂCHE MOI! JE SUIS CAPABLE DE RENTRER SEULE!

Mais il m'ignore! Ça m'enrage. Son comportement m'énerve au plus haut point! Je ferme les yeux et retiens un sanglot, me mordant la lèvre.

- Je te déteste... hoquetté-je.
- Je sais.

Je force encore plus mes paupières à se fermer, ne voulant pas laisser les larmes couler. Pourquoi il continue à venir me voir après ce qu'il a fait!? Il joue avec mes sentiments, il me manipule, il me fait du mal intérieurement, et il continue à me dire qu'il m'aime!

- Je te comprends pas... Qu'est-ce que tu veux à la fin!? sanglotai-je.

J'enfouis mon visage dans son dos, éclatant pour de bon en sanglot.

- J'en sais rien... me répond-il. Je ne me comprends pas non plus, Arisa-chan.
- NE M'APPELLE PAS COMME ÇA!

Je lui donne un coup de coude pour le faire taire. Je ne veux plus l'entendre parler. Je ne veux plus le voir. Je ne veux plus qu'il me touche. Mais il continue, s'excusant jour après jour avec des excuses qui deviennent de plus en plus ridicules. C'est insultant.

Aomine finit par atteindre ma maison. Il ouvre la porte et entre.

- Laisse moi, maintenant, murmuré-je.

Il referme la porte et s'avance dans la maison. La colère revient m'envahir.

- J'ai dit; laisse moi! répété-je plus fermement.

Il finit par obéir et me dépose doucement au sol. Je le repousse vivement, le foudroyant du regard.

- Sors. Et ne reviens jamais.
- Arisa-chan...
- J'ai dit d'arrêter de m'appeler ainsi et sors! Je ne veux plus voir ta sale tronche!

Aomine me regarde tristement.

- Parfois, je me demande qui de nous deux a vraiment changé...

Je tique et ma colère devint une rage noire. Je le frappe au visage.

- ENFOIRÉ! DÉGAGE DE CHEZ MOI!

Je hoquette alors. Mes genoux flanchent et un faible me prend. Le jeune homme m'attrape à la dernière seconde. Je me sens soudainement faible...

- Ça va...?
- Va-t-en... soufflé-je.

Il me relève sur pieds, mais je ne tiens pas. Mes jambes tremblent. Merde...

- T'as encore ce problème? me demande-t-il.
- C'est pas de tes affaires, grogné-je.

Il m'aide à marcher jusqu'à ma chambre et il m'assit sur mon lit. Aomine soupire doucement et se penche pour m'embrasser sur la tête. Je grince les dents et le fusille du regard.

- Bonne nuit, Arisa...

Je ne réponds pas et le regarde partir. J'attends que la porte de la maison se referme avant d'éclater une deuxième fois en sanglot. Je me plie en deux, serrant fortement mon coeur. Bordel... Il m'a encore fait mal. Et il l'a fait exprès, comme la dernière fois. Pourquoi...? Pourquoi tu continues à me faire ça, Aomine!?

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