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~ 3 ans plus tôt ~
Je lance au panier et le ballon rentre facilement dedans. Je souffle longuement, la sueur perlant à mon front, et m'avance pour reprendre la balle.
- Oi, on fait une partie?
Je sursaute et me tourne vers un garçon de mon âge. Il a des cheveux bleus marins et la peau bazanée. Il abore un sourire provoqueur. Je hausse un sourcil et me tourne vers lui.
- T'es qui? lui demandé-je.
Il rigole et s'approche, les mains dans les poches.
- Je suis ton nouveau voisin.
Je jette un coup d'oeil vers la maison sur ma gauche. Elle a été vendue il n'y a pas longtemps. Les déménageurs sont en train de vider un camion. Je souris à mon tour et reporte mon attention sur l'adolescent.
- Alors bienvenu dans le quartier! lui souhaité-je.
Je lui tend la main et lui souris à pleine dent. Il reste surpris.
- Je m'appelle Arisa. Et toi?
- Daiki...
Il me prend la main et la serre fermement, encrant son regard dans le mien. Il sourit de nouveau.
- Alors? Une partie un contre un? me propose-t-il.
Je rigole et lâche sa main avant de faire un pas en arrière, commençant à dribbler.
- Pas de problème. Mais tu verras, je suis une bonne joueuse. Je bats tout le monde a l'école. Même les gars!
Je lui lance le ballon et me positionne, attendant qu'il commence. Il élargit son sourire, fait dribbler un moment le ballon, puis s'élance. Je reste surprise de sa rapidité, mais je ne me laisse pas faire. Je tente de le bloquer, mais il s'arrête d'un coup, feinte, tourne sur lui même et passe à côté de moi. Tout ça en une seconde! Il lance le ballon au panier et fait deux points.
- Eh!? Mais-...!? Comment tu as fait ça! m'exclamé-je.
Daiki se tourne vers moi, riant
- Je fais du basket depuis que je suis tout petit, déclare-t-il.
- Bah, moi aussi!
Il arque un sourcil et me lance le ballon que j'attrape. On se replace, mais inversement. Je plisse les yeux et me concentre, dribblant. J'expire et fonce. Je fais une feinte, tente de passer d'un côté, mais il me bloque. Alors je passe de l'autre côté et lance le ballon, mais sa main m'en empêche et le repousse. J'écarquille les yeux, stupéfaite. Daiki s'empare du ballon en riant.
- Pourquoi es-tu aussi surprise? me demande-t-il. Il me semblait que tu as battu tout le monde à ton école...
Je l'étudie. Il est élancé, une demi-tête plus grand que moi, plus costaud... Il est agile, rapide, a d'excellent reflex... Il n'est pas comme les garçons de mon école. Je fronce les sourcils.
- Tu es fort... murmuré-je.
Il s'approche de moi.
- J'en sais rien, répond-il. C'est ce que mes parents me répètent, mais pour être honnête, je ne le sais pas trop... J'étais dans la moyenne, à mon ancien collège.
Je hausse les sourcils. Daiki sourit et se gratte la nuque, semblant être mal à l'aise.
- Enfin... J'étais. Je me suis beaucoup amélioré. J'ai monté rapidement et je suis devenu un des meilleurs. Faut remercier les gars qui m'ont appris à jouer, dans la rue.
Je souris, le regard brillant.
- Apprends-moi!
- Quoi?
Il perd son sourire, surpris. Je pose mes mains sur le ballon qu'il tient toujours, encrant mon regard dans le sien. Mon coeur bat la folie.
- C'est la première fois que je rencontre quelqu'un de plus fort que moi! déclaré-je. Je sais que je ne peux pas te battre... Alors apprends-moi, s'il-te-plait, à jouer comme toi!
- Mais, tu n'es pas si mauvaise...
- Tu rigoles!? Tu m'as battu facilement!
L'adolescent finit par sourire, le regard brillant.
- Tu veux vraiment que je t'apprenne à jouer comme moi? Tu ne me connais même pas encore...
- Et puis quoi? Ça dérange rien! Je veux devenir meilleure que maintenant!
Daiki rigole et me montre son poing. Je reste légèrement surprise.
- D'accord. Je vais t'apprendre à jouer comme moi, Arisa.
Un large sourire apparaît sur mon visage et j'ai l'impression que mon coeur va exploser tant je suis heureuse. Je pousse un cri de joie et cogne mon poing contre le sien.
