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Hello hello, et si on continuait sur cette lancée avec un nouveau chapitre ? Ne me remerciez pas c'est cadeau, surtout après vos petits commentaires qui m'ont fait plaisir, merci et bonne lecture.
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Voilà déjà une demi-heure que nous poirotions dans cette grande salle sans aucune nouvelle sur la suite des événements, et voilà bien une demi-heure que j'essayais désespérément de canaliser mon subconscient sur un jeu totalement débile, s'avérant en réalité inefficace car une fois de plus, j'avais relevé mes prunelles dans sa direction.
Comme lors de ma dernière observation, il était toujours au même emplacement, n'ayant pas bougé d'un fil depuis notre arrivée ici, serrant contre lui son sac bandoulière, alors que ses dents mordillaient son pouce, signe de son inquiétude.
Au commencement de notre relation, il avait tenté de me cacher son tic, celui de se sucer le doigt lorsqu'il était anxieux, jusqu'au jour où je l'avais surpris. Certes, je comprenais son attitude, mais j'avais été légèrement attristé qu'il puisse penser que je le juge, ce pourquoi on en avait discuté, le rassurant sur le fait qu'il ne devait pas avoir honte avec moi car je ne voyais pas ou était le mal, au contraire, je trouvais ça plutôt mignon, tel un gros bébé qu'il fallait dorloter.
Seul ombre au tableau, cette habitude bien qu'innocente avait été responsable de sa déformation dentaire, expliquant le port de son appareil, ou le jour de son retrait, l'orthodontiste l'avait alerté que s'il continuait ainsi, il serait obligé d'utiliser des gouttières pour ne pas gâcher le travail, voir même réitérer un traitement tôt ou tard.
Cet avertissement du spécialiste l'avait travaillé tout le long du trajet retour en bus et lorsqu'il scuta le résultat sous tous les angles dans le miroir, il avait décrété spontanément qu'il arrêterait définitivement, m'engageant bien évidement à l'aider. D'ailleurs, c'était dommage de se dire que cette communication et complicité des débuts n'avaient pas perduré dans le temps, détruites par de la jalousie idiote...enfin bref.
Par conséquence, nous avions passé des heures à chercher plusieurs astuces sur internet et les avions testés pendant des semaines, jusqu'à trouver la solution miracle, celle de remplacer sa phalange par une sucette, justifiant le stock chez nous.
Mécaniquement, je m'étais levé pour rejoindre les galeries commerciales et acheter un paquet de ces bonbons parfum fraise au lait, ses préférés, ainsi qu'un sachet de M&M's pour moi, avant de retourner à mon point de départ et finalement me bloquais net devant l'entrée de la salle.
Non mais sérieux, qu'est-ce qui n'allait pas chez moi, je déraillais, cette chute libre m'avait détraqué le crâne, je ne voyais que ça, ce n'était pas possible autrement.
C'était MON EX !
On ne s'était pas vu depuis huit ans et moi j'arrivai la bouche en cœurs, un paquet de sucette à la main, non mais mec, t'a quoi dans la tête.
Allez reprend toi, tu étais juste un peu chamboulé à cause de l'atterrissage d'urgence, oui oui c'était sûrement ça, ahahah, ça va aller, me répétais-je en regagnant ma place précédente, avant de continuer ma partie de jeu, bien décidé à en sortir victorieux.
Au fond, je n'étais pas réellement convaincu, mais j'espérais sincèrement avoir raison car j'avais trop souffert autrefois et je voulais pas revivre ça avec lui, pas une seconde fois.
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Ce fut une bonne heure plus tard, qu'on nous distribua un repas, pour lequel j'avais retenu le sandwich version jambon, sans conviction, qui finalement se révélait passable.
Avec ça, on avait également reçu une bouteille d'eau et un dessert, flan pour ma part, rien d'extravagant, mais au vu des circonstances, on n'allait pas se plaindre non plus, c'était difficile pour tout le monde.
Puis une nouvelle annonce fut donnée, demandant aux passagers de se répartir en quatre groupes. Le premier était celui pour les couples, les familles ou personnes accompagnés, histoire de ne pas les séparer dans les chambres. Puis un groupe pour les femmes seules et un pour les hommes seuls, sûrement afin d'éviter de mélanger les différents sexes ensembles et ainsi ne pas créer de malaise.
Et finalement, le dernier groupe était réservé à ceux qui préféraient passer la nuit dans cette pièce, ou des lits de fortunes et des sacs de couchages seraient à disposition.
C'était compréhensive, si tu étais timide de base, dormir dans une chambre avec un parfait inconnu devait être compliqué, mais fort heureusement pour moi, depuis que j'avais gagné en muscle et avais pris l'habitude de partager les vestiaires pendant ma formation, je n'étais quasiment plus pudique, ce pourquoi mon choix fut vite vu.
