Because there's always an after...
Se battre à présent n'en vaut plus la peine, le silence nous enferme chacune entre des barreaux de fer froids et presque coupants. J'ai l'impression de manquer d'air à chaque pas que nous faisons mais ça ne nous empêche pas de continuer d'avancer dans les couloirs où l'oxygène semble avoir complètement disparu. Nous sommes comme privées de tous nos sens, j'ai les oreilles bouchées, la bouche pâteuse, je ne sens plus mes jambes ni les larmes coulant toujours sur mes joues. Ma tête me fait tellement mal que je ne suis presque plus capable de réfléchir ni de penser. Les événements venant de se passer sont flous comme si j'essayais déjà de les oublier pour me convaincre que rien ne s'est passé et que nous avons encore notre chance. Tout est terminé, n'est-ce pas? Comment voulez-vous que j'y crois? Nous venons seulement de commencer et l'aventure prend déjà fin pour de simples erreurs! Les couloirs semblent interminables et j'ai la sensation que je ne suis plus à l'intérieur de mon corps. Je sens les habilleuses me retirer mon costume de scène avec des airs tristes et déçus mais je n'y prête pas attention, ma vue est brouillée par les larmes cessant peu à peu de couler. Je reprends mon sac en y rangeant négligemment mes affaires légèrement éparpillées dans ma petite loge. Le mettant sur mon épaule, je sors de la pièce pour quitter le bâtiment, vous connaissez cette sensation où vous avez l'impression que vous n'êtes pas du tout conscient? C'est ce que je ressens actuellement, je suis sur un nuage de pluie où plus aucun événement ne m'atteint. Je rejoins les autres à l'extérieur en remarquant qu'il a commencé à pleuvoir mais j'ignore les larmes du ciel coulant sur mes cheveux perdant la coiffure longtemps préparée. Je monte dans le van nous conduisant pour la dernière fois pour nous ramener chez nous probablement. Le silence est pesant à l'intérieur de l'arrière de la voiture et il y fait étouffant. Je ne retire pas ma veste et ma grosse écharpe, je préfère avoir chaud que froid pour le moment. Mes yeux restent dans le vague pendant tout le trajet, je ne fais pas attention aux autres, nous sommes sûrement toutes dans le même état. La porte s'ouvre et un membre du staff nous fait signe de descendre sans rien dire de plus, c'est comme ça que ça se termine alors... Je descends et regarde notre immeuble encore plus gris que d'habitude. Mon coeur se serre comme je sais que plus rien ne sera comme avant mais je ravale mes larmes pour ne pas continuer de pleurer. Je rentre sans attendre les autres et prends l'ascenseur pour la première fois depuis longtemps. Je m'assieds dans la cabine en métal et les portes se referment pour me laisser seule. J'ai un sentiment d'angoisse dans cette affreuse petite pièce, je prends ma tête entre mes mains en essayant vainement de me calmer lorsqu'elle se met à monter vers notre étage. Je respire bruyamment, je ne veux pas que ça se soit passé comme ça, ça ne peut pas s'être passé comme ça! Des idoles ne se sont jamais fait rembarrer de cette manière alors pourquoi ça devait nous arriver à nous? Qu'avons-nous fait d'aussi mauvais pour qu'une décision soit prise devant tout le public? Trop de questions me donnent encore plus mal à la tête et je grimace alors que le tintement de la cabine s'arrêtant se fait entendre. Je me relève péniblement en ayant l'impression de me réveiller suite à une soirée trop arrosée, j'entends des grognements de rage et me traîne lentement jusqu'à notre appartement. Fany, le rouge lui étant monté à la tête, est en train de retirer toutes les photos de nos idoles sur le mur, Sophie la regarde sans rien dire, les yeux remplis de larmes. Mon regard se dépose sur Céliane, assise devant la table toujours couverte des photos. Je ne reste pas plus longtemps dans la pièce où Fany continue de râler et vais me coucher sur mon lit après avoir négligemment déposé mon sac à l'entrée de l'appart'.
Je me suis endormie plusieurs heures sans m'en rendre compte et lorsque je me réveille, je sens que mes joues sont toujours mouillées par les larmes. La nuit est tombée, je le remarque par la pénombre régnant dans la petite chambre. Je me sens seule et je préfère garder ce sentiment de solitude. Me glissant hors de mon lit, je regarde l'heure: 00h déjà. J'entends une respiration derrière moi et me retourne pour voir Céliane endormie en position foetus sur son lit. Je hausse les épaules et sors de la chambre. J'ai chaud et je remarque que je porte toujours mes chaussures, ma veste et mon écharpe. Je passe par la salle de bains et sans me laver, j'enfile mon pyjama et me mets pieds nus. Je rejoins la cuisine pour ouvrir le frigo et constate avec soulagement que nous avons encore assez de coca pour que je continue à en boire. Je prends une canette et l'ouvre, la pièce s'éclairant quelques secondes quand j'ouvre le frigo. Je préfère quand il fait noir et c'est pour cela que je n'allume aucune lumière. Retournant dans le salon, je remarque qu'il n'y a plus de traces de photos et que Fany dans un excès de maniaquerie a tout rangé à la perfection. Au lieu de m'asseoir sur une chaise, je m'assieds par terre en m'appuyant contre le mur désormais vide de photos. Je bois plusieurs gorgées quand je remarque qu'un bruit anormale retenti dans la pièce. Je n'ai pas de mal à trouver la source de ce bruit et me rends à quatre pattes jusqu'à mon sac à dos pour en sortir mon téléphone. Je me laisse retomber sur mon dos et, regardant si je connais le numéro, j'appuie sur la touche pour décrocher.
-Enfin! J'ai cru que tu ne décrocherais jamais!, s'exclame directement la voix contre mon oreille, en profitant pour abîmer mes tympans.
-ELLE A DECROCHE??, crie une voix juste à côté de mon interlocuteur et je n'ai pas de mal à la reconnaître.
-Attends, attends!, répond le jeune homme en s'adressant à l'autre, Manon, écoute-moi, je...
Comme je soupire, il se coupe immédiatement dans sa phrase pour recommencer une autre.
