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- Arisa, bon sang! C'est pas si compliqué que ça! fait avec exaspération Furihata.
- Mais je comprends rien! m'exclamé-je en prenant ma tête entre mes mains.
- Il n'y a rien à comprendre justement! C'est de l'histoire! C'est du par coeur!

Je soupire bruyemment et pose ma tête entre mes bras croisés. Kagami rigole à mes côtés.

- Même moi je comprends, se moque-t-il.
- Ah oui? Et comment tu peux comprendre avec le cerveau que t'as? repliqué-je.
- Oi!

Mon portable vibre. Je le sors et souris en voyant le nom d'Aomine s'afficher. En fait, on a recommencé à se parler en texto et sur Facebook... J'ai décidé de passer l'éponge et de lui laisser une nouvelle chance. La joie qu'il avait eu!

- Arisa! On est en pleine révision! s'exclame Aida avec fureur.

Elle m'enlève le téléphone de mes mains. J'écarquille les yeux et me lève.

- Coach! Non! Redonne le moi!
- Hm? Aomine? Qui c'est celui-là...? Tu nous as jamais dit que tu avais un petit ami...

Je rougis vivement et secoue la tête.

- C'est pas mon petit ami... déglutis-je.

Je jette un coup d'oeil nerveux à Kuroko qui me fixe, semblant être légèrement surpris. Je balbutis n'importe quoi, contournant la table pour tenter de reprendre mon portable.

- S'il-te-plait, la supplié-je. Redonne le moi...! Je n'y toucherai plus, promis!
- Mhm...

Elle m'examine un moment avant de me le rendre.

- C'est bon. Si je te vois le toucher encore une fois, je te le confisque jusqu'au mois prochain!
- QUOI!?

Elle sourit en coin. Je hoche alors vivement la tête.

- OK alors... Est-ce que je peux au moins lui dire que je suis en révision?
- Ouuuuuh! Mens pas Arisa! Avoue que c'est ton petit copain! s'amuse Koganei.
- C'EST PAS MON PETIT COPAIN!!!

Pas encore... Je rougis. Non. Je ne suis pas encore prête à ce qu'on sorte à nouveau ensemble. J'ai juste passé l'éponge pour qu'on puisse se parler de nouveau, c'est tout.

"Désolée, mais je suis en révision... Je t'écris tout à l'heure :P"
"C'est bon. Moi aussi je devrais étudier x)"

Je referme mon cell et le range dans ma poche, sous le regard satisfait d'Aida.

- Bon. On peut continuer maintenant? On a du pain sur la planche aujourd'hui!

~~~

Je ressors de chez Kagami avec les autres, le cerveau en ébullition.

- Basket... gémis-je. Je dois bouger... Faire du basket...!
- Tu devrais plutôt aller dormir, me conseille Hyûga. Il commence à se faire tard et demain ce sont les examens.
- Ouais ouais...

Rendue chez moi, je prends mon ballon et je sors dehors, c'est sûr! Il faut absolument que je me défoule! Je sursaute alors en sentant une présence à côté de moi.Je me tourne et tombe sur Kuroko qui marche à mes côtés.

- Je t'accompagne, ma maison est sur ta route, lâche-t-il calmement.
- OK!
- Salut vous deux! s'exclame Koganei en nous saluant de la main.
- À demain les gars!

On s'éloigne tranquillement de la maison de Kagami. Le pauvre... Avant de quitter, on pouvait voir son épuisement et sa détresse. Il s'est beaucoup amélioré, comme moi, mais il a quand même peur de ne pas passer et d'être obligé de ne pas participer à l'Inter High. En fait, j'ai peur moi aussi. Ça compte beaucoup pour moi. Je l'ai promis à Aomine que j'y participerai.

- Tu reparles à Aomine-kun?

Je me tourne vers Kuroko qui m'observe de son air neutre. Je lui souris.

- Oui. On s'est réconcilié vendredi soir...
- Tant mieux. Comment il va?
- Je crois qu'il va mieux depuis.
- Est-ce qu'il joue encore pour lui-même?

Je l'observe silencieusement, reportant mon attention en face de moi.

- Je l'ignore... murmuré-je. Je ne sais pas s'il trouve encore la motivation pour jouer, étant donné sa capacité.
- OK. En tout cas, je suis content que vous vous êtes réconciliés.

Je lui jette un coup d'oeil et surprend un léger sourire sur ses lèvres.

- Pourquoi? Il t'a parlé de moi? De notre dispute? lui demandé-je.
- Il m'a un peu raconté ce qui s'est passé oui. Il est égoïste, lâche-t-il sans hésitation.

Je rigole de nervosité, hochant la tête et regardant ailleurs.

- C'est vrai...

Oui. Aomine est égoïste. Mais malgré tout, c'est un gars attentionné et joueur. Je suis soulagée de l'avoir finalement pardonné. Je l'aime beaucoup, même si je ne suis pas encore sûre de vouloir reprendre avec lui. De toute manière, il ne m'en a pas reparlé et c'est tant mieux!

- Qu'avait-il fait? me questionne Kuroko.

Je garde un moment le silence, regardant la rue vide, éclairée par les lampadaires.

- Le soir du bal, commencé-je. Il m'a insultée, m'a rabaissée... Il m'a faite détester un long moment le basket. Et j'ai appris qu'il avait fait ça à cause qu'il était jaloux de moi, de mes capacités d'apprentissage.
- C'est son genre, oui...

Je souris tristement et on s'échange un regard.

- Tu l'as connu, avant? ai-je fait.
- Pas longtemps. Mais assez pour dire qu'il a changé. C'est triste...
- Ouais. Je l'ai connu, moi, avant. Je l'ai vu changer petit à petit, avoir de moins en moins de plaisir à jouer, à se surestimer... Et à sous estimer tous les autres joueurs.

Le bleu ne répond pas, hochant la tête. On continue à marcher en silence.

- On arrive bientôt chez moi, déclare-t-il.
- Ouais, moi aussi. Dis... T'as un ballon de basket? Et un panier?
- Chez moi? Oui.

Il me jette un regard qui semble amusé.

- Tu veux faire une partie, c'est ça?

Je lui fais des yeux doux et une moue.

- S'il-te-plait, Kuroko-kun!
- Hyûga ne veut pas...
- Pas grave! Il ne le saura pas! Et puis j'ai besoin de me défouler...
- Et Baka?
- Baka?
- Oui. Il t'attend.
- Mais ce n'est rien! Il peut attendre encore un peu...
- Non.
- Rah la la! OK! C'est bon! On passe chez moi avant de faire une partie... Il y a un terrain tout près. Ça te va? Comme ça, je pourrai m'occuper un peu de Baka avant de jouer...
- OK.

Je lève les yeux au ciel alors que mon ami semble ravi. Celui-là alors...

On passe devant sa maison, continuant jusqu'à chez moi. Lorsque j'ouvre la porte, Baka me saute dessus en miaulant. Je prends une petite voix.

- Aw! Salut mon chat! J'espère que t'as pas fait de conneries encore hein... T'as faim? Viens!

J'avance dans mon appartement après avoir enlevé mes souliers.

- Fais comme chez toi! lancé-je à Kuroko qui referme la porte. Enlève juste tes souliers, s'il-te-plait, avant de marcher partout.

J'allume les lumières au passage, me dirigeant vers l'armoire à bouffe. Baka miaule comme un possédé, se frottant à mes jambes. Dès que je sors son sac à croquettes, il se met à courir vers son bol.

- Pff... À croire que je le laisse mourir de faim..., m'exclamé-je en parlant à mon ami. Je le nourris deux fois par jours. Un peu le matin pour qu'il tienne la journée et le soir en revenant.

J'entends un gloussement. Je souris et remplis un peu le bol de Baka avant de retourner ranger le sac de croquettes. Je soupire et me tourne vers la porte.

- Bon, ça va? On peut aller faire une par-...?

Je cherche Kuroko du regard. Je le vois alors accroupi près de mon chat, le grattant entre les deux oreilles. Baka a délaissé son bol pour se frotter à lui, roronnant.

- Il est trop mignon... murmure le bleu avec un regard brillant.

Je ne peux m'empêcher de sourire et de rigoler.

- Mignon, mais c'est un vrai petit démon! Je dois tout ranger ce qui est fragile. Sinon, il les casse par terre.
- Mhm...
- Je vais chercher mon ballon et on y va?
- Mhm.

Je hausse les épaules et me dirige dans ma chambre pour aller prendre mon ballon. Je soupire presque de soulagement en ressentant la texture sous mes doigts. Je souris et retourne sur mes pas. J'observe Kuroko qui semble être littéralement tombé amoureux de Baka. Et ce dernier de même.

- J'ai toujours aimé les animaux, fait le joueur fantôme.
- Tu veux devenir vétérinaire?
- Non. J'aimerais devenir instituteur en maternelle.

Il me jette un coup d'oeil.

- Tout dépendra de ce que le basket me réserve. Toi, t'aimerais faire quoi dans la vie?

Je reste muette, évitant son regard scrutateur. Je joue nerveusement avec le ballon.

- Je l'ignore... ai-je répondu. Tout dépendra aussi du basket.

Je soupire doucement et resserre ma prise autour du ballon.

- On y va? demandé-je.

Kuroko hoche la tête et se redresse, sous les yeux curieux de Baka qui balance sa queue de gauche à droite. Je salue mon chat avant de refermer la porte derrière nous.

- Allons-y! souris-je.
- Pas plus qu'une demie heure. Il est déjà vingt-deux heures, fait remarquer le bleu. Et ma grand-mère va s'inquiéter.
- Tu habites avec ta grand-mère?
- Aussi avec mes parents. Mais ils sont partis en voyage samedi dernier.
- Ils reviennent quand?
- La semaine prochaine.

Je hoche la tête, dribblant le ballon alors que nous nous rendions au parc. C'est rare de bavarder autant avec Kuroko...

- On fait une partie ensemble? proposé-je en lui faisant une passe.
- Si tu veux, si ça peut te défouler.

Je fronce légèrement les sourcils. Il dribble le ballon en observant le trottoir.

- Tu n'as pas envie jouer...? lui demandé-je.

Il me regarde avec les sourcils arqués et me fait une passe.

- J'ai toujours envie de jouer. Pourquoi tu me demandes ça?

Je me détends et hausse les épaules, gênée.

- Bah... Je croyais que tu ne voulais pas... J'ai juste eu l'impression que tu avais accepté pour me faire plaisir.
- En partie oui.

Une sueur froide coule le long de ma tempe et je fais dribbler le ballon.

- Mais je voulais faire une partie aussi. Alors ça tombait bien.

Je souris faiblement et hoche la tête.

On arrive au parc et on se dirige dans le coin basket. Je dépose le ballon pour m'échauffer les muscles, fébrile. Kuroko fait de même, enlevant sa veste noire. Puis je reprend le ballon pour commencer à dribbler, me dirigeant vers le panier. J'accélère d'un coup et m'arrête subitement à la raquette, lançant au panier. Un but. Je vais reprendre le ballon avant de le lancer à Kuroko qui l'attrape sans problème. Je cours dans l'autre sens, me dirigeant à l'autre panier. Je fais semblant d'éviter des joueurs et tends les mains. Le ballon se retrouve dans mes mains et je fais un saut tout près du panier pour faire un lancer. Je souris et retombe au sol.

- Sérieusement, Kuroko-kun, ta technique fantôme est incroyable! lâché-je en me tournant vers lui.

Il sourit faiblement en marchant vers moi. Il s'était déplacé sans que je le sache...  Il se penche pour attraper le ballon qui roule jusqu'à lui.

- Toi aussi tu es impressionnante, avoue-t-il. Ta technique me fait penser à Aomine-kun. T'es forte.

Je fais la moue, détournant la tête avec gêne.

- Bah... Il m'a entraîné... Je ne fais que comme lui, ce n'est pas impressionnant... Je devrais trouver ma propre technique.

Kuroko ne dit rien, me faisant la passe. Je l'attrape et repars à courir vers l'autre panier. Je le lance à mon ami comme si j'étais bloquée par des joueurs et fais mine de les contourner et de les déjouer avant de sauter vers le panier. Le ballon se retrouve à nouveau dans mes mains et je le lance au panier.

- Non, tu ne copies pas ses techniques.

Je retombe au sol en haussant les sourcils, me tournant vers lui.

- Mais bien sûr que oui! Je reproduis les mêmes mouvements que lui...
- Je sais, mais ce n'est pas exactement comme lui.

Je grimace alors, croisant mes bras contre moi. Je sens une colère monter en moi.

- Ah ouais, je sais où est-ce que tu veux en venir...! Tu vas me dire que c'est parce que je suis une fille, hein?
- Pas juste ça...

Je tique et me sens trembler de rage. Je reprend vivement le ballon.

- C'est toujours ça! Vous êtes tous pareils au final! Vous me sous estimez tous juste parce que je suis une fille! Tu sais quoi? J'en ai marre de tout ça! Arrêtez de croire que je ne peux pas être aussi bonne qu'un gars juste parce que je suis une fille!

Je sens alors que je défaille et mes jambes me lâchent. Je tombe au sol, les larmes roulant sur mes joues.

- Arisa!

Kuroko s'élance vers moi, inquiet. Je secoue la tête.

- Merde... Je déteste cette faiblesse... grommelé-je en tentant de me relever.
- Pourquoi t'es tombée?
- Je tombe quand je suis trop énervée... Mais ça va, lâche moi. Je peux me relever seule!

Kuroko me scrute, sourcils froncés.

- Tu ne m'avais même pas laissé finir, me reproche-t-il. J'allais dire que t'étais différente d'Aomine-kun parce que toi, tu as l'esprit d'équipe. Tu joues avec les autres, et non seule comme il le fait. Voilà pourquoi tu ne joues pas exactement comme lui. Et c'est bien mieux ainsi.

Je reste sans voix. Je m'y attendais pas du tout... Il m'aide à me relever.

- Pourquoi t'as dit que j'étais comme tout les autres?
- Parce que pleins de gens pensent que je ne peux pas jouer dans une équipe de gars, juste à cause de mon sexe différent...

Je me remets péniblement sur pieds, m'accotant sur mon ami.

- J'ai été sortie de mon équipe l'année passée... À cause que j'étais une fille et que, sois disant, j'empêchais la pleine performance des joueurs.
- Mhm. Je vois.

Il jette un coup d'oeil à son cellulaire.

- Il est vingt-deux heures et quart. On rentre.

Ce n'était même pas une question. Je souris d'amusement et le laisse m'aider à marcher en attendant que je reprenne ma stabilité.

- Tu t'es assez défoulée? me demande mon ami.
- On va dire. Merci.

Il ne répond pas. Je finis par enlever mon bras de ses épaules, beaucoup plus stable. Il reprend sa veste qu'il avait laissé à terre alors que je coince le ballon sous mon bras.

- Je vais retourner directement chez moi, lâche Kuroko.
- T'as rien oublié?
- Non. Je n'avais que ma veste et mon portable.

Je hoche la tête et m'arrête devant ma porte, un sourire aux lèvres.

- Merci beaucoup Kuroko-kun!

Il me fait un bref sourire et continue son chemin. Je le regarde s'éloigner. Il m'a redonné confiance en moi, seulement en quelques minutes. C'est vrai que j'ai recommencé à jouer en équipe... Parce qu'ils étaient bons et intéressants. Et cool. En fait, Kuroko se foutait que je sois une fille ou un gars. En autant que je participe et que je joue avec les autres joueurs.

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