Cependant, un détail vint me turlupiner, enfin plutôt quelqu'un, j'ai nommé Taehyung. Ça faisait longtemps dit donc, qu'elle ironie, il n'était jamais loin, aussi bien au sens propre qu'au figuré.
À l'époque, il avait toujours été mal à l'aise avec les gens qu'il ne connaissait pas, m'interrogeant sur le fait si tel était encore le cas, avant d'être interrompu lorsque les gens commencèrent à se regrouper, suivant le mouvement en rejoignant le mien.
Instinctivement, mes orbes se mirent à sa recherche parmi la foule, l'apercevant se lever avec hésitation, enlaçant toujours contre lui son sac, avant de finalement se placer à côté de ceux qui préféraient rester dormir ici.
Sans me l'expliquer, je soupirais d'agacement face à sa décision, détournant brusquement les prunelles en poussant l'intérieure de ma joue avec ma langue.
Ok pause Jungkook, qu'est-ce qu'on avait dit plus tôt, c'était ton ex, rien de plus, tu ne le devais rien, il ne te devait rien, alors pourquoi je réagissais ainsi bordel de merde.
À la base, tu l'avais définitivement oublié, votre relation était de l'histoire ancienne, et pourtant depuis ce putain d'accident, je n'arrivais plus à penser à autre chose, comme si en me pétant à la gueule, mes souvenirs s'étaient collés à mes basques tel des putains de chewing gums et ne me lâchaient plus.
Rageusement, je délaissais mon groupe pour prendre la direction du sien, avant de lâcher avec nonchalance mon cul sur le siège à sa droite, tout en soupirant.
Du coin de l'œil, je vis son emprise se resserrer sur son bagage, alors que son corps se recroquevilla sur lui-même, la respiration rapide.
Ok mec, il était encore temps de faire marche arrière, grouille, barre-toi, mais non qu'est-ce que tu fais ?
Ma main récupéra hargneusement l'une des sucettes dans mon sac et lui tendit, ne quittant pas du regard le point que je fixais au mur, tout en poussant encore une fois ma joue avec ma langue.
Je ne serais dire ce qui m'énervait le plus entre avoir mis ma dignité de côté sur ce coup, ou la faiblesse de mon âme, ou encore sa non-réaction, mais quoiqu'il en soit le résultat était le même, j'étais irrité.
- Tiens. Finis-je par prononcer.
Comme dans l'avion, il sursauta lors de mon intervention, mais ne réagit pas pour autant, augmentant un peu plus la pression dans mes artères, secouant ma main afin de lui faire comprendre que son contenu lui était destiné.
- T-tu t'en souviens ? Intervint-il enfin.
Pour la première fois depuis huit ans, j'entendais de nouveau le son de sa voix. Certes, celle-ci n'avait quasiment pas changé, elle était toujours aussi douce, aussi mélodieuse, peut-être un brin plus grave, mais cela me fit tout drôle, me déstabilisant presque car elle était toujours aussi magnifique, chatouillant malgré moi mon oreille.
Malheureusement, je m'en souvenais, comme je me souvenais de chaque détail et ceux, même si j'aurais franchement préféré ne plus rien me rappeler.
- Oui. Répondais-je après quelques secondes.
- Merci. Murmura-t-il en récupérant timidement la gourmandise avec ses phalanges délicates, avant de défaire méticuleusement l'emballage et la glisser entre ses lèvres.
Immédiatement, comme un remède magique, les traits de son visage se détendirent, ainsi que son corps, me confortant dans mon idée, celle qu'il n'avait pas changé sur ce point.
Fait chier !
Pourquoi était-il toujours aussi mignon, il ne pouvait pas devenir moche, viril, ou quoique ce soit...non, il était resté adorable, tel une peluche qu'on aurait envie de blottir dans ses bras et de protéger.
- Tu comptes vraiment rester dormir ici ? Demandais-je après un long silence, ou seuls les bruits de succions nous avaient accompagnés.
Au fond, j'avais tenté de me contenir, je dis bien tenter, car encore une fois, ce fut un échec cuisant, alors qu'il tressaillit légèrement et que ses doigts se refermèrent sur son sac, avant qu'il ne ramène l'une de ses mains à sa bouche pour y retirer le bonbon.
- J-je...Oui...
Ma langue recommença à appuyer contre les parois de ma cavité, sentant la contrariété repointer le bout de son nez, conscient toutefois que je n'avais pas le droit de me mettre dans cet état, pour la simple et bonne raison, que c'était mon ex, je répète, MON EX rien de plus !