- Super! Merci Daiki-kun!
- De rien. Mais, avant, jure moi que tu seras sérieuse dans les entraînements et que jamais tu n'abandonneras le basket, peu importe ce qui peut se passer. Tu aimes le basket, non?
- Évidemment! Je te jure que je resterai sérieuse dans mes entraînements et que jamais de la vie je n'abandonnerais le basket, peu importe ce qui peut arriver! répété-je.
L'adolescent finit par sourire à pleine dent.
- Super.
On se prend la main tels de vrais potes, se regardant dans les yeux. Il s'éloigne alors de moi.
- Pour commencer, tentes de m'enlever le ballon!
Je rigole et plisse les yeux.
- Pas de problème...!
•°•□•°•
Je pousse un bruyant soupir, me laissant tomber sur le gazon en face de ma maison. C'est la fin de l'après-midi, le soleil s'apprête à se coucher. me rejoint et s'assit à mes côtés, un sourire aux lèvres. Je n'ai jamais réussi à m'emparer du ballon... La prochaine fois, je vais réussir.
- T'as du talent, Arisa-chan, me complimente-t-il.
Je souris et le remercie, épongeant mon front avec mon t-shirt.
- Et toi, c'est incroyable comme tu es bon, Daiki-kun.
Je lui jette un coup d'oeil et vois qu'il sourit à fond.
- Arisa! Le souper est servi! me lance ma mère depuis la porte.
- Ouais, j'arrive!
Je me lève et me tourne vers Daiki qui se lève à son tour. Il me fait face, me tendant mon ballon.
- Tu vas à quel collège? lui demandé-je.
- Au collège de Teiko.
Je fais la moue.
- Oh... Moi, je vais dans un petit collège, Muroke.
- Mhm...
Un petit silence s'installe et je fais rouler le ballon dans mes mains.
- Alors, la fin de semaine, sois prête du matin au soir, lâche Daiki avec un regard sérieux. Et la semaine, entraîne toi comme je t'ai entraîné aujourd'hui. Je veux qu'à chaque fois qu'on se revoit la fin de semaine, tu sois encore meilleure que la dernière fois.
Mon regard s'illumine. Il montre son poing.
- Tu sauras faire ça?
Je souris de nouveau et cogne mon poing contre le sien.
- Mais oui, je peux le faire! m'exclamé-je. Tu vas voir, tu n'en reviendras pas à chaque fois qu'on jouera un contre un!
Daiki rigole et hoche la tête.
- Alors je compte sur toi.
Je lui tire la langue.
- Amis? dis-je.
- Haha! Ouais, amis.
Lorsque je rentre chez moi après avoir salué l'adolescent, je suis épuisée, mais plus qu'heureuse. Daiki. Je souris bêtement et m'excuse à mes parents pour aller prendre une douche froide et pour me changer. Quand je reviens, je m'agenoue à ma place et souhaite un bon appétit avant d'attaquer mon repas avec grand appétit.
- Alors, tu t'es amusée avec notre nouveau voisin? demande mon père.
Je hoche la tête, la bouche pleine.
- Ouais, i' est shuper! souris-je.
- Comment s'appelle-t-il? fait ma mère.
J'avale avant de répondre.
- Aomine Daiki.
- C'est un bon joueur, remarque mon père.
Mon père a longtemps joué au basket. Il est maintenant coach à mon collège. Je hoche une nouvelle fois la tête, le regard brillant.
- Oui. Et il va m'apprendre à jouer comme lui! T'as vu son style papa? C'est impressionnant!
- Oui. C'est du basket de rue... Mais, tu es sûre que c'est une bonne idée? Ce n'est pas un style normal que tout le monde connaît...
Je hausse platement les épaules et termine mon assiette.
- Bah, je m'en fiche. Je veux devenir meilleure, et c'est la première fois que je rencontre quelqu'un de plus fort que moi. Sans compter toi, papa. Il m'a impressionné. Et il va m'entraîner.
Mon père me sourit et hoche la tête.
- Il m'a impressionné aussi...
- Il va aller à ton collège? me demande ma mère.
Je grimace et secoue la tête.
- Non. Il va à celui de Teiko.
- Ah, le collège privé. Je me demande encore pourquoi tu n'as pas voulu y aller... Ils ont de bons joueurs là-bas à ce qu'on dit.
- Nah, je ne veux pas y aller. J'aime pas les écoles privés.
- Comme tu veux.