-Ne raccroche pas! Ne raccro-
Trop tard, j'ai appuyé sur la touche raccrocher mais le numéro rappelle directement en faisant vibrer mon téléphone entre mes mains. Je décide de l'éteindre pour qu'il ne me dérange plus et le range dans mon sac en ne comptant pas le reprendre de si tôt. Récupérant ma canette de coca déposée sur la table, je la termine en quelques minutes profitant du calme et de la noirceur de la pièce. Je n'ai jamais aimé la pénombre et pourtant elle m'apaise aujourd'hui, je suppose que ce sont les événements qui provoquent ce changement. Je retourne dans mon lit après avoir laissé traîner ma canette vide sur la table mais je ne trouve évidemment pas le sommeil puisque je viens d'ingurgiter du sucre rapide... Je me force à m'endormir et après une heure qui me semble en durer plusieurs, je parviens à retrouver le sommeil...
Les jours qui suivent ne sont pas les plus pénibles mais ils ne sont pas non plus très agréables. Nous vivons toutes de notre côté, évitant le plus possible les échanges qui sont froids et distants. Je ne me suis jamais comportée comme ça avec mes amies mais les conséquences font que nous n'avons plus envie de communiquer entre nous. Je n'ai plus envie de danser mais passe tout de même mes journées dans notre petite salle d'entraînement pour y écrire de longues heures sans m'arrêter en buvant des quantités conséquentes de coca cola. Ma soeur est désagréable et ne parle que pour dire des choses méchantes et des reproches. Elle passe sa journée sur son lit, le nez plongé sur son téléphone sur lequel elle surfe lorsqu'elle ne raccroche pas aux appels qu'elle reçoit tout le temps. Sophie est tout le temps couchée dans le divan, usant un nombre impressionnant de feuilles qu'elle griffonne de petits dessins sans grande signification. Elle s'est renfermée sur elle-même et ne parle plus du tout, comme moi, elle reste muette malgré les crises de colère de ma jumelle. Céliane est de plus en plus exaspérée en répondant sur le même ton aux remarques de ma soeur, j'ai peur du ton qu'elle prend trop souvent à mon goût et évite particulièrement d'échanger avec elle de peur qu'elle réagisse mal si nous échangeons quelques mots. Elle est enfermée dans notre chambre et ne l'ouvre que pour me laisser venir dormir et aller se servir très souvent à manger. Elle a abandonné son téléphone restant comme le mien toujours éteint, elle garde constamment ses écouteurs fixés à ses oreilles en restant couchée sur son lit, ses yeux fixés au plafond. Notre appartement meurt à petit feu dans le silence le plus pesant que j'ai jamais connu. Les textes que j'écris sont de plus en plus tristes et je ne les ferais sans doute jamais lire, chaque mot que je tape sur mon ordinateur impassible à ma douleur m'arrache une nouvelle larme et mes histoires se finissent plus mal que la mienne. Je n'ai plus faim, au contraire de Fany et Céliane qui mangent tout le temps, Sophie et moi ne mangeons presque rien et je ne fais presque que boire du coca comme seul repas. Alors ça ressemble à ça, l'après de la triste fin d'une histoire... Je ne suis pas sûre que ça termine à tous les coups comme ça mais nous n'avons pas de chance je crois.
La malchance ne semble pas vouloir nous lâcher quand Fany nous convoque toutes dans le salon avec son ton froid et coupant. Habillées de nos pyjamas, nous nous traînons jusqu'au salon, qu'est-ce qu'elle veut nous dire qui semble si important? Elle ne peut jamais nous laisser tranquilles? Je m'assieds par terre comme il y a plusieurs nuits et regarde Sophie se redresser simplement sur son divan pour regarder ma soeur avec indifférence. Céliane finit par sortir de sa chambre et s'appuie contre la porte refermée de celle-ci.
-Qu'est-ce que tu veux?, demande-elle rapidement.
-On n'a plus rien dans le frigo., répond courtement ma jumelle.
-Bah va faire des courses., rétorque Céliane avec exaspération.
-On n'a plus d'argent sinon j'aurais été!, crie presque Fany.
Céliane suspend son geste de rouvrir la porte de la pièce où elle passe le plus clair de son temps. Que signifie exactement le sens de cette phrase? J'ai bien peur de le comprendre et les autres aussi, nous soupirons toutes et je me lève.
-Ca va, je vais aller travailler..., soupirais-je.
Il n'y a rien de plus frustrant que d'être coupé dans son écriture pour devoir travailler. C'est horrible et ça m'énerve à un très haut point! Je me dirige vers la salle de bains et referme la porte derrière moi en la claquant presque.
-Eh calme-toi!, s'écrie ma soeur dans mon dos.
J'ignore sa réponse et fais couler la douche à température plus chaude que d'habitude. Je m'y glisse en me brûlant presque la peau qui rougit à cause de la chaleur. Je n'y fais pas attention en essayant de me convaincre qu'il faut travailler pour que nous continuions de vivre un minimum. Je me sens comme beaucoup plus lourde alors que je prends une demi-heure à me laver et j'ai la tête qui me tourne soudainement. Je sors alors en me sentant plus faible que d'habitude. Combien de canettes ai-je bues depuis hier soir? Je n'ai pas dormi cette nuit et que très peu les trois nuits précédentes mais je n'ai pas sommeil. M'habillant rapidement, je cours aux toilettes pour y être malade. Je suis trop faible physiquement pour ne vivre que de coca et de 3 heures de sommeil par nuit. Mon estomac ne supporte déjà pas lorsque je mange trop mais alors quand je ne mange et ne dors pas... Me remettant de mes émotions, je me coiffe rapidement sans prendre la peine de me maquiller et ressors de la salle de bains. Fany me bouscule pour entrer dans la pièce sans me demander comment je vais et son manque de compassion me vexe. Je croise le regard inquiet de Sophie et pousse un soupire d'exaspération. Céliane évite carrément mon regard et ça me met encore plus sur les nerfs. Dans un frisson de colère, j'enfile mes chaussures et sors de l'appartement sans prendre de veste ou m'habiller plus chaudement. Je m'en fous d'attraper froid de toute manière, nous n'avons plus rien à perdre.
Point de vue général
Sophie
Tentant d'oublier la légère inquiétude qu'elle a pour Manon, la jeune fille passe dans la salle de bains après la jumelle de sa meilleure amie. Elle prends une douche un peu moins chaudes que les deux filles précédentes et se prépare à son tour à partir. Lorsqu'elle s'en va, elle laisse Céliane seule derrière elle puisque Fany est partie avant elle. Elle en a déjà marre et n'a pas envie d'aller à son travail même si ça fait trop longtemps qu'elle n'y a plus été pour sécher encore cette journée. Elle met ses écouteurs et prend le bus pour ne pas avoir à marcher jusqu'au restaurant. Lorsqu'elle y arrive, elle s'excuse auprès de son patron et s'installe péniblement derrière le piano. Le regard du propriétaire du restaurant se fait inquiet comme s'il était au courant de ce qui lui arrivait! Il n'en sait rien, personne ne peut le savoir ni même l'imaginer. La fin d'une histoire, la mauvaise fin d'une histoire, est probablement moins pire que ce qui arrive après, ce qu'elles sont toutes les quatre en train de vivre. Elle ne réfléchit pas à ce qu'elle joue et son répertoire est assez triste sans qu'elle ne s'en rende compte. Insistant pour travailler plus longtemps que d'habitude pour rattraper son absence, elle ne quitte pas le piano des yeux, ses doigts comme des automatismes se promènent sur les touches blanches et noires sans qu'elle ne réfléchisse vraiment à ce qu'elle fait. Les heures passent sans qu'elle ne s'en rende vraiment compte. Elle oublie tout autour d'elle alors que la musique traverse ses pensées, son âme et son coeur. Parfois, des larmes coulent sur ses joues mais personne ne peut les voir, ses cheveux noirs cachant son visage en suivant le mouvement de ses mains sur l'instrument noir comme ses pensées. Il va être 23 heures quand le patron lui annonce qu'elle doit partir parce que le restaurant va fermer. Elle reviendra le lendemain, promet-elle immédiatement et l'homme la regarde avec le même air désolé que celui qu'il a eut lorsqu'elle est arrivée il y a déjà plusieurs heures. Elle se lève du siège sur lequel elle est restée assise trop longtemps pour ne pas avoir les membres engourdis, elle s'étire légèrement et va chercher son manteau dans la cuisine du commerce. Elle tombe nez à nez face à l'ancienne fan du groupe FHF en train de faire la vaisselle. Sursautant lorsqu'elle entend la porte s'ouvrir, la jeune coréenne se retourne en suspendant son geste qui était de nettoyer plusieurs couverts. Leurs regards noirs se croisent et Sophie se fige immédiatement en ressentant déjà un immense malaise face à la jeune fille. Celle-ci remet les couverts dans la bassine d'eau et lâche son essuie après s'être essuyé les mains avec. Elle se retourne à nouveau vers Sophie et remarque que celle-ci a détourné son regard pour attraper le plus vite possible ses affaires.
-A-Attendez...
La plongeuse baisse les yeux après avoir osé prendre la parole et l'adresser à celle qu'elle considère toujours comme une idole. L'indienne suspend alors son geste qui était d'ouvrir la porte pour sortir à nouveau. Elle reste silencieuse ne sachant pas quoi répondre à cette interpellation, elle sait qu'elle et son groupe ont sûrement déçu beaucoup de leurs premières fans en étant virées de Pledis mais qu'y pouvait-elle? Rien, c'était évident. Seong Hee s'incline alors soudainement, sa réaction fait écarquiller les yeux de l'européenne qui sait encore moins comment réagir face à cette inclinaison n'ayant pas lieu d'être. Elle observe la coréenne de côté, ses mains jouant ensemble à cause de son malaise grandissant de plus en plus.
-Ne vous séparez pas du groupe s'il-vous-plaît!, s'exclame-t-elle en restant inclinée.
Elle rassemble tout son courage avant de se redresser pour ancrer à nouveau ses yeux noirs dans ceux de la jeune fille qu'elle avait commencé à supporter dès leurs premières performances dans l'agence. Son regard est suppliant et touche directement le coeur de Sophie qui reste muette devant celui-ci.
-FHF compte beaucoup à mes yeux... Aux yeux de tous les autres fans aussi! Vous ne pouvez pas vous séparer!!, continue-t-elle.
La petite indienne baisse les yeux, ces paroles sont bien vaines puisqu'elles sont vides de sens. Elle ne peut pas comprendre n'est-ce pas? Elle ne sait pas ce qu'elles vivent et elle ne peut pas se permettre de leur demander ça...
-C'est... C'est trop tard...
Sophie répond cela dans un souffle et laisse la jeune coréenne seule dans la cuisine pour retrouver l'air frais de l'extérieur. Elle n'est pas insensible aux paroles pleines d'espoirs de sa collègue mais que peut-elle y faire? FHF ne sera probablement plus comme avant et sans grand espoir, Sophie décide de rentrer à l'appartement où l'ambiance tendue l'attend probablement encore.
Céliane
Se retrouver seule dans l'appartement aurait dû la rendre heureuse mais ce n'est pas le cas, elle ne va pas y rester longtemps de toute façon. Les larmes aux yeux de voir ce que son groupe, ses amies, sont devenues la rend folle et elle ne sait pas combien de temps elle pourra encore supporter cette tension si pesante. Elle se bat chaque jour pour ne pas perdre espoir et ne pas tout abandonner mais c'est plus difficile à chaque réveil, à chaque minute qui passe. Doit-elle continuer à persévérer? Elle se le demande en se lavant avec une eau plus froide que celles de ses amies auparavant, son coeur reste serré dans sa poitrine comme si ses poumons ne voulait plus le laisser battre. Elle s'habille et prends tout de même la peine de se maquiller pour ne pas avoir l'air idiote devant les quelques clients qui viendront à sa caisse. Il n'est que 13h et elle va devoir rester à la caisse jusqu'à 20h probablement. Elle avait eut une excuse pour ses répétitions en tant qu'idoles mais maintenant, cette excuse avait expiré et elle n'avait plus le choix, argent ou pas argent. Elle referme l'appartement derrière elle sans rien prendre d'autre que son courage auquel elle s'accroche depuis leur performance. Elle se rend au magasin à pied, ses écouteurs toujours fixés à ses oreilles jusqu'à ce qu'elle rentre dans la grande surface. Les employées semblent contentes de la revoir comme si elles s'étaient inquiétés pour elle et en ouvrant sa caisse, elle a l'impression de redécouvrir son travail.
Pourquoi lorsque tout va mal dans sa vie, son travail semble s'être amélioré? Les gens ne sont pourtant pas au courant de l'échec cuisant auquel elle doit faire face depuis quelques jours mais ils ont tout de même l'air de lui accorder plus de confiance. En quelques heures, elle a eut plus de clients qu'elle n'en a eut en réunissant toutes ses journées de travail jusqu'ici! Elle salue chaque personne avec un sourire faux dessiné sur ses lèvres, la file de sa caisse dépassant pour la première fois une personne. Elle ne veut pas être désagréable et probablement comme ses amies, elle essaye d'oublier ce qu'elle traverse pour quelques heures, pour se consacrer totalement aux produits qu'elle scanne et aux clients qu'elle accueille. Pendant la pause, elle parle un peu avec les employées qui pour la première fois viennent vers elle. Céliane est soulagée par ce réconfort de quelques heures qui lui permet de ne plus penser à ses problèmes restant entre les murs de son appartement. Elle aimerait ne plus y retourner et rester dans le grand magasin toute la nuit pour ne plus avoir à faire face à ce qui se passe avec ses amies. Elle n'est pas dérangée par les quelques regards que lui lancent ceux qui persistent à éviter sa caisse à cause de son visage étranger, elle est trop concentrée sur les clients qui passent devant elle. Elle reste souriante jusqu'à en avoir mal aux joues mais si elle doit passer par là pour obtenir la confiance des clients et employés, elle n'a pas à hésiter. Ses pensées peuvent enfin se concentrer sur autre chose que son groupe qui torture son esprit depuis la performance d'il y a quelques jours. Elle scanne chaque produit après avoir poliment salué les clients et après avoir chaque fois appuyer sur la même touche du vieil ordinateur de sa caisse, elle annonce le prix dans ce que devient un automatisme. L'heure de la fermeture arrive déjà et Céliane se demande qui sera déjà rentrer à l'appartement quand elle va s'y rendre, elle a peur de se retrouver seule face à Fany à cause de la tension qui règne entre elles deux. Elle se rend aux vestiaires pour se changer et retirer l'uniforme du supermarché avant de saluer les autres employées et s'en aller. Ses écouteurs remis à leurs places, ses idées noires et questions sans réponses reviennent en force dans sa tête. Que va devenir le groupe? C'est sûrement la question qui lui fait le plus peur. Elle est la dernière à l'avoir rejoint mais il compte tellement pour elle même si ça ne se voit pas toujours, ça se ressent dans sa manière d'écouter encore et encore leurs musiques, leurs covers en restant couchée dans son lit toute la journée. Le rêve est devenu trop grand pour que maintenant, alors qu'elles ont été si proches du but, elle doive tout oublier d'un coup.
Fany
Elle est partie après sa jumelle et rien n'aurait pu la mettre de plus mauvaise humeur, surtout qu'elle a dû se laver après elle et Dieu sait qu'elle déteste ne pas pouvoir se laver en première! Elle ne se lave même pas plus de 5 minutes et dès qu'elle est sortie, elle se sèche rapidement les cheveux après s'être habillée puis quitte l'appartement en trombe. Elle en a déjà marre et n'a même pas envie d'aller travailler mais en même temps... ELLE A FAIM! Elle se rend en bus jusqu'à son lieu de travail qu'elle ne pensait pas revoir un jour, elle qui songeait justement à démissionner... C'est de sa faute aussi, c'est elle qui a parlé de leur manque d'argent et donc de nourriture! Vu que Manon n'a pas hésité à dire qu'elle allait retourner travailler, elle n'a pas eu trop le choix que de suivre le mouvement déjà qu'elle n'a pas pu être la première dans la douche... Lorsqu'elle arrive, elle se fait directement repérée par la femme de l'accueil qui la réprimande un long moment pour son absence après sa performance. Elle s'excuse sans vraiment le penser puisqu'elle ne voulait pas aller travailler et espère pendant une minute qu'elle va se faire renvoyer. Ce n'est pas le cas, les femmes de ménage postulant à ces thermes/piscines ne doivent pas être très nombreuses... Elle soupire discrètement quand la femme lui dit de vite aller se changer pour nettoyer la piscine qu'elle a en charge. Elle obéit et se change dans les vestiaires pour mettre la tenue de nettoyage de la piscine. Rejoignant les bains, elle se met directement au travail en sachant qu'elle va en avoir beaucoup... Observant les quelques idoles se baignant ou nageant, elle tente de se concentrer à sa tâche. Ce n'est pas un boulot simple, encore moins maintenant qu'elle sait qu'elle ne pourra jamais faire partie de ses idoles. Elle regarde distraitement les personnes nageant dans l'eau parfaitement propre contrairement aux bords. Elle s'active pour avoir fini le plus vite possible et s'en aller de cet endroit qui la met encore plus sur les nerfs. Elle entend alors des éclats de rire provenant des vestiaires où se changent les idoles avant de venir et elle ne s'en réjouit pas surtout lorsqu'elle se souvient qu'il y a quelques jours, c'était avec ses amies qu'elle riait comme ça. Elle est jalouse de ces personnes qui ont réussi alors qu'elle non. Elle s'applique encore plus pour avoir fini encore plus vite et s'en aller pour ne pas voir les propriétaires de ces éclats de voix. Elle est efficace même si elle sait qu'elle devra revenir le lendemain et le sur-lendemain... Elle fait tout parfaitement pour rattraper son absence, se faire virer n'est finalement pas une si bonne idée puisqu'elle doit avoir autant d'argent que ses amies et que ce serait injuste si elles travaillaient et pas elle. Elle est déjà de l'autre côté de la piscine lorsque les propriétaires des rires sortent des vestiaires. Elle se fige quand en regardant par dessus son épaule, elle reconnaît les idoles arrivant dans la grande salle. Elle se retourne immédiatement en espérant qu'eux ne la reconnaîtront pas et tente de se concentrer sur son travail. Suga risquerait de la presser de questions sur son groupe, ses amies, si jamais il la remarque! Il ne faut surtout pas qu'elle les regarde encore! Une voix prenant un ton exprès plus fort retentit cependant et la jeune européenne ferme les yeux en entendant cette voix.
-Hey! Ce n'est pas une trainee de Pledis?
Elle se retourne pour foudroyer du regard le jeune homme qui a prononcé cette phrase mais Baekhyun semble plutôt content de l'avoir reconnue. D.O. à côté de lui a l'air mal à l'aise, il sait sûrement ce qu'il est arrivé au groupe FHF contrairement à Baekhyun. Mais le plus important est sûrement Suga qui fixe Fany avec beaucoup, énormément d'espoir dans le regard. Trop mal à l'aise pour détourner le regard, la jeune fille reste immobile en ne sachant pas du tout comment réagir. Il l'a bientôt rejointe sans qu'elle n'ait pu bouger ou tenter de fuir et son regard se fait encore plus inquiet.
-Je... Comment... Vous...
Il n'arrive pas à trouver les mots pour lui poser les questions qu'ils se posent sans cesse en s'inquiétant pour les filles du groupe. Fany secoue simplement la tête, elle n'est pas prêtes, elles ne sont aucune prête à refaire face aux idoles dont elles sont proches. Elle secoue encore plus la tête et, déposant son ustensile de nettoyage, elle prend en première la parole.
-Désolée, je viens de finir mon travail, je dois rentrer.
Elle fait demi-tour et grâce à ses claquettes anti-dérapantes, elle peut courir contrairement à Suga. Elle arrive aux vestiaires des employées avant d'être rattrapée par l'idole. Trop d'émotions en quelques minutes! Elle n'a pas non plus envie d'entrer chez elle à cause de la foutue tension qui y règne...
Point de vue Manon
C'est reparti pour travailler... Je n'ai pas du tout envie mais au ton de Fany quand elle nous a dit que nous n'avions plus d'argent, j'ai compris que nous n'avions plus vraiment le choix. Je me lave donc en première et quitte l'appartement en première aussi malgré que ça puisse énerver ma soeur pour plusieurs jours. Je n'ai pas été correcte et je m'en rends compte, malgré mon excuse de mes pré-débuts qui n'ont finalement servi à rien, je n'ai pas été travaillé une seule fois depuis les awards et ça ne va probablement pas plaire à la vieille femme qui m'a embauchée. Je presse le pas pour rejoindre le petit café où elle travaille seule. Lorsque j'arrive, je ne m'attends pas à ce qu'elle m'accueille avec un gigantesque sourire accentuant ses traits ridés. Je m'excuse immédiatement et à mes sentiments négatifs se rajoute la culpabilité de l'avoir laissée seule si longtemps. Elle me dit immédiatement que ce n'est pas grave et qu'après tout, elle a réussit à s'en sortir des années toute seule, trois semaines de plus n'étaient rien selon elle mais je n'y crois pas trop et m'excuse plusieurs fois pour être sûre qu'elle me pardonne. Je revête le petit tablier qu'elle avait préparé pour la personne qu'elle embaucherait et me place derrière le comptoir à ses côtés pour l'aider à la plonge et au nettoyage des tables avant l'ouverture de 17h. Je donne un maximum pour lui permettre de se reposer un peu, je lui dois bien ça, non? Me concentrer sur ses tâches peu agréables me permettent de vider mon esprit des pensées négatives qui n'ont cessé de l'envahir ces 4 derniers jours. Nous avons terminé un quart d'heure avant l'ouverture normale mais elle décide de déjà l'ouvrir maintenant et je prépare toutes les lumières qui permettent de montrer que le café est ouvert. Je me replace ensuite derrière les comptoirs en attendant que les premiers clients arrivent. Les habitués ne passent que vers 18h et jusque là, les quelques clients qui passent me regardent parfois un peu bizarrement mais j'essaye de ne pas y prêter attention pour ne pas me zapper le morale. A 18h, ceux que j'avais l'habitude de voir quand je venais ont l'air heureux de me revoir et je suis heureuse de pouvoir sortir un peu de l'appartement tendu dans lequel j'ai vécu 4 loooongs jours.
Les heures passent et entre la plonge et la préparation des boissons, je n'ai pas le temps de réfléchir plus que ça et ça ne me dérange pas du tout. La petite clochette du café résonne et quand je relève les yeux, c'est plutôt difficile de retenir une réaction de stupéfaction quand je vois qui vient de rentrer dans le café. Elle bug elle aussi un moment en restant à l'entrée du commerce mais j'ai vite fait de contourner le comptoir pour arriver juste devant elle. Ah, elle est vraiment plus grande que moi, comme tout le monde en fait mais vu que je ne l'avais jamais rencontré avant aujourd'hui.
-Oriaaaaaaanne!!!, m'exclamais-je après être sûre que c'est bien elle.
-Manon? C'est vraiment toi?
Je n'en reviens pas de la rencontrer, ici, en Corée! Comme nous nous l'étions dit une fois par message, c'est comme si ça avait été écrit! J'aurais aimé la prendre dans mes bras mais me rappelant ce dont nous avions parfois parlé par messages, je m'abstiens et puis de toute façon avec les récents événements, je n'en ai pas tellement envie. Je lui fais signe d'approcher et de s'installer sur une chaise haute du comptoir, nous nous sommes parlés pas mal de fois seulement par messages mais je me souviens bien de nos conversations et surtout du fait que nous partagions Woozi comme ultime bias. Alors que nous parlons plusieurs minutes, contentes d'enfin faire connaissance avec la jeune fille que j'avais rencontré sur une plateforme d'écriture il y a quelques années.
-J'ai vu les épisodes de FHF Pré-début..., lance-t-elle après que je lui aie servi sa boisson.
Je baisse les yeux, j'aurais préféré évité cette conversation mais je suppose que je ne pouvais pas l'éviter.
-Je n'aurais jamais pensé que Woozi pouvait vraiment être aussi méchant!, elle semble triste d'avoir découvert cette partie de notre idole.
-Moi non plus..., soupirais-je simplement.
-FHF ne peut pas se séparer!, s'exclame-t-elle.
Je me souviens qu'elle m'avait toujours dit qu'elle me soutiendrait si notre groupe devenait réel. Je souris tristement mais je n'ose pas vraiment répondre parce qu'au fond, c'est sûrement ce qui est en train de ce passer. Je n'en ai pas envie, vraiment pas, ce serait entièrement de ma faute parce que je n'ai pas été capable de faire les bons choix pour notre groupe et... Je baisse les yeux pour regarder la main qui s'est légèrement posée sur la mienne, juste du bout des doigts. Je ne m'attends pas à ce geste surtout que nous ne nous sommes "officiellement" rencontrées qu'il y a quelques minutes.
-J'ai vu tous les épisodes... Je sais ce qu'il s'est passé mais...
Elle est toujours un peu timide et je le suis aussi, je sais après lui avoir parlé de nombreuses heures d'affilée que nous avons des points communs dans notre caractère mais rapidement, notre timidité s'était envolée grâce à notre passion commune pour la Kpop. Dans la réalité, ce n'est sûrement pas aussi simple...
-Je ne sais pas ce qu'FHF va devenir.
Je reprends la parole puisqu'elle ne finit pas sa phrase, je hausse un peu les épaules en plongeant mon regard sur mon verre, notre rêve a failli se réaliser, nous pouvons considérer que nous avons tout essayé n'est-ce pas? J'essaye de m'en convaincre un peu en repensant à l'état actuel de notre groupe si l'on peut appeler ça un groupe. Je sursaute alors que la musique "20" de la team vocale de Seventeen se fait entendre dans le petit café, ayant retiré sa main de la mienne, la jeune européenne sort son téléphone de sa poche et s'empresse de décrocher. Je me détourne pour ne pas entendre la conversation qu'elle a en ce moment et en profite pour aller nettoyer une table tout juste libérée. Quand je reviens, elle a raccroché et sorti son portefeuille.
-Il faut que j'y aille... Mes amis, Loris et Chloé, m'attendent dans le centre-ville...
-Pas de problème!, souriais-je simplement, J'espère que tu t'amuseras bien et que tes études se passeront bien ici! N'hésite pas à revenir, je serais plus souvent ici maintenant!
Elle veut me payer mais je refuse, je ne fais pas payer à mes amis et en insistant un peu, elle finit par accepter, probablement un peu mal à l'aise mais tant pis, de ne pas payer sa boisson. Je lui fais un signe de la main alors qu'elle sors du petit commerce et me remets au travail en me rappelant notre petite conversation. Il est 2h du matin quand je ferme le café, à minuit, beaucoup de jeunes sont venus et je n'ai pas eu une seule seconde de répit! Je dis au revoir à ma patronne me remerciant pour le gros travail que j'ai fait à sa place aujourd'hui mais c'était normal à mes yeux. Je sors pour retourner à mon tour à l'appartement en me doutant que les autres y sont déjà...
Deux semaines plus tard
Les jours passent et se ressemblent, lorsque je ne travaille pas, je voyage dans l'appartement pour trouver tous les endroits confortables pour écrire. Les filles reprennent à chaque fois leurs activités "habituelles" lorsqu'on échappe aux plus en plus nombreux coup de gueule de ma soeur. Elle en a sûrement marre de faire toujours la même chose mais les engueulades sont trop nombreuses et elle commence sérieusement à me taper sur les nerfs. Heureusement, je ne suis pas souvent à l'appartement grâce à mon travail qui me permet d'oublier le déclin évident des relations de notre groupe. Nous sommes le troisième jeudi suite à notre performance et ce jour-là n'est pas un bon jour pour moi puisque je ne vais pas travailler. Fany ne part que quelques heures et revient souvent en trombe pour je ne sais quelle raison mais ça m'importe peu en réalité. Je me retrouve donc seule avec elle à taper frénétiquement sur les touches de mon ordi alors qu'elle commence à me faire des reproches. Je l'ignore mais à partir d'un moment, ce n'est plus possible et je clape violemment mon ordinateur pour le déposer sur le divan sur lequel je suis assise.
-Tu devrais arrêter de boire autant de coca!, s'exclame-t-elle alors.
-J'ai besoin d'énergie., répondais-je simplement pour ne pas m'énerver davantage.
-Ah oui? De l'énergie pour quoi? Tu ne danses même plus!, me provoque-t-elle.
-Je danserais toujours si le groupe avait débuté!, m'énervais-je immédiatement.
-T'as qu'à t'en prendre à toi-même! C'est TOI qui as tout fait foiré!
Je me fige suite à cette accusation claire, ce n'est pas de ma... Je me coupe dans mes pensées alors que je me rends compte que Woozi prononçait tout le temps cette phrase pour se déculpabiliser de m'avoir fait du mal. Je ne regarde plus ma sœur ayant osé me dire ça, j'ai besoin d'air... La bousculant pour passer n'attrape ma veste en enfilant mes chaussures et sors de l'appartement le plus vite possible. Lorsque j'arrive à l'extérieur, j'ai l'impression de revivre, c'était ce qu'il me fallait. Descendant les quelques marches m'amenant à la rue, je commence à marcher droit devant sans plus réfléchir à rien pendant plusieurs minutes. Je me rends compte que j'ai envie de musique pour me détendre et crache un juron lorsque je me rends compte que je n'ai ni téléphone ni écouteurs et rien ne peut m'horripiler plus qu'être sortie sans musique. Rentrant mes mains un peu gelées par le froid dans mes poches, je me renfrogne à l'intérieur de moi pour tenter d'oublier ce manque de mélodie dans ma tête. Des mélodies... Il ne me faut finalement pas d'écouteurs pour en avoir, toutes celles que notre groupe allait composer! J'ai eu de nombreuses idées de mélodie et me rends compte que je ne les ai pas oubliée. Ces mélodies, les miennes et celles de Sophie, elles ne serviront jamais alors? C'est ainsi que se terminera l'histoire de FHF? Sur cet échec? Après tout ce que nous avons fait, est-ce vraiment juste de s'arrêter là? Trois semaines que nous déprimons chacune de notre côté et que nos relations sont de plus en plus tendues, dans ce cas...
Peut-on déjà considéré qu'FHF s'est séparé?
Je m'arrête au milieu de la foule de gens continuant à avancer dans ma grand rue commerciale dans laquelle je me trouve. Ca ne peut pas se finir comme ça, ça n'a pas pu être écrit comme ça! FHF ne doit pas se séparer ce n'est pas possible!!! Je dois aller leur dire, nous ne pouvons pas abandonner ce n'est pas possible!! Je me retourne et regarde tout autour de moi alors que la foule continue de me bousculer. Je veux rentrer mais... Ou suis-je? Je cherche des indications ou pancartes qui pourraient m'être familières mais je n'en repère aucune. Je ne réfléchis plus: je veux rentrer et retrouver mes amies pour les revoir et leur reparler comme avant: ça a assez durer! Je me mets alors à courir, toutes les mélodies inventées ou déjà composée défilant dans ma tète telles des souvenirs trop longtemps enfouis. Bousculant parfois les gens de la foule, je m'excuse un nombre incroyable de fois mais ça ne m'empêche pas de continuer de courir pour revenir sur mes pas même si je n'ai jamais regardé où je passais pendant le trajet. Je ne contrôle plus mes jambes poussées par l'envie en rentrer chez moi pour ne plus abandonner, pour encore essayer.
Quand je me retrouve enfin dans le quartier que je connais et où nous habitons, j'accélère à nouveau mon pas. La nuit est tombée le temps que j'essaye de me repérer mais je n'ai aucune idée de l'heure qu'il peut être. Arrivée devant mon bâtiment, je grimpe les marches qui me permettent de rentrer à l'intérieur. Courant les escaliers en grimpant les marches quatre par quatre. J'atteins notre appartement que j'ai l'impression d'avoir quitté depuis des années. Dorment-elles déjà? Si oui, je les réveillerais, c'est trop important pour attendre demain. J'ouvre la porte et me fais directement attaquer par ma sœur.
-Où est-ce que tu étais?? On s'est inquiétées à mort!!, crie-t-elle.
Je regarde Sophie et Céliane s'étant levées de la table lorsque je suis entrée. Elles m'ont attendues? Je souris alors que mes yeux se brouillent de larmes et j'étreins subitement ma sœur dans mes bras. Elle ne sait pas comment réagir mais peu m'importe. Me reculant légèrement, je l'attire près de mes amies.
-Je suis désolée de vous avoir fait peur, je ne voulais pas vous inquiéter. Fany, tu avais raison tout à l'heure...
Elle secoue immédiatement la tête, j'essuie une larme au coin de mon œil avant de reprendre.
-C'est de ma faute si notre carrière chez Pledis c'est si brusquement arrêtée. Mais FHF doit-il s'arrêter face à cette erreur? Je la regrette tous les jours depuis plus de 3 semaines mais il est temps que je passe au-dessus. Que l'on passe au-dessus.
J'attrape la main de ma sœur et celle de Céliane dans la mienne en les regardant toutes les trois une à une.
-Nous sommes plus qu'un groupe, nous sommes des amies. Je comprends que vous n'ayez plus d'espoirs parce que ce qui nous est arrivé est plus difficile que tout ce que nous avons déjà traversé mais bon sang les filles!
Je serre leurs mains encore plus dans les miennes en haussant le ton pour être sûre qu'elles m'écoutent.
-Nous nous connaissons depuis des années, nous avons toujours été inséparables, dans les bons comme dans les mauvais moments! Est-ce que cette nouvelle épreuve doit remettre en doute l'amitié unique qui lie notre groupe?
Les larmes me viennent aux yeux alors que je continue de parler. A un tel moment, la musique d'EXO, Promise, me vient en tête et me pousse à avancer sans me laisser étreindre trop par l'émotion de ce moment.
-Cette épreuve est là juste pour que nous la traversions, pour que notre amitié soit encore plus forte qu'auparavant. Nous ne pouvons pas abandonner, nous devons continuer à avancer sans briser nos liens. Toutes ensemble.
Fany a déjà les larmes coulant sur ses joues et Sophie a les yeux brillants alors que Céliane attrape enfin sa main et qu'elle attrape celle de Fany. Autour de la table, je le ressens, ce sentiment qui a toujours prouvé que notre amitié était infinie et incassable: We are one.
-Nous avons échoué, j'ai échoué, mais c'est pour cela que nous devons recommencer à zéro, c'est pour ça que je parle à nouveau en vous tenant les mains. Je veux rattraper cette erreur impardonnable que j'ai faite, je veux à nouveau chanter, rapper et danser avec vous. Je veux continuer de faire partie d'FHF, d'être FHF, d'être moi mais... Je ne peux pas être moi sans vous.
Je continue de les regarder une à une, les petites larmes roulent sur mes joues et ma voix se brise un peu mais continue son discours comme si rien ne pouvait plus l'arrêter.
-Merci d'avoir toujours été là pour moi.
Je suis désolée d'avoir été si faible.
Je vous aime...
Je n'ai rien à dire de plus, ces mots sont enfin sortis alors que je les retenais depuis si longtemps. Je tends simplement mes bras croisés devant moi dans un dernier espoir, un dernier rêve que je veux réaliser mais jamais seule puisque seule, je ne suis rien. Je sens la petite main de ma meilleure amie entrelacer la première ses doigts avec les miens, ses joues mouillées par les larmes comme celle de ma soeur qui imite Sophie en prenant sa main libre. Je regarde Céliane, elle se mord la lèvre inférieure pour essayer d'arrêter les petites larmes brillant au coin de ses yeux et rendant son nez rouge. Quand elle croise mon regard, elle sourit comme si elle attendait elle aussi que je dise ses mots. Elle rejoint le cercle et FHF renaît de ses cendres, nos mains nous réunissent enfin comme si nous n'avions jamais été séparées. Je sens que tout va bien se passer maintenant et d'une seule voix, comme nous ne sommes qu'une seule personne, nous crions de nos voix déformées par les larmes:
-Hana! Dul! Set! FHF!
Nous nous écroulons toutes dans nos bras, les sourires éclairant nos visages sur lesquels nos larmes brillent toujours mais ça ne nous importe plus: il n'y a plus que l'amitié qui compte, notre amitié.
L'espoir est né à nouveau dans nos regards maintenant que notre amitié s'est renforcée, je me sens mieux d'avoir pu dire tout ce que je ressentais à mes amies, tout ce que j'ai toujours ressenti sans pouvoir, sans jamais oser le leur dire et j'espère, vraiment, qu'elles retiendront toujours ces mots quand elles n'iront pas bien, quand elles iront bien, quand nous monteront à nouveau sur scène. Je les aime et je ne les remercierais jamais suffisamment pour tout ce qu'elles ont toujours fait pour moi sans s'en rendre compte. Tous ces moments où elles m'ont prise dans leurs bras sans savoir que je n'allais pas bien à l'intérieur, que ma joie n'était qu'extérieur. Tous ces moments où elles m'ont soutenues, où nous nous sommes tenues la main, où nos voix se sont accordées à la perfection lors d'une de nos chansons. Tous ces moments qui nous amenées ici, dans ce petit salon presque plongé dans l'obscurité où pourtant notre amitié brille comme elle n'a jamais brillé. Je n'abandonnerais jamais plus à présent, plus tant que je les ai à mes côtés, dans mes bras, entre mes mains et dans mon coeur.