Néanmoins, la frontière entre ce dont j'avais le droit ou non, ne semblait plus exister depuis un moment, car l'imaginer dormir ici sur un lit de camp en pleine nuit, entouré de plusieurs inconnus, m'inquiétait plus que je ne l'aurais voulu.
- Si tu veux on peut prendre une chambre ensemble.
Alors ça, pour sortir de nulle part, c'était sortie de nulle part, même moi je ne m'y attendais pas, non mais sérieux, qu'est-ce qui n'allait pas chez moi, j'avais vraiment eu des séquelles, je devrais rapidement consulter un médecin, il n'y avait pas d'autre explication autrement.
D'ailleurs, à la vue de sa réaction, il semblait tout aussi surprit que moi car ses paupières s'étaient écarquillées, alors que sa tête s'était brusquement tournée vers moi, détaillant mon visage avec un air ahurie.
- Je...c'est juste pour une nuit. Rétorquais-je en raclant ma gorge, avant de me redresser, réalisant que je venais d'aggraver la situation. Enfin je veux dire que...euh...tu n'as jamais été à l'aise avec les inconnus et comme on se connaît déjà, on pourrait partager une chambre, c'est tout, rien de plus, chacun de son côté, enfin voilà quoi.
Plus je parlais, plus je m'embourbais dans ce merdier, à l'inverse de d'habituellement ou j'avais des facilités à m'exprimer, étant d'ailleurs l'une des qualités primordiales requises dans ma profession.
- Je ne pense pas que c'est une bonne idée. Me répondit-il.
Son visage s'orienta vers le sol, maquillé de légère rougeurs, tout en triturant la lance de son bagage.
- Je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça...oublie. Me rattrapais-je.
Il fallait que je trouve un moyen de me tirer de cette merde, j'en devenais ridicule, il était encore tant de battre en retraite soldat, ce pourquoi je commençais à me relever.
- D'accord.
Ce fut à mon tour d'être surpris, me coupant dans mon élan, l'observant avec des orbes exorbités, doutant sur ce que j'avais cru entendre, alors que ses dents mordillaient légèrement le coin de sa lèvre inférieur.
- D'accord pour partager une chambre. Répéta-t-il avec moins de conviction.
Ok, la situation prenait une tournure inattendue.
J'essayais d'assimiler l'information, pendant que mes cils papillonnaient eux aussi déboussolés, et que mon estomac faisait des loopings dans mon ventre.
Même si je savais que ce n'était rien de plus que deux adultes qui partageaient une chambre à la suite de circonstances exceptionnelles, j'étais comme soudainement impatient, avant que cette adrénaline ne soit remplacée par du stress, celui de me retrouver seul avec lui dans justement une chambre, surtout après notre fin chaotique. C'est vrai quoi, ça serait super bizarre non, hochant malgré tout ma tête contre ma volonté, avant de me remettre hâtivement sur mes pieds sous son regard pantois, les sourcils légèrement froncés.
Cette expression, je la reconnaissais d'entre milles, c'était celle qu'il avait lorsque j'étais un peu trop expressif, voir spontané, m'arrachant un petit sourire. Au fond, à part son physique qui avait un peu évolué, ses mimiques étaient restées les mêmes, me donnant presque l'impression de ne l'avoir jamais véritablement quitté.
- On va s'asseoir avec le groupe des personnes accompagnées et on dira qu'on est en couple.
À mes mots, il beugua complètement, et en toute honnêteté, j'aurais sans doute réagi de la même façon si j'en n'étais pas l'auteur, avant qu'il ne virât au rouge cramoisi et ne détourna précipitamment la tête en acquiesçant.
Je ne savais pas à quoi je jouais, je ne savais pas comment on en était arrivé à là, toutefois, dans cette drôle d'atmosphère, on rejoignit le groupe tant espéré pour y patienter silencieusement, jusqu'à le passage des hôtesses.
Elles distribuèrent des numéros à chaque personne et nous avaient affecté le cent huit, car comme décidé en amont, je leur avais dit que l'on était en couple. D'ailleurs, je ne serais décrire ce que j'avais exactement ressenti en prononçant ma tirade, mais elle m'avait piqué les lèvres, rendant mon articulation laborieuse, chose qu'il n'avait pas soulevé, visiblement aussi perturbé que moi.
Fort heureusement, ce malaise ne dura pas bien longtemps, car une nouvelle annonce fut énoncée, celle de la mise à disposition de nos valises d'ici une demi-heure, puis le début des départs de navettes pour les différents hôtels avoisinants.
Par réflexe, j'apportais mon attention sur ma montre, constatant qu'il était déjà plus de dix-huit heures, avant de l'orienter sur lui.
- J'aimerais acheter quelques trucs avant de partir à l'hôtel, tu m'attends ici ou euh... tu veux venir ? Questionnais-je peu certain.
- Je préfère rester avec toi.
Je sais que ce n'était que par soucis de commodité, profitant ainsi lui aussi de ce temps pour acheter quelques articles, pourtant, je ne pus retenir mon cœur de produire un drôle un boum, s'apparentant presque à un léger sentiment de gaîté, même si je le répétais, son intervention ne contenait aucun sous-entendu.
- On a qu'une demi-heure, tu voudrais passer quelque part en particulier ? Lançais-je alors que nous débutions votre marche en direction des galeries.
- Je...j'aimerais bien aller à la pharmacie.
- Ok, moi aussi je voulais y passer. Je n'ai pas emmené de dentifrice, ni de gel douche vu que j'allais dormir chez mes parents, et pas sûr qu'il y en ait à l'hôtel.
Pourquoi je me justifiais déjà ? Il ne m'avait strictement rien demandé, cependant je n'avais pas pu me contrôler, c'était sorti naturellement.
- Moi aussi.
- On pourrait en acheter un pour deux si tu veux.
Et de nouveau, il eut une petite gêne, avant qu'il n'acquiesçât avec un mouvement de tête, à la suite de quoi j'accélérais un peu le pas, car le temps était contre nous, cherchant également à fuir cette situation.
Toutefois, remarquant qu'il trottinait pour essayer tant bien que mal de suivre ma cadence, comme avant car j'avais toujours marché plus vite que lui, je ralentis automatiquement, le permettant de se placer à ma hauteur, rentrant calmement dans la pharmacie, l'un à côté de l'autre.
Sans traîner, nous étions tombés rapidement d'accord sur les articles, qu'il s'était surtout contenté d'accepter sans émettre de résistance, avant que je ne partisse les acheter, le laissant airer dans les allées.
- Mais du coup tu as tout payé. Formula-t-il avec une mine navrée.
- Ce n'est pas grave, ça coûtait que dal.
- Oui mais ce n'est pas équitable. S'exclama-t-il.
Malgré son désir de montrer son désaccord, sa voix était toujours aussi faible, glissant entre ses pommettes légèrement gonflées, tel un petit hamster, faisant naître chez moi l'envie de les lui pincer entre mes doigts, comme l'on le ferait avec un bébé. Comme je le faisais lorsqu'il boudait à l'époque où nous étions en couple.
- J'insiste, je veux payer aussi. Reprit-il
À vrai dire, à part les produits d'hygiènes, j'avais tout le nécessaire dans ma valise, mais connaissant son obstination, je devais trouver un compromis.
- Tu peux acheter des en-cas si tu veux ?
- Ok. S'enthousiasma-t-il.
Son entrain était tout bonnement adorable, néanmoins, lorsqu'il comprit qui c'était peut-être trop emballé pour si peu, il racla sa gorge et prit un air plus sérieux, sous mes orbes rieurs.
- Ça me va.
- Ok, on fait comme ça.
Et sans rien ajouter de plus, on marcha jusqu'au point relay, ou il attrapa un petit panier à l'entrée, annonciateur de dépense à venir. Et effectivement, une fois à l'intérieur, il le remplit de biscuits en tout genre, de chips, me revoyant jadis lorsque nous faisions les courses et que je devais le limiter face à sa gourmandise excessive.
- Tu veux quoi comme sandwich Jungkook ?
Depuis nos retrouvailles, c'était la première fois que l'un de nous prononçait le prénom de l'autre à voix haute, et qui plus de façon aussi spontanée, me provoquant un dur retour à la réalité.
Nous agissions comme si tout ceci était normal, alors que rien ne l'était. D'ailleurs, comment arrivait-on à faire l'impasse sur tout le mal que l'on s'était fait et se comporter de la sorte ?
C'est vrai quoi, avant-hier il n'existait plus pour moi et pourtant depuis ce matin, depuis que je l'avais recroisé, il avait réussi à envahir mon esprit, tel un virus qui s'y diffusait à une vitesse hallucinante, ramenant son lot d'interrogations qui en soit était tout à fait légitime, mais avec si peu de réponses.
Cependant, ce dont j'étais convaincu à l'heure actuelle, c'était qu'il y aurait forcément un après cette rencontre fortuite...
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Alors ce chapitre vous a plu ? Surtout la tournure des événements ?
Pour ma part, dès que je peux je publie la suite. Encore merci pour votre soutien et surtout pour la troisième position au classement de la catégorie ''vacance'', ça me touche beaucoup. Je vous aime, bisous.
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