Je leur souris et leur demande une deuxième assiette.
•°•□•°•
Je rentre dans ma chambre et pousse un long soupir, me jetant sur mon lit. Ce fût un après-midi vraiment dingue! Je me suis fait un nouvel ami, un nouvel adversaire et un nouveau coach. C'est la première fois que je me suis aussi bien entendu avec quelqu'un. Je n'ai pas vraiment d'amis de toute façon au collège... Je suis une sportive, alors les filles ne viennent pas me voir. Et, puisque je suis une fille, les gars n'ont pas plus envie de venir me voir. Surtout que je suis capable de les battre au basket... Ça les insulte. Je me tourne sur le dos et observe mes posters. Au lycée, j'irai à l'Interhigh. Et aussi à la Winter Cup. Et je gagnerai!
- Pss! Arisa-chan!
Je sursaute et me redresse. Je me tourne vers la fenêtre que je laisse tout le temps ouverte et constate que Daiki me fait signe de l'autre côté. Il est lui aussi dans sa chambre, posté à sa fenêtre. Un large sourire est peint sur son visage. Je souris à mon tour et me lève pour approcher.
- C'est super qu'on soit un à côté de l'autre, rigole-t-il. On va pouvoir se conter nos journées en attendant la fin de semaine!
- Ouais.
Je fais glisser une chaise jusqu'à la fenêtre et m'y assis, m'accotant sur le rebord.
- Tu viens d'où? l'interrogé-je.
- Kyoto.
Je souris.
- C'est une belle ville à ce qu'on dit...
Daiki hoche la tête. Il s'accoude lui aussi sur le rebord.
- Ici aussi, c'est pas si mal...
- Oi, Daiki-kun...
Le silence s'installe. J'hésite alors.
- Non, laisse.
- Qu'est-ce que t'allais me dire? me demande l'adolescent.
- Bah... C'est juste que... c'est la première fois que je me suis autant amusée. Et c'est la première fois que je me suis faite un ami.
Daiki perd son sourire et fronce les sourcils.
- Comment ça?
- Disons juste qu'on ne m'apprécie pas beaucoup à l'école, rigolé-je.
- Mhm...
Je baisse les yeux en bas de la maison, observant le gazon. Très intéressant quand on ne savait plus quoi dire! Je ne peux m'empêcher de rire.
- Désolée. J'ai dit ça, juste comme ça. Il fallait que je le dise à quelqu'un.
- T'as le droit de le dire. Ça doit pas être facile non plus.
Je grimace et secoue la tête.
- T'as pas idée... murmuré-je.
- Arisa.
Je relève la tête et m'aperçois qu'il sourit.
- Moi aussi, c'est la première fois que je me suis autant amusé. Et, je dois dire aussi que c'est la première fois qu'on me demande d'entraîner.
Je souris à mon tour. Daiki me fait un pouce en l'air.
- Alors, je vais faire de mon mieux pour être un bon coach!
Je ne peux m'empêcher de rigoler et je hoche la tête.
- Fermeture des lumières! s'exclame mon père en bas.
Ma chambre tombe dans l'obscurité, mais je reste tout de même à la fenêtre, observant silencieusement mon nouvel ami.
- T'as l'air d'un mec bien, lâché-je.
Il lève les yeux au ciel.
- Y'en a qui m'aime vraiment pas.
Je hausse platement les épaules.
- Même chose que moi alors. Bon. Je vais me coucher! souris-je.
- À demain alors.
- Ouais, à demain.
- Bonne nuit.
Je lui lance un regard amusé et il rigole.
- T'essaies de faire quoi là? me moqué-je.
- De gagner du temps.
- Pourquoi?
- Pour continuer à te parler.
- Beau parleur.
- Et ça fonctionne...
Je lui tire la langue et ferme les rideaux. Je l'entends rire aux éclats, ce qui me fait lever les yeux au ciel. Je souffle brièvement et me change pour me coucher, le coeur léger. Je m'allonge dans mon lit sous ma couverture et observe mon plafond, tentant de voir à travers l'obscurité mes posters. Je m'apprête à m'endormir, lorsque j'entends une mélodie au piano. Je tends l'oreille. C'est Daiki qui joue!? Je l'écoute silencieusement. Il joue foutrement bien... Je ferme les yeux et soupire faiblement, me laissant bercer par la mélodie. Une douce mélodie, un peu triste, mais avec de la joie au travers. C'est magnifique.
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