Chapitre 57
Le Kross leva les yeux sur Charlotte, qui affichait une mine déconfite. Il aurait pu en rire, si ses côtes ne lui faisaient si mal. Conscient de sa propre mesquinerie, il choisit de jouer avec son sentiment de culpabilité et lui grommela de l'aide pour passer une chemise propre.
Charlotte s'empressa de tirer un vêtement d'un des coffres et s'agenouilla face à lui pour l'aider à enfiler la chemise. Sinn grogna de douleur :
— Si tu es aussi délicate avec les autres blessés, tu dois avoir pas mal de morts à ton actif, ironisa-t-il en se tenant les côtes d'une main.
Charlotte se pinça les lèvres pour ne pas rire et elle abaissa le tissu pour lui couvrir le torse.
— Je suis tellement, tellement, tellement désolée, s'excusa-t-elle.
L'air dur, Sinn soupira en la dévisageant, puis il lui posa une main sur la joue, pour effleurer de son pouce la trace de sang séché.
— Je me suis cognée dans l'accident, mais ce n'est rien, souffla-t-elle en s'asseyant sur ses talons pour s'écarter.
Sinn leva les yeux pour accrocher son regard, puis il lui prit le visage en coupe. De son pouce, il caressa ses lèvres pulpeuses. D'abord surprise, la jeune femme ne le repoussa pas, alors le Kross céda à sa pulsion et lui embrassa la lèvre inférieure, puis sa langue effleura sa lèvre supérieure. Conquise par sa tendresse, Charlotte répondit à ses baisers au point que leurs langues se caressèrent sensuellement.
Soumis à l'intensité du moment, ils ne pouvaient s'arrêter et se détacher l'un de l'autre, jusqu'à ce que Charlotte laisse échapper un gémissement de plénitude, ce qui excita Sinn. Il eut envie de la coucher au sol pour aller encore plus loin, mais il savait que ce n'était ni le lieu ni le moment.
À tout instant, quelqu'un pouvait entrer et les interrompre. S'il avait été question de Malé ou d'une autre de ses favorites, cela ne l'aurait pas dérangé, bien au contraire, ça l'aurait encore plus excité. Seulement là, il s'agissait de Charlotte et l'idée qu'elle en soit gênée lui déplaisait.
Sinn s'écarta et posa son front contre le sien :
— Il est tard, va dormir ! lui dit-il d'une voix contrôlée pour dissimuler son excitation.
Quand il la lâcha, la réalité rattrapa Charlotte à tel point que le feu de la passion fut éteint par la douche froide de la confusion. Sans un mot elle lui tourna le dos et fila se coucher.
À bonne distance de lui,Charlotte cogita sur ce qu'ils venaient de faire. Bien qu'elle sache formellementque Sinn et son épouse étaient en froid, la jeune femme s'interrogea sur l'idéede rejoindre le rang de ses maîtresses. Sinn et elle s'entendaient bien, maisétait-ce suffisant pour devenir amants ? Comment allait réagir Malé quiétait devenue son amie ? À quel point est-ce qu'elle allait s'enfoncerdans l'erreur en continuant sur ce terrain-là ?
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