Nous reprenons les entraînements avec plus d'intensité que jamais, reprenant à nouveau nos chansons en les décortiquant pour les gérer plus qu'auparavant. Nous ne faisons pas que nous améliorer, nous nous perfectionnons pour devenir un FHF resplendissant qui montrera qu'il survit à toutes les épreuves tant qu'il est composé de tous ses membres. Sophie a dû mal à se remettre aux entraînements alors que Céliane est plus motivée que jamais, nous arrivons ensemble à lui redonner l'envie de s'entraîner. Ma soeur retrouve son sourire qui m'avait tellement manqué, nous reprenons notre vie qui sans nous en rendre compte, nous avait manqué. La salle d'entraînement longtemps abandonnée semble nous fournir toute la motivation qu'elle avait gardé pour nous, toute l'énergie de notre groupe lorsqu'il est à l'intérieur. Une semaine passe, ma soeur a repris son rôle de coach stricte, Sophie celui de la maman poule et Céliane a retrouvé sa perfection presque vexante. C'est moi qui prends l'initiative d'organiser une nouvelle performance de rue et les filles n'ont pas trop le choix de me suivre (surtout avec ma soeur de mon côté) même si Sophie reste froide à l'idée de performer à nouveau. Nous continuons de travailler entre nos entraînements pour gagner assez de revenus pour vivre mieux, nous passons nos nuits assises dans notre salle d'entraînement dans laquelle nous avons fait nos premiers pas et nos premières musiques. Nous y rions, chantons à tue-tête avant de nous reprendre et continuer à travailler sans marque de fatigue. Les performances m'avaient manquées et je ne m'en rends compte que lorsque la musique commence et que Fany chante les premières paroles de Chen dans la chanson Promise. Nous voulions toutes reprendre cette chanson et la chorégraphie, alors que je n'avais plus dansé depuis si longtemps, a été rapidement inventée. Nos voix se portent dans le refrain et j'essaye de ne pas avoir envie de pleurer en reprenant cette musique pleine de notre nouvel espoir. Fany nous raconte que Suga n'arrête pas d'essayer de lui parler quand elle travaille suite à notre petite performance mais qu'elle arrive à toujours l'éviter. Je vois au regard de Céliane qu'elle ne veut toujours pas se résoudre à lui parler à nouveau mais je ne lui en veux pas, nous sommes toutes comme cela.
Deux semaines passent et nous faisons 5 performances durant celles-ci. Nous reprenons nos chansons préférées, celles qui nous tiennent le plus à coeur. Nous inventons les chorées ensemble et nous nous entraînons ensemble. Nous retravaillons nos chansons originales et les représentons pendant deux des 5 performances. Je me sens mieux, nous nous sentons toutes mieux, la période de dépression que nous avons toutes vécues est loin derrière nous et main dans la main, nous nous dirigeons vers un futur plus rayonnant. Nous rentrons de la 5ème performance et allons directement nous installer sur le sol chaud de notre salle d'entraînement. Sophie, contrairement à l'après de notre première performance depuis notre reprise, est souriante et fière d'elle et de sa performance personnelle. Nous parlons un peu de tout ce que nous voulons retravailler pour être encore mieux quand, attrapant mon mp3 pour le brancher à notre petite radio portable, je lance une musique à l'improviste. Céliane la reconnaît tout de suite et portée par la réussite de nos 5 performances de ces deux semaines, ose chanter les premières paroles. Sophie hésite lorsque vient son tour mais se lance aussi, comme nous 3. Nous décidons sans le dire de la retravailler, cette chanson qui a marqué notre échec cuisant d'il y a déjà plus d'un mois. Nous laissons couler 3 jours en continuant de nous entraîner avec de temps en temps cette chanson que Céliane avait si bien écrite et nommée "Our friendship" mais qui reste tout de même un mauvais souvenir. Je ne veux plus l'oublier maintenant mais en faire un tremplin pour notre histoire et quand je dis cela à mes amies, ça les motive à encore plus la travailler. Nous venons de finir une chorégraphie faite sur Last Dance de Big Bang quand j'entends mon téléphone que j'avais alors rallumé sonner. Je regarde mes amies et avec un pas hésitant, je me dirige vers celui-ci.
-Tu vas décrocher?, demande tout de suite ma soeur.
-On ne peut pas continuer de se cacher! Ca fait 7 fois qu'ils nous appellent depuis ce matin!, m'exclamais-je.
Elle ne répond rien et avec tout ce que j'ai de courage, j'appuie sur la touche décrocher pour discuter quelques minutes avec mon interlocuteur en fronçant les sourcils. Quand je raccroche enfin, Fany me demande qui c'était et je me tourne vers mes amies avec une petite moue ennuyée.
-J'ai une mauvaise nouvelle...
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Voilà le chapitre 27!
Il a mis un peu plus de temps à venir mais j'ai eu plus du mal à m'y mettre en plus de l'école et des autres livres que je tiens sur mon compte! ^^
J'espère qu'il vous aura plu, personnellement, je pensais qu'il me décevrait mais j'en suis contente pour une fois. Il m'a fait pleurer quand je l'ai écrit, je n'ai pas besoin de vous dire quand je suppose, et j'espère qu'il vous aura touché vous aussi. Mes amies irl liront sûrement ce passage elles aussi et je tiens à ajouter que tout ce que j'ai dit, je le pense vraiment. Je ne serais rien sans mes amies et je sais que même si elles s'inquiètent pour moi sans vraiment savoir pourquoi, leur soutien me fait du bien. Merci à elles, ce chapitre est pour vous les filles.
L'amitié est quelque chose de beaucoup plus important qu'on ne le croit et si vous avez aussi des amis à qui vous tenez vraiment, dites-leurs même si ce n'est pas évident, il faut le dire. Je ne m'en rends compte que depuis un an mais je suis contente de m'en être rendue compte.
Dans mes amies, il y a ma soeur aussi, ma soeur jumelle. Tu liras mon commentaire comme tu lis toujours tout ce que j'écris. Merci pour ton soutien tout particulier toi qui partages tous ce que je vis. Je ne suis pas toujours une bonne soeur, je ne suis pas assez là pour toi contrairement à toi mais je t'aime Onee-chan. Merci pour tout, j'ai envie d'écrire grâce à toi et c'est aussi grâce à toi que j'ai des idées pour mes chapitres quand je suis à court d'inspiration.
Je les remercie de me lire aussi et je remercie aussi tous mes lecteurs de prendre le temps de lire ce que j'écris. Merci à tous et je finirais sur une simple phrase:
Ce sont nos amis qui définissent qui nous sommes.
Au revoir à tous et merci beaucoup